Dans cette "
nature humaine", entre "
chien-loup", "l'écrivain national" de "
repose toi sur moi" invite à "
l'amour sans le faire" et nous offre ainsi toute sa
"
chaleur humaine".
Serge Joncour c'est la tendresse, des choses simples, les plaisirs d'une vie à la campagne, c'est aussi la force et la délicatesse. Son écriture précise et poétique, ce lien entre l'homme et la nature, m'ont séduite dans tous ses romans.
Dans
Chaleur Humaine, l'auteur renoue avec la famille de
Nature Humaine.
On sent la volonté de rassembler ces personnages, les réconcilier après des années de silence.
Il ne s'agit pas d'un livre sur le confinement mais la nécessité de renouer ce lien inscrit dans l'histoire familiale, ce lien qui relie aux origines.
Cette famille d'agriculteurs composée des parents Angèle et Jean, le père, un rien réac, anti-progressiste, plein de bon sens et d'humour en font un personnage attachant.
Vanessa, Agathe et Carole, leur rêve : la ville !
Alors elles partent habiter à Paris, Toulouse, Rodez, se déracinent, laissent un foyer désuni et ne reviennent qu'exceptionnellement.
Alexandre, leur frère, en froid avec elles depuis qu'elles ont préféré céder les terres familiales pour y installer des éoliennes :
gagner de l'argent avec du vent !
Ils ont pourtant vécu une enfance en harmonie.
"Il en va des familles comme de l'amour, d'abord on s'aime, puis un jour on n'a plus rien à se dire, signe qu'on doit changer profondément."
J'ai aimé le personnage d'Alexandre, le fils, le frère rassurant, le repère de cette famille à qui ses soeurs reprochaient de ne pas avoir de rêve : d'être un homme du passé.
Constanze, l'amour d'Alexandre, une militante écologiste, partie puis revenue s'occuper d'une réserve biologique naturelle en Corrèze; des séparations, des retrouvailles...
Il s'écoule une quinzaine d'années...
Ironie d'une réalité inédite, la pandémie arrive et lui offre la perspective de réconcilier cette famille.
Alexandre est le brave type (mais pas con) disponible à l'autre, il est le pôle de stabilité de ce cheptel.
De bonne volonté, il va aller chercher ses soeurs et les ramener aux sources :
la campagne, sa revanche sur la ville !
Le seul refuge durant ce confinement, pour aller et venir en toute liberté.
Partager ce monde rural avec les animaux et comprendre que la terre pourra continuer sans l'homme. Revenir aux évidences : les vaches mangent de l'herbe !
En froid, ils ont du mal à se parler mais face à un virus respiratoire
"ceux qui font la gueule s'en sortent mieux" les taiseux seront moins source de contamination...
Et dans cette campagne du Lot, dans cette famille apprenant à cohabiter, trois créatures apporteront une véritable poésie, une note blanche au milieu de la verdure.
Un bichon à la campagne ça fait sourire !
Car s'il y a bien un chien qui n'est pas adapté à la ferme, à la boue ...
Mais trois !... trois "Rintintin"
Trois chiots, des bichons maltais, vont semer une délicieuse pagaille.
Ils vont passer leur temps à se salir, être lavés, jouer
Faire des bêtises pour attirer l'attention !
Trois boules de poils blancs tout doux
Pour illustrer la fragilité
Pour réunir cette famille
Se retrouver dans cette tendresse de caresses
"Une douce euphorie en coursant les chiots"
"C'était le tableau d'une famille réconciliée, accomplie et heureuse" !
C'est toute la bienveillance et l'humanité de Serge Joncour.