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3,88

sur 1071 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Confessions amères chez l'oncle Sam
*
Un très court roman qui m'a été pioché dans le cadre du challenge "pioche dans ma PAL" de ce mois.
Attirée par le sujet sur les migrants américains du fin du 19eme siècle, j'ai choisi ce roman dans la production de Galle Josse.

Je suis pourtant mitigée. J'ai eu l'impression de lire le résumé certes détaillé, du sujet énoncé sur Wikipédia. Bien sûr, l'auteure ne peut pas inventer des faits historiques, puisqu'elle part de faits divers. Mais avec cette écriture froide et sèche, elle n'est pas arrivée à me faire vibrer. Me renseignant en amont sur cet endroit mythique - Ellis Island - , j'en savais autant finalement et avec les confessions du gardien, je n'ai pas eu d'émotions. J'ai eu du mal avec ce retour dans le passé et ses regrets inavoués. Le peu qu'il a dévoilé effectivement sur cet endroit mystérieux et symbolique m'a laissé sur ma faim. En fait, j'ai eu de l'antipathie pour ce personnage. Cela n'a pas aidé :)

C'est peut-être moi qui ai eu trop d'attentes. J'ai peut-être raté des éléments importants tels l'abus de pouvoir, la faiblesse des migrants , la dénonciation. Mais je ne vais pas m'appesantir sur ma déception, je lirais probablement un autre roman de l'auteure;
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Welcome to America !

Depuis 1892, tous les immigrants européens désireux de devenir américains passent par Ellis Island - un îlot au large de Manhattan destiné au tri des bons et des mauvais candidats. En quelques heures ou quelques jours, on y devient, ou pas, citoyen américain. On réussit l'examen de passage ou on est expulsé, condamné à retourner à la misère que l'on espérait quitter.

En 1953, les autorités américaines ont décidé de fermer définitivement le lieu. John Mitchell, son directeur, officier du Bureau fédéral de l'immigration, est le dernier à partir. Mais avant, il se remémore les longues années qu'il y a passées. Dans son journal, il consigne ses souvenirs les plus prégnants : son rôle de fonctionnaire strict appliquant la loi face à des gens démunis devant l'ultime épreuve de leur long voyage, son attachement à certains lui faisant commettre des actes qui les ont aidé ou leur ont nuit. Des difficultés, des doutes, des faux pas qui n'ont pas conduit Mitchell à vouloir quitter « son » île, aujourd'hui encore moins qu'hier.

Dans cette histoire imaginée du dernier gardien d'Ellis Island, Gaëlle Josse mêle la grande et la petite histoire pour montrer, avec justesse et sensibilité, la complexité des choix, des passions et des déchirements humains. Un roman nostalgique et émouvant qui confirme un beau talent.
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« A Ellis Island, le temps n'existe plus, l'attente en est la seule mesure. »

Depuis 1982, tous les immigrants venus d'Europe sont arrivés sur ce petit morceau de terre au large de New York pour obtenir l'autorisation tant attendue de vivre le rêve américain. Mais en ce jour de novembre 1954, John Mitchell, son directeur n'attend plus rien de la vie, dans quelques jours, le centre fermera définitivement ses portes.
Désormais, il n'est plus qu'une ombre grise qui se déplace à travers les bâtiments. Cet homme qui a passé sa vie à remplir avec rigueur des centaines de dossiers et rapports administratifs rédige son journal intime et libère le flot de ses souvenirs. Il laisse enfin paraitre ses failles, ses remords… Il est hanté par le souvenir de Liz, son épouse décédée prématurément et celui de Nella, la belle sarde dont il a bousculé le destin, lui, le fonctionnaire discret qui savait pourtant faire preuve de distance et d'autorité.
Mais comment être chargé d'empêcher les malades, les handicapés, les criminels d'entrer sur le territoire américain, voir tant d'hommes et de femmes exténués, prêts à tout laisser derrière eux, la peur au ventre, et ne pas faillir un jour ?
Le compte à rebours a commencé, comme une dernière épreuve, il faudra bientôt rendre les clés de ce lieu historique chargé d'émotions, de douleurs et d'espoirs.
Ce court roman à l'écriture ciselée est très touchant mais Gaëlle Josse effleure un sujet historique passionnant, avec un point de vue très original, sans aller au fond des choses. C'est dommage car elle écrit avec beaucoup de justesse et de délicatesse et on quitte à regret le dernier gardien d'Ellis Island.











