Elle ne sait pas encore que son personnage idéal devrait être femme parce qu’ainsi il la concernerait quelque peu. L’idéal représenté par l’homme ne l’engage à rien ; il ne fait que rendre possible des exigences imaginatives. Au contraire, si cet idéal était de son sexe, elle pourrait découvrir qu’elle ne lui correspond pas tout à fait. Ce serait gênant, mais salutaire.
L’inconscient est en désaccord avec lui-même et […] l’homme mythologique percevait cet inconscient dans toutes les adversités et oppositions de la nature extérieure sans savoir qu’il apercevait l’arrière-fond paradoxal de sa conscience.
Nous prenons ces symboles mythiques dans un sens beaucoup trop concret et nous nous étonnons à chaque pas des infinies contradictions des mythes. C’est que nous oublions toujours que c’est la force créatrice inconsciente qui s’enveloppe en images. Si donc on dit « Sa mère était une méchante sorcière », cela signifie : le fils n’est pas à même de détacher sa libido de l’imago maternelle : il souffre de résistances parce qu’il est resté attaché à sa mère.
La libido s’exprime de la même manière par les paraboles du soleil, de la lumière, du feu, de la sexualité, de la fécondité, de la croissance.
Le rythme est le mode classique de l’imprégnation de certaines représentations ou autres activités, et ce qui doit être imprégné […] c’est le passage de la libido vers une nouvelle forme d’activité.
En tant qu’elle est un processus énergétique, notre vie physiologique est entièrement soleil.
Qui renonce à tenter de vivre doit en étouffer en lui le désir, donc réaliser une sorte de suicide partiel.
Il semble que l’introversion ne mène pas seulement, comme dans l’hystérie, à une renaissance des réminiscences infantiles, mais aussi à une mobilisation des couches historiques de l’inconscient, où prennent naissance des formations aventureuses qui ne parviennent qu’exceptionnellement à la lumière.
En transposant le centre d’intérêt du monde intérieur au monde extérieur, la connaissance de la nature a infiniment grandi en comparaison de ce qu’elle était autrefois ; mais la connaissance et l’expérience du monde intérieur ont diminué en proportion. […] Même la psychologie moderne a grand-peine à revendiquer pour l’âme humaine un droit à l’existence et à faire admettre qu’elle soit une forme d’être douée de qualités que l’on peut étudier […].
Nous ne résoudrons pas le fond de la névrose et de la psychose (de l'humanité) sans la mythologie et l'histoire des civilisations