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sur 126 notes
Il est vieux, il est moche, il est encombrant. Seul objet sauvé du tri drastique effectué au décès de la grand-mère qui en fut la propriétaire, son ultime destin est de meubler une mezzanine dans la maison familiale en Auvergne, tâche pour laquelle sont désignés les trois petit-enfants de l'aïeule, dont l'auteur et narrateur de l'aventure. Non qu'elle fut périlleuse, hormis la longueur du trajet, pas d'obstacle majeur sur le chemin (à l'arrivée ce sera une autre histoire…). Par contre, c'est l'occasion d'un huis-clos entre les deux frères et la soeur, et cette cohabitation nomade sera l'occasion d'évoquer, révéler, et faire le point sur de multiples événements familiaux. Les souvenirs affluent tout au long du chemin, avec un savant mélange du passé et du présent, reconstituant une histoire familiale banale dans ses malentendus et ses haines aussi héréditaires qu'inexplicables

C'est en effet l'occasion pour l'auteur de laisser libre court à son ironie, parfois mordante, et à l'autodérision, tant il ne s'oublie pas dans l'attribution des médailles de la gaffe.



C'est très agréable à parcourir, les dialogues sont souvent savoureux et le discours est très actuel.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Pourquoi me suis-je lancée dans la lecture de : le voyage du canapé-lit de Pierre Jourde ? L'idée de départ m'avait plu : celle de convoyer le monstrueux canapé-lit d'une grand-mère détestée, de la région parisienne jusqu'à Lussaud dans le Cantal, berceau de la famille Jourde.
Qui n'a pas, d'une façon plus ou moins proche fait l'expérience d'un héritage familial parfois encombrant ou carrément malvenu ?
Le début du récit est drôle : portrait au vitriol de cette mémé dont "la réputation de méchanceté, de duplicité et d'avarice incarnée font l'unanimité." Savoureuse évocation avec un souvenir fortement marquant pour le narrateur : celui du "parfum au jasmin des chiottes bleus de mémé" et qui le renvoie encore des années après à un sidérant no mans' land affectif et émotionnel. Evocations très justement bien vues des tribulations de certains attachement familiaux pas toujours en droite ligne généalogique comme celle qui va unir le narrateur et son frère Bernard à une grand-mère par alliance et qui sera leur "vraie mémé"...
Beaucoup d'humour, de tact et de doigté dans le récit des mille et une surprises que va causer la distorsion entre le modèle éducatif familial parental et l'évolution de "deux garnements" dont les aventures et mésaventures vont plus d'une fois mettre à rude épreuve l'amour parental !
Mais les anecdotes qui jalonnent le début du récit et qui sont drôles ne sauraient faire oublier d'indéniables faiblesses, comme le recours trop fréquent à des poncifs ou des formules du genre : "Ah c'est vrai, je vous l'avais pas raconté, celle-là..." La structure du livre se prête à ce type d'accrochage très artificiel car elle repose sur un entrelacs de conversations familiales qui accompagnent le voyage et les souvenirs d'anecdotes qui ont jalonné la vie de l'auteur. Mais l'auteur, dans la deuxième partie du récit, perd de vue cette visée pour s'égarer dans des digressions littéraires qui n'ont rien à voir avec l'histoire familiale et sont l'occasion de décocher des flèches empoisonnées à ses inimitiés confrériales, comme celle qu'il voue tout particulièrement à Christine Angot. Souvent les anecdotes dont il rebat les oreilles de Bernard et de sa belle-soeur Martine deviennent un simple prétexte pour évoquer ses rancoeurs, ses déceptions littéraires d'auteur de "seconde zone" c'est en tout cas ce qu'il laisse entendre avec un mélange de lucidité, de bonne foi calculée et d'auto-dérision. Difficile de faire la part des choses. Quid alors du canapé-lit et du voyage familial ?
J'avoue que j'ai donc été heureuse d'arriver à Lussaud avec le débarquement du "canapé-lit de mémé" qui va se révéler, dans une scène finale, à se tenir les côtes, comme un objet du Diable et se transformer en Robocoop destructeur, accumulant les ravages autour de lui !
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Tout d'abord, je remercie les équipes des éditions Gallimard pour m'avoir permis de découvrir ce roman. Malheureusement, celui-ci ne m'a pas emporté. Non ! Je l'ai abandonné … Lâchement ! Ce n'est pas du tout ce à quoi je m'attendais. Totale déception !
Pourquoi ? Tout d'abord, à cause du style d'écriture. C'est lent, totalement sans rythme, décousu … ennuyant ! Ce devait être un roman plein d'humour. Pourtant, jamais je n'ai souri. C'était lourd et indigeste !
Ce qui m'intéressait, ici, c'était l'ambiance qui entoure les décès. Les souvenirs que l'on ressasse avec tendresse et mélancolie. Même quand il s'agit de vilénies. Je voulais découvrir les péripéties de la grand-mère dans cet horrible canapé. Tout ce que j'ai appris, c'est la vie de son narcissique petit-fils complètement « nombriliste ». Petit-fils qui a une personnalité capable de faire fuir la personne la plus sociable au monde tant il est antipathique. Bref, j'ai été incapable de m'attacher au moindre personnage, à la moindre situation … aux moindres mots.
Ce roman fait parti de ceux que je juge « publié par connaissances ». Je ne vois pas, sans cela, comment un tel roman pourrait se faire éditer tant il est sans intérêt ! Pourtant, de merveilleuses petites pépites luttent encore pour se faire publier par des maisons d'édition … Quel dommage !
En résumé, si vous recherchez une histoire pleine de tendresse, de délicatesse, d'amour, de tristesse et de mélancolie, passez votre chemin. Ce roman ne sera pas fait pour vous ! Et si vous vous dîtes, qu'au moins, il vaut la peine d'être lu pour savoir ce que devient ce fameux canapé-lit … et bien, vous serez également déçu. le « twist » de fin le concernant est juste … inutile. Moi qui n'ai vu aucune trace d'humour dans cet écrit, je reste étonnée par tous ces avis plus qu'élogieux à son sujet.
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Les Jourde Brothers (Pierre et Bernard, ce dernier accompagné de sa femme Martine) sont chargés par leur mère de transporter un canapé-lit en velours olive décoré de fleurettes, héritage de la grand-mère, de Créteil à la maison d'Auvergne. Pierre est le plus bavard, les anecdotes se succèdent alors que les villes défilent. On passe allègrement du coq à l'âne dans un joyeux brassage mi-littéraire, mi-dialogue de café de la gare, même le lecteur est pris à partie et répond aux injonctions de l'auteur : « - Non, lecteur, ne t'en va pas, ça me fait de la peine. Excuse-moi si je me suis montré brutal. Écoute-moi encore un peu...
- Non non, ça suffit, j'ai un Le Clézio à finir. »

