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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le Mississippi au lendemain de la 2ème guerre mondiale. le Mississippi et ses champs de coton, son Ku Klux Klan, son racisme ordinaire, banal, validé par les deux parties. le décor est planté.

Un grand-père qui se comporte en patriarche despotique et raciste. Un fils aîné éteint qui se laisse porter par ce qui se passe. Une épouse dévouée qui se résigne à vivre sans confort après qu'elle a quitté son confort urbain. Une famille de noirs méprisée pour sa couleur mais utilisée pour les tâches agricoles et domestiques. Un frère revenu traumatisé de la guerre.

Lorsque les souffrances, l'esseulement, le racisme viennent percuter tous ces personnages fragiles, faillibles, on avance avec parcimonie, sentant le drame poindre. Inévitable.
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Mississipi-Wisconsin, je change d'état mais la vie au Sud n'est pas plus souriante qu'au Nord quand il s'agit du travail de la terre , des idées reçues et des désillusions...
On y rajoute une grosse dose de ségrégation , au Sud elle a été incrustée de façon tenace , et les noirs qui tentaient de sortir de leur condition de "sous-hommes" avaient intérêt à changer de pays .
L'histoire donne la parole aux différents protagonistes dans des chapitres assez courts, Henry et Laura MacAllan et la famille de métayers noirs, Hap, Florence .
On est rapidement happé par l'atmosphère pesante: la pluie qui rend la terre boueuse et la ferme isolée, le retour de la guerre, cette fois, la seconde guerre mondiale où Jammie, le jeune frère d'Henry a perdu son insouciance de jeunesse et sombre dans l'alcool et Ronsel le fils des métayers,rentré en héros, espère une autre vie que celle de ses parents en "oubliant "sa couleur de peau et les interdits qui vont avec ...
L'adultère, le passage à tabac, les espoirs déçus, la vie n'est pas celle dont on a révé .
Même s'il n'y a rien de franchement original, ce roman est agréable à lire , on rentre vite dans l'action, dans la peau des personnages et j'ai passé un bon moment de lecture.
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Une plongée dans la violence et les contradictions du Sud des Etats-Unis des années 1940.

Quand elle débarque dans la ferme que vient d'acquérir son mari Henry, Laura McAllan comprend qu'elle ne sera jamais heureuse. Ce qui la choque en premier, c'est toute cette boue qui se colle partout. le nom de son nouveau logis est tout trouvé : "La bourbière". Et c'est dans ce sale bourbier que cette institutrice de Memphis s'est fourrée. Cultivée, altruiste, un tantinet vieille fille, selon ses proches, elle a finalement accepté d'épouser Henry. Un homme plus âgé qu‘elle, forcément plus avisé, certainement un futur bon père de famille se dit-elle. Sauf qu'Henry, en dépit de nombreuses qualités, a un gros défaut. Son amour pour la terre est sans limite et ne tolère que peu de discussions. Quel dommage pour Laura la citadine ! C'est donc en épouse dévouée et mère protectrice qu'elle s'efforce d'élever ses deux fillettes dans ce taudis sinistre sans électricité et sans eau courante. Sans compter qu'elle passe ses journées de labeur sous la surveillance et l'oeil haineux de son beau-père, acariâtre et raciste. Pourtant, Hap et Florence Jackson, métayers noirs installés sur la propriété, ne ménagent pas leur peine pour lui faciliter un peu la vie.
Alors que les MacAllan s'acharnent pour récolter quelques profits d'une terre peu fertile, que la pluie gonfle le fleuve au point d'inonder toute la ferme, deux soldats reviennent du front. Jamie, le jeune frère d'Henry, est aussi léger, séduisant et sensible que son frère aîné est rude, taciturne, bourru. En sa compagnie, Laura va découvrir des sentiments inconnus et retrouver un peu d'espoir. L'autre soldat, c'est Ronsel, fils des métayers qui croit revenir en héros dans le Mississipi. La guerre en Europe lui a laissé entrevoir la perspective d'une égalité de ses frères d'armes. Son retour dans le Vieux Sud est un désastre. Chacun à sa façon va se charger de lui rappeler qu'il n'est qu'un nègre, un sous-homme à la rigueur. Quel affront s'il rentre à l'épicerie par l'entrée principale ! de quel droit monte-t-il à l'avant de l'automobile de Jamie, le héros blanc américain ? Lui qui vaut à peine mieux qu'une bête, il va le payer cher. N'oubliez pas qu'on est dans le Mississipi !

