Toute l'enquête n'est qu'une palette de couleurs mélangées, une masse grise.
Quand on ne compte pas sur la loyauté, on n'est pas déçu par la trahison.
Qui m'observe là par la fenêtre ? À qui est ce visage qui se détache dans le brouillard ? Ce sont les traits de la mauvaise conscience. Les traits du malaise. Comment ai-je pu ? Comment ai-je pu lever la main ? Et frapper ?
Je pue. J'aimerais retourner mon visage comme un gant pour ne pas avoir à me voir dans le miroir.
-Quand on ne compte pas sur la loyauté, on n'est pas déçu par la trahison. N'est-ce pas ?
Elle a besoin d'avoir des bases solides autour d'elle, et d'être sûre que ce monde est bon et qu'il ne nous veut pas de mal. Car même si elle s'en sort bien, il est de notre responsabilité de la protéger du mal et de lui donner confiance dans le bon coté des choses.
Vous n'avez pas compris quel était le pouvoir suprême : celui de dire non à l'argent quelle que soit la somme.
Nous autres, les humains, sommes comme des chiens. Profondément seuls au milieu de la foule. Mais notre peur est plus grande que la leur, car nous savons que la douleur a une histoire, nous savons la reconnaître et l'appréhender.
La colère ne mène nulle part. J'ai appris que tout ce qui nous reste au bout du compte, c'est ce qu'on fait pour les autres. On peut choisir entre l'empathie et le refus. C'est aussi simple que ça.
Jan l'avait laissée voir Tove. Elles avaient pris un café à Tomby, puis elles avaient été chez H&M. Au café Malin lui avait demandé pardon pour s'être emportée. Elle lui avait annoncé qu'elle allait se faire aider.
"Et tu dois vraiment partir si longtemps ?
- ça aurait pu être bien pire, tu sais."
Malin avait voulu pleurer. Tove, elle, semblait s'être aguerrie. Mais peut-être pas autant que ça, au fond.
Ce dont j'ai toujours eu le plus peur, c'est la solitude. Celle qui se trouve au-delà des coups et de la raillerie. J'ai pourtant été seul pendant presque toute ma vie. C'est comme si j'étais au milieu d'un champ désert, sous la pluie, à attendre que la personne qui me manque vienne à moi.
Le ciel s'est ouvert cet automne-là.