Il est précisé d'emblée que toutes les histoires racontées « se sont réellement produites dans la vie de l'auteur ou de ses proches, y compris le transport en camionnette d'un canapé-lit un week-end de pâques, depuis Créteil jusqu'en Auvergne. » Pierre Jourde est un conteur prolixe capable de tenir son auditoire, au moins le lecteur car son frère Bernard et Martine aimeraient bien qu'il se taise un peu. Il nous emmène loin, racontant des voyages épiques « ... au Népal, au Pérou ou dans d'autres régions plus ou moins sauvages et mal localisées, où ils ne connaissaient même pas la blanquette de veau. » Tout cela en expliquant une vie familiale compliquée, les outrances et traits d'humour masquant en partie seulement les souffrances enfouies.

J'avais bien lu en quatrième de couverture la citation de Bernard Pivot affirmant que Pierre Jourde l'avait fait hoqueter de rire. Cela n'avait pas trop retenu mon attention. Et pourtant ! J'ai dû plusieurs fois cesser ma lecture, ne distinguant plus le texte à travers les larmes d'un fou rire nerveux impossible à contrôler !!! Je ne me souviens pas avoir éprouvé un phénomène d'une telle ampleur. Lors d'un spectacle de stand-up, d'un film, oui... Mais à la lecture, cela me semble plus rare ?

La tasse de thé de la honte est un des chapitres les plus hilarants. Pierre Jourde est convié à recevoir le Prix de la critique de l'Académie française. Joueur de mots, il s'amuse à partir de l'âge vénérable des académiciens, lors de l'entrée en grande pompe par le haut des gradins.

