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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Elle court, court, court dans la rue, le petit matin, la fraicheur de l'aube, le ciel qui vire du noir au rouge… La maison brûle, un bébé qui pleure dans ses bras, fumées noires et flammes rouges. Kiwako, comme prise d'une impulsion, a kidnappé Kaoru, et entame donc une longue cavale à travers le temps et le Japon. de cette action non préméditée, va s'instaurer une étrange relation mère-fille. Pendant des années, elles vont de lieux solitaires en lieux marginaux, pour éviter d'attirer l'attention sur elles. Au moindre doute, Kiwako change de camp et décampe vers un autre horizon, SA petite fille dans les bras, puis main dans la main. Ainsi la petite Kaoru grandira avec cette unique mère de substitution, ballotée d'un univers à l'autre. L'histoire d'une fuite éternelle, lorsque le soleil se couche et que seul le chant des cigales se fait entendre. Comme un air de bossa nova sur l'archipel.

Quelques années après, second acte. Je retrouve Kaoru adolescente, femme, bientôt mère et observe son point de vue, un peu perdue, forcément triste sur la première partie de sa vie avec si peu de souvenirs. Elle a le sentiment que cette femme, cette mère aimée et aimante de la première époque, lui a justement et malheureusement volé sa vie. Kana-kana-kana, le chant des cigales gronde dans le silence d'un procès. Comme les pleurs d'un saxophone soprano sous le bleu de la lune.

Un étrange roman de Mitsuyo Kakuta qui pose beaucoup de questions sur la parentalité, sur la construction de soi après une telle enfance, l'affection ou la peur vers les autres, sur l'instinct maternel et/ou son amour. Au final, un roman à découvrir plus pour sa teneur psychologique que pour son suspens. Une promenade dans la campagne, les îles japonaises, prendre un ferry et s'arrêter à quai. Et à lire pour le chant des cigales qui se confondent à une version plus folle que furieuse d'un jazz funk à la sauce Watanabe.
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Délaissée par son amant, Kiwako se retrouve seule, après avoir accepté d' interrompre sa grossesse .

Lorsqu'elle apprend que cet homme a eu un enfant, elle pénètre dans son appartement et prend dans ses bras le bébé qui pleure : débute alors une cavale qui va durer trois ans avec cette petite fille qu'elle va prénommer Kaoru et bien sûr faire passer pour son enfant avec en permanence l'angoisse d'être démasquée.

De rencontres hasardeuses et de petits boulots en fuites à répétition, elle arrive à créer pour cet enfant une bulle d'amour et un semblant de famille et pense se mettre à l'abri en rentrant dans une sorte de secte baptisée Angel home qui n'accepte en fait que les femmes et les enfants .

Fin de l'aventure au bout de trois années où lors d'une ultime fuite, elle est arrêtée et la petite fille rendue à sa famille .

La seconde partie du roman se déroule quelques vingt ans plus tard, racontée par Kaoru redevenue Erina , et nous apprenons ce qui s'est passé au moment de l'arrestation lorsqu'une ancienne camarade d 'Angel Home retrouve Kaoru .

Comme souvent avec la littérature japonaise, on est transporté dans une ambiance particulière : mélange de coutumes ancestrales et de moeurs modernes qui sont souvent antagonistes, de sentiments toujours exprimés avec retenue avec une beauté de l'écriture , légère comme le souffle d'une petite brise sur les fleurs de cerisiers .
Quant à l'histoire de la cigale , il faut la découvrir par soi-même en lisant ce livre et méditer sur la signification de ce fameux huitième jour ...