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Gaëlle Josse signe avec ce joli petit ouvrage un roman sur un épisode connu de l'histoire américaine mais qui n'a pas été le sujet principal, à ma connaissance, de beaucoup de romans (seulement de quelques épisodes de romans) : le passage obligé par Ellis Island des migrants espérant s'implanter définitivement sur le sol américain.

Mais ce qui est intéressant, c'est que le point de vue n'est pas placé du côté des migrants, ces êtres chargés d'espoir arrivant sur une île où « le temps n'existe plus, (où) l'attente en est la seule mesure. (…) (où) toutes montres et horloges y ont été fracassées », où les personnes stationnant ici dans le doute « rester(ont) ici quelques heures ou de longues semaines » et ne découvriront « la durée de (leur) passage qu'heure après heure, et jour après jour » (p. 150). Non, l'auteur a donné ici la parole au directeur d'Ellis Island pendant plusieurs décennies, qui a donné sa vie à ce Moloch, cet endroit de non-vie, justement.

3 novembre 1954. John Mitchell est en train de vivre les dernières heures qui lui restent sur l'île d'Ellis Island. Les politiques d'immigration, et les moyens pour y parvenir ayant changé, le gouvernement américain a décidé de fermer la station de transit avant de la transformer en musée. Plein de mélancolie, incertain de la vie qui l'attend à New York, ville avec laquelle il a peu d'attaches, hanté par les drames dont il a été le témoin, John écrit ses mémoires. Pour s'épancher, lui le taiseux qui a toujours vécu en retrait, mais également pour tenter de trouver du sens à ses actes et mettre peut-être à distance certains démons, et celui, particulièrement vivace, qu'a laissé le passage fugace de Nella Casarini dans sa vie. Cette jeune Sarde magnétique l'a immédiatement envoûté, le faisant perdre de vue la mission à laquelle il s'est consacré avec acharnement depuis la mort de sa femme Liz. Possédé par la passion, et l'envie inexplicable de sauver la jeune femme, il s'est mal conduit, ou tout du moins maladroitement, et cette histoire se terminera par un drame, le laissant tourmenté.

L'écriture de Gaëlle Josse est magnifique, vivante, imagée, et permet de s'immerger immédiatement dans la vie, laissée en suspens, de cet homme. Peut-être trop d'ailleurs, car, même si j'ai très apprécié la lecture de ce roman, j'ai été un peu déçue par la « minceur » de l'histoire de John. En lisant les premières lignes de son journal, je me suis imaginée qu'il avait vécu plein de choses très différentes, et au final, il nous parle des événements majeurs qu'ont constitué la vie avec Liz (et sa mort) et la rencontre avec Nella, et de trois-quatre migrants, pas plus. de même, je n'en saurai pas plus que ce que j'avais déjà appris à l'école sur les conditions de vie quotidienne des personnes attendant qu'on leur délivre la nationalité américaine, et les critères de choix : les lettres inscrites à la craie sur le bras de certains migrants n'est pas très détaillé, les 29 questions décisives expédiées. Enfin, j'ai trouvé l'épilogue maladroit et un peu superficiel, et je l'ai perçu comme étant posé là pour donner un peu de sens (positif) aux mémoires de John et terminer l'ouvrage, sans apporter au final quelque chose.