Une impression de déjà lu quelque part… Il est vrai que j'ai parcouru plusieurs ouvrages dans lequel le racisme était, soit le sujet principal ou en en toile de fond. Alors, Mississippi, ne m'a apporté rien de nouveau. Cependant c'est un bon premier roman, agréable à lire et qu'on ne lâche pas. Car c'est tout en nuances qu'Hillary Jordan donne à entendre la voix de six narrateurs. Les récits de Laura, Henry, Hap, Florence, Jamie et Ronsel sont saisissants et forcément différents. L'ensemble forme un inoubliable choeur pour mieux raconter la violence, la guerre, le racisme. Pour chanter autrement la passion, la tendresse et la fraternité.

A noter qu'il vient de sortir en livre de poche… facile à glisser dans vos bagages, avant de partir en vacances.
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Ne vous fiez pas à la 4è de couverture, ce roman est à Faulkner, ce que Maïté est à Paul Bocuse. Je découvre par la même occasion que Belfond avait pondu une très chouette photo de couverture, bien meilleure, plus suggestive que celle de l'édition que j'ai lue.

Le sujet est très Black Lives Matter. Nous sommes en 1947, on commence par l'enterrement d'un type que l'on devine être un salaud fini. le genre à porter une cagoule blanche à trous et à accrocher d'étranges fruits aux arbres du Sud. le Deep south.

Et on embarque dans un roman choral, où chaque chapitre est raconté par un protagoniste différent (avec de temps en temps quelques chevauchements dans les actions, sinon ce ne serait pas un vrai roman choral). Quand Renson, un noir, sergent dans une division blindée composée uniquement de noirs, moult fois décorés, revient au pays, on est clairement à "règlement de comptes à O.K. choral"... Oui, je sais, la vanne est un peu pourrie, d'autant qu'elle est usée jusqu'à la corde... mais pas la corde utilisée sur les branches d'arbres.

Henry et Laura sont mariés. Blancs, pas fondamentalement racistes, mais ayant adopté les "valeurs" de la société ségrégationniste dans laquelle ils ont grandi. Par contre, Jamie, le frère d'Henry, a été aviateur pendant la guerre. Il a combattu avec des soldats noirs et cela crée un lien. Profondément marqué par les horreurs et les centaines (milliers) de civils qu'il a "aidé" à mourir, Jamie se réfugie dans l'alcool et les femmes. Renson est également dérangé, marqué comme Jamie. Et ils se reconnaissent, malgré leur couleur de peau, comme des frères d'armes, entre lesquels les barrières "raciales" n'existent plus. Ce qui n'est pas du goût de tout le monde... en fait dans ce patelin de bouseux, ce n'est du goût de personne...

Voilà le décor posé. Il reste à faire entrer tout le monde en piste pour une sinistre sarabande. Et il y a de la matière. Cela dit, on est loin de Faulkner, de Udall, et de cette nouvelles vague d'auteurs US qui ramènent leurs roots pour nous filer un gros coup dans les guts... J'ai parfois eu l'impression d'être dans un roman-feuilleton d'un magazine pour ménagère de plus de 60 ans. du Danielle Steel ou consort, et qu'on sorte... Ce n'est pas franchement mauvais. Ce n'est pas incontournable non plus.
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Si vous avez lu et apprécié le livre "La couleur des sentiments" alors, vous aimerez ce livre.
Sur le même thème, vous découvrirez Laura qui doit suivre son mari dans une ferme qui est dans un état déplorable et de plus supporter son beau-père acariâtre surtout avec les femmes et les noirs et l'amitié entre jamie, son beau-frère et Ronsel, flis des métayers, noir ce qui provoquent..........(non, mais, je raconte pas la fin, zut quoi........).
Bonne lecture à tous....
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C'est une histoire de familles, pour commencer. Les McAllan d'un côté, les Jackson de l'autre, réunis au sortir de la Deuxième Guerre mondiale dans l'âpre delta du Mississippi.
Les premiers, fermiers Blancs pétris des pires péjugés racistes de l'époque, viennent de se lancer dans la culture du coton, tandis que les seconds, Noirs miséreux et opprimés, sont les métayers du domaine.

