Un livre lu = une critique, donc, voilà, je m'y colle, même tout le monde a déjà pu se faire une idée sur ce livre. Je fais partie des quelques lecteurs qui l'ont trouvé ennuyeux. Pourtant, dans le civil, je vous promets que je suis plutôt primesautière et prête à m'esclaffer à la moindre sollicitation. Alors pourquoi ce roman ne m'a-t-il arraché que quelques rares et pâles sourires?
1) Parce que j'étais dans une phase de dépression aiguë quoique refoulée? Même pas.
2) À cause de ses répétitions. Franchement, le côté "je lis les aventures du héros" puis "je relis les mêmes informations au fur et à mesure que l'enquêteur comprend ce qui s'est passé ou que le héros raconte sa vie à ses copains", ça aurait tendance à réveiller mon côté écolo: était-il vraiment utile de couper des arbres pour ça?
3) À cause de la pauvreté des personnages. Chacun est doté d'une caractéristique et rarement de deux. Par exemple, "la dame qui dit des gros mots". Pour certains, c'est encore plus succinct: par exemple "le comparse" ou même "le nouveau comparse qui est le frère du précédent". Et bien sûr "l'imbécile". Et "la femme de l'imbécile qui est elle-même une imbécile". L'honnêteté intellectuelle me pousse à préciser que le héros, lui, est, sinon complexe, du moins binaire: il est franc jusqu'à la bêtise ou menteur et subtil si ça peut arranger l'auteur.
4) Mais surtout, ce livre n'a aucun point de vue. On ne sait pas si l'auteur trouve ses personnages sympas ou lamentables. Ou alors, la morale de l'histoire se résumerait au concept suivant: "La politique c'est pas bien". Et pour le prouver, on a toute une galerie de personnages plus cons que méchants: Staline est un abruti, Mao aussi mais quand même il est plutôt sympa et franchement,
De Gaulle a l'air beaucoup plus antipathique que
Kim Jong-il. Tous ces dictateurs ne méritent pas la sale réputation qu'on leur fait! La preuve: on peut les avoir tous rencontrés et finir centenaire.
Bon, ben voilà: c'est le genre de banalisation du mal qui me glace les zygomatiques. Même au second degré.