AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782277225188
347 pages
J'ai lu (04/01/1999)
3.42/5   26 notes
Résumé :
George Dower mène une existence paisible, sans extravagance, partagé entre sa boutique d'horlogerie et sa passion des automates qu'il fabrique et façonne. Mais un beau jour, les rouages semblent se bloquer et le temps se figer ; un homme étrange, " l'homme en cuir noir ", pénètre dans son échoppe et le charge de réparer un bien curieux mécanisme. Même lui, pourtant spécialiste, n'avait jamais rien vu de tel. Et ce premier pas va l'entrainer dans un monde irrationnel... >Voir plus
Que lire après Machines infernalesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
J'ai passé des années à chercher Machines infernales, que je me devais absolument de lire : il est au centre de la mythologie steampunk, puisque considéré comme l'un des trois romans fondateurs du genre dans les années quatre-vingt, avec Homunculus de James Blaylock (même s'il y confusion en ce qui concerne ce dernier roman, qui a été précédé par des nouvelles) et Les Voies d'Anubis de Tim Powers. Impossible de fiche la main dessus, j'ai tout essayé, écumé les toutes petites librairies comme les sites web d'occasion ; il y avait toujours quelque chose qui ne collait pas. Et enfin, enfin, je l'ai trouvé dans l'édition originale française (non, ce n'est pas un bel objet de valeur, rien qu'un vieux livre de poche qui a déjà bien vécu, donc inutile d'essayer de venir me cambrioler ; d'ailleurs je passe mon temps à faire le guet chez moi avec un lance-patate, tenez-vous le pour dit).


Je dois bien avouer que j'avais perdu un brin d'intérêt pour Machines infernales après avoir lu le Guide steampunk d'Étinenne Barillier et Arthur Morgan (que je recommande), tellement K.W. Jeter était insupportable de suffisance et de mépris dans son interview. Mais bon, quand l'occasion s'est offerte à moi d'acheter le roman pour pas grand-chose, cet argument fut balayé, parce qu'il-me-le-fallait. Il ne serait pas dit que j'avais fait les choses à moitié et laissé de côté 1/3 de la trilogie (qui n'en est pas du tout une) originelle steampunk. Il faudra tout de même m'expliquer pourquoi Bragelonne n'a pas réédité Machines infernales, alors que Homunculus et Les Voies d'Anubis l'ont été. Peut-être Jeter déteste-t-il son premier roman au point qu'il ne veuille plus en entendre parler, peut-être est-ce Bragelonne qui n'a pas une politique éditoriale très cohérente.


Venons-en au fait. Machines infernales, ou du moins la première partie du roman, est un hommage très réussi et truffé d'humour (qui eût cru que Jeter avait de l'humour ??? Pas moi !) à Lovecraft, notamment au Cauchemar d'Innsmouth - notez-bien qu'à l'époque, ça n'était pas à la mode comme maintenant, où on nous sort des yog-sototheries à toutes les sauces. Rien que l'incipit rappelle ceux de Lovecraft, avec son "Lecteur, si le nom de George Dower, résident de la commune londonienne de Clerkenwell, ne t'est pas familier, je t'adjure de ne pas lire plus avant." Et Jeter d'emmener avec lui son lecteur, qui forcément veut plonger derechef dans les méandres d'histoires sordides et scandaleuses, dans un monde étrange peuplé d'êtres mystérieux.


Le protagoniste se trouve être un parfait anti-héros, vivotant grâce à la boutique de son père (horloger et inventeur récemment décédé), et pas doué pour grand-chose - la fin révélera qu'il possède tout de même quelques talents cachés assez intéressants, dont il n'était pas conscient... Une rencontre avec un homme pas très ordinaire, une attaque et un cambriolage de la vieille boutique, une pièce de monnaie fort étrange, un dîner où il est question d'une poupée tout aussi étrange, et c'est parti pour une cascade de péripéties rocambolesques. Bas-fonds de Londres, village marécageux, Écosse peu accueillante, peuples de l'ombre, prostitution et autres types d'exploitation de pauvres gens, religion et hérésie, savants fous, auxquels vous ajouterez la présence d'un adorable chien (et encore, je ne vous dis pas tout) : tous les ingrédients d'un bon roman d'aventures sont réunis.