Sur cette modeste exploitation agricole ne tardent à pas à éclore jalousies et ressentiments, qui ne cesseront d'aller crescendo. Ressentiment de Laura McAllan envers son époux Henri, qui a pris seul la décision de ce "retour à la terre" laborieux, ou envers l'immonde Pappy, patriarche machiste et tyranique des McAllan. Ressentiment des Jackson aussi, envers cette société profondément inégalitaire qui ne leur reconnaît aucun droit...
Les points de tensions sont multiples, et le roman est violent, terrible dans les agissements des uns et dans les non-dits des autres.

Toutes les turpitudes de l'époque sont réunies dans ces 300 pages : racisme ordinaire et (quasi) unanimement admis, inégalités révoltantes et omnipotence masculine également acceptée comme un fait établi, mais aussi traumatismes divers nés de la Seconde Guerre mondiale. Les McAllan comme les Jackson ont en effet vu l'un de leur fils partir pour l'Europe, et en revenir profondément perturbé. Jamie McAllan, pourtant si rayonnant avant sa mobilisation (au point de faire tourner la tête de sa belle-soeur Laura et de menacer la stabilité de son ménage), sombre même dans l'alcool et la folie, cristalisant par là de nouvelles discordes au sein de la fratrie.

Avec ces ingrédients pour le moins explosifs, Hillary Jordan nous mijote un récit sombre et dérangeant, mais qui pour moi a quelques fois manqué d'originalité. Tous ces piments dans la marmite auraient-il anesthésié mes papilles de lecteur ?
Le style est pourtant simple et efficace, et la lecture est plaisante malgré le phrasé parfois alambiqué des Jackson. Certains personnages sont un peu caricaturaux, mais les deux héroïnes - la courageuse Laurence Jackson, qui ose tenir tête aux suprémacistes blancs, et la pauvre Laura qui vole au secours de Jamie, sont néanmoins attachantes. A l'inverse, les hommes ne sont pas épargnés par l'auteur : Hap Jackson est complètement effacé, Henri se préoccupe davantage de ses récoltes que de sa femme ou ses enfants, son frère est alcoolique et volage, et la palme revient à l'abject Pappy, dont la xénophobie primaire fait froid dans le dos.

