Vous savez déjà dans quelles circonstances Berlioz accepta de composer ce petit ouvrage, et la plupart des journaux vous les ont rapportées d'après un livre auquel je crois qu'on peut accorder quelque confiance, encore que l'auteur soit de mes amis. Berlioz, depuis 1857 ou 1858, allait chaque été organiser et diriger à Bade un grand concert ou festival composé en majeure partie de ses œuvres; une année, il avait orchestré tout exprès le Roi des Aulnes de Schubert, que Roger était venu chanter avec un succès fou; une autre fois, il « leur avait lâché, dit-il, deux morceaux de son Requiem « pour distraire un peu les malades et les joueurs.
Un maître en critique a dit un jour de ces articles qu'ils avaient le mérite, assez rare en ce temps- ci, d'exprimer une opinion personnelle, sans les détours, compromis ou atténuations auxquels on a trop souvent recours par crainte de déplaire ou de se tromper. Qu'il me soit donc permis, au moment de représenter ces feuilletons au public, de les placer, en rappelant ce jugement si flatteur, sous l'autorité d'un critique aussi personnel lui-même et aussi clairvoyant que l'était J. J. Weiss.