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Citations sur Les Belles Endormies (112)

Le jeune Eguchi avait été frappé par tant de beauté, au point qu'il en avait eu le souffle coupé et que ses larmes avaient jailli. Jamais plus par la suite, chez aucune des femmes qu'il avait connues au cours de plusieurs dizaines d'années, il n'avait vu pareille beauté ; il l'en avait d'autant mieux appréciée, et en était venu à penser que ses charmes secrets traduisaient la beauté des sentiments de cette fille ; il avait voulu rire de cette idée comme d'une insigne sottise, mais elle était devenue pour lui une vérité qui entraînait un flot de désirs, et c'était aujourd'hui encore un souvenir d'une force inébranlée jusque dans la vieillesse.
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À propos, dans cette maison, quelle serait la fantaisie la plus grande que l’on pourrait se permettre ? La femme considéra le vieil Eguchi d’un œil mauvais, puis un léger sourire flotta sur ses lèvres.
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Le Jour de l'An était passé, la mer houleuse faisait entendre son bruit de plein hiver...
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Tout en pressant doucement dans sa main les cheveux tombants de la fille, le vieil Eguchi essaya de retrouver son calme en s’efforçant de se confesser à lui-même les fautes et les dépravations de son passé. Mais ce qui lui revenait à l’esprit, c’étaient les femmes de ce passé. Et ce que le vieillard se complaisait à évoquer, ce n’était ni la durée, brève ou longue, de ses relations avec elles, ni leur beauté ou leur laideur, ni leur esprit ou leur sottise, ni leur distinction ou leur vulgarité, ni rien de ce genre. […] C’étaient des femmes qui, à ses caresses, avaient répondu de toute leur sensibilité en s’oubliant elles-mêmes, qui avaient déliré, inconscientes de plaisir. […] Qu’en sera-t-il de cette petite fille quand elle sera, bientôt, arrivée à maturité ? se dit le vieillard, et de la paume de la main il parcourut son dos.

Chapitre 3
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Les dents de la fille sous le doigt d’Eguchi paraissaient au toucher enduites d’une substance légèrement visqueuse. L’index du vieillard, glissant entre les lèvres, suivit la rangée de dents. Deux fois, trois fois dans un sens, puis dans l’autre. La partie externe des lèvres donnait l’impression d’être sèche, mais l’humidité du dedans s’y communiquait et la rendait lisse. À droite, il y avait une dent qui avait poussé vers l’extérieur. Eguchi essaya de prendre cette dent entre le pouce et l’index. Après cela, il eût voulu passer le doigt sur la face interne des dents, mais la fille, bien que dormant, tenait les mâchoires fortement serrées, de sorte qu’il ne put les écarter. Lorsqu’il retira son doigt, celui-ci était couvert d’un enduit rouge. Avec quoi allait-il essuyer ce rouge à lèvres ? S’il le frottait sur la taie de l’appui-tête, la tache paraîtrait avoir été faite par la fille elle-même alors qu’elle était couchée sur le ventre, mais il lui sembla que le rouge ne partirait point s’il ne léchait d’abord son doigt. Chose étrange, à l’idée de porter à la bouche son doigt maculé, il éprouva une sensation de malpropreté. Le vieil homme frotta donc son doigt sur les cheveux de la fille, au-dessus du front.

Chapitre 2
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Un homme de soixante-sept ans comme Eguchi est fondé à considérer que tous les corps de femmes se ressemblent. De plus, il n’y avait de la part de cette fille ni consentement, ni refus, ni réaction d’aucune sorte. La seule différence avec un cadavre était qu’un sang chaud, qu’un souffle vivant la traversait. Et puis non, tout de même, il y avait une différence essentielle avec un cadavre, à savoir que demain elle se réveillerait vivante.

Chapitre 5
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Le corps de sa fille n’était pas fait autrement que celui de toute femme. Il était fait pour subir la loi de l’homme.

Chapitre 2
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Peut-être était-ce une des pitoyables consolations des vieillards que de s’abîmer dans le souvenir des femmes d’un passé à jamais révolu, en tripotant une belle qui ne pouvait s’éveiller de son profond sommeil, mais Eguchi éprouvait plutôt une chaude sérénité empreinte d’un sentiment de solitude. Il s’était contenté de vérifier du bout des doigts que les seins de la fille n’étaient pas mouillés, mais après cela nulle idée trouble n’avait surgi, comme par exemple d’effrayer la fille quand elle se réveillerait bien après lui-même, et qu’elle découvrirait du sang sur son sein. La forme du sein lui avait semblé belle. Cependant le vieillard se demandait distraitement comment il avait pu se faire que le sein de la femelle humaine, seule parmi tous les animaux, avait, au terme d’une longue évolution, pris une forme si belle. La beauté atteinte par les seins de la femme n’était-elle point la gloire la plus resplendissante de l’évolution de l’humanité ?

Chapitre 1
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Une femme plongée dans le sommeil, qui ne parle de rien, qui n’entend rien, pour un vieillard incapable désormais de se comporter en homme avec les femmes, n’était-ce pas comme si elle était prête à parler de tout, prête à tout entendre ? [...] Soumise à tout et ignorante de tout, étendue là, avec son visage ingénu, plongée dans un sommeil léthargique, elle respirait paisiblement. Peut-être certains vieillards caressaient-ils la fille par tout le corps, et certains peut-être pleuraient-ils bruyamment sur eux-mêmes.

Chapitre 1
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On en avait fait un jouet vivant afin d’épargner tout sentiment de honte à des vieillards qui déjà n’étaient plus des hommes.
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