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EAN : 9782375020487
182 pages
Editions Paulsen (18/10/2018)
3.92/5   13 notes
Résumé :
Féru d’histoire et de navigation, le journaliste et écrivain Laurent Joffrin est parti en mer dans le sillage de la flotte de Philippe II, fervent catholique déterminé à conquérir l’Angleterre protestante à la fin du XVIe siècle. Sur son voilier, Joffrin a parcouru les milles chargés d’histoire, de Gravelines au nord de l’Écosse, puis il est redescendu par la côte ouest pour mieux raconter cette bataille navale à la première personne.

Au fur et à mesu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Laurent Joffrin emmène le lecteur dans le sillage de son sloop le Pleg Mor, qui durant plusieurs saisons va, à quelques variantes prés, refaire le trajet de l'Invincible Armada, cette flotte espagnole qui devait accompagner un débarquement espagnol en Angleterre depuis les côtes des Flandres du temps d'Élisabeth I ére.

L'histoire est globalement connue : Philippe II d'Espagne entendait mettre fin à l'hérésie protestante et aux attaques des corsaires anglais sur les possessions espagnoles dans le nouveau monde (et même sur les ports espagnols de la péninsule ibérique), en regroupant un grand nombre de vaisseaux de fort tonnage pour prendre le dessus sur la flotte anglaise, dont le nom le plus célèbre était alors Francis Drake. Il a confié le commandement de cette flotte à un terrien, absolument ignorant du monde de la mer, mais Grand d'Espagne, Medina Sidonia. Quel contraste entre une marine lourde, marquée par la hiérarchie des titres de noblesse, et les vaisseaux anglais, menés par des marins habitués à agir vite, à organiser des raids, et dotés de canons plus performants.

Cette « armada » était certes massive, mais son qualificatif d'« invincible » est venu après coup pour glorifier un peu plus la victoire anglaise… pardon la victoire d'Éole. Car Joffrin explique très bien que les combats entre la flotte espagnole et la flotte anglaise en Manche ont fini par une espèce de nul tactique. L'échec du projet de débarquement est plus à trouver dans la pression considérable mise sur les tercios espagnols des Flandres par les « Gueux » néerlandais. Il était tout bonnement impossible d'embarquer les troupes nécessaires à une invasion, alors qu'une guerre mobilisant les troupes avait commencé aux Pays-Bas espagnols. L'idée initiale ne pouvait tout bonnement plus être réalisée.
Le chapitre de Joffrin sur son trajet dans les canaux des Pays-Bas est sur ce point historique un des plus intéressants.

La décision de Medina Sidonia de rejoindre l'Espagne par la mer du Nord, puis celle d'Irlande, s'est avérée catastrophique. Des navires se sont perdus (les explications sont les problèmes de calculs de la longitude au XVI éme siècle sont éclairantes), avant d'être exposés à de terribles tempêtes. L'Angleterre était tranquille sur son île pour un bon moment...

Ce petit livre ne traite évidemment pas que du contexte historique; le bateau barré par Joffrin suit des côtes, va de port en port, remonte même la Tamise. Il lui arrive à lui aussi quelques incidents. La partie sur la traversée de l'Écosse par les Lochs et les canaux est, elle, une invitation au tourisme.

L'auteur est amateur de navigation et de tout le vocabulaire qui va avec, incompréhensible pour le terrien normal, mais qui devient presque romanesque dans cette comparaison entre les marines du XVI éme et du XXI éme siècle.

Il y a même quelques détails savoureux. On sait aujourd'hui que les équipages de la marine à voile étaient malades après quelques semaines de mer. le régime alimentaire et l'absence de fruits et légumes frais sont souvent incriminés, mais rarement… l'eau. Cette eau fraîche chargée dans des tonneaux, mais qui finit sous l'action de l'air, de la chaleur et des micro-organismes qui l'accompagnait par devenir elle aussi dangereuse pour les boyaux. le pompon (de marin) étant atteint lorsque Joffrin explique que l'eau de Brest étant considérée comme la meilleure, les équipages qui en avait chargé en gardait un fond dans les tonneaux pour le voyage suivant. Et voilà une eau croupie qui va en contaminer une saine…

