AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,89

sur 696 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La curiosité l'emporte, à la lecture de ce très beau portrait de la photographe Vivian Maier, et incontestablement, Gaëlle Josse en révélant cette" femme à contre jour", prouve une fois de plus son talent , pour notre plus grand plaisir. Quelle photographe ! Quelle femme que cette Madame Maier, au destin chahuté, à la vie étrange et tellement solitaire. Les clichés que l'on admire aujourd'hui sont d'une actualité remarquable. Et le livre se lit simplement, mais le personnage qu'il honore ne s'oubliera pas de sitôt.
Commenter  J’apprécie          163
Gaëlle Josse retrace ici la vie de Vivian Maier et de son entourage à travers des témoignages, des documents et des photos mis au jour lorsque son oeuvre artistique a été révélée au grand public. Elle a aussi compulsé d'innombrables articles ainsi que deux documentaires essentiels : « Finding Vivian Maier » de John Maloof et le site de l'Association Vivian Maier et le Champsaur.

Cette femme mystérieuse et solitaire aimait visiblement aller au contact de ses semblables. Née pauvre et ayant toujours vécu modestement, elle a photographié la misère des quartiers populaires, des émigrés, des laissés pour compte. Elle montre une société rude, des vies malmenées. Et de temps à autre des personnes fortunées en habits de soirée. Alors qu'elle voue le plus grand respect aux premiers qu'elle magnifie, les photographies des autres sont souvent moqueuses, floues, décentrées. Ce ne peut être un hasard. Ensuite viendront des autoportraits où elle n'est jamais au centre de la photo mais fait partie du décor comme n'importe quel autre objet. Sa présence est absence comme une allégorie de sa propre existence.

J'ai beaucoup aimé ce récit que nous fait Gaëlle Josse et j'ai été touchée par le personnage même de Vivian. Se dire qu'elle n'aura jamais vu la plupart de ses photos (le développement était trop coûteux et elle ne devait sûrement pas imaginer que cela intéresserait quelqu'un) et n'aura rien su de sa gloire post mortem est déroutant et bouleversant. Elle aura vécu seule, connu de lourds secrets familiaux et aura mené une vie de liberté à une époque où cela était exceptionnel pour une femme.
Je me suis laissé emporter par l'écriture de Gaëlle Josse qui, une fois encore, nous raconte une belle histoire soutenue par une écriture précise et lumineuse. On sent derrière ce récit l'attachement qui s'est noué entre l'auteure et son personnage et j'ai été séduite.
Un très bon récit à s'offrir.

Commenter  J’apprécie          160
Je remercie les éditions Noir sur Blanc pour l'envoi de l'ouvrage Une femme en contre-jour de Gaëlle Josse.
L'auteure nous fait découvrir l'histoire d'une femme libre, d'une perdante magnifique, qui a choisi de vivre les yeux grands ouverts.
Qui est cette femme ??
Vivian Maier était une femme effacée qui a passé toute sa vie à faire des photographies, plein de photographies. Celles ci ont été découvertes après sa mort. Cette femme ignorera toujours l'engouement qui accompagne ses clichés.
J'avoue que je ne connaissais pas du tout Vivian Maier ni ses clichés. J'ai apprécié de découvrir sa vie, et je trouve ce portrait de femme très bien ficelé.
J'apprécie l'écriture de Gaëlle Josse, toujours empreinte de sensibilité. Ce qu'elle nous raconte est très intéressant, toutefois je dois avouer que j'ai parfois un peu décroché.
Cet ouvrage est bien écrit, il y a du contenu et bravo à l'auteure pour le travail de recherche. On sent que l'écriture de ce livre lui a tenu à coeur.
Mais je préfère quand elle écrit un roman.
Même si Une femme en contre-jour m'a plu, je n'ai pas eu de coup de coeur. J'ai trouvé quelques longueurs ici et là, j'ai parfois décroché.
Ma note : trois étoiles et demie.
Commenter  J’apprécie          160
« Sa surexposition posthume est aussi brillante que sa vie fut obscure. » (p. 28) D'origine française et autrichienne, née à New York de parents immigrés, Vivian Maier a produit une oeuvre considérable derrière ses appareils photo. « Où sont-ils, que sont-ils devenus, d'ailleurs, tous ces clichés pris chaque jour pendant ces dizaines d'années, par milliers, par dizaines de milliers ? Elle n'en a pas vu beaucoup. Tout dort dans des boîtes, des cartons, des valises, au fond d'un garde-meuble qu'elle ne peut plus payer depuis des années, dont elle a oublié l'adresse. Tout a-t‑il été jeté, vendu ? C'est sans importance, maintenant. C'est le passé. » (p. 14) Mais ce n'est qu'après sa mort, en 2009, que son travail est découvert et révélé au public. Ce que propose Gaëlle Josse, c'est de reprendre du début l'histoire de cette artiste singulière : sa naissance, son enfance pendant la Grande Dépression, les aller-retour entre l'Amérique et la France, la vie familiale houleuse, le départ pour Chicago, ses postes de gouvernante auprès de nombreux enfants, les voyages, son excentricité et peut-être sa folie.