Malgré ces critiques, qui ne sont que mon humble avis (et marquée par les belles critiques de Nastasia-B, j'ai envie de rajouter : « c'est-à-dire pas grand-chose », j'espère qu'elle ne sera pas fâchée de cet hommage rendu), je recommande la lecture de ce roman, qui procurera à coup sûr un bon moment de lecture, car ce roman est beau.
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Dans le dernier gardien d'Ellis Island, j'ai beaucoup aimé Gaëlle Josse, son style tout en pureté et en légèreté, passionnément aimé Ellis Island, son histoire et ses histoires, mais pas du tout aimé ce dernier gardien, trop occupé de son nombril à mon goût...

C'est malheureusement pourtant lui le personnage principal, qui raconte certes dans les 9 jours précédant la fermeture définitive du centre en 1954 le fonctionnement de cette machine à trier les immigrés bien huilée, les flots de misère et d'espoir qui s'y déversent, mais égrène aussi et surtout ses propres souvenirs d'amour, d'abus, de compromission, de fermeté ou de lâcheté.

Une vie qui ne m'a pas intéressée plus que ça et qui, reflet de la personnalité de son protagoniste ou simple effet d'un style très enlevé, a manqué singulièrement de densité et de relief pour moi. C'est bien écrit et par conséquent assez beau, je le reconnais, et pour autant il ne va d'ici peu rien m'en rester...

C'est donc un bilan en demi-teinte pour moi. Dommage... mes visites à Ellis Island m'avaient nettement plus marquée !

Challenge Petits plaisirs 25/xx et challenge PAL
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Un homme erre seul sur l'île d'Ellis, seul avec ses fantômes. C'est le dernier gardien d'Ellis Island, « la porte d'or », passage obligé pour des millions d'immigrants attirés par le « rêve américain ». Il en est sa mémoire vivante...son ancien directeur. Dans quelques jours il sera mis à la retraite, il devra alors quitter « son » île pour rejoindre le continent. Ces quelques jours seront pour lui l'occasion de se retourné sur son passé. Gaëlle Josse de son écriture fluide et précise, nous ramène au début du XXème siècle, elle arrive à recréer l'ambiance et l'atmosphère qui devaient régner dans ces lieux. Son récit est prétexte à nous raconter l'accueil de ces migrants dans cette tour de Babel qu'était Ellis Island. A quelques brasses de la statue de Bartholdi, se jouait la destinée d'êtres humains.
L'auteur ne tranche pas, elle laisse l'homme devant sa conscience.
Sans aucun doute Gaëlle Josse possède un réel talent de conteuse, même si j'ai trouvé son histoire assez superficielle.Ce qui ne m'empêchera nullement de lire « nos vies désaccordées » et « noces de neige » , ne serais-ce que pour retrouver cette écriture.
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ELLIS ISLAND, symbole de la liberté pour les millions d'immigrants qui y ont débarqué dans l'espérance d'une vie meilleure. John, le directeur du centre d'immigration détricote le fil se son histoire, intimement liée à celle de l'Amérique, pendant ces neufs jours de l'année 1954, neuf jours qui lui restent avant de rendre les clés.
John, meurtri par un drame précoce, ravive des souvenirs doux-amers ou douloureux, des souvenirs qui se mêlent à la vie de tous ces hommes et ces femmes qu'il a vus arriver pleins d'espoir d'Italie, de Pologne ou de Russie, si perdus pourtant, dans ce pays dont ils ne comprenaient pas la langue.
Je suis restée un peu sur ma faim car seuls deux personnages clés sont évoqués dans le récit de John qui a du en voir tellement...
Gaëlle Josse livre une évocation sobre et émouvante d'un pan de l'histoire de l'Amérique pendant la première moitié du 20e siècle, dans un récit dépourvu de fioritures et d'artifices.
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La dernière page tournée et il me reste comme un petit gout d'inachevé. Je reste sur ma faim. Et pourtant dès les premières pages l'écriture très poétique, l'histoire de ce centre d'Ellis Island dont j'ignorais l'existence et la narration nostalgique et envoutante m'ont séduite. Mais j'aurais aimé que la fulgurante et belle histoire d'amour interdite du gardien pour sa belle et mystérieuse immigrante se nourrisse et prenne progressivement de l'épaisseur.
Mais elle est parasitée par l'intervention de trop de personnages secondaires traités, à mon gout, de façon un peu superficielle et dont je ne garde déjà plus le moindre souvenir.
Une petite déception donc pour moi mais qui n'enlève rien à la qualité littéraire de ce livre dont je recommande la lecture, évidemment !
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Un récit poignant et bien écrit.
Un sujet intéressant, un beau texte, mais bien trop noir pour moi. (J'absorbe tout comme une éponge, donc, je n'aime pas lire si triste, mon humeur extérieure s'en ressent trop).

