Comme un oiseau dans les nuages

Dans ce roman plein de douleur et de pudeur, une grand-mère et sa petite-fille se répondent dans une conversation en décalé (un chapitre à tour de rôle) où chacune tente d'exprimer émotions, souvenirs et pensées noires ("Peut-être que le fait de raconter a cette vertu de mettre en lumière ce qui ne va pas, et de l'expulser de soi?"). La démarche est issue de la médecine traditionnelle chinoise selon laquelle "l'esprit et les sentiments sont directement liés à nos organes vitaux et influent sur notre santé" et vise à comprendre les origines de la terrible crise d'angoisse qu'a vécue Anna-Mei. Pour le Dr Wu, "les générations précédentes ont laissé une empreinte de leurs traumatismes qui empêche une bonne circulation de l'énergie" chez l'adolescente, et Ama, qui l'élève depuis la mort de sa mère toute petite et se trouve coincée chez son gendre pendant le confinement lié au covid, est la mieux placée pour raconter l'histoire familiale à Anna-Mei.

Les deux époques se font ainsi écho tout au long des récits: celle, actuelle, de la jeune fille aux prises avec son concours de piano, son petit ami trop entreprenant et les reproches de sa meilleure amie; et celle de la grand-mère qui remonte plusieurs générations en arrière afin d'évoquer les tristes destins des femmes de leur lignée ("Toutes ces fillettes délaissées... comme si une malédiction nous frappait").
J'avoue que les petits soucis d'Anna-Mei m'ont semblé bien insignifiants au regard des "maladies, des accidents et toutes ces tragédies qui séparent ceux qui s'aiment" dans les histoires d'Ama. Les chapitres où l'on remonte l'histoire de la Chine (la tradition des pieds bandés, la guerre sino-japonaise, la Chine communiste de Mao, les réformes de Deng Xiaoping, puis les idéaux de démocratie et la volonté d'indépendance de Taïwan suite à quarante ans de Terreur blanche) m'ont paru bien plus passionnants.

Néanmoins cette confrontation des deux récits amène justement Anna-Mei à relativiser ("Le recul a du bon") car Ama a "l'art de dédramatiser les choses". Et surtout, chacune est amenée à exprimer un ressenti, des sentiments trop longtemps tus voire refoulés. le père lui-même finit par sortir de son mutisme pour se rapprocher de sa fille comprenant, comme Ama, que "je dois t'encourager, t'apporter cette confiance qui te permettra de ne jamais rien lâcher".
Ainsi grand-mère et petite-fille auront appris à mieux se connaître ("une part insoupçonnée de toi s'est révélée") et après avoir écouté l'histoire de ses ancêtres, Anna-Mei aura compris que, malgré des destins parfois atroces, "la force et l'espoir, c'est aussi ce qu'il faut que je garde de ces vies".
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Que savons-nous des secrets qui nous lient à nos ancêtres ? Comme la jeune Anna-Mei, 16 ans, eurasienne, tu ne dois pas trop te préoccuper des histoires de famille, surtout celles dont tu ignores carrément l'existence ! Pourtant, alors qu'elle rêve de devenir une pianiste professionnelle, Anna-Mei s'effondre après son concours. Et si cette crise d'angoisse était le révélateur de quelque chose de plus profond, plus lointain ? A l'aide de sa grand-mère maternelle qui prend soin d'elle (sa mère est morte, elle vit avec son père), elle va se tourner vers la médecine traditionnelle et remonter le fil de son histoire familiale pour faire face à ses démons.
Les chapitres alternent les prises de parole de la jeune fille et de son aïeule, pour finir sur l'explication du père. Que d'émotions ! Que de secrets ! Mais quelle leçon tirer du passé ? A toi de te faire ta propre opinion avec ce roman retraçant des destins de femmes d'une même famille.

A noter : c'est le premier roman que je lis qui est ancré dans la période du 1er confinement du covid. Ce contexte est utilisé à bon escient, et pas pesant dans la lecture.

