« À tous mes loupés, mes ratés, mes vrais soleils
Tous les chemins qui me sont passés à côté
À tous mes bateaux manqués, mes mauvais sommeils
À tous ce que je n'ai pas été »
Jean-Jacques Goldman – A nos actes manqués
Marinière manches longues et pantalon noir, orbites écarquillées, bouche et nez juste esquissés, cheveux raides mi-longs, notre ingénue filiforme s'affiche «
presque » intégralement sur une couverture souple et blanche minimaliste d'un ouvrage au petit format.
Fallait-il que je sois marié, quinquagénaire à la généalogie établie, père de famille, catholique sans talents hors celui d'avoir échappé aux divans des psy, pour que je sois emporté par le récit drolatique et si terriblement féminin d'une jeune célibataire parisienne terriblement talentueuse et au vécu si diamétralement opposé au mien ?
«
Presque » fille d'un père absent, «
presque » cinéaste, «
presque » journaliste, «
presque » modèle nue pour artistes en devenir, «
presque » psychanalysée, «
presque » enceinte, «
presque juive ».
« Tous ces «
presque » sont des valises que l'on transporte toujours avec soi ».
Les personnages, petits lutins bienveillants, accompagne l'auteur dans toutes ces expériences avortées et confèrent au récit une légèreté que dément le propos.
Ce recueil n'est assurément pas «
presque » une réussite, ça l'est ! Retenons bien cet auteur :
Cathy Karsenty.
A lire impérativement.