La performance de Pierre Jourde consiste à savoir relancer constamment le récit d'une sorte de road movie, support à une biographie familiale, sur quelques centaines de kilomètres seulement entre Paris et la maison du Cantal, au rythme des feux et des croisements. Plus on s'approche du but et plus sa plume s'envole. Après ce chapitre délirant consacré à l'Académie, on a droit à une belle confrontation avec Christine Angot qu'elle a dû apprécier modérément.

L'auteur fait oeuvre d'humoriste inspiré mais pas seulement, il y a de nombreux passages soulignant sa philosophie pragmatique et humaniste profondément attachée à la liberté de pensée, notamment quand il décortique la censure de la presse et de l'édition, toute en douceur et non-dits... Un excellent passage dont je ne peux ici dévoiler toute la profondeur d'analyse. Une raison de plus pour lire ce petit livre si réjouissant, un bijou d'écriture dont j'ai aimé l'épigraphe, une citation de Diderot tirée de Jacques le fataliste : « Mais pour Dieu, l'auteur, me dites-vous, où allaient-ils ?... Mais pour Dieu, lecteur, vous répondrai-je, est-ce qu'on sait où l'on va ? Et vous, où allez-vous ? »

Né en 1955, Pierre Jourde est un universitaire et critique, auteur de nombreux romans, essais littéraires, ouvrages satiriques, pamphlets, poèmes, ouvrages collectifs... Il a, entre autres, écrit le Maréchal absolu (Gallimard), La Littérature sans estomac (L'esprit des péninsules) ou encore C'est la culture qu'on assassine (Balland) en 2011. Une oeuvre plutôt multiforme, inventive, joyeuse, iconoclaste comme j'aime, dont cette première lecture m'ouvre les portes.

Et vous, avez-vous des livres qui vous ont entraînés soudainement vers des fous rires inextinguibles ?
*****
Chronique avec illustration sur Bibliofeel (photo du jumper en Auvergne, composition personnelle à partir de la couverture du folio...)

Lien : https://clesbibliofeel.blog
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Impression d'une lecture en cours.
Pierre Jourde semblait ne pas être dupe des vaches sacrées du temps, faux écrivains, "écritures" frelatées, terrorisme esthétique libéral et politiquement correct. Dans cet ouvrage, cependant, on le voit prosterné devant une de ces vaches de notre temps, qui n'en manque pas : l'Humour. Mais comment critiquer l'Humour sans avoir l'air d'un pète-sec, d'un père la vertu, d'un inquisiteur ? On ne le peut pas, puisque l'Humour est conçu pour être soustrait à toute critique et discussion. On ne peut discuter avec un Humoriste, pas même dialoguer, puisqu'il fait croire qu'il ne pense pas ce qu'il dit (mais il le dit et ça fait son effet). L'Humoriste, en régime idéologique, dira tout ce qu'il faut penser, mais sur le mode rebelle de la dérision. Il se moquera de Donald Trump, et son insolence va lui coûter cher...

Mais passons de France-Inter à France-Culture, de la rebellitude des petits bourgeois à celle des bobos qui lisent. L'écrivain humoriste se regarde écrire, se cite et cite les autres, "dévoile" les ressorts de "l'écriture" au lecteur à qui il ne s'adresse jamais que rituellement. Il se regarde écrire, le dit, s'en moque, fait mine de se moquer de lui-même, sans voir que l'image qu'il donne de lui est celle d'un artiste en position de défense inattaquable, puisqu'il n'est pas dans ce qu'il fait, ne s'engage pas dans ce qu'il écrit. Toute critique ou objection que vous pourriez formuler, il fait mine de l'avoir conçue avant vous. D'ailleurs, comme dirait Blanchot, il n'est même pas là. Il n'a rien à vous dire puisqu'il ne s'adresse même pas à vous. Le lecteur, devant ce numéro, se trouve exactement dans la même position que le spectateur voyant des Humoristes morts de rire à cause d'une blague qu'il n'a pas entendue, sur un plateau de télévision.

