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J'avais tellement aimé Elfriede Jelinek dans La Pianiste ou Les Exclus que j'en ai acheté un lot. Parmi eux, un bouquin vert pomme (vous venez de comprendre que ce n'est pas la même que celle présentée ici) avec le ruban rouge : Prix Nobel de Littérature 2004. Bien évidemment, je me rue sur celui-ci, au nom bien mystérieux.

En lisant la quatrième de couverture, je découvre alors qu'il s'agit d'un texte à caractère érotique. Bon allez, on y est, on y est, ne faisons pas l'effarouchée non plus, hein ! Après tout, dans ses autres oeuvres, certaines scènes pornographiques pouvaient soulever le coeur. Après recherche, j'apprends que ce bouquin fit scandale (tu m'étonnes, John ! ) et que le terme "lust" signifie "désir physique intense", "luxure", "débauche" (j'aurai appris quelque chose, c'est déjà ça).

Eh bien, que dire ? Je l'ai abandonné à la page 54 (sur 278) ! Et je ne comprends même pas qu'on s'y soit attaché. Dans un style quelque peu pompeux (jeu de mots maître Capello ! ), Jelinek nous décrit comment un patron d'entreprise assouvit ses désirs sur sa femme. Cette dernière apparaît comme transparente, silencieuse, soumise. Rien de transcendant.... le rapport maître / esclave est mis en relief, d'accord, mais d'autres bouquins ont fait cela beaucoup mieux sans pour autant avoir recours à ce stratagème.