C'est drôle, c'est intriguant, c'est rythmé, et le plaisir qu'on a à suivre George Dower ne se dément guère, sauf, j'ai le regret de le dire, dans la dernière partie où les explications sur tel ou tel événement mettent un terme à la course-poursuite à laquelle est livré malgré lui le personnage principal. Jeter a manqué d'un peu de fantaisie quand Powers, lui, lâchait parfois un peu trop la bride de ce côté.


Au-delà de l'ambiance et des éléments propres au steampunk, c'est ce qui relève de l'hommage à Lovecraft qui est le plus réussi, avec toute l'instillation d'une ambiance glauque et extrêmement mystérieuse, mâtinée d'un humour propre à Jeter (car Lovecraft est rarement drôle, lui, c'est un fait).


Si vous avez la chance de tomber sur Machines infernales, n'hésitez donc pas : on passe un très bon moment à la suite de George Dower, à courir dans tous les sens pour échapper à moult dangers plus extravagants les uns que les autres (et là, je me rends compte que ça fait bien trop longtemps que je n'avais plus utilisé l'adjectif "extravagant", ce qui est en soi parfaitement extravagant).

Lien : https://musardises-en-depit-..
Commenter  J’apprécie          365
La quatrième de couverture de 1999 est mensongère. le héros/narrateur, Dower, ne fabrique pas vraiment d'automates. Il répare ceux que son a fabriqués... quand il les comprend. Car s'il est bon horloger, il n'exprime aucune passion pour les automates. C'est du ce qu'il ressort de ma lecture des 150 premières pages. Ce roman se veut la retranscription des mémoires du héros. Vous savez donc d'entrée de jeu qu'il s'en sort vivant. C'est un contemplatif. Il vit sa petite vie, pépère, jusqu'au jour où ! son train-train quotidien déraille.

Chouette ! Se dit le lecture impatient que je suis. Ça va enfin bouger ! Hé bien non ! Malgré des événements surprenants et violents, l'auteur réussi le tour de force de les rendre ennuyeux. Déjà que la trame ne m'a pas convaincu, voilà qu'en plus le rythme n'y est pas. Je pense que je trouverai plus d'intérêt pour le rouge et le noir filmé par Bergman et diffusé dans une salle de cinéma saturée de brouillard. Et ce roman est considéré comme une oeuvre fondatrice du steampunk ? Non ? C'est pas possible.

Bon. Pour être plus positif, disons tout de même que c'est superbement bien écrit. Ça ! La plume de l'auteur n'est pas en cause. Et je replongerai certainement dans ces oeuvres. Il doit y avoir quelques romans dans l'univers de Star Wars qui m'attendent dans un coin de la bibliothèque familiale. Et il y a aussi La Mante ou Drive-in. À moins que ces autres lectures ne finissent de me dégoûter de l'oeuvre de celui que Philip K. Dick a désigné comme son successeur légitime.

