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3,98

sur 829 notes
Les trois lumières est un court roman ou une nouvelle où l'on suit une petite fille confiée, le temps d'un été, à un couple de fermiers meurtris. Elle va peu a peu découvrir le bonheur d'être aimé.
Difficile de savoir exactement quand se déroule le roman car l'auteur ne nous donne aucun indice de temps. Ce couple vit au rythme de la vie à la ferme. le texte est d'ailleurs un bel hommage à cette vie dehors, dans la nature, et aux heures passées dans la cuisine à la confection de bon petits plats.
L'écriture est à souligner également, tres poétique et tout en pudeur et tendresse. Jamais de grosses vérités éclatent, tout est sugéré : la mort, l'alcoolisme.....
Et puis la chute du roman auquel on ne s'attend pas du tout et que j'ai beaucoup aimé. En quelques lignes tout est dit!
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En ce dimanche matin radieux, son père, Dan, au lieu de la ramener à la maison après la messe, arpente les routes du Wexford et se dirige vers la côte. C'est là que vivent les Kinsella, un couple parent avec sa mère. La petite doit passer plusieurs jours dans leur ferme, sa maman, enceinte, ayant d'autres priorités. À leur arrivée, elle et son père sont accueillis chaleureusement par le couple, Edna et John. Quelques banalités échangées puis l'on passe à table. Une fois le repas terminé, Dan ne veut pas s'attarder et décide de s'en retourner. Il s'en est allé si vite qu'il a oublié d'embrasser sa fille et de lui laisser sa valise...

C'est dans une Irlande rurale, où les gestes s'apprivoisent, où le silence enveloppe les secrets bien enfouis et où les sentiments se devinent, que Claire Keegan nous emmène pour quelques jours, au sein de la ferme des Kinsella. En compagnie de cette gamine, laissée à de la famille, ses parents ayant trop à faire à la maison entre les autres enfants, le bébé à venir et les travaux de la ferme, l'on déambule au coeur de cette campagne chaleureuse. Chercher de l'eau au puits, aller en ville, se promener sur la plage, préparer une tarte, se réchauffer au soleil... l'auteure décrit avec finesse et intelligence le quotidien de cette famille, pour un temps recomposée, et dépeint avec une infinie douceur les sentiments voilés dans une Irlande taiseuse. Un court roman touchant et délicat à la plume sensible...
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Sur le chemin du lecteur, il y des oeuvres puissantes, qui brillent et se détachent nettement sur l'horizon.Il y a aussi parfois des écrits décevants, qu'il abandonne au bord du fossé. Au détour du sentier, il peut faire des rencontres de papier charmantes mais éphémères, comme feuille volant au vent.

Et puis il y a ces pages discrètes, presque dissimulées au creux d'un buisson, ces pages qui vont vibrer en lui, révéler leur splendeur sous leur apparente simplicité." Les trois lumières" en fait partie...

La campagne irlandaise déploie pour nous son charme sauvage, à travers le regard d'une petite fille sensible et en manque d'affection, confiée pour un temps indéterminé à un oncle et une tante qu'elle ne connait pas.C'est un couple sans enfant, dont on devine la douleur secrète, révélée par hasard ensuite à la fillette . Au fil des semaines va se nouer timidement un lien indicible, fort et tendre entre elle et eux.

le récit est épuré, centré sur les travaux quotidiens à la ferme, les joies simples du monde rural.Mais entre les lignes, les non-dits se glissent et nous étreignent d'émotion, les sentiments se dévoilent, tout en délicatesse.La fin est bouleversante de pudeur et d'amour...

Trois lumières fragiles, oui, mais étincelantes de vérité.Un profond bonheur de lecture .

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Claire Keegan ne m'a fait qu'entrevoir la lumière et par conséquent, j'en ressors un peu frustrée...

A coups de phrases faussement simples, elle construit une histoire, belle, émouvante, derrière lesquelles je devine tout un monde, un monde de souffrance. En effet, la petite fille d'une famille nombreuse est conduite par son père chez un couple pendant les grandes vacances, pour que ceux-ci s'occupent d'elle (sa mère est sur le point d'accoucher). Elle y est accueillie telle une petite lumière, éclairant peu à peu les zones d'ombre de cette vie obscurcie par une immense perte.
A coups de mots feutrés, de mots sages, de mots câlins, Claire Keegan me conduit à la limite de ce halo de douceur pleine de détresse...

Mais voilà : j'aurais voulu l'accompagner davantage, j'aurais voulu marcher plus longtemps auprès de ces fermiers bienveillants, j'aurais voulu tenir la main de cette petite fille au-delà des grandes vacances. le roman trop court m'a coupé l'herbe sous le pied et je suis retombée dans ma propre réalité. Quel dommage !
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En Irlande, au début des années 80, un père conduit sa fillette chez les Kinsella, un couple de fermiers. La fillette va y passer l'été, histoire d'alléger un peu le budget familial étriqué, et la quantité de tâches ménagères de sa mère, qui est par ailleurs sur le point d'accoucher d'un énième enfant.