Que l'on fasse un bouquin érotique ne me gêne pas, à condition qu'il y ait une histoire (ce qui me paraît être primordial tout de même) et qu'on veuille dire quelque chose. Mais là... J'ai dû passer à côté du message que Jelinek a voulu transmettre. Tant pis, je m'en remettrai !!!
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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« Lust » est une ode à la famille bourgeoise.
C'est un conte sadique où l'homme, la femme et l'enfant évoluent, régis par les règles du monde hystérique et confiné d'Elfriede Jelinek. Ce n'est pas une histoire, c'est une étude anthropologique de la nature humaine à travers notamment les rapports de force entre les belligérants, la relation dominant-soumise du couple. Leurs prénoms ne sont pratiquement jamais cités car ils pourraient être n'importe qui. Il n'y a qu'aux épisodes de leur vie qui prennent une consistance personnelle que l'auteur les appelle par leur prénom.
L'homme est un phallocrate de base, patron d'industrie à la tête d'une papeterie, il règne sur son couple comme sur son entreprise en maître priapique despotique. C'est un farouche combattant de la routine sexuelle dont la femme est son sujet d'expériences érotico-pornographique privilégié. Son cri de guerre aurait pu être : « Au nom de la bouche, du cul et du vagin, je t'empale sainte Salope ! ».
La femme est effacée, soumise aux besoins charnels de l'homme, elle est son jouet sexuel. Elle n'a une amorce d'existence que lorsqu'elle prend un étudiant comme amant. Elle semble s'être détachée d'elle-même et avoir rendu les armes. Elle est décorporée, spectatrice de sa partie morte baisée par tous les orifices. Elfriede Jelinek ne semble avoir aucune compassion ni aucune pitié pour son personnage féminin. Peut-être parce qu'elle considère qu'en se mariant, la femme s'est compromise, elle a vendu son âme au diable, c'est une damnée condamnée à l'enfer de l'enfermement du schéma familiale, esclave d'un ordre social antédiluvien où l'homme attrapait la femme par les cheveux pour s'épancher dans son récipient vaginal. Sa vie est un viol perpétuel. Mais dans « Lust » elle connaîtra la rédemption et une forme de canonisation jelinekienne en commettant l'innommable pour une mère.
L'enfant apparait succinctement. Il n'est pas au coeur du propos de l'auteur car pour Elfriede Jelinek il est un non-sens de la nature. Elle écrit : « Mais en réalité le fils ne dérange pas seulement lorsqu'il est au goutte à goutte du violon. Il dérange toujours. Ce genre de superflu (les enfants) n'est que le produit de relations irréfléchies qui installent leurs propres trouble-fête à domicile, afin que de leur babil malhabile ils illuminent votre demeure, brillants et sots comme la lune. » Il est la maquette de l'homme, nain gorgé de merde, de pisse et de morve. Il a la graine du vice en lui. Son oeil observe les ébats de ses parents par le trou de la serrure pendant que sa main le soulage. On a bien compris qu'il est un brouillon dans le schéma de Jelinek, l'étape regrettable entre la copulation (on ne parlera pas d'orgasme car l'auteur n'y fait pas allusion) et le résultat final : l'homme. On n'ose imaginer ce qu'aurait écrit Elfriede Jelinek si le couple avait eu une fille…
L'écriture est déstabilisante. C'est un salmigondis de mots, d'expressions qui peuvent perdre le lecteur. Les phrases semblent parfois avoir été posées à la mauvaise place du récit ou n'avoir rien à voir avec le sens du propos. On pourrait songer à de l'écriture automatique ou de la poésie lunaire. Pourtant tous est soigneusement étudiée dans la prose d'Elfriede Jelinek, il suffit de prendre du recul comme pour la toile d'un impressionniste, de reculer de quelques pas et les touches désordonnées de couleurs disparates finissent par former un dessin qui prend tout son sens.
Le style fait penser aux « gueules cassées » de Picasso, ces portraits démantibulés. Une narration discontinue, des traits brisés, mais une lecture voluptueuse, des impressions plus que des affirmations. Il ne faut jamais s'attarder aux mots, au risque de tomber dans le piège de l'incompréhension, il faut survoler l'oeuvre pour gouter à ses émanations.
Le titre, « Lust », qui signifie, plaisir, désir, volupté, luxure, comme l'indique la traductrice Yasmin Hoffmann, évoque toutes les saveurs de l'amour, grand absent de ce roman, ou plutôt de cet essai. C'est là tout le paradoxe de cette oeuvre. L'auteur écorche à vif l'amour pour n'en laisser que le squelette, le mécanisme de la copulation, la gymnastique des sexes, la froideur de l'absence de sentiments.
Ce n'est certes pas le plus accessible des ouvrages d'Elfriede Jelinek, mais il est exaltant.
Traduction de Yasmin Hoffmann et de Maryvonne Litaize.
Editions Jaqueline Chambon, Points, 282 pages.
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Le moins qu'on puisse dire c'est que ce livre n'est pas tiède : on aime ou on déteste mais il ne laisse pas indifférent.
Le style est très particulier violent cru volontairement provocateur. Ca tient du pamphlet plus que du roman. Je n'ai vu ni érotisme ni pornographie, le sexe est un défouloir pour les hommes et les femmes subissent, essayent d'éviter au maximum les hommes, de ne pas les exciter mais peine perdue... la nature de l'homme est plus forte. Bon c'est très caricatural et poussé à l'extrême mais l'auteur veut choquer et elle y réussi.
Moi j'ai adoré ce livre et je vais lire d'autres écrit de cette auteur.
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Challenge Nobel 2013/2014
1/15

