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Citations sur Le voyage du canapé-lit (37)

Entrée en grande pompe, par le haut des gradins, de l’académie française. (…). Et commence la descente. Là c’est une autre image qui s’impose. La vingtaine de marches leur prends autant de temps que s’il s’agissait de la face nord des grandes Jaurasses. Ils s’agrippent à la rambarde, se tiennent les uns aux autres, crochètent désespérément tout ce qui passe à portée de leurs mains tavelées et noyées de rides, tout branlants, tout tremblotants, on se dit que si l’un fait un faux pas, c’est la cordée qui va basculer dans le vide. La salle retient son souffle, frémit comme à une projection de vertical limit au Grand Rex. Vont-ils arriver entiers? Qui va y laisser son col du fémur? Faudrait-il récupérer derrière eux un dentier, des ongles, un oeil de verre? Prévoit-on d’éponger discrètement les traces d’urine? (p. 208)
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Les artistes qui tiennent absolument à être des maudits, mais qui touchent des subventions et ne supportent ni la misère ni la moindre critique sans crier à la haine de l’art et au retour du nazisme, c’est une situation à haut potentiel comique, un trait caractéristique de notre époque, et un recyclage de vieilles rodomontades romantiques. (p.229)
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Est-ce notre faute si,dans une pièce de 60 m2 absolument vide, à l'exception d'un vieux buffet,dès qu'on fait tomber une pièce de 2 euros, elle ira systématiquement sous le buffet, c'est inéluctable, c'est quasiment scientifique.
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J'étais tellement formaté à me signer automatiquement devant la statue de la Vierge qui ornait un couloir de l'école qu'il m'arrivait distraitement de me signer en passant devant le panneau RATP donnant la liste des stations qui ornait le couloir du métro. (p. 175)
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Invraisemblable parce qu'il est difficile d'imaginer intérieur plus désolant, plus morne et d'un goût plus déprimant que celui de mes grands-parents. A cause de leur salle à manger Art déco, j'ai mis très longtemps à me convertir, comme tout le monde, à l'Art déco. C'est qu'ils avaient réussi à trouver de l'Art déco insignifiant, de l'Art déco triste, de l'Art déco qui vous fait penser à des dimanches après-midi de fin de repas, alors que dehors les fastes du beau jour s'achèvent sans nous, et que l'on contemple les miettes et le restant de gâteau sur la nappe en se disant qu'il va falloir sérieusement se mettre à digérer. (pp. 18-19)
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- (...) Chez Julien Gracq, personne ne pisse jamais, que je sache.
- Ni chez Lamartine, j'en conviens. Mais enfin tu n'es pas sans savoir, oublieux lecteur, sans même recourir à Rabelais et à son torche-cul qu'on commente à l'université que Zola, Swift et Sartre passaient en leur temps pour des dégoûtants qui se vautraient dans l'ordure. "Les voyages de Gulliver", dans le genre scato, c'est fadé. Tiens, rien que dans "La Terre", le paysan nommé "Jésus-Christ" est un pétomane, alors hein, la littérature ça n'est pas forcément du sentiment élevé, de la sublimation et de l'idéal. C'est l'homme. "Inter faces et urina nascimur", comme dirait le gars d'Hippone.
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Nous étions les rejetons choyés et adorés d’un homme et d’une femme que leurs parents avaient négligés, qui n’avaient pas été aimés, qui auraient voulu fonder une vraie famille, donner à leurs enfants ce qu’eux n’avaient pas reçu. Et voilà que la malédiction se poursuivait, leurs enfants s’acharnaient à décevoir tous leurs espoirs.
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Tout le monde aime le parfum suave du jasmin. Il évoque les couleurs du grand bazar d’Istanbul, une chaude soirée à Séville, un thé dans un palais un peu fané de Jaipur.
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Envers ma mère, ma grand-mère s'était montrée, toute sa vie, notamment à la fin, d'une patiente, d'une inventive, d'une impavide méchanceté. Ce qui rendait d'autant plus nécessaire la piété filiale. Ma mère agissait comme si ma grand-mère avait vraiment été une bonne mère. C'était sa manière à elle de s'imaginer qu'on l'avait aimée quand même, je suppose.
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Les journalistes sont très sourcilleux pour défendre leur liberté d'expression, avec de grands mots et des idéaux bien sonores, mais lorsqu'on les critique, c'est-à-dire qu'on use contre eux de la liberté d'expression, ce n'est plus de la liberté d'expression, c'est du populisme, du lépenisme, et ils se débrouilleront pour l'étouffer tant qu'ils pourront, la liberté d'expression, tous les moyens seront bons, à condition qu'ils soient discrets. Donc, pour quelques phrases ironiques, ils y vont, à tour de bras : menaces, insultes, annulations, diffamation, interdictions, suppressions d'articles, censure. Tantôt c'est fait directement, tantôt c'est la trouille des conséquences qui pousse les directeurs de revues, les animateurs d'émissions, les journalistes libres et indépendants à prendre les devants. Je découvre, ahuri, que la France a quelque chose de l'Union soviétique, en plus malin : ça ne se voie pas.
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