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Pourquoi j'ai tué Pierre, une bande dessinée qui nous ronge.
Olivier va régulièrement en colonie, il connaît le responsable, c'est Pierre, un curé "de gauche" super sympa qu'il assimile à son oncle, jusqu'au jour où à 12 ans, il lui demande de lui masser le ventre, tout nu. Olivier ne sait pas vraiment ce qu'il se passe, mais il sait que ça ne lui plait pas et qu'il ne veut plus le faire. Pierre lui demande de garder le secret ce qu'il fait pendant des années.
Nous suivons alors Olivier, à travers les années et les évènements qui jalonnent sa vie. Ce traumatisme qui sur le moment ne lui en semblait pas un le ronge, de plus en plus. Jusqu'au jour où il en parle à un de ses amis.

Un récit poignant.
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Avec beaucoup de pudeur et de retenue, Alfred et Olivier Ka racontent comment, l'acte pédophile prend corps à travers les yeux d'un enfant. Une histoire pudique, habilement mise en image et en mots. Un parcours douloureux vers l'acceptation et la reconstruction, récit autobiographique d'une terrible manipulation. Un pas vers la guérison grâce au dessin et aux rencontres qui changent une vie. Un album terrible et fort, qui évoque, avec constance et gravité, la pédophilie et rend compte, avec pudeur et sensibilité, de ses conséquences. Un album support des plus intéressant pour expliquer aux plus petits comment se protéger.
Lien : http://art-enciel.over-blog...
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Pourquoi j'ai tué Pierre,
Parce qu'à 7 ans, il fallait que j'aille à la messe matinale avec mes grands-parents;
Parce qu'à 8 ans, avec mes parents et un couple d'amis baba-cool, on se baignait dans l'eau tout nu et que la nudité, hé, ben, ce n'était pas si grave;
Parce qu'à 9 ans, j'ai rencontré Pierre, un curé gauchiste, très gentil, surtout avec moi, que tout le monde a accepté dans la famille;
Parce qu'à 9 ans, je pars en colonie, tout seul, comme un grand, avec Pierre;
Parce qu'à 12 ans, Pierre me demande de lui masser le ventre pour l'aider à s'endormir et qu'il prend ma main et la pose sur son sexe dur;
Parce qu'à 15 ans, je découvre l'amour avec une femme;
Parce qu'à 16 ans, mes parents se séparent, je quitte l'école et je brise le silence;
Parce qu'à 29 ans, je ne supporte plus d'entrer dans une église;
Parce qu'à 35 ans, je ne vais pas bien du tout et que je décide de tout raconter, à travers cet album...

Avec un sujet aussi difficile, raconté une fois n'est pas coutume par un homme, Olivier Ka a voulu se débarrasser de ses démons, mettre des mots et des dessins sur cet acte de pédophilie dont il a été victime. On est très vite happé par cette ambiance malsaine, on ressent à la fois de l'inquiétude, de la révolte et de la compassion.
Quant aux dessins, ils sont d'une telle intensité ! Les couleurs sont parfois criardes, les traits grossiers et noirs. Cette mise en images et en couleurs, d'une simplicité apparente, a su retranscrire les changements d'époque, les états d'âme, la candeur, la rage, la vulnérabilité.

Pourquoi j'ai tué Pierre, parce que c'était lui ou moi...
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Après Pierre et le Loup , sublime conte musical – pouvant s'avérer assez gonflant finalement au bout de la 126 e écoute , je conçois - pour enfants écrit et composé par Prokofiev en 1936 , voici Pierre est le Loup ! Ici , foin de conte ni de musique si ce n'est celle de l'abject et du dégout !

Olivier a 7 , 15 , 35 ans . Abusé dès son tout jeune âge par un prêtre en qui il avait placé toute sa confiance , il ne réalisera que bien plus tard la portée culpabilisante d'un tel évènement , le vivant alors comme une souffrance bien légitime dans son quotidien d'adulte marié et père de famille .
Pierre est un prêtre progressiste , débonnaire , tout en rondeur . Il attire immédiatement la sympathie et telle l'araignée , tisse lentement sa toile avant de fondre sur sa proie immanquablement beaucoup plus jeune , lui causant alors des séquelles pérennes...

Sujet difficile s'il en est , la pédophilie est abordée ici de façon éminemment intelligente ! Ni voyeurisme outrancier , ni pathos larmoyant . L'auteur Olivier Ka , lui-même victime de tels agissements , se sert de cette BD comme exutoire et le fait de façon fort brillante ! du garçonnet abusé ne matérialisant que très peu ce qui lui arrivait alors à l'adulte mature prenant pleinement conscience de l'évènement et de la commotion durable en découlant , Olivier narre son histoire simplement , factuellement , espérant ainsi exorciser les démons qui le hantent depuis .
Des dessins naïfs , des couleurs forcément sombres , le lecteur ne peut que se focaliser sur l'histoire . Cette dernière vous chope de la première à la dernière page , sans temps mort ni sensationnalisme , pour vous conter la terrible mésaventure de ce petit bout d'homme innocent appelé à devenir l'agneau sacrificiel entre les mains de cet ogre des temps modernes !
Magistral !