Bien, bien. Mon challenge Nobel, ainsi que ma prise de contact avec Jelineck commencent assez mal. Voulant lire un titre moins connu que La Pianiste je me suis laissée tenter par Lust (envie, en allemand).
Un homme marié, directeur d'une usine à papier, a peur du sida. Il ne va donc plus chez les putes, mais satisfait ses envies et fantasmes sur sa femme. Considérée en gros comme un bout de viande. Ma foi, ce genre de lecture étant dans l'air du temps, feu ! Doublé en plus d'une critique sociale de l'Autriche.
Eh bien, non. Pas les thématiques, mais l'écriture. le style est assez étrange, mais ça demande de l'adaptation, quelques pages pour s'y faire. Seulement, chaque phrase ou presque est un sujet différent : le mari, les sévices qu'il inflige à sa femme, puis le fils, et enfin ce qu'il advint du "bas" peuple des ouvriers. du coup pas de fil conducteur, on ne sait jamais de quoi parle la phrase suivante. Et les sujets dans l'air du temps n'ont pas l'air d'être pour moi (surtout que c'est violent).
Cela ne m'a jamais dérangé que l'auteur se plaise à perturber le lecteur, qu'il le surprenne. Mais là, vraiment, je n'ai pas réussi à accrocher, à éprouver de l'empathie (ça en revanche, c'est volontaire).
Mais ce n'est pas grave, j'ai 14 autres titres sur ma liste et Jelineck d'autres titres dans sa bibliographie. Courage !
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Dérangeante, c'est le moins que l'on puisse dire à propos de l'auteure (que je découvre) et de cette oeuvre, en particulier...
Elle se lit, avidement, tandis que s'égrènent la violence, la bêtise, l'indifférence toujours renouvelée à son égard du milieu dans lequel vit la mère, de son foyer à une plus vaste société.
Violence sexuelle préexistante, clinique du mari, propriétaire de sa femme, directeur, dirigeant, ne voyant pas le mal puisqu'il est partout, agréé qu'une femme peut être un moyen comme un autre d'étendre sa puissance, un moyen ou un lieu d'aisances...

Voix de derrière la tête... de l'auteure, de la mère, du mari, de l'enfant, de la rue; le phallocrate n'est pas seulement le "monstre" propriétaire, c'est aussi une part de nous-même en tant qu'élément d'un certain système de reproduction (sociale et sexuelle); ce qu'il y a de plus dérangeant au fond, c'est d'être homme et d'aimer ça.
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Elfriede Jelinek, c'est la tante qu'on n'invite plus aux repas de famille. Elle arrive, flamboyante et légèrement ivre, déjà ; de cette ivresse qui vous rend d'une implacable lucidité. Elle sait tout de vos petits secrets et dès qu'elle est là, c'est ambiance Festen, toute la famille en prend pour son grade.
La voilà qui s'invite au foyer d'Hermann et Gerti.
Lui, c'est le directeur de l'usine.
Elle, c'est l'épouse du directeur et la mère de l'enfant.
Lui dirige l'usine, dirige la chorale de ses employés, dirige son foyer.
Elle, elle n'a de prise sur rien.
L'enfant, lui, fait ce qu'on lui demande de faire : apprendre le violon, faire du sport… mais se rebelle discrètement par des caprices, par l'observation voyeuse de ses parents.
Parce qu'il y a beaucoup, beaucoup à voir.
"Son mari rentre du bureau, et aussitôt elle boutonne sa chair, afin de ne pas mettre les sens du mari en appétit."
Ça, il a de l'appétit, Hermann : pas tant pour sa femme que pour le pouvoir. Il en… sa femme autant que sa main-d'oeuvre à l'usine, dans une revigorante métaphore de la lutte des classes opposant le patronat au prolétariat, le patriarcat aux femmes, la société de consommation à la Nature.
Il offre une chorale à ses ouvriers comme il offre de la lingerie à Gerti : pour mieux faire passer la pilule de sa domination.
Le style de Jelinek aussi est tout en métaphores : culinaires, montagnardes, automobiles… L'autrice en explore à peu près toute la diversité possible.
Jusque dans l'écriture elle est dans la provoc, usant d'abréviations pour décrire l'Autriche comme un "pays cath. rom.", inventant des néologismes comme roustepéter, effeuilleter, taralaboumer, vessiférer… Un grand bravo aux traductrices, Yasmin Hoffmann et Maryvonne Litaize.
Invitez donc Jelinek au repas de famille, c'est une expérience inoubliable !
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M'étant lancée dans une relation texto-sexuelle sado-masochiste avec Elfried Jelinek ; sans son consentement (ou avec son consentement, car elle a laissé au corps défendant un exemplaire d'elle entre mes mains), je me suis lancée à corps perdu dans Lust.