Ce roman aborde des thèmes sensibles entre maternité et perte de l'enfant que ce soit la décision d'un avortement ou un enlèvement d'enfant et mon coeur paradoxalement ( mais c'est ce que voulait sans doute l'auteur ) s'est plus porté vers la ravisseuse que vers la mère biologique, même si l'acte du rapt du bébé est odieux, on lui trouve des excuses et on tremble avec elle lorsque elle croit être démasquée : les liens d'amour les plus forts ne sont forcement ceux du sang.
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Joli coup de coeur pour ce roman qui ne ressemble à aucun autre.
Le livre s'ouvre sur un kidnapping. Sans l'avoir le moins du monde prémédité, Kiwako s'enfuit avec le bébé que son ex-amant vient d'avoir avec son épouse légitime.
Dans cette fuite improvisée, la jeune femme abandonne tout derrière elle car très vite, seul l'enfant compte.
Mitsuyo Kakuta dépeint avec sensibilité le lien qui se tisse dans un environnement forcément menaçant et égrène les indices sur le pourquoi du geste de Kiwako.
Jusqu'au bout, le récit réussit le tour de force de faire cohabiter la noirceur et la tension avec une sérénité qui surgit là où on ne l'attend pas.
Une très belle lecture !
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Encore une quête improbable, un de ces « road book » à la japonaise. Une femme kidnappe le bébé de son ex mari remarié. le faisant passer pour sien, elle est obligée de changer de lieux régulièrement pour ne pas éveiller les soupçons de son entourage. Encore une quête de soi, prétexte à nous décrire un Japon contemporain peu enviable, un Japon où l'on se perd facilement, jusqu'à son identité. Ça se lit très bien. C'est enlevé. L'intrigue est bien menée et le suspense garanti. La deuxième partie permet d'avoir le point de vue de l'enfant, devenue ado, qui, elle aussi, on le comprend aisément, sera en pleine quête identitaire. C'est une vision d'un Japon déboussolé, où chacun se cherche et recherche un sens à sa vie.
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Un roman touchant, tout en retenue sur la profonde difficulté d'être mère célibataire et en particulier au Japon. le propos ne se limite pas à cet aspect. Il parle de la difficulté de se construire, des relations toxiques.On en rencontre de toute sorte : la lâcheté (très bien illustrée du côté masculin), la manipulation, la pression du conformisme, l'incompréhension, l'indifférence, le rejet.

Les deux narrateurs de ce roman en deux parties jettent un regard dénué de haine sur une société.
Deux destins qui essayent de construire quelque chose.
Mais comment construire dans une société qui ne laisse aucune place aux enfants hors mariage et même aux femmes sans mariage ou mari ?