Ellis Island, l'île où devait passer tous les immigrants, en attente d'être acceptés ou refusés sur le sol américain, depuis plus d'un demi-siècle.
John Mitchell, gardien et directeur, s'apprête à la quitter, le centre d'accueil ferme, il ne reste plus que lui ou presque pour le moment.
En neuf jours il va se remémorer, sous forme de journal intime, à la fois les moments importants de sa vie ici, et tous les anonymes ou presque qui sont passés là, qui ont souffert, espéré, attendu dans des conditions pas vraiment de rêve.

Le sujet m'a passionnée, et je m'interroge sur les sources de documentation de l'autrice.
L'écriture est agréable et le thème m'intéressait vraiment, je l'ai donc lu rapidement.
Mais j'ai trouvé certains événements tellement odieux que j'ai eu du mal à m'attacher au personnage principal, et j'ai ressenti une noirceur du début à la fin, une tristesse sans issue.
Lien : https://livresjeunessejangel..
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Novembre 1954, le centre d'immigration d'Ellis Island, au large de Manhattan, va fermer ses portes. Son dernier gardien, John Mitchell, couche sur le papier ses souvenirs, drames et passions qui ont jalonnés sa vie dans ces murs.
J'avais visité ce site emblématique lors d'un voyage à New York (il y a déjà pas mal d'années !) et j'en avait gardé un souvenir marqué par une vive émotion. La lecture de ce roman, beau mais sombre, a évidemment ravivé les souvenirs que j'avais gardé de ces lieux chargés d'Histoire;
Gaëlle Josse écrit, en prologue : « en août 2012, je visitait à New York Ellis Island, aujourd'hui transformée en un musée de l'immigration, à quelques brasses de la statue de la Liberté. Comment expliquer la fulgurante émotion dont j'ai été saisie dans ce lieu chargé du souvenir de tous les exils ? » voilà exactement ce que j'ai ressenti, devant les fantômes de ces gens, migrants polonais, irlandais, italiens, hongrois, allemand, venus chargés de leurs rêves à défaut de bagages, qui attendent ici la décision administrative qui leur ouvrira la porte dorée du pays tant convoité. La chanson de Juliette Nouredine, « Aller sans retour », m'est revenue en tête pendant cette lecture, chanson dans laquelle elle parle de ces « étranges étrangers, humanité nue », avec ces mots terribles « ce que j'oublierai c'est ma vie entière », et le texte de Gaëlle Josse retranscrit bien ce sentiment de perte, de mise à nu, de renoncement à son identité culturelle, condition sine qua non à l'obtention de la nationalité américaine.
Car c'est bien ce drame de l'exil qu'elle nous raconte par le biais de John Mitchell, le dernier directeur de l'île, à la veille de son départ en retraite. A travers ses mémoires d'une vie entière passée dans ce lieu de transit, c'est l'histoire de cette ile, ses rouages, ses secrets qu'il dévoile mais surtout les heureux ou tragiques destins de cette immigration du début du 20ème siècle, venue tenter sa chance au pays de la liberté.
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