AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Chaleur humaine (154)

"- Alors c'est parfait, comme ça pas de bises, pas d'effusions. Face à un virus respiratoire, c'est toujours ceux qui se font la gueule qui s'en sortent le mieux, pareil pour les solitaires, les égarés, enfin tout ce qui fuit le troupeau."
page 215
Commenter  J’apprécie          420
Chaque vache se sent investie de la mission de brouter le pré entier, elle voue sa vie à cette tâche infinie. C’était reposant à voir.
(page 9)
Commenter  J’apprécie          402
Elle repensa alors à la première fois où elle avait voté, en mai 1981, à l'époque le parti socialiste proposait rien de moins que de « changer la vie». Elle se sentit amère d'avoir à ce point rabattu ses espoirs et ses prétentions citoyennes, les grandes promesses de la liste qu'elle tenait dans la main se résumaient à la création d'une cantine bio, voire végétarienne, à développer le vélo, à réduire et à valoriser les déchets et à mettre fin aux grands projets inutiles.

Plus rien à voir avec « changer la vie ». D'ailleurs le parti socialiste n'existait quasiment plus, à force de ne pas changer la vie, la vie l'avait changé.
Commenter  J’apprécie          400
Pendant ses vacances elle n’avait pas bougé de chez elle, elle n'avait pas osé prendre un train, pas même pour aller voir ses parents. Elle avait donc eu tout le temps de feuilleter sa vieille édition annotée des Mémoires d’outre-tombe.

Elle s'allongea sur le canapé pour relire le passage qu'elle avait retrouvé, finalement elle n'allait pas le faire étudier à ses élèves, par crainte qu'ils la prennent pour une dingue. Ce texte évoquait l'épidémie de choléra qui avait mis quinze ans à se propager du golfe du Bengale jusqu'à l'Angleterre, fauchant quarante millions d'humains au cours de son voyage, alors que dans le même temps Napoléon n'était passé que de Cadix à Moscou en ne laissant derrière lui que deux ou trois millions de morts. Et pourtant, c'était Napoléon que l'Histoire avait retenu, plutôt que « ce vent mortel, cette grande mort noire armée de sa faux ». Les grands maux sont les plus sourds.
Commenter  J’apprécie          382
De toute façon j’imagine que vous êtes toujours en froid ?
- Oui, pourquoi ?
- Alors c’est parfait, comme ça pas de bises, pas d’effusions. Face à un virus respiratoire, c’est toujours ceux qui se font la gueule qui s’en sortent le mieux, pareil pour les solitaires, les égarés, enfin tout ce qui fuit le troupeau.
Commenter  J’apprécie          367
- Tu sais qu'à Marseille ils n’ont pas le Covid ?

- Non, et pourquoi ?

- Pastis et clopes.
Commenter  J’apprécie          363
Alexandre avait eu la chance que sa banquière cautionne ce projet presque simpliste : élever des vaches en les faisant brouter de l’herbe. Pour les investisseurs, cela avait le grand défaut de ne nourrir que l’éleveur et ses vaches. Un conseiller financier digne de ce nom préférera toujours une ferme laitière bien ancrée dans le système productiviste, une ferme qui fait également vivre l’inséminateur, les vendeurs de lait, de semences, de produits phytosanitaires, sans oublier ceux qui commercialisent le matériel agricole et les pièces détachées, avec en prime la coopérative qui revendra non seulement les semences, mais achètera aussi les broutards pour les expédier à l’étranger. Un modèle selon lequel il n’y a rien d’autre à faire qu’à suivre un schéma où tout est fléché.
Commenter  J’apprécie          350
En le regardant faire, elle se demandait comment elle avait pu lui en vouloir autant. A l'époque, elle lui reprochait de ne pas avoir d'autre rêve que de vivre ici, de s'en tenir à ça. Elle estimait peu glorieux ce manque d'imagination pour un adolescent. Alors qu'elle aurait dû le bénir, en tous cas le remercier d'assurer la pérennité de ces terres, sans quoi les parents n'auraient pas pu garder la ferme, et ici il n'y aurait plus rien eu, sinon des ruines.Il y avait trente ans, elle le tenait pour un homme du passé, mais en fin de compte c'était bien lui le mur porteur, le socle renouvelé de la famille.
Commenter  J’apprécie          330
Bien souvent, les enfants bouchent la vue, à travers eux on ne voit pas au-delà de quelques décennies. On reste focalisé sur l’infime parenthèse d’une nature à l’équilibre, à l’échelle d’une vie ou deux, alors que la terre relève d’un tout autre rythme.
Commenter  J’apprécie          331
Il en va des familles comme de l’amour, d’abord on s’aime, puis un jour on n’a plus rien à se dire, signe qu’on doit changer profondément.
Commenter  J’apprécie          332







    Lecteurs (1484) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Nature humaine : Serge Joncour

    Les événements du roman se déroulent entre 1976 et 1999

    VRAI
    FAUX

    10 questions
    29 lecteurs ont répondu
    Thème : Nature humaine de Serge JoncourCréer un quiz sur ce livre

    {* *}