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Martine et son biniou acoustique vous avait éclaté .
Anna et son orchestre , non .

Non pas que la gamine fut moins talentueuse , ce serait même plutôt le contraire . C'est juste que dans le petit Robert , rayon des synonymes , impossible d'y trouver accolés sinécure et Anna , ma vie , mon oeuvre en 12 volumes .
Ça commençait pourtant pas mal dans cette Russie de fin XIXe pourtant peu encline à la mixité religieuse .
Issue d'une famille nombreuse soudée comme les six doigts de la main , Anna , seule fille de la fratrie , s'épanouissait sereinement sous les regards aimants de son paternel adoré , véritable force de la nature , et de sa douce génitrice chérissant tout particulièrement sa petite fille unique .
Cependant , si être d'obédience juive n'apparaissait pas comme méritant sur le champ la peine capitale à coups de Carey-Dion sauvagement balancés dans les esgourdes , il était une population pour penser le contraire . Et brutalement encore .
Le jovial cosaque , sportif dans l'âme , s'adonne à plusieurs passions bienfaisantes . Intéressons-nous aux plus cordiales : le pillage et le pogrom . L'un constituant souvent les prémices de l'autre . Pratiquant la persécution antisémite à un niveau quasi professionnel , la famille Boronsky n'aura alors d'autre échappatoire qu'une fuite effrénée à travers l'Europe entière avec en point de mire ce délicieux pays , symbole de liberté ultime et de libéralisme échevelé , qu'est l'Amériiique , l'Amériiique , je veux l'avoir , et...

Sous couvert d'un orchestre familial itinérant plutôt pointu dans son domaine , Joffo retrace le parcours initiatique que fut celui de sa maman contrainte de fuir sa mère-patrie pour échapper à une mort certaine . le ton alterne gravité et légèreté . L'émotion est au rendez-vous . Un périple impromptu aux faux airs du Temps des Gitans de Kusturica qui se boit comme du petit lait . Istanbul , Vienne , Budapest , Paris . Autant de villes traversées , autant de truculentes et émouvantes péripéties à mettre au crédit de la famille Boronsky décidément peu épargnée par les coups du sort .
Au final , un album de famille touchant même si quelque peu romancé dixit l'auteur lui-même...

Anna et son Orchestre : aucune fausse note à l'horizon .
http://www.youtube.com/watch?v=G8FByLad3Tk
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Et avant cela, Anna et sa famille, Anna et son violon, Anna et la fuite en avant.... oui, car il faut à tout prix dans cette Bessarabie du début du vingtième siècle échapper aux pogroms destinés aux familles juives, minutieusement orchestrés par les cosaques. Et ils sont rapides les cosaques et ils ont l'arme sure !
Mais au fait, c'est où la Bessarabie ? Vous le savez, vous ? moi, je l'ignorais, donc je vais faire comme si vous étiez aussi inculte que moi et vous faire profiter du résultat de mes recherches ! La Bessarabie, c'est une région au sud de l'Ukraine, englobant une partie de la Moldavie, qui à cette époque faisait partie de la Sainte Russie.
Donc Anna et sa nombreuse famille, seule fille parmi moult frères et des parents aimants, pour échapper à un massacre programmé, vont fuir à l'Ouest. En route vers l'Amérique, en passant par Odessa, Istanboul (oh, ses onctueux yoghourts), Budapest (ses csardas endiablées et ses beignets savoureux), et puis Vienne bien sûr (ses valses fameuses et ses sublimes strudel à la crème) pour finir à Paris (et ses frites craquantes, bien entendu!).

Et au milieu de tout cela Anna virevoltant, animée de sa joie de vivre, jouant divinement de son violon, contribue grâce à son orchestre (faussement) tsigane à la prospérité familiale en communiquant à son entourage son bonheur d'exister.

Non, il n'y aura pas d'Amérique, mais Paris comme fin des tribulations familiales et les bras de Roman Joffo pour accueillir Anna, la mère de Joseph Joffo, censée nous conter son histoire.
Mais en fait c'est la plume de son fils qui officie pour détailler avec verve la jeunesse, quelque peu embellie de cette femme, sur un ton volontairement enjoué, mêlant joies et chagrins, émotions tendres ou bouleversantes, dans un hymne à la vie qui, par sa fraîcheur, emporte l'adhésion du lecteur.
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On pourrait dire qu'Anna et son orchestre est une fiction basée sur des faits réels. En effet, Joseph Joffo s'est inspiré des histoires que sa mère, Anna, et ses grands-oncles lui avaient racontées durant toute sa jeunesse.

C'est une histoire qui se lit comme un conte et qui nous emmène à voyager dans la Russie fin de 19è siècle d'Odessa à Istanbul, d'Istanbul à Budapest, puis Vienne et Paris.

J'ai eu un peu du mal à rentrer dans l'histoire, mais je pense que c'est plutôt lié à la mode "lecture de tortue" dans laquelle je me trouve en ce moment, que l'histoire même.

L'histoire devient plus intéressante quand la famille Boronsky arrive à Odessa et que les aventures se suivent. C'était une époque assez bohème, mais entre les lignes on ressent quand même que la situation mondiale n'était pas toute rose.

J'ai bien aimé suivre les périples d'Anna et sa famille, on ressent un grand amour qui uni cette famille et aussi l'espoir pour trouver un monde meilleur, qui en ce qui concerne Anna n'est pas là ou elle pensait le trouver. le ton n'est jamais dur, mais empreint d'une certaine nostalgie très douce.