Un grand modèle est cité dans l'ouvrage, celui de Jacques le Fataliste. C'est une méditation de Diderot sur le roman à l'intérieur du roman, aux origines de la modernité. Mais au XVIII°s, l'entreprise apparaissait comme un incompréhensible météore dans une tradition littéraire indiscutée. Aujourd'hui, en plein chantier perpétuel de "déconstruction" libérale de tout (pour ne pas dire de destruction, mot brutal qui dit trop la vérité de ce qui a lieu), "déconstruction" sur ordre des élites de gauche, venue d'en haut, que peut donc signifier cet ouvrage de Pierre Jourde, sinon le conformisme le plus "insoumis" ?

Je vais continuer cette lecture.

Page 90 : j'arrête. Tant pis. On trouve ceci dans Le Gai Savoir : "J'habite ma propre maison, et je me ris de tout maître qui ne sait rire de lui-même." Notre temps à ressentiment n'a retenu que ce faux rire de soi, et oublié la première partie de la phrase. Pierre Jourde n'a pas de maison à lui.
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Un livre ovni pour moi, que je n'aurais certainement jamais ni acheté, ni emprunté – il m'a été donné par une collègue.
L'auteur traverse une partie de la France en camionnette, avec son frère Bernard et sa belle-soeur Martine. Leur grand-mère vient de décéder et leur mère souhaite récupérer le canapé-lit de la défunte pour aménager le grenier de la maison familiale…
Le voyage est long et prétexte à la remémoration. Pierre et Bernard partagent avec Martine des souvenirs d'enfance, d'adolescence et les villes et villages traversés sont autant d'occasion de narrer des épisodes plus ou moins désopilants. le huis-clos de la cabine de la camionnette est propice aux blagues parfois potaches mais aussi de réflexions profondes - le tout dans un style extrêmement soigné.
L'auteur prend à témoin son lecteur, l'interpelle, le bouscule et fait appel à sa patience : le récit est décousu, certains passages sont aussi longs que le voyage en utilitaire sur les petites départementales… J'avoue avoir parcouru rapidement certains chapitres, un peu lassée par les effets de style et la profusion de détails ou de références historiques qui n'apportent pas grand-chose au récit.
Je ne connaissais pas l'auteur, j'ai découvert un écrivain talentueux, un peu sulfureux, plein d'humour. de ce roman, qui emprunte beaucoup à l'autobiographie, je retiendrai surtout le personnage de la mère : lumineux, bienveillant, à l'amour maternel sans faille - alors qu'elle-même a souffert de l'indifférence, voire du désamour total de sa propre mère - pour deux fils pas faciles à élever… Les dernières pages sont particulièrement touchantes, dépouillées comme si l'on touchait enfin à l'essentiel de ce que voulait raconter l'auteur, qui ne se planque plus derrière l'ironie et le cynisme et exprime une profonde émotion.

Chalenge MULTI-DEFIS 2021
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Première tentative avec l'univers de Pierre Jourde et malheureusement ca sera sans nous.... Passé les 20 premières pages plutot amusantes cette histoire de road trip à base de canapé lit qu'on amene en ballade a semblé aussi lourde que le canapé lit du meme nom et assez plombante d'ennui.... Beaucoup trop décousu et débridé pour tenir la longueur d'un roman
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Je me suis ennuyée tout le long du chemin. Je n'ai pas été sensible à l'humour caustique de l'auteur, je me suis sentie perdue dans la chronologie. Bref seules les 50 dernières pages ont réussi à m'accrocher, peut-être parce que j'arrivais enfin au bout.
Alors oui il y a de l'humour, de l'autodérision, de belles descriptions du Cantal et de ses habitants mais l'écrivain m'a crispée. Je n'ai pas trouvé de fluidité dans son écriture. Une déception, j'ai l'impression que j'ai perdu mon temps.
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Lors du décès de sa propre mère, la mère de Pierre Jourde, qui a eu toute sa vie une relation exécrable avec cette femme égoïste, décide de ne conserver de cet héritage encombrant qu'un antique et inconfortable canapé-lit. Elle demande à ses deux fils de le transporter dans la maison de famille en auvergne. Ce souvenir d'une relation conflictuelle trouvera sa place dans cette maison où s'entassent déjà aux yeux de ses fils maints objets inutiles.

