Citations sur Chien-Loup (457)
Les anciens eux-mêmes ne déchiffrèrent pas tout de suite ce hourvari,
à croire que les bois d'en haut étaient le siège d'un furieux Sabbat,
une rixe barbare
dont tous les acteurs seraient venus vers eux.
Ou alors c'était le requiem des loups
parce que les loups modulent entre les graves et les aigus,
en meute ils vocalisent sur tous les tons
pour faire croire qu'ils sont dix fois plus nombreux."
p 9
C'est là la grande perversité de la nature, les animaux de fuite ont toujours moins de ruse que ceux de chasse.
C'est peut-être ça un couple, avoir irrémédiablement besoin de l'autre, être fondé en partie sur lui, sachant que selon les circonstances, ce sera à l'un ou à l'autre d'assurer, en fonction des échecs et des réussites, sans quoi il n'y aurait plus d 'équilibre.
Chez les hommes, l'audace se confond souvent avec la fierté.
La nuit ,les yeux des chats brillent de l'éclair de Zeus.Ceux des renards luisent d'une teinte orange,acide,alors que les pupilles des lièvres tirent vers le rouge,et que celles des chevreuils sous la lune paraissent bleues.Dans le monde sauvage,tout regard qui luit dans la nuit est là pour fuir ou pour chasser.Il en va de même pour les lions et les tigres ,les loups ou les lynx.Dans les collines,chaque nuit est un ballet de regards,pour peu que la lune répande sa lumière blanche,les sangliers eux-mêmes y voient clair.Quant aux chiens ,ils baladent leurs yeux bleu-vert dans cette faune en chasse,tous se repèrent et s'évitent, ces milliers de regards rendus phosphorescents par le tapetum lucidum ce sont autant d'animaux aux aguets,et s'ils voient clair dans le noir c'est pour mieux viser leur proie.(page 259).
Il y a parfois des lieux qui nous mettent mal à l'aise dès qu'on y met les pieds, et d'autres qui nous accueillent, qui vous adoptent, comme s'ils vous attendaient. (p73)
Dès le 4 août, elles assurèrent les récoltes et fauchèrent les blés avant de les battre, après quoi elles rentrèrent la paille, elles se mirent même à tirer l'araire et à labourer à la seule force de leurs bras. Là où avant on attelait trois chevaux ou deux bœufs, elles n'avaient plus qu'un vieux bœuf, une vieille carne qui tirait péniblement la charrue, à tel point qu'elles pesaient de tout leur corps pour que le soc s'enfonce. Puisque les outils étaient conçus pour des hommes, ils étaient toujours trop hauts, trop lourds, dès que le soc butait sur une pierre, les laboureuses se prenaient les mancherons en pleine poitrine, au fil des sillons la terre les frappait comme si elle les rejetait. Certaines, faute de bœuf, tractèrent la charrue elles-mêmes, elles s'y attelaient comme des bêtes de somme et les tiraient. Travailler la terre était cent fois plus dur que du temps des hommes, et pourtant elles moissonnèrent et battirent, elles labourèrent et fanèrent, en plus de ça elles continuaient à nourrir les gosses et à soigner les anciens, chaque femme était une âme en veille dans un monde travaillé par la mort.
Même là, au plus profond de la campagne la plus reculée, on voyait bien que le monde était soumis à l'inconséquence d'une poignée de régnants, tous cousins qui plus est, plus ou moins de la même famille. Ces rois qui faisaient du tennis ou du bateau dans "L'Illustré national", ces filiations prodigieuses où le kaiser était le neveu du roi d'Angleterre et le cousin du tsar, elles étaient sur le point d'exploser.
Un prêtre est un homme qui sait profondément ne pas être Dieu, mais qui doit sans cesse avérer sa toute-puissance.
Depuis que Joséphine vivait à l'estive, la vie semblait dégagée de toute attente, délestée de toute crainte.Le temps était son allié.Elle se sentait portée par ces terres libres tout autour d'elle, portée par l'idée de revoir cet homme et de librement l'aimer. Aimer c'est ne pas se rendre compte, aimer c'est ne pas réaliser que l'on est tendu vers l'autre, sans cesse propulsé vers un déséquilibre tentant. Cet homme pour elle, c'était Ulysse délivré de son périple, c'était Noé affranchi de tout pacte avec Dieu,cet homme c'était le plus libre qui soit. Toutefois, l'amour n'est jamais simple...