🪷・𝐂𝐨𝐦𝐦𝐞 𝐮𝐧 𝐨𝐢𝐬𝐞𝐚𝐮 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥𝐞𝐬 𝐧𝐮𝐚𝐠𝐞𝐬

« 𝐽𝑒 𝑚𝑒 𝑠𝑒𝑛𝑡𝑎𝑖𝑠 𝑐𝑜𝑚𝑚𝑒 𝑢𝑛 𝑜𝑖𝑠𝑒𝑎𝑢 𝑒𝑛 𝑝𝑙𝑒𝑖𝑛 ℎ𝑖𝑣𝑒𝑟, 𝑞𝑢𝑖 𝑎𝑢𝑟𝑎𝑖𝑡 𝑜𝑢𝑏𝑙𝑖𝑒́ 𝑑𝑒 𝑚𝑖𝑔𝑟𝑒𝑟 𝑚𝑎𝑖𝑠 𝑞𝑢𝑖 𝑐ℎ𝑎𝑛𝑡𝑎𝑖𝑡 𝑚𝑎𝑙𝑔𝑟𝑒́ 𝑡𝑜𝑢𝑡. » 🕊

Ce roman est à l'image de sa couverture : poétique et doux. On découvre, dans cette histoire à deux voix, Anna-Mei et sa grand-mère et on s'enfonce dans leur histoire familiale mystérieuse.

Anna-Mei, jeune fille de seize ans, est dépressive. Sa grand-mère d'origine asiatique l'a elevée seule, suite au décès de sa maman. Elle décide de l'emmener consulter une professionnelle de la médecine traditionelle chinoise en qui elle a confiance.

Cette dernière va lui conseiller de ne plus rien cacher des problèmes familiaux qui ont eu lieu avant la naissance de la jeune fille car, elle est persuadée qu'ils ont des répercussions sur sa vie actuelle.
En effet, petit à petit, on va se rendre compte que les femmes de leur famille n'ont jamais eu la vie facile.

Elles nous dévoilent leurs souvenirs avec beaucoup de délicatesse et de pudeur. S'en suit une véritable mise à nue de leurs sentiments qui est extrêmement touchante et belle.

Au fil des chapitres, on fait connaissance avec leur famille, dans un ordre non chronologique qui peut paraitre complexe à suivre, mais qui ne l'est pas, grâce à l'arbre généalogique présent au début du livre.

C'est un joli roman contemporain sur fond de non-dits, de malentendus, de secrets gardés par peur de blesser ou de mal faire, et, d'émotions refoulées.

Il aborde aussi les difficultés de l'adolescence, ainsi que la pression que se mettent certains jeunes afin de ne pas décevoir leurs familles.

C'était donc une lecture agréable que j'ai trouvée percutante et pertinente. Merci à @syros_jeunesse et à l'autrice pour sa gentille dédicace ! 💗
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Elevée par son père et sa grand-mère, Ama, Anna-Meï n'a aucun souvenir de sa mère, décédée peu de temps après sa naissance. Alors qu'elle est à une audition de piano, Anna-Meï s'effondre, littéralement. N'ayant pas d'explication sur son malaise, la jeune fille accepte d'accompagner sa grand-mère, Ama, voir un médecin pratiquant la médecine chinoise. Ce dernier semble convaincue qu'Anna-Meï doit être mise au courant des histoires concernant ses racines familiales afin que ces dernières ne laissent pas leur empreinte dans l'énergie de la jeune fille. Ama se met donc à lui raconter son histoire, mais pas seulement…

Doucement, Anna-Meï va en apprendre plus. Sur elle, sur l'histoire de ses aïeules. L'autrice aborde beaucoup de thématiques, pas souvent faciles à entendre, qui vont forcer la jeune fille à essayer de comprendre, mais aussi à s'interroger sur certains évènements, et découvrir bien des choses qui feront changer son regard sur le monde, mais aussi sur sa famille. Dans une histoire à travers l'Asie et l'Europe, le lecteur jongle entre ainsi entre les récits d'Ama, la grand-mère d'Anna-Meï, mais aussi la vie de la jeune fille, sa passion pour le piano, ses amis, ses amours..

