J'ai toujours une appréhension quand je commence un manga de trois tomes car en règle générale… je n'apprécie pas la fin. Trop court pour aller au bout des idées ou bien les auteurs se perdent dans des histoires annexes qui n'apportent pas grand-chose. Avec Mars Red, j'avais tout de même bon espoir, et j'ai eu raison d'y croire.
Ma principale crainte était d'avoir une conclusion concernant le complot en place trop expéditive. Depuis le départ, on voyait que la trame principale était mêlée à de la politique mais aussi à un certain idéal. Et avec ce troisième tome de Mars Red nous arrivons à comprendre tout ce qu'il se tramait et de « découvrir » un antagoniste crédible. Sans aucunement approuver ses actes, on parvient à les comprendre et à trouver une certaine raison au désastre que nos héros doivent absolument éviter.
Et à côté de cela, la condition vampirique est aussi exploitée. Je viens de finir le septième tome de Vampire Knight Mémoires, et on y retrouve cette notion de monstre : qui est vraiment le monstre au final ? Qu'est-ce qui le définit ? La peur, la différence, les actes, sa façon de penser… ? En choisissant des vampires comme héros, notre vision est biaisée, dans le bon sens du terme, car nous apprenons à connaître ces « monstres » et nous nous attachons à eux. Mais on peut aussi appréhender l'autre vision et finir par se dire que ce sont nos actes qui au final parlent pour nous.
Il est aussi question de science depuis le début du manga. Bien qu'elle ne soit pas utilisée à des fins très « scientifique », l'idée aussi de faire passer un message par son exploitation est très intéressante. On en revient au même schéma : une découverte n'est ni bonne ni mauvaise, elle le devient seulement après qu'on ait décidé quoi en faire. Nous en revenons à nos actes. C'est à nous de choisir. C'est aussi complexe et simple que cela.
Moins d'action donc dans ce dernier tome, mais cela n'est pas pour me déplaire, surtout dans un shonen. Amener à réfléchir et voir nos héros lutter d'une autre façon est tout aussi intéressant. Et puis, voir se concrétiser les liens qui se sont tisser dans cette unité aurait suffi à me combler. Tout comme le fait que Aoi a finalement sa petite heure de gloire. J'avais peur que la jeune femme ne serve qu'à être un pion dans l'intrigue, mais elle arrive à sortir son épingle du jeu, certes en jouant sur le côté émotionnel, mais tout de même, elle parvient à produire son petit miracle.
Beaucoup de points positifs, mais… je ne suis cependant pas satisfaite à cent pourcent de la fin. Il manque juste une page donnant une réelle conclusion concernant le devenir de nos héros. Juste cela. Dans le texte de fin de
Karakara Kemuri, il est dit que Mars Red n'est pas une aventure totalement close, je garde donc espoir de voir quelque chose : roman ou suite, être développé, et je pense qu'il y a matière, sincèrement. Mais j'aime aussi pouvoir tourner une page sans me poser de questions essentielles, et le devenir des héros est une question essentielle. Je peux bien entendu m'imaginer les réponses, celles qui me conviendront d'ailleurs, mais les idées d'un auteur ont toujours de l'importance pour moi, même si ce n'est pas ce que j'aurais voulu.
Je chipote un peu, j'avoue. Avec ces trois tomes Mars Red a su me réconcilier avec les séries courtes, et rien que pour cela, je remercie les deux auteurs. Ils ont su adapter une pièce de théâtre avec brio, rendre leurs personnages attachants, arriver à développer l'histoire de façon intelligente et tout cela avec un graphisme que je trouve superbe. Un shonen efficace qui a… du mordant !