avidité et Lust se ressemblent dans leurs structures. Elfriede Jelinek déconstruit le roman et les mythes, et l'approche structuraliste se ressent. Ils s'attachent surtout à représenter, ces deux livres aux titres évocateurs, d'un point de vue thématique, avidité et Lust, aux relations sexuelles nécessairemment violentes, les personnages prêtant leur voix et leur sexe à quelques paragraphes plus pornographiques qu'érotiques, étant assez violents, rudes, n'entraînant aucun plaisir chez le lecteur, mais de la souffrance, et peut-être du plaisir dans la souffrance ( dites adieu au confort de lecture avec Elfriede Jelinek et préparez-vous à être malmenée voire violentée si vous êtes une femme, idem si vous êtes un homme en fait car les deux en prennent pour leur grade, comme ça, pas de jaloux.) E.J. s'en prend dans Lust aux relations sexuelles d'un couple de bourgeois, Madame ne travaillant pas ; Monsieur étant directeur d'une usine de papier, et E.J. s'en prend à coeur joie et s'acharne, carrément, sur cette famille qui forme un trio avec l'enfant ou avec l'amant de Madame, au choix. Mais Madame n'est pas plus obsédée sexuelle que Monsieur alors pas d'inquiétude, Monsieur n'est pas en reste, loin de là, Monsieur étant nymphomane à mon humble avis mais Madame aussi, je le soupçonne. Et le troisième (parce qu'un trio amoureux, c'est bon chic bon genre chez les bourgeois) n'est pas en reste. En même temps, et à mon grand plaisir, E.J. est toujours aussi féroce avec la société capitaliste qui est et je le découvre dans ce texte, très loin de pouvoir être individualiste (chacun voulant jouir d'autrui, comment être seul(e) ?). Et c'est ce que j'aime chez E. Jelinek, sa provocation. Mais bordel, qu'elle est dure à lire, parfois.
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De cet auteur je connaissais : " La pianiste " dont l'histoire avait été mis en scène par Michael Haneke. Un film que j'avais trouvé bouleversant !

Comment parler de Lust il n'y a pas réellement d'histoire ou disant plutôt que l'auteur s'est totalement éloignée du genre romanesque. C'est une oeuvre totalement atypique qui a valu le prix nobel à Elfriede Jélinek mais qui a suscité un tollé a sa sortie. Penchons-nous d'abord sur l'histoire :

Quelque part dans une ville d'Autriche, un patron d'entreprise se livre à des actes d'une rare obscénité ainsi que d'une rare violence sur sa femme au sein de leur confortable villa. Ne pouvant aller voir ailleurs si l'herbe est plus verte en raison de maladies telles que le sida il faut bien que sa femme serve à quelque chose et autant la rentabiliser au maximum ... Cette femme qui est rarement nommée apparaît comme silencieuse transparente et soumise et leur fils est sur la voie toute tracée pour suivre les traces de son père. La femme afin de survivre à ce quotidien n'aura pour seule ressource que de se prendre un amant qui se servira d'elle comme faire-valoir ...

C'est un livre déstabilisant par son thème, par son écriture, par sa narration. Il est constitué de courtes phrases souvent nominales, truffé de métaphores et sans un semblant de structure narrative ce qui rend la lecture particulièrement ardue.

Je ne vous parle même pas du thème qui est d'une violence telle que je n'en avais jamais lue. C'est un roman pornographique au féminin et Lust signifie envie, plaisir, désir, luxure, volupté. On a accusé l'auteur de faire l'apologie de l'obscénité quand d'autres prétendaient que son objectif n'était que de choquer pour montrer cette violence qui a cour derrière une certaine respectabilité bourgeoise ainsi que les effets d'une soi disant libération sexuelle.

Pour ma part, j'ai abandonné à la page 112 même si j'ai trouvé intéressante cette mise à nu du système patriarcal dominant au travers du pouvoir, de l'argent, du langage et du sexe je n'ai pas adhéré à cette création d'esthétisme de l'obscénité, à se déploiement de métaphores et à ce manque d'histoire. Je n'ai pas perçu le message de l'auteur et tout nobel qu'il soit je préfère me tourner vers d'autres champs !