En refermant cette magnifique BD , je ne pus m'empêcher d'avoir une petite pensée émue pour Monseigneur Barbarin , ecclésiastique à l'honnêteté intellectuelle et l'ouverture d'esprit plus que discutables , qui , il y a peu encore , stigmatisait violemment l'éducation d'un enfant et ses dérives prétendument inhérentes au sein d'une famille homoparentale , omettant bizarrement d'évoquer ce type d'agissements pourtant avérés au sein de sa propre communauté ! Sacré Fifi va , un p'tit début d'alzheimer peut-être ? Au royaume des aveugles...
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La quatrième de couverture est brève et un peu mystérieuse. Mais j'avais quand même deviné le sujet de ce livre, je suppose que vous aussi donc les choses sont claires, ce livre parle de pédophilie.

Ce livre est découpé en chapitre qui nous raconte des âges différents de la vie d'un petit garçon, adolescent puis adulte.

Le petit Olivier vit entre ses parents très (trop ?) libres et ses grands-parents très croyants et très (trop ?) rigides. Il a du mal à savoir ce qui est mieux, faut-il croire en Dieu ou non ? Faut-il coucher à droite et à gauche quand on est mariés ?
Et alors, Pierre ce prêtre pas comme les autres fait son apparition. Pierre ne force pas Olivier à croire en Dieu, il n'en parle pas d'ailleurs, il devient juste l'ami de la famille. On sait (on se doute) de ce qui va arriver, la seule incertitude c'est l'âge d'Olivier auquel se passeront les faits.

Et après ? La vie d'Olivier est bouleversée même s'il ne s'en rend pas compte tout de suite, il va avoir besoin d'extérioriser tout cela longtemps après les faits et voilà comment naît une BD autobiographique avec l'aide d'un de ses amis.

J'étais surprise qu'une BD traite de ce sujet, c'est très bien fait, bouleversant, révoltant et très touchant. J'ai eu un peu de mal avec les dessins mais ils reflètent bien les sentiments du jeune garçon, cette omni présence de Pierre, les dessins ne le mettent pas en valeur, dès le début il paraît assez répugnant ou c'est le sujet qui m'a fait le voir comme tel.

Et la fin ? Comment va-t-il tuer Pierre ? Il vous faudra le lire pour le savoir.

Cette BD ne peut laisser indifférent, c'est un sujet délicat qui fait parfois la une des journaux. J'admire l'auteur pour le courage qu'il a eu de raconter son histoire pour la conclure, il en avait besoin et ce récit est vraiment sensible et marquant.
Lien : http://pages.de.lecture.de.s..
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Je me doutais de ce qui allait se passer dans cette BD dès le début, mais le personnage de Pierre me paraissait tellement sympathique que je ne voulais pas y croire... comme quoi il ne faut pas se fier aux apparences...
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surprenant -
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Olivier est un petit garçon, élevé dans une famille « baba-cool » dans les années 70. Il retrace son enfance, son adolescence, sa vie de famille très « libérée », la religion et les colonies de vacances.

La suite sur le blog :
Lien : http://1bonheur1jour.canalbl..
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Quand on m'a mis dans les mains cette BD, l'accroche n'a pas été immédiate : sa couverture sombre et sa coloration jaunâtre m'ont parues "grossières". Mais comme je suis toujours touchée qu'on me conseille un livre, j'ai lu.

Et j'ai découvert une oeuvre toute en finesse (contrairement au titre), qui installe petit à petit un malaise, palpable - je l'ai compris plus tard- et visuel.

On plonge avec le personnage principal dans cette relation détendue en attendant toujours le choc, la déchirure. Et lorsqu'elle arrive, c'est presque insoutenable. le dessin est tout en finesse et le témoignage photo final ancre l'histoire dans une réalité bien au-delà des clichés sur les pédophiles et les attouchements.

Car mes "préjugés" de lectrice ont fait la force de cette BD et j'en ai aimé l'absence de manichéisme. Cette BD entre les mains de Pierre dépasse aussi la "thérapie". le personnage principal avance désormais et réconcilie à la fois ses différents "moi" et sa propre famille, sans complaisance ni bienséance.
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L'auteur revient sur une terrible expérience dans un album que l'on peut qualifié de marquant et magistral. Une illustration directe, tendue, respectueuse, pour un sujet dérangeant, violente, noire. C'est un récit sans fard, écrit avec force et clairvoyance... Un portrait saisissant où la bonté n'est toujours qu'apparente. Une terrible prise de conscience s'empare du lecteur. Ces pages suggestives et infiniment sensibles deviennent autant de moments d'exutoire profond et de vérité universelle mêlées. Rappel de démons qui agissent dans l'ombre. Preuve de courage pour ne pas oublier un tel passé.
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