Comme dit plus haut, c'est une histoire qui se lit comme un conte. La lecture est accessible aux jeunes collégiens ou lycéens.

Challenge Multi-défis 2018
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...
Dans ce récit, nous découvrons l'enfance et la vie d'Anna, mère de l'auteur. Récit romancé, l'auteur s'est appuyé sur le journal qu'a tenu sa mère pendant son exil et ses récits.
Lecture haletante, captivante, palpitante grâce à Anna qui déborde d'énergie. Roman aussi très touchant. L'exil et les malheurs s'accumulent mais ils s'en sortent toujours. La Famille avec un grand F y est pour beaucoup.
J'ai découvert la période 1900 en Russie. Je ne connaissais pas les pogroms et les crimes orchestrés contre la communauté juive.
La musique est le pain quotidien de cette famille, elle va leur permettre de connaître une vie relativement heureuse. Anna et ses frères vont pouvoir côtoyer de grands noms du monde musical. Les descriptions sont bien faites, on semble apercevoir les personnes dansées au rythme des violons.
... sur mon blog
Lien : https://vie-quotidienne-de-f..
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Anna et son orchestre
Nous sommes en Ukraine. Anna Boronsky est une petite fille, seule fille d'une grande fratrie. Elle a neuf frères, Avram, Maxime, Isaac, Yanni, Boris…. Quatre sont déjà morts à sa naissance en 1890. La famille vit dans un petit village et mène une existence très heureuse. Anna va connaître son premier grand chagrin alors qu'elle fête son onzième anniversaire. Des cosaques assassinent son chien Rabchek. Dès lors sa vie va changer. Anna et sa famille sont de religion judaïque et ils vont subir les nombreuses persécutions exercées à leur encontre par diverses populations et ethnies. Les attaques se multipliant, la famille décide de fuir la Russie, destination l'Amérique.
Un long périple, depuis l'Ukraine, avant de se fixer définitivement à Paris, en France ? Fin du rêve de l'Eldorado. Nous suivons la famille qui traverse l'Europe d'Est en Ouest, non d'une seule traite mais avec des arrêts à Istanbul, Budapest, Vienne…. Anna a seulement emporté son violon et elle joue, là où elle passe, accompagné par ses frères, Yanni à la flûte, Isaac au tambourin et Boris avec un violon, des comptines, des concertos de Mendelsson des csardas, des valses et même des succès contemporains. le directeur de l'Opéra de Vienne va jusqu'à la demander en mariage, alors qu'elle n'a que seize ans. Elle refuse et perd son emploi de violoniste et s'oriente vers la cartomancie… qu'elle exerce avec succès…. Un cousin de la famille, installé a Paris, dans le dix-huitième arrondissement, invite la famille à le rejoindre. le père, un frère d'Anna ont trouvé la mort au cours du long périple. C'est en France qu'Anna épouse en 1913, Roman Joffo, le père de l'auteur.

En 2012, j'ai vu, rue Saint-Lazare, au 102, le salon de coiffure appartenant à la famille Joffo. Il ne connaissait plus d'activité, il était fermé, abandonné… Je viens d'effectuer une recherche sur le net, ce salon va rouvrir et toujours sous l'enseigne Joffo.

Dans ce roman plus ou moins autobiographique, Joseph Joffo retrace la parcours de sa mère, fuyant les pogroms, les ghettos. Il y a beaucoup de sensibilité, d'humilité, de tendresse. J'ai lu, il y a longtemps « La sac de billes » de cet auteur, roman qui relate le parcours de Joseph et son frère Maurice, fuyant Paris lors de la seconde guerre mondiale et rejoignant Nice. Une belle page d'histoire.

Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Dans la veine autobiographique qui lui réussit plutôt bien, Joffo présente sa grand-mère. Violoniste, membre d'un orchestre qui sillonne l'Europe de "juste avant" les événements qui feront qu'il deviendra bientôt très dangereux de trainer dans les grandes villes de l'Est en étant juif, Anna est un portrait de femme assez touchant.
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C est très bien écrit avec un vocabulaire recherche.
En revanche parfois certaines termes très précis vous pousse à bien conserver le dictionnaire. Je ne suis pas certaine que cette lecture soit rendue facile et accessible à tous du coup!
Moi cela m a beaucoup plus surtout quand on aime la littérature et que comme tous les gamins on a lu Un sac de Billes à l école et qu en plus on a fait 15ans de musique!!!
La Russie, l Europe centrale me font rêver du coup ce livre est une évasion dans tout ce que j aime.
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J ai lu Anna et son orchestre, a l age de la protagoniste: je me suis beaucoup identifiee a elle. Anna est une jeune fille juive pendant l entre deux guerres. On partage son quotidien sous la menace de l antisemitisme.
Recit bouleversant, qui a marque mon adolescence.
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un livre émouvant que j'ai lu en une journée et que je suis triste de refermer tant j'étais prise dans l'histoire. Je me suis attachée aux personnages et j'ai parfois eu l'impression d'entendre la musique qu'ils jouaient. A bientôt Monsieur JOFFO pour une autre de vos histoires magnifiques que vous savez si bien nous conter
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Joseph Joffo a ce fon,livre apres livre de m'emerveiller encore par la qualite de ses recits et la justesse de ses mots qui nous offre des livres superbes au final.Beaucoup d'humanité et de chaleur se degagent de ce recit de facon assez envoûtante pour nous lecteurs.J'ai adore et je ne peux que vous conseiller ce livre.
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