Vivian Maier est célèbre pour ses autoportraits, mais surtout pour ses scènes de rue. « Tant de visages, d'instants de vie, d'inconnus qui semblent proches. Une bouleversante humanité y circule, et aussi une absolue maîtrise de la prise de vue. le plus novice, le moins connaisseur des regards ne peut qu'être saisi par la densité, la force, l'unité de l'ensemble. Par cet oeil posé sur la vie, sur toutes ces histoires qui se dévoilent en un cliché, histoires urbaines, dans le mouvement, dans la matière compacte de la ville. le terrible, le tendre, le drôle, l'insolite. le vrai. le presque rien qui révèle un destin. » (p. 20) Et c'est bien ce que je préfère dans la photographie, les clichés pris sur le vif, les inconnus attrapés par l'objectif. Parce que pour les images posées, il y a déjà la peinture. Mais qu'on ne s'y trompe pas, l'instantané demande une maîtrise certaine, un talent, et tout le monde ne peut pas être artiste en se dotant simplement d'un appareil photo. « C'est aussi en cela que Vivian Maier ne peut être considérée comme une 'amatrice', avec la photo pour hobby, une distraction comme l'aquarelle ou le patchwork. Rien d'erratique, de hasardeux dans ses prises de vue. Portraits, visages, attitudes, scènes, drôles ou tragiques, sens de la composition, du cadrage, elle signe son travail. C'est une graphiste née. Elle travaille, elle essaie, elle progresse, apprivoise la technique, les réglages, lumière, vitesse, distance de déclenchement. Capturer l'instant et lui donner vie, à jamais. » (p. 88)

