Citations sur Charley Davidson, Tome 5 : Cinquième tombe au bout du t.. (51)
Notre relation ressemblait beaucoup à un sous-vêtement dans un sèche linge. Une minute on flottait au milieu de la vie, pleins d'entrain et sans soucis. La suivante, on était plaqués contre le panier.
-Ton assistante est une très bonne actrice, observa Reyes.
Cookie sourit en se rapprochant.
-Je dois bien l'avouer, prétendre que Reyes m'attaquait a été très drôle. M'attaquer moi! fit-elle en désignant des femmes à une table.
Dieu merci, aucune d'entre elles étaient Jessica. Pour une fois, elle ne semblait pas être là. Mais la tablée entière s'était hérissée lorsque Cookie avait parlé. C'était fabuleux.
Alors qu'oncle Bob essayait de calmer Gemma, Reyes se pencha, attrapa Cookie dans ces bras, et l'embrassa à pleine bouche. Je plaquai une main contre la mienne en voyant que Cookie s'accrochait à lui comme un chat qui pendait à une branche.
Il la relâcha doucement, puis il parla d'une voix suffisamment forte pour que toutes les femmes à la table l'entendent.
-Si la vie était juste, Cookie Kowalski, tu serais mienne.
Elle ouvrit la bouche en grand, et le sourire complice qu'il lui adressa fit trembler ses épaules de bonheur. Oncle Bob ne put le supporter plus longtemps. Il s'interposa entre les deux.
-Mais la vie n'est pas juste, dit-il. Vous devriez le savoir mieux que personne.
Obie prit le bras de Cookie et la conduisit à l'écart. Avec un peu de chance, il lui trouverait une chaise, parce que j'ignorais combien de temps elle allait encore tenir debout.
Il me regardait, attendant que je porte un coup afin de vérifier s’il allait broncher. Derrière son masque de concentration, ses yeux étaient rieurs. J’eus presque de la peine pour lui. En particulier lorsque je baissai à nouveau les bras et le dévisageai.
—Tu es la plus belle chose que j’ai jamais vue.
Il sembla revenir à la réalité et m’observa d’une manière un peu plus méfiante.
Je m’approchai de lui, ne laissant que quelques centimètres entre nous. Sans détourner le regard, j’enchaînai:
— Depuis la toute première fois où j’ai posé les yeux sur toi, quand Earl était en train de te frapper, lors de cette atroce et inoubliable nuit, ton portrait a été marqué au fer rouge dans mon esprit. Tu étais si incroyablement beau. Et noble. Et fort.
Il continua à m’observer tandis que je levai les mains et commençai à déboutonner sa chemise. Il écarta les lèvres et se pencha dans ma direction, mais je dressai un index et l’agitai.
—On ne bouge pas, monsieur. Ce sont les règles.
Il plissa les yeux et se redressa.
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- Ah ouais? Il y a aussi un vieux type tout nu sur mon siège passager.
- Trop d’informations, Charles.
Pauvre type tout nu. Personne ne voulait rien savoir à son sujet.
J'avais amorcé le mouvement pour remettre mon téléphone dans ma poche lorsque Ozzy hurla quelque chose avec un accent si prononcé que je ne fus qu’à moitié certaine de lavoir entendu dire:
- Où tou vas, nonme de Diou?
Obie sursauta. J’avais dû enclencher mon GPS par inadvertance.
-Tou dwois faih un pioutain de demi-touw. Tou es pewdioue au miliou de noulle pa’!
- Qu'est-ce que c'est que ce truc? demanda oncle Bob, qui venait presque de faire une embardée.
- Désolée, c’est Ozzy. (Je ressortis mon portable et baissai le volume.) Il est tellement exigeant.
- Touès bien, dans cinquante meters, toune à gauwche.
Le truc marrant, avec les GPS, c’est qu’ils ne vous envoyaient pas toujours dans la bonne direction.
Je savais que, si je bifurquais à droite et prenais ensuite la Douze, j'arriverais à destination plus rapidement, aussi décidai-je de ne pas suivre les instructions d’Ozzy.
- C'est quoi ce bowdel?
Est-ce qu'il venait de dire un gros mot?
- Tiou n'écoutes même pas mes pioutans d’indications.
- Ha! C’est génial, lançai-je au type tout nu.
Il m’ignora.
Ozzy était tellement divertissant, cependant, que je ne pouvais pas me résoudre à l’éteindre. Il devint fou furieux quand je manquai de tourner à droite sur Central, alors je commençai à faire exprès de ne pas prendre les virages afin qu’il m’insulte. J’en arrivai presque en retard à ma séance.
On ne tue pas les amis danw la maison, dit Cookie, terrifiée, tremblant de la tête aux pieds.
Un bruit sourd résonna et nous restâmes tous interdits pendant quelques instants, jusqu'à ce que Garret se retourne pour me regarder avant de s'écrouler sur le sol. Je jetai un coup d'oeil à Cookie. À la poêle à frire qu'elle tenait à deux mains comme une batte de baseball.
Et il veut un portail pour aller au Paradis? continua-t-il. Pourquoi? Pour qu'il puisse se faire botter le cul? Encore une fois? C'était quoi la citation déjà? Mieux vaut régner en Enfer que servir au Paradis?
J'eus l'impression d'être un bout de papier de papier qu'on déchirait par le milieu, repliait et déchirait une nouvelle fois.