Voilà donc une histoire grave et mouvementée sur l'Amérique profonde des années 40, sur les horreurs de la ségrégation, et sur les terres agitées qui bordent le Mississippi.
Car c'est une histoire de terre avant tout, cette terre dont Laurence reconnaît avec ses mots que "Blancs ou Noirs, aucun est assez malin pour comprendre que le maître c'est elle. Elle prend leur sueur, leur sang, la sueur et le sang de leurs femmes et de leurs enfants, puis quand elle leur a tout pris, elle prend leur corps aussi, et touille, touille jusqu'à ce qui font plus qu'un, eux et elle."
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Décidément, on n'en finit pas de fréquenter L Histoire des noirs américains.
Après l'Oiseau Moqueur, après les Rues de feu, voici la période intermédiaire, pile entre les deux, avec Mississippi de Hillary Jordan.
De ces trois bouquins, c'est l'Oiseau moqueur de Ann Harper Lee qui emporte la palme, haut la main, et Mississippi est malheureusement loin de pouvoir rivaliser avec.
Ça commence avec la Guerre (celle de 40) et ça se termine sur les premiers pas de Martin Luther King, vague lueur d'espoir après une histoire très sombre.
Un bouquin qui s'ouvre sur une scène dantesque (la scène finale, en fait) avec deux frères qui, sous un déluge de pluie, creusent dans la gadoue la tombe de leur père.
Visiblement encore une histoire de famille pas très unie. Laura épouse Henry, l'un des deux frères. Ils quittent la ville (Memphis) pour aller s'embourber dans une ferme perdue au coeur du delta du Mississippi. Bientôt ils sont obligés de recueillir le père d'Henry, ce vieux con raciste (et bien sûr membre du KKK) qu'on est si content d'enterrer, à la fin.
Mais ce roman d'Hillary Jordan est vraiment trop caricatural : la descente aux enfers de la gentille Laura n'en finit pas.
Les gentils noirs de la masure d'à côté, le vieux con raciste qui fait chier tout le monde, même ses propres fils, la belle-fille qui a dû abandonner son piano et qui méritait mieux que de finir les deux pieds dans la gadoue, snif !
C'est too much et ça manque beaucoup trop de subtilité. Dommage.
Deux aspects sauve le bouquin.
Le premier c'est le rappel historique sur tous ces noirs partis guerroyer en Europe contre les nazis. Souvent envoyés en première ligne (façon tirailleurs sénégalais) par des généraux aussi racistes sur notre front de l'Est qu'ils l'étaient l'année précédente dans leur propre Sud.
Sauf que tous ces soldats noirs seront bientôt acclamés comme tous les GI's par les européens libérés : ils se retrouveront fêtés par des blancs, courtisés par des blanches, applaudis et respectés comme ça ne leur était jamais, mais alors jamais, arrivé.
C'était pas vraiment prévu et on sait maintenant que, de retour au pays, ils contribueront pour beaucoup à grossir les rangs des partisans de Martin Luther King.
L'autre aspect intéressant du roman, c'est la peinture crue et rude de ces gens du Sud qui, noirs comme blancs, sont amoureux de leur terre. Une terre grasse et boueuse(1). Si on savait déjà que c'est la mer qui prend l'homme et non l'inverse, Hillary Jordan nous prouve ici que la terre aussi peut prendre certains d'entre nous, noirs comme blancs, la terre n'est pas regardante sur la couleur de peau.
Le reste, on l'a dit, est une sombre et désolante histoire : l'histoire de la bêtise humaine dans laquelle on s'enlise et on s'enfonce un peu plus à chaque chapitre, comme dans la gadoue du delta.
Forcément, ça finira mal, très mal et c'est pas les noirs qui auront le dessus.
_____________________
(1) : en VO, le titre est Mudbound, quelque chose comme les liens de la boue, comme on dit des liens du sang ...
Lien : http://bmr-mam.over-blog.com..
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Haine ,raciste et misère un roman qui nous laisse pas indifférent. Pourquoi tant de haine vis à vis les noir sa m'a toujours boulversé cette haine envers eux surtout ces KKK qui se croient pure et juste qui tuent et blesse des gens inoncent .
Un roman qui a le style de Steinbeck la misère des pauvres des drames dut à l'ignorance et surtout à la malchance. le premier roman de Hillary Jordan qui deviendra une excellente romancière . J'attend ces autres romans !
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Mississippi est une poignante fresque familiale dans le Vieux Sud Américain des années 50. On y suit le destin entrecroisé de deux familles : les McAllan et les Jackson. Tout d'abord, à travers les yeux de Laura McAllan que son mari emmène au milieu de nulle part, loin de sa famille et des commodités les plus basiques, afin de vivre son rêve : posséder une ferme.¨

Lien : http://avideslectures.over-b..
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Dans la ferme que son mari vient d'acquérir,Laura Mcllan comprend qu'elle n'y sera jamais heureuse.Pourtant en bonne épouse et en mère dévouée,elle s'efforce d'élever ses deux fillettes,sous l'oeil haineux de son beau-père.
Alors que le couple,Laura et Henry lutte pour tirer profit d'une terre peu fertile,deux soldats rentrent du front:Jamie le jeune frère d'Henry,aussi séduisant que son frère est renfermé et Ronsel fils des métayers et descendant d'esclaves.
Histoire,tragédie et passion font de ce livre un roman fort.
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