Je découvre une artiste avec ce texte, et rien ne me réjouit plus que d'ouvrir mon regard à une oeuvre nouvelle.
Commenter  J’apprécie          150
Gaelle Josse est un de mes auteurs préférés par les émotions que son écriture et les thèmes évoqués déclenchent en moi; "Une femme en contre-jour" est le 8ème livre d'elle que je découvre.
C'est en voyant un court reportage sur l'exposition actuellement consacrée à Vivian Maier au Musée du Luxembourg, à Paris, que j'ai tout à coup ressenti l'envie d'en savoir un plus sur la femme et sur son oeuvre. Je me suis souvenu qu" Une femme en contre-jour" attendait depuis longtemps dans ma PAL que je vienne l'extraire; c'est chose faite.
Vivian Maier est née en 1926 à New-York d'une mère française et d'un père américain, d'origine austro-hongroise. Elle a un frère, Carl, de 6 ans son aîné. Ses parents se séparent en 1927 après 8 ans d'un mariage marqué par les disputes, l'alcool, la violence et le manque d'argent. La Grande Dépression et la pauvreté poussent Vivian et sa mère à rentrer en France, en 1932, dans le village de naissance de celle-ci. En 1938, elles repartent aux Etats-Unis car Carl est en prison et va très mal mais Carl et sa mère ne se supportent pas. A 17 ans, Vivian commence à travailler comme opératrice de saisie puis vendeuse, métiers qu'elle déteste.
En 1956, elle s'installe à Chicago où elle rentre au service de la famille Gensburg comme nurse pour leurs 3 fils. Elle y restera 17 ans puis elle va de famille en famille. A la fin des années 1990, les fils Gensburg, qui n'ont jamais oublié leur nanny, la soutiennent financièrement car elle vit dans une extrême pauvreté et cela jusqu'à sa mort en 2009 à l'âge de 83 ans.
Quelques jours après sa mort, un jeune agent immobilier, John Maloof, qui avait acheté aux enchères, en 2007, pour 400 dollars, un fatras de 120 000 photos, films, pellicules non développées, planches-contacts, intrigué et fasciné par les photos, commence une enquête avec un indice minuscule :le nom de Vivian Maier griffonné sur une enveloppe. Sa quête fera émerger une artiste méconnue, photographe de rue, qui a su montrer, donner une réalité aux nombreux laissés-pour-compte des années 50-60 aux États-Unis en livrant la réalité crue, saisie au vol, sans embellissement, avec empathie.
Vivian Maier ne se livrait pas et elle reste encore un mystère; on ne peut qu'être touché par son extrême solitude, par une enfance difficile avec une mère qui ne l'aimait pas, un père absent, un frère paranoïaque. La photographie était sa compagne, sa vie et elle n'a jamais cessé de fixer la vie sur pellicule.
A la fin de cette biographie légèrement romancée, Gaëlle Josse explique les écueils qu'elle a du éviter pour ne pas trahir Vivian Maier et pour que ses propres émotions ne pervertissent pas la vraie Vivian Maier avec laquelle elle semble ressentir une grande proximité de coeur.
Commenter  J’apprécie          140
J'ai découvert l'incroyable histoire et le remarquable travail de Vivian Maier assez récemment, en voyant une émission télévisée qui lui était consacrée. Cela a piqué ma curiosité et c'est donc naturellement que j'ai acheté et lu cette intéressante biographie. La plume de l'autrice y est très belle, prenant assez de recul et de distance pour que la vie de cette artiste soit mise au premier plan.

Après une enfance des plus chaotiques et dévastatrices, entre les Etats-Unis et la France, Vivian Maier a la chance de faire un bel héritage qui lui permet de s'acheter un superbe appareil photo qui la suit partout, et aussi de faire des voyages qui vont nourrir son travail de photographe. Complètement autodidacte, elle sait capter les émotions, la vie des "petites gens", ce qui donne à ses photographies une profonde humanité. Son travail autour de la lumière et ses autoportraits surprenants et originaux sont ses marques de fabrique.
Une artiste à découvrir absolument!
Commenter  J’apprécie          120
Roman acheté à la sortie de la visite de l'expo consacrée à Vivian Maier au musée du Luxembourg. Attirée aussi par l'autrice, dont j'avais apprécié le premier roman.
A l'issue de l'expo j'étais enthousiaste pour le talent de Vivian Maier, que je découvrais. Et terminant le roman je le suis encore plus pour cette femme qui a eu une vie mouvementée et aventureuse, entre les Etats-Unis et la France. Discrète, secrète, il reste encore bien des zones d'ombres. Mais est-il toujours utile d'expliquer le talent ?
Commenter  J’apprécie          120
C'est un portrait d'une grande finesse que nous propose Gaëlle Josse avec ce nouvel opus. Comme toujours avec cette auteure, l'écriture est incroyablement juste, le ton est sobre mais intime et sincère ; les mots, choisis sans ostentation inutile, nous ravissent par leur force et leur équilibre.

Cette femme en contre-jour est Vivian Maier, une photographe que l'on qualifie d'amateur car elle ne vivait pas de son art, n'ayant rien cherché à exposer de son vivant, malgré des milliers de clichés pris dans les rues de New York ou de Chicago.

Gaëlle Josse tente d'éclairer cette personnalité complexe, restée dans l'ombre toute sa vie et dont le talent n'a été découvert qu'à la faveur d'une vente aux enchères d'un lot de photographies oubliées.

