On vient de me raconter cette histoire qui ne manque pas de sel.
Deux couples amis habitent deux villas voisines entourées d'un jardin. Dans l'une d'elles, une petite fille possède un hamster auquel elle est très attachée et qui se trouve dans une cage accrochée à l'extérieur de la maison.
Les voisins ont un chien, et un soir, catastrophe : le chien vient déposer à leurs pieds le hamster couvert de salive et de terre. Ils sont consternés et s'avouent qu'ils n'oseront pas aller dire que leur chien vient de tuer le hamster. Alors, ils décident de le laver, et pour qu'il retrouve un beau poil, ils le sèchent avec un sèche-cheveux. La nuit venue, ils vont discrètement le mettre dans sa cage. Ainsi croira-t-on qu'il est mort de sa belle mort.
Le lendemain, ils vont aux nouvelles. La petite fille est maussade et ils lui en demandent la raison.
--- Mon hamster est mort.
--- Ma pauvre. Tu l'aimais tant.
--- On n'arrive pas à comprendre. on l'avait enterré au fond du jardin et on vient de le retrouver dans sa cage.
....les obstacles que nous rencontrons peuvent être une chance.
Ce tout jeune enfant qui ne cesse de dire des choses étonnantes voit une photographie grand format du Christ en croix...
- C'est qui? Il a mal?
- C'est Jésus- Christ
- C'est Jésus qui crie?
En prenant des précautions, j'ai parlé aux élèves de ma passion pour la lecture. Incrédule, l'un d'eux a discrètement demandé au professeur:
- Madame, comment peut-on aimer lire?
J'aime écrire dans ce Journal. C'est pour moi un espace de liberté. Je ne me fixe aucune règle, sinon celle d'être totalement simple et sincère. Mais cette règle je n'ai pas à me l'imposer. Depuis longtemps elle est inscrite en moi et il m'est facile de m'y soumettre." (Journal VII)
Je viens de corriger les épreuves de ce Journal I qui va bientôt reparaître et je ressens le besoin d'ajouter ce commentaire.
Sauf obligation, je ne relis jamais ce que j'ai publié. J'avais donc en partie oublié ce que contenait ce volume. Je viens de le découvrir et je dois avouer que cette lecture m'a rempli de confusion.
Il m'a été désagréable de revenir à ces années où je ne pouvais que ressasser mon mal-être. Mais ce qui m'a été le plus pénible, ce fut de tomber sur ces notes où j'affirme, tranche, décrète, jette l'anathème. L'attitude intérieur dont elle procède est à l'opposé de celle qui m'est habituelle, et c'est sans doute pourquoi elles m'ont à ce point navré.
Pendant ces années où j'ai commencé à tenir mon journal, j'étais désemparé, perclus d'angoisse, d'une inimaginable ignorance. Je suppose qu'en réaction aux difficultés que je rencontrais, il m'a fallu me fixer des jalons et des points d'ancrage. En outre, je n'écrivais ces notes que pour moi seul, n'avais pas la moindre idée de les publier un jour.
(...)(hélas je dois couper un peu)
J'ai toutefois la consolation de savoir que j'ai toujours voulu être vrai."
Quand j'écris, je me préoccupe désormais:
- d'être sobre, direct, concis
- de trouver le mot juste, l'expression juste, la structure de phrase adéquate. De trouver la justesse de ton. De n'être ni au-dessus ni au-dessous de ce qui est à exprimer
- de ne pas résoudre un difficile problème d'écriture par un artifice
- de ne dire que ce que je veux dire
- de n'employer qu'après examen les mots qui ont une histoire, un passé
- (...)" (25 juin 1997)
"Souvent j'ai l'impression que par bien des côtés, je suis resté un adolescent. J'ai une certaine insouciance, je garde un fond de vulnérabilité, je me laisse parfois emporter par mes engouements et je ne suis nullement blasé. L'intérêt que je porte aux êtres et à la vie ne s'est pas émoussé,( ...)(25 juin 2003)
Pour le première fois de l'année, alors que le printemps approche, j'ai entendu gazouiller les oiseaux. Alors j'ai noté:
ces chants d'oiseaux
au petit matin
en ce jour de printemps
la vie qui exulte
soudain
traversé
soulevé
par cette allégresse
(6 mars 2002)