Un très beau roman qui se passe dans les années 1856 à Cour-sur-Loire petit village en bord de Loire où a vécu l'auteur.
Il fait revivre à travers le quotidien du passeur Rougeux, des mariniers, des vignerons, des travailleurs des champs et autres tout un univers aujourd'hui quasi disparu.
Tout est d'un réalisme absolu et j'ai pris plaisir à découvrir tout un monde de personnages authentiques, rustres parfois, durs à l'ouvrage, avec ses joies et ses malheurs ; mais aussi ces amitiés bourrues de gens simples mais d'une solidarité sans faille.
Avec pour toile de fond la Loire ce fleuve magnifique, sauvage et indompté qui coule près de chez moi et dont je ne me lasse pas de l'admirer.
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Chaque lecteur s'interrogera sur le message caché que l'auteur a voulu lui communiquer.
Nous en proposons un dans la description que fait Jacques Jouanneau (l'auteur) de la terrible descente aux enfers qu'était l'hôpital d'il y a cent cinquante ans, avant la révolution pasteurienne.
Le taux de mortalité y était d'environ 80 %.
L'efficacité des soins pratiqués aujourd'hui montre le chemin parcouru, mais ce progrès pour nos corps va-t-il de pair avec un surcroît d'âme et d'esprit ?
" L'Histoire est un roman qui a été,
le roman est de l'histoire qui aurait pu être."
(Edmond et Jules de Goncourt)
Rougeux arrêta sa barque face au château de Cour, tira sa musette et sortit le casse-croûte matinal enveloppé dans un linge : du gros pain et du lard avec quelques cornichons.
Tranquille, la chopine entre les jambes, bien calé sur le banc, il observait les alentours.
Mélanie Rougeux disposa devant elle sa série de flacons et tout d'abord le bocal où les fleurs de lys baignaient dans l'eau-de-vie !
Pour elle, il n'y avait rien de mieux que ces fleurs appliquées sur une blessure pour soulager la douleur et faciliter la guérison.
Pour les mariniers, bateliers, caboteurs, l'abandon de la Loire apparaissait comme une trahison, un déchirement.