Lien : http://depuislecadredemafene..
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En Autriche (appelée Hitlerland par l'auteure), Gerti, la femme, épouse à la quarantaine "déclinante", subit les assauts de Hermann, son mari dont la libido est particulièrement développée et exigeante. Ses besoins sont d'autant plus impératifs qu'il occupe le poste enviable de directeur de la papeterie locale ; il a le pouvoir sur les corps, les esprits, les portefeuilles et en use. Au sein d'une belle maison bourgeoise, Gerti cohabite avec le fils, petit monstre. A la suite d'un assaut particulièrement violent, la femme décide de prendre un amant. Elle rencontre un étudiant, dont elle tombe amoureuse, de la seule manière qu'elle connaît ; se laisser posséder comme un bout de chair. Elle revoit l'étudiant qui s'avérera décevant. de retour au nid conjugal, et toujours sous la menace des envies du mari, elle décide de provoquer la rupture de ce cercle infernal, en supprimant l'enfant.

Elfriede JELINEK règle ses comptes :
D'abord avec le patriarcat, qui cantonne la femme à un être inférieur, à la merci de l'homme. La femme du roman voit son univers mental réduit au " KKK" ; comme il fut un temps coutume dans le monde germanique, la femme devait se soumettre à l'Eglise (Kirche), à la cuisine (Kueche), aux enfants (Kinder). La situation des femmes en est rendue d'autant plus difficile que la culture dominante s'est emparée de la revendication des années soixante ; le "jouir sans entrave", est dénoncé par l'auteure, quand il permet aux "dominants" d'écraser un peu plus les "dominés".

Elfriede JELINEK dénonce ici le matérialisme et les valeurs de compétition soutenant la société autrichienne, et par la famille (cellule de base de cette société) à ses yeux (ceux d'une ancienne militante communiste), cette société, est composée de riches et de pauvres, qui vivent terrorisés à l'idée de perdre leur confort acheté à crédit.

La lecture de ce roman peut apparaître difficile, car l'auteure ambitionne de rompre avec les procédés narratifs classiques , et le lecteur doit abandonner ses repères ; à la manière du public de 1910 devant les demoiselles d'Avignon du peintre Picasso, il faut accepter ne pas retrouver le déroulé classique d'une histoire, les descriptions des paysages, des sentiments. Comme face aux oeuvres cubistes, le lecteur peut ne pas apprécier, mais reconnaître la qualité, la quantité et la sincérité de la démarche littéraire.
En 2004, l'académie du prix Nobel de littérature, justifiant son choix en faveur de Elfriede JELINEK, a souligné "le flot de voix et de contre-voix dans ses romans et ses drames qui dévoilent avec une exceptionnelle passion langagière l'absurdité et le pouvoir autoritaire des clichés sociaux."
Ici, s'entremêlent plusieurs registres d'écrit ; dans un même paragraphe, le lecteur naviguera de la considération économique, sociale, du catéchisme catholique, en passant par le slogan pop, politique, les argots pornographiques (les "choses" ne sont jamais appelés par leur propres noms, et les scènes pornographiques empruntent aux langues sportive, agricole, mécanique, économique ....) Un peu à la manière d'une composition dadaïste, d'un collage. le texte peut apparaître confu, baroque à la manière d'une pâtisserie viennoise, mais les télescopages apparaissent souvent heureux, témoignant d'un vrai talent créatif.
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Hermann est directeur d'une usine de papier. Tous les soirs quand il rentre chez lui, il ne pense qu'à posséder sa femme, Gerti.
Avec Lust, Jelinek montre la supériorité du patron sur l'ouvrier, de l'homme sur la femme. Ce roman est particulier par la tournure des phrases, par son immoralité. Les scènes de sexe se succèdent les unes à la suite des autres, décrites par beaucoup de métaphores. J'ai lu les phrases, envoûtée mais perdue par moments, ne sachant où Jelinek voulait en venir. Ce livre me laisse un peu partagée…
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