Mon résumé semble assez noir, non ? Cette lecture serait en effet difficile sans un style fluide, baigné de lumière, de poésie (la poésie d'un quotidien rendu trop simple) et roman japonais oblige tout en retenue. On ne crie pas sa vie, ses sentiments à la face de l'autre. On garde pour soi dans une société qui laisse peu de place à un autre chemin de vie.
Lien : https://travels-notes.blogsp..
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Kiwako a un geste désespéré et totalement imprévu: elle kidnappe un bébé (celui de son amant qui l'a obligée à avorter) et s'enfuit.
Son voyage va durer plusieurs années, pendant lesquelles elle va élever Kaoru comme sa propre fille, tout en lui imposant une vie d'errance et de refuges, et de mensonges et d'arrachement.
Un livre assez bouleversant, car on est sans cesse tiraillé par des sentiments contradictoires:
La bienveillance et l'amour qu'elle porte à « sa » fille n'effacent pas son geste originel, et elle est toujours sur le qui-vive, apprend à mentir (trahir?) même aux gens qui l'accueille bien ou avec qui elle noue des amitiés. Et Kaoru, en grandissant, doit elle aussi subir d'être brutalement coupée de ses ami.es lorsqu'elle est arrachée de son refuge pour fuir encore. C'est un roman qui nous prend aux tripes, car on ne prend pas le parti de la criminelle - jamais l'autrice ne la fait passer pour autre chose qu'une kidnappeuse d'enfant - mais malgré tout on sent le soin qu'elle apporte à l'enfant.
Bref, c'est compliqué et plusieurs passages m'ont obligé à faire face à mes contradictions morales… un roman complexe et intéressant.
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Une toute jeune femme, Kiwako, accomplit un jour un geste fou et irréfléchi qui ne lui ressemble pas, elle enlève le bébé de son amant et prend la fuite avec cette toute petite fille qu'elle appelle Kaoru. Réfugiée tout d'abord chez une amie à qui elle ne raconte que partiellement la vérité, elle se lance sous une fausse identité dans une errance à travers le Japon qui la mènera d'abord dans une étrange communauté, puis sur une île. Progressivement on comprend les raisons de son geste, petit à petit naît un attachement très fort entre Kiwako et Kaoru. Aux deux-tiers du livre intervient un changement de point de vue, vingt ans après la première partie, qui relance complètement l'histoire en lui donnant un nouveau suspense. le duo formé par la petite fille et sa « mère » fonctionne très bien, on y croit vraiment, et on a envie qu'elles restent ensemble. Cette histoire est tellement bien racontée qu'elle réussit à faire ressentir davantage d'empathie pour la ravisseuse que pour les parents de la petite Kaoru.
J'ai trouvé très touchant ce roman sur la fuite, sur la création du lien maternel, sur la culpabilité et la rédemption, roman qui fait du bien à sa manière, sans mièvrerie aucune. Les chapitres où l'on voit de l'intérieur une sorte de secte, l'un des endroits où Kiwako s'est réfugiée, sont très intéressants pour comprendre comment les personnes qui dirigent ce genre de lieu peuvent tirer partie des faiblesses de femmes déboussolées… de femmes dans ce cas, mais pas uniquement, bien sûr.
L'ensemble est bien construit, la traduction rend bien la subtilité de l'écriture, l'évocation des lieux et des personnes permet un dépaysement complet en même temps qu'une belle palette d'émotions. C'est tout ce que je demande à un roman, et quand c'est réussi, je ne peux qu'applaudir !
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Contrairement à ce que présage le thème de ce roman (l'enlèvement d'un bébé et la cavale qui s'en suit), nous ne sommes pas ici dans un thriller angoissant, avec un suspense insoutenable, du glauque et de la violence. Pas du tout!
Ce roman a été pour moi une lecture émouvante, je me suis attachée aux personnages. C'est un récit plein de lumière et d'espoir. Il y est question d'identité, des liens qui peuvent se créer au-delà des liens du sang, de partage, de bienveillance et de pardon!
Bien évidemment, l'acte de Kiwako est criminel et a détruit une famille, le roman n'élude pas cela mais j'ai aimé que l'auteure ne tombe pas dans un manichéisme attendu et que les personnages aient une complexité subtile.
J'ai aussi aimé être immergée dans le quotidien et la culture japonaise, les odeurs, les saveurs, les attitudes des personnages parfois éloignées de mes habitudes européennes (se déchausser avant de kidnapper le bébé, décrire la taille des pièces en nombre de tatamis…).
J'ai aimé que l'auteure prenne son temps pour décrire le quotidien de Kiwako et Erina, les lieux où elles se rendent, les personnes qu'elles rencontrent. C'est un roman assez lent, je préfère le préciser car ça ne plaira pas à tout le monde.
En refermant ce roman, je n'avais plus qu'une envie : aller écouter le chant des cigales en été sur l'île de Shodo et voir de mes yeux le surface argentée de la mer intérieure de Seto qui ressemble à un miroir sans reflets, et si vous voulez savoir pourquoi : lisez La cigale du huitième jour.
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Très japonais dans son atmosphère, La cigale du huitième jour est un roman bien envoûtant. On se laisse guider par l'auteur, sans trop imaginer où va l'histoire, sans tenter d'anticiper des explications aux agissements et réactions des protagonistes. On en arrive à accepter sinon comprendre des agissements pour le moins déviants, comme hypnotisés par la narration. Qu'il est compliqué de définir le bien et le mal par du blanc ou du noir !
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Ce livre m'a beaucoup plu. Mitsuyo Kakuta fait ce qu'Helen Klein Ross n'a pas osé faire dans «What was mine»: peu à peu, le lecteur apprécie la responsable de l'enlèvement. Dans «What was mine» (qui traite du même thème), je n'ai jamais pu éprouver de la sympathie pour Lucy (la ravisseuse) ni lui trouver des excuses. Ici, les choses sont plus nuancées, ce qui rend le livre d'autant plus passionnant. Surtout que je n'ai pas tout de suite apprécié Kiwako, et que même après avoir refermé le livre, je la blâme tout en ayant de la compassion pour elle. Au long du roman, le lecteur glane des informations sur sa vie avant l'enlèvement, découvre son comportement envers l'enfant, et apprend ses réactions sur ce qui arrive plusieurs années après.
[...]
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