En bref : Aujourd'hui, une grosse déception avec ce roman. En effet, j'en ai abandonné la lecture pour cause d'ennui. Arrivé à près de la moitié, ne trouvant pas assez d'intérêt à l'histoire racontée et ayant l'impression de suivre un film lent au travers d'un épais brouillard, je refermé le livre. Clap de fin. Si je n'avais pas déjà lu du K.W. Jeter, je dirais que je n'en relirai pas d'autres.
Lien : http://livres.gloubik.info/s..
Commenter  J’apprécie          140
Jeter a un style un peu plus sanglant que ses compères steampunk mais c'est très intéressant également. Un jeune homme ayant hérité de l'entreprise familiale d'horlogerie se retrouve bien vite menacé de toutes parts. Il rencontre un homme tout en noir qui ne meurt pas facilement, un peuple poisson, un double de lui-même, des crapules, des automates fous...On se perd un peu dans la narration mais c'est un monde vaste et un complot contre l'humanité toute entière que nous trouvons entre ces pages. Des personnages hauts en couleurs et une fin à mourir de rire.
Commenter  J’apprécie          22
K.W Jeter pose ici et là plusieurs élément fondateur du steampunk à l'instar de ses amis Powers et Blaylock.
Même si la sauce victorienne fait mouche, Machines infernales s'essouffle pourtant assez vite et laisse place à de la lassitude voire de la frustration. L'originalité du genre nous fait cependant tenir jusqu'au dernières lignes, mais les choix brouillons et téléphonés de l'auteur nous laisse sur notre faim. Dommage.
Commenter  J’apprécie          20
George Dower se contente de gérer la boutique dont il a hérité de son père, génie de l'horlogerie et de la mécanique, aidé par Creff, assistant dévoué du défunt. Il n'a pas conscience de tous les trésors entassés dans l'atelier mais constate la convoitise d'étranges visiteurs.
Les aventures ici contées de ce bougre sont mouvementées dans le théâtre gothique de Londres crasseuse, les péripéties sont improbables et tellement drôles que le comique de situation, servi par l'écriture fluide et précise, éclate visuellement en tableaux puissants et incongrus. Les personnages sont monstrueux ou simplement difformes et assurément machiavéliques, trainant l'anti-héros dans un ouragan de méfaits et d'immoralité en plein XIXe siècle. C'est une histoire d'aventure fantastique, d'une fuite permanente devant la malignité et l'hypocrisie d'une Angleterre décadente, d'action débridée dans une ambiance forte faisant penser à Tim Powers ou Jeffrey Ford, avec en prime un clin d'oeil à Lovecraft par les villageois à tête de poisson. L'écriture de Jeter est raffinée avec un vocabulaire riche qui sied parfaitement à l'époque décrite et sa soif de paranormal criminelle. Les thèmes de l'identité et de la mortalité sont développés par cet anti-héros passif dans l'ombre d'un père absent, et ce manque de maitrise du personnage permet de mettre en valeur les péripéties dues à son environnement malsain. La dernière partie, processus de révélation, est très explicative, Jeter laissant libre cours à son imagination avec un amusement certain, dans cette structure narrative de témoignage, chère à Edgar Allan Poe.
Lien : https://lesbouquinsdyvescalv..
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Lecteur, si le nom de George Dower, résident de la commune londonienne de Clerkenwell, ne t'est pas familier, je t'adjure de ne pas lire plus avant. Peut-être un destin bienveillant - bienveillant pour l'esprit sensible du vénéré lecteur, et davantage encore pour la réputation de l'auteur - a-t-il accordé la grâce à quelques âmes de les laisser dans l'ignorance de la sordide histoire qui s'est attachée à mon nom. Je le sais, il y a bien peu de chance qu'il en soit ainsi, tant fut divulgué le récit de cette infamie. Les machines à imprimer ne cessent de vomir leurs papiers barbouillés d'encre, tandis que la vague de la rumeur publique, autrement plus éclaboussante, emplit alcôves et salons d'échos que la raison interdit de transcrire.
S'il s'avère toutefois que le lecteur fait partie de ces bienheureux qui ignorent tout des récents scandales, alors qu'il repose ce livre sans l'ouvrir. Il se peut que, prisonnier d'une chambre de malade, ou évadé vers les vastes horizons d'un voyage à l'étranger, loin du climat britannique et des morsures glacées, bien plus aiguës et pénétrantes, des commères anglaises, tu aies su, lecteur, préserver ton oreille de la rumeur. Probablement ne tirerais-tu que petit profit à écouter ce que disent les gens sur cette douteuse confrérie scientifique connue sous le nom d'Anti-Société Royale, et sur le rôle que je suis supposé avoir joué dans sa résurrection depuis ce passé brumeux où elle restait tapie à l'ombre mythique du Fiat Lux de Newton.

Première partie : À la recherche de Saint Monkfish
Commenter  J’apprécie          120
Votre espèce n'a que faire des autres ! Vous leur apportez la mort, vous les tuez par votre stupidité et votre cupidité, et cela ne vous émeut même pas !

ed.j'ai lu. -p340-
Commenter  J’apprécie          30

autres livres classés : steampunkVoir plus
Les plus populaires : Imaginaire Voir plus


Lecteurs (67) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4894 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..