Ce mélange de marine moderne et ancienne, d'histoire, de géographie et de tourisme nautique, est sur les premiers chapitres un peu trop autocentré, avant d'être formidablement instructif.
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Un roman pour deux histoires étroitement imbriquées qui se déroulent, l'une en 1588, pour l'Armada espagnole qui fut décimée, et l'autre, 4 siècles plus tard, le récit de la navigation côtière de l'auteur Laurent Joffrin, sur son sloop de 11 mètres, le Pleg Mor. Deux récits passionnants car on perçoit dans la lecture le plaisir d'un navigateur connaissant son affaire. Les descriptions détaillées pour naviguer le long des côtes dangereuses de l'écosse, de l'Irlande, et d'ailleurs parmi les écueils, avec les courants locaux, mais aussi les caprices de la météo nous placent plus qu'en témoin mais à la barre du sloop. Au fil du récit de nombreuses anecdotes historiques et techniques s'ajoutent sur les corsaires et pirates Drake, Hawkins, Howard, ...les navigateurs Joshua Slocum, Tabarly, ...
Le deuxième récit, dont le nom se retrouve dans le titre du livre nous emmène au coeur des batailles navales et des navigations périlleuses de cette Armada. La manière innovante de l'auteur est de revivre la route maritime exacte d'il y a 4 siècles avec son bateau et ainsi ajouter de la véracité aux documents utilisés racontant cette aventure. Une excellente distraction pour passionnés de littérature, d'histoire et de navigation.
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Laurent Joffrin, journaliste, s'évade le weekend, les vacances, en partant en excursion sur son voilier. Ce qu'il aime par-dessus tout, c'est parcourir des voies maritimes chargées d'histoire, et partager ces récits historiques avec son équipage du moment. Il en a même fait un livre, lorsqu'il a décidé de retracer la route de la dénommée invincible Armada, flotte espagnole partie rallier l'armée flamande pour combattre l'Angleterre protestante d'Elizabeth Ier &#xNaN
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Le récit historique est édifiant. Une armée navale choisie avec soin par le roi Philippe II d'Espagne s'engage dans La Manche, mais est vie rattrapée par un contingent de navires anglais mené par le corsaire fraîchement anobli Francis Drake. Les affrontements des deux armées seront dictés par les vents, plus que par leur habilité militaire. Pour ma part, ignorant tout de cet épisode historique, j'étais avide de connaître le sort de l'armada espagnole, la part de suspense a bien marché pour moi. 🌀
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En parallèle de cela, Laurent Joffrin nous conte son trajet, empruntant les mêmes voies et passages maritimes que l'Armada, à cinq siècles d'intervalle. Je me suis bien plus passionnée pour la partie historique que pour la part laissée au récit de voyage. Je trouve dans cette partie du récit un trait romanesque trop forcé. L'auteur romantise un peu trop, à mon goût, son itinéraire et son entreprise. Son expérience de la mer est assez éloignée de celle du commun des mortels, mais il m'a semblé qu'il mettait trop à l'honneur la soi-disant supériorité morale de son choix de vie, que de partir faire de la voile dès que cela lui est possible. Il semble oublier que si "la plaisance c'est le pied", ce n'est pas pour autant une expérience donnée à tous ! &#xNaN
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Au final, si la partie récit historique m'a grandement intéressée, le récit de voyage ne m'a pas touchée, et donc ce livre ne me marquera pas plus que ça. Et vous, les récits historiques, vous aimez ?
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Laurent Joffrin nous entraîne dans un livre simultanément historique et actuel , un très beau livre de mer et de marins.
L'idée de suivre simultanément l'épopée de L'Invincible Armada et le périple du Pleg Mor, voilier de Laurent Joffrin, sur la même route a des périodes différents, est excellente et le passage de l'une à l'autre très bien géré et fluide.
On découvre sous un bon angle ces 2 périples, au gré des passages aux endroits clés l'histoire se précise et ceci est toujours accompagné de la découverte des endroits et surtout de la nature des vents et de la mer.
Le style clair et agréable nous emporte dans ces épopées que l'on revit de l'intérieur.
La carte, en fin de livre , aide bien à replacer les événements.
Un livre en même temps riche de renseignements et de bonne détente .
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Un livre de journaliste qui n'a rien à voir avec l'actualité !

On connait journaliste engagé de Libération, on connait moins bien le plaisancier expérimenté, le marin passionné.
Dans ce cours récit, Laurent Joffrin s'attache à faire revivre, en marin des temps moderne, l'épopée de l'Invincible Armada qui en 1588, fût lancée vers le nord pour défier la puissante Angleterre dirigée à l'époque par la protestante Elizabeth I.
Bien évidemment l'épopée espagnole fut un fiasco, non pas en raison de combats directs, mais plutôt à la faveur des éléments climatiques et surtout d'une géographie que ne connaissait pas beaucoup les espagnols.