La narration est assez étrange, atypique, mais dans le bon sens du terme. On a vraiment l'impression de lire un dialogue, un échange, entre Anna-Mei et Ama, sa grand-mère, avec cette façon de raconter leurs histoire en interpellant directement l'autre et, de ce fait, le lecteur. Je crois même que c'est la première fois que je découvre une narration à la seconde personne du singulier. C'était assez déstabilisant au début, mais, petit à petit, j'avais l'impression que les narratrices s'adressaient également à moi. Comme si le lecteur avait également toute sa place dans cette sorte de dialogue familial et intimiste…

En définitive, j'ai été très agréablement surprise par ce roman. La douceur et la poésie de la couverture se retrouvent parfaitement à l'intérieur de l'histoire, qui nous offre une fresque familiale à travers deux points de vue se répondant l'un à l'autre. Cela donne une atmosphère très intimiste à ce récit, très touchant et intriguant. Une jolie découverte.
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Ce roman se déroule en pleine pandémie, que nous connaissons bien. Anna-mei vient d'échouer à un concours international qui était tout pour elle, et elle ne va pas bien au point de présenter des troubles psychiques importants. C'est sa grand mère qui vient alors prendre soin de l'adolescente perdue, fatiguée et angoissée.

Bientôt, on découvre la particularité de la narration. Dans ses lignes, la jeune fille et la grand mère s'adresse et se confie l'une à l'autre, tour à tour. Nous découvrons leurs confidences, qui devient comme un remède pour Anna-mei. Tandis qu'elle raconte son parcours jusqu'au concours, sa grand-mère parle de ses ancêtres, du passé de la famille. Passé qui pourrait expliquer, apaiser, les traumatismes et difficultés de la jeune fille.

Regrets, peurs, doutes, maladies, drames. On sent à quel point cette histoire marque nos deux narratrices. On sent combien cette confrontation, ce dialogue entre les deux générations autour de la branche maternelle est plus que nécessaire. Il en ressort un récit doux et touchant, chargé d'Histoire aussi, puisqu'on s'intéresse aux origines chinoises et taïwanaises de cette famille. L'auteure souligne ici l'importance de connaître ses racines et si vous aimez les récits construits autour d'une histoire de famille, ce roman ne pourra que vous plaire.
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“Comme un oiseau dans les nuages” a ce petit ‘truc' indescriptible. Un contemporain pour adolescents qui fait voyager à travers l'histoire de Chine, de Taïwan et même du Japon. le roman interroge sur notre propre rapport à notre histoire familiale et nourrit cette philosophie selon laquelle ce qui a été noué par nos ancêtres nous bloque encore aujourd'hui. Il faut alors apprendre à se connaître et à connaître notre passé familial pour défaire ce qui a été fait et avancer. de ce fait, Sandrine Kao aborde la généalogie, le rapport à la maternité et ce que nous transmettons à ceux qui nous succèderont.

À travers le récit émouvant d'une grand-mère émigrée en France qui raconte les vies de ses ancêtres depuis sa propre arrière grand-mère, nous y découvrons la guerre, la famine, la répression, le sacrifice, la passion et la rébellion. Des tantes, des cousines, des mères et même des arrières-grands-mères dont les destins des unes et des autres influencent jusqu'à la petite Anna-Mei, 16 ans. Son état de santé psychologique inquiète et il est temps pour elle de lever le voile sur l'infortune de la famille de sa mère, décédée alors qu'Anna-Mei n'avait qu'un an et dont personne ne lui parle.

Dans un véritable dialogue les chapitres alternent entre le récit de la grand-mère et les préoccupations d'Anna-Mei qui l'ont poussée dans ses retranchements. Amour, sexualité, amitié, pression et besoin d'être soutenue rythment le quotidien de la jeune fille. La communication entre ces deux femmes pour ne pas reproduire les erreurs du passé.

Une lecture touchante à l'écriture fluide malgré les thèmes abordés. Sandrine Kao s'ancre profondément dans les émotions sans besoin d'aller dans les excès violents qui teintes pourtant l'histoire de cette famille.