C'est donc le prétexte pour les deux frères et la belle-soeur à se retrouver coincés pendant un long trajet dans une camionnette de location, et surtout le prétexte à égrener des souvenirs. Souvenirs en particulier de la relation apparemment assez compliquée entre les deux frères. Et l'auteur de les égrener page après page ces souvenirs, de voyages – l'Inde, un coiffeur grec rencontré dans les rues de Londres – de chutes, de maladies, d'ennuis gastriques, de conflits familiaux ou professionnels, avec entre autre une scène où apparait Christine Angot perdue dans quelques salon littéraire de province.

Est-ce là une thérapie familiale sur fond de canapé ? Il semble qu'avec Pierre Jourde, le décès d'un proche soit un excellent déclencheur pour une introspection intime à partager avec le lecteur. Ce roman est me semble-t-il écrit au décès de sa mère. Son roman précédent était empreint de tristesse, celui-ci se veut franchement désopilant. Winter is Coming était un roman difficile, tellement intime, tellement tragique en un sens. J'imagine qu'il n'est pas aisé de se remettre à l'écriture à la suite de ce deuil, alors pourquoi cet autre livre sur la famille ?

chronique complète en ligne sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2019/02/28/le-voyage-du-canape-lit-pierre-jourde/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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J'ai beaucoup aimé l'insolence dont P. Jourde fait preuve, dans la "Littérature sans estomac" et son "Jourde/Naulleau" à l'égard de pontes de la littérature dont il montre combien leur réputation est totalement injustifiée, tant leur écriture est plate et leur pensée inexistante. Je ne connaissais pas ses romans: j'ai commencé par celui-ci, que j'abandonne après 150p. d'ennui mortel. Il ne s'y passe rien. On balade un canapé familial de Paris en Auvergne... C'est peu pour faire une histoire susceptible d'intéresser. Il convoque Diderot: mais lui raconte des non-histoires en amusant et en enrichissant son lecteur.
Jourde raconte quantité d'anecdotes sur ses voyages au Guatémala, au Népal, comment son frère a perdu un sac contenant du shit... On a l'impression de lire un universitaire qui s'encanaille en révélant qu'il picole, fume des joints, a été un sacré cancre dans l'enfance (comme pour s'excuser d'être prof de fac aujourd'hui), parle de"chiottes" et de chiasse pour bien se démarquer des auteurs bien élevés... Il dit qu'on ne pisse pas, chez Gracq: c'est faux, ce dernier évoque dans les "Lettrines" la compagnie de voltigeurs qu'il dirigeait en 1940, des soldats qui "pissent en marchant", parlent "de leur dernière masturbation ou de la consistance de leurs matières fécales".

Un long et lourd passage décrit sa réception à l'Académie française, pour y recevoir un prix. L'auteur décrit alors avec beaucoup de mépris ces vieillards cacochymes et leurs attitudes pour lui ridicules... Mais une question se pose: pourquoi n'a-t-il pas alors refusé ce prix de l'Académie? Il crache dans la soupe où il s'abreuve! P. Jourde devait savoir qu'il y rencontrerait de tels personnages... C'est mesquin et hypocrite. Mais il n'a pas craché sur les 1500€ du prix!

Jourde nous balance jusqu'à plus soif ses figures de style genre "épanorthose" comme pour s'en moquer, mais ça reste du pédantisme et c'est pas drôle. Rien n'est drôle, d'ailleurs, dans ce récit ennuyeux qui n'aurait sûrement pas été publié s'il l'avait envoyé à Gallimard sous un autre nom... C'est bien de critiquer les autres ,mais faudrait être capable de faire mieux! Bizarre qu'il n'ait pas la lucidité de voir combien ce texte est nul, son écriture plate malgré des affectations de style copain-copain. C'est sans doute Jourde qui a écrit sa p. 4 de couv', où il s'attribue "un récit hilarant", "plein de tendresse bourrue", de "hargne réjouissante", d' "érudition goguenarde"... C'est tout? Je n'ai pas souri une fois en 150p. Il étale sa culture stylistique avec fausse modestie, s'il a honte d'être un ponte, que ne démissionne-t-il pas? Nullissime, à ajouter dans "La littérature sans estomac" ou le "Jourde et Naulleau"...
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