C'est en accomplissant le trajet initial de la déroute espagnole que le journaliste redonne nit aux protagonistes de l'époque, en se remettant au niveau des connaissances scientifiques et géographiques d'alors pour d'une part nous permettre de mieux comprendre, et d'autre part montrer les apports déterminants de la science dans le domaine de la navigation maritime.

Entre passé et présent, Laurent Joffrin nous donne à la fois une leçon d'histoire et une grande bouffée d'iode durant son grand tour de l'Angleterre.

C'est sans prétention, bien écrit, pédagogique et divertissant. Voilà un livre bienvenu qui dénote et qui change des traditionnel romans de la rentrée ( dont je commence un peu à me lasser…).

Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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critiques presse (1)
Lexpress
19 novembre 2018
Le 22 septembre 1588, seuls 60 navires espagnols en piteux état, rescapés d'une effroyable hécatombe, rentrèrent au royaume de Philippe II. Le skipper Joffrin, lui, est revenu sain et sauf, non sans avoir subi quelques avaries, histoire de narrer avec verve et dans le détail cette extraordinaire expédition.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Partir à l’aventure le long des côtes, tracer la route parmi les récifs et les bancs de sable, louvoyer le long d’un rivage abrupt ou riant, viser une île mystérieuse, braver quelques heures durant un vent contraire, dans le claquement des voiles et le bruissement de l’écume, se laisser pousser par une brise régulière vers un port ami, découvrir un archipel au milieu des lagons d’eau turquoise, mouiller dans une crique, déjeuner entre amis tandis que la houle berce le bateau et que le soleil chauffe une eau claire où l’on pourra ensuite piquer une tête, arriver le soir dans une marina entourée d’arbres ou de murailles antiques, se mêler à la foule qui déambule sur les quais, trouver un estaminet accueillant où le patron vous sert une cuisine relevée et une bouteille de rosé : c’est pour moi le vrai plaisir de la voile. Le meilleur d’une croisière, ce sont les escales…
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De décennie en décennie, ces canons se perfectionneront en puissance et en portée. Les vaisseaux de Drake doivent s’approcher à moins de quatre cents mètres pour tirer leurs boulets. Deux siècles plus tard, ceux de Nelson seront efficaces à deux mille mètres. L’amiral Fisher, pendant la Grande Guerre, pourra atteindre les cuirassés allemands à dix kilomètres. Les porte-avions de la Seconde Guerre mondiale frapperont les bâtiments ennemis à coups de bombes et de torpilles portées par des avions à des centaines de kilomètres. Équipés de missiles, les navires d’aujourd’hui peuvent toucher une cible à des milliers de kilomètres. Ainsi va le progrès, qui permet aux hommes de s’entre-tuer de mieux en mieux et de plus en plus loin…
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p148 ... à coup sûr, l’Armada manquera d’eau avant le retour en Espagne. Pour l’économiser, on décide de jeter à la mer les animaux encore vivants. Ce ravitaillement sur pattes pouvait épargner la faim à l’équipage. Mais en buvant l’eau nécessaire à sa sur vie, le bétail lui promettait la soif. Vaches, veaux, cochons, chevaux sont donc passés par-dessus bord sans ménagement.
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... Cowes, la Mecque de la voile, la Rome des plaisanciers. À l’entrée du port, sur une pelouse en pente douce, se dresse le Royal Yacht Squadron, le yacht-club le plus célèbre de la planète, avec ses colonnades blanches et ses fenêtres à petits carreaux. Sur un chantier décati, on peut voir une réplique du Spray, le voilier sur lequel Joshua Slocum, l’ancêtre de tous les navigateurs en solitaire, fit le premier tour du monde de l’histoire seul à bord.
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DRAKE ! Dans la mémoire des marins, ce nom claque comme un coup de fouet, comme un canon d’alarme, comme un foc qui bat dans le vent. Sur Pleg Mor comme sur tous les bateaux du monde, on se souvient de lui comme d’une légende, à côté de Surcouf, de Jean Bart, de Nelson, de Magellan, de Shackleton ou de Tabarly, dans le panthéon imaginaire de ceux qui vont sur l’eau.
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