Une sortie toute récente que vous devez absolument découvrir ! J'ai tout simplement adoré ce roman. C'était beau, fort, original et très bien écrit.
Anna Mei est dépressive. Sa vie semble lui échapper, tomber en morceaux. Sa grand-mère, qui est chinoise, l'emmène alors voir une professionnelle de la médecine chinoise. Pour cette dernière, entre le moment présent et la guérison, il y a toute une histoire : une histoire familiale. Les problèmes que rencontre la jeune fille seraient liés à ceux de ses ancêtres. Il est vrai que les femmes de leur famille ont toute eu une vie très particulière.
Un chapitre sur deux nous fait voyager. Nous redécouvrons la Chine du XXème siècle à travers le destin des femmes de la famille d'Anna Mei : la petite histoire est alors mêlée à la grande. J'ai adoré l'aspect historique et exotique du roman car je l'ai trouvé très enrichissant.
Le double point de vue nous permet également de remonter le temps pour mieux connaître Anna Mei. La France contemporaine est évoquée, ainsi que divers sujets qui touchent de près les adolescents.
Ce roman est à la fois bouleversant, fort et enchanteur. La plume poétique de l'auteure nous embarque pour un voyage sans retour. Je ne peux que vous inciter à le découvrir à votre tour.

Ce roman aborde des sujets très forts et importants notamment celui de la santé mentale. Un dialogue se crée entre la grand-mère et la petite fille et l'on remonte dans le temps au fil des pages… J'ai passé un bon moment de lecture dans les nuages et j'ai apprécié les réflexions sur les origines, les difficultés de l'adolescence et la transmission générationnelle. C'est une belle surprise livresque !
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Ce roman est le récit croisé d'Anna-Mei, 16 ans, qui s'adresse à sa grande mère maternelle avec laquelle elle partage son confinement dans l'appartement paternel et de son aïeule qui en miroir s'adresse à sa petite fille. On comprend qu'il y a eu un incident important qui l'a amené aux urgences juste avant le confinement. Elle sent bien que cette crise de folie n'est pas normale, disproportionnée même si elle a échoué quelques jours plus tôt à un concours de piano qui comptait beaucoup pour elle. Sa grand-mère l'a emmené chez un thérapeute en médecine traditionnelle chinoise qui a mis au jour l'existence de non-dits à propos de la mère de la jeune fille, décédée quand elle avait un an et demi, mais aussi de toute la branche maternelle de la famille.
Il y a quasiment tout du long une sorte de suspense, on se demande ce qui a pu se passer pour qu'Anna-Mei aterrisse aux urgences, mais aussi quelle est sa si terrible histoire familiale.
Le roman nous permet de découvrir une partie de l'Histoire chinoise du XXe siècle, ainsi que celle de Taïwan, à travers l'histoires des différentes aïeules d'Anna-Mei. Celles-ci semblent frappées d'une sorte de malédiction familiale faite d'amours malheureuses et de folie, des drames divers et atroces ont en effet frappés les filles et femmes de la famille depuis plusieurs générations.
Le récit est un peu artificiel mais je l'ai trouvé agréable à lire malgré tout et je pense qu'il peut plaire aux ados dès 12-13 ans. L'histoire très actuelle d'Anna-Mei qui se met la pression pour sa relation amoureuse et réussir au piano et les soubresauts de l'adolescence dans ses relations amicales et familiales trouveront certainement un écho chez ceux-ci. Quant aux drames vécus par les générations précédentes ils provoqueront certainement beaucoup d'émotions, à la fois de tristesse et de colère face à certaines cruautés ou injustices.

Anna-Mei va très mal mais ne veut pas parler aux psychologues, on sait juste qu'elle est une brillante pianiste et qu'elle stresse mais elle a vécu certaines choses qu'elle va confier à sa grand-mère. Quant à cette dernière, elle a également gardé beaucoup de secrets familiaux et il est temps de les dévoiler à Anna-Mei: qui ont été les femmes de sa famille ? Qui est sa mère décédée lorsqu'elle était bébé ?

C'est un récit bouleversant où Anna-Mei va découvrir ses racines avec les histoires que va lui raconter sa grand-mère, des histoires dramatiques qui vont lui faire comprendre qui elle est. Anna-Mei vit en France et on en apprend plus sur ses origines Chinoises.

Les chapitres sont alternés entre la jeune fille et sa grand-mère, j'ai quand même été plus touchée par le présent, par la vie d'adolescente d'Anna-Mei. L'auteure a construit son roman délicatement, sa plume reste simple mais tellement agréable et tendre, ça se lisait rapidement ! Les thèmes sont originaux, on ne les voit pas souvent dans les livres Young Adult, ça change. C'est un roman captivant qui fait voyager et vous avez vu la douceur de la couverture !
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