Ce récit biographique est un miroir tendu vers Vivian mais dont les reflets éclairent aussi une part d'elle-même, de son écriture. En se reconnaissant dans l'intention créatrice de la photographe, Gaëlle Josse nous livre, avec une sensibilité rare, ce qui nourrit cet écho.
Lien : https://leschroniquesdepetit..
Commenter  J’apprécie          120
Un peu surexposé

Je ne reviens pas sur la vie de Vivian Maier, cette nounou anonyme, photographe compulsive dont les oeuvres ont été découvertes après sa mort et par hasard.

Gaëlle Josse la fait revivre dans ce roman qui met bien en valeur la force centripète du destin que lui a assigné une famille dysfonctionnelle.

Ce roman se lit rapidement et avec plaisir car cette histoire est peu commune. Gabrielle Josse rassemble tous les éléments que l'on connait désormais sur Vivian Maier, sans chercher à combler les vides à tout prix. Mais ça reste du Wikipédia enrobé.

J'ai trouvé également que l'autrice se regardait un peu écrire, manquait parfois de sobriété et sortait du sujet en voulant trop en faire. Par exemple, quand elle évoque une "battue à l'enfant" à Belle-île, le sort des Américains d'origine japonaise en 1941, essaye de comparer la vie de Maier à celle d'un sacrifié des purges staliniennes, à Pessoa, à Schubert...ou encore Camille Claudel. Autant de références qu'on peine à appairer à la vie de Vivian Maier.

Très bon sujet, avec peut-être une focale à soigner.
Commenter  J’apprécie          110
Une histoire moins intense que son précédent roman, je n'ai pas été bouleversée par la vie de Vivian et pourtant sa vie ne fut pas simple. Américaine d'origine française par sa mère et autrichienne par son père, son enfance a été tumultueuse, la violence entre ses parents a dictée ses premières années au point que son frère ainé leur avait été retiré. Après la séparation de ses parents, elle vivra loin de son père. La violence de son enfance, on l'imagine et Gaëlle Josse la suppose, est-ce cette enfance qui fera d'elle une femme mystérieuse…

Elle et sa mère auront été un temps hébergées par Jeanne Bertrand, photographe professionnelle, française émigrée aux États-Unis. Premier contact de Vivian avec la photographie.

Une personnalité ambiguë par rapport aux différents témoignages recueillis, les liens avec sa famille se sont disloquées et les seuls liens qui lui resteront seront ceux avec les trois frères Gensburg qu'elle a élevé en tant que nourrice pendant 17 ans, c'est d'ailleurs eux qui la sortiront de la misère sur sa fin de vie. Gagnant sa vie en tant que nurse, plutôt par défaut que par choix elle restera seule sans enfants toute sa vie en élevant ceux des autres, toujours l'appareil photo avec elle. Grâce un héritage elle pourra d'ailleurs acquérir un appareil professionnel, pendant les 17 ans au service des Gensburg, elle aménagera une chambre noire et développera ses photos ensuite elle ne pourra financer les développements mais continuera à photographier sans discontinuer. Elle perdra l'ensemble de son oeuvre vendue aux enchères faute de pouvoir payer le garde-meubles où elle était entreposée. C'est peut être cela qui lui permettra de connaître la gloire mais malheureusement post-mortem. John Maloof ayant acheté une partie de ses photos et négatifs, va la révéler au grand jour. Son oeuvre est extraordinaire et immense, elle a mis en avant les inégalités, magnifié les laissés-pour-compte, un maître de la photographie de rue.

Un bel hommage à cette artiste que lui rend Gaëlle Josse toujours avec sa plume magnifique et délicate, comme un poème. Ne connaissant pas cette artiste je suis vraiment ravie de l'avoir découverte et envisage de regarder le reportage sur sa vie mais en effet pour les lecteurs connaissant son histoire cette lecture ne vous apportera rien sauf le plaisir de découvrir ou redécouvrir cette très belle plume.
Lien : https://leslecturesdemamanna..
Commenter  J’apprécie          110




Lecteurs (1220) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1734 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}