Peu à peu, au gré des tâches quotidiennes de la ferme et des soirées qu'elle passe à observer les adultes discuter et jouer aux cartes, la petite découvre une autre façon de vivre dans ce foyer où elle est la seule enfant. Une vie plus sereine, où elle mange à sa faim. Une vie où elle apprend ce que sont la bienveillance, l'attention et l'affection, ces denrées de première nécessité qu'elle n'a jamais reçues en quantités suffisantes. Les journées coulent, paisibles, même si, à quelques détails intrigants, elle sent confusément que les Kinsella cachent une blessure mal cicatrisée.

J'ai eu envie de lire ce court roman après avoir vu le film qui en a été tiré (« The quiet girl ») et qui m'avait beaucoup émue. le film est très fidèle à la lettre et à l'esprit du livre, écrit tout en pudeur et tendresse, où les mots se contentent de donner à voir et de suggérer, et laissent au lecteur le soin de déduire, interpréter, comprendre. Claire Keegan raconte une histoire qui vous fend le coeur, dans cette Irlande rurale taiseuse, où les sentiments passent rarement par la parole. C'est sobre, délicat, intelligent, poignant de sensibilité, c'est beau.
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C'est un véritable condensé de tendresse, de sentiments et de simplicité que le livre de Claire Keegan. Un coup de coeur, une nouvelle fois, et le contraire m'aurait étonné. Pas autant que pour Les demeurés de Jeanne Benameur que j'ai chroniqué cette semaine et qui m'a complètement séduite par la beauté de sa plume et son histoire, mais pas loin !

Irlande. Une famille nombreuse. Des problèmes d'argent. Des dettes. L'alcool. Une nouvelle grossesse. Une des enfants, la narratrice, est alors confiée, pour l'été afin de soulager sa mère, à un couple de fermiers, vivants au bord de la mer. Au moment de repartir, son père s'en va sans même lui dire au revoir, sans même lui dire quand il reviendra et en oubliant même de lui laisser sa valise. Sa mère passe son temps à s'occuper de la maison, des enfants, des ouvriers de la ferme, de payer les dettes et cetera « Elle dit que vous pouvez me garder aussi longtemps que vous voulez ». Et peu/pas de temps pour l'affection.

Bien que méfiante au départ et peu habituée à ce qu'on s'intéresse à elle, elle va peu à peu s'attacher aux Kinsella. Surprise d'être considérée autrement que comme un gouffre financier et des mains pour aider au travail aux dires de son père, la fillette se sent être dans une maison qui est très différente de la sienne. Ici on prend le temps et, surtout, la maison est emplie de tendresse et d'amour. Un couple brisé par la perte d'un enfant qui a de l'amour à revendre. Des personnes d'une grande gentillesse et d'une attention particulière. La fillette peut respirer à pleins poumons le bon air de l'Irlande, peut partager avec Kinsella des moments de joie au bord de la mer comme avec un père, peut participer aux tâches de Mrs Kinsella avec intérêt et goût, et avec toute l'attention, la douceur et la tendresse de cette femme. C'est ainsi qu'elle apprend qu'elle peut être aimée et choyée.

Mais c'est l'heure de la rentrée et sa mère a accouché. Il est temps de rentrer. Un déchirement. le temps d'un été à jamais gravé dans sa mémoire. L'amour donné par pure générosité. Une famille de coeur.

Un roman lumineux, tendre, nostalgique. Un roman écrit avec une belle poésie. Une fluidité et une simplicité agréables. Un roman qui nous parle en filigrane de la misère, de l'alcool ravageur, de la perte. Un roman empli d'amour et de tendresse. Un roman déchirant qui nous amène peu à peu à des émotions intenses et contradictoires. On peut pleurer de joie comme de peine dans cette histoire… Est-ce mieux de connaître l'amour « familial » véritable le temps d'un court été, pour en garder quelque chose d'unique mais qui amène aussi bien des sentiments de joie intense pour ce vécu, que des sentiments de tristesse et de déchirement causés par la séparation ? Ou bien rester dans l'ignorance ? Je crois que pour apprécier la vie, il faut savoir garder le meilleur et voir toujours le bon côté, sans ignorer qu'une pièce a toujours deux faces. Et qu'on n'a pas toujours et le plus souvent le meilleur. Mais au moins, aussi court soit le moment qu'a vécu cette fillette, elle sait désormais qu'elle est aimée et qu'elle aime, elle sait qu'elle est. Et son coeur s'est rempli d'amour, de tendresse et d'affection. Elle a vécu un moment comme tout enfant devrait pouvoir vivre. Un cocon familial chaud et doux.
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Ce livre m'a profondément dérangée et je n'arrive pas réellement à expliquer pourquoi, sans doute à cause de ce qui se dit entre les lignes pour tout simplement ce qui n'est pas dit du tout mais à peine suggéré. Ici, le lecteur découvre la misère irlandaise, dans des familles qui travaillent la terre et parfois, avec une surcharge de travail en raison des nombreuses bouches à nourrir. C'est le cas de la famille dont est issue notre jeune narratrice. Elle qui vient d'une famille nombreuse, elle n'a jamais réellement éprouvé une part de tendresse à l'encontre de ses parents et de ses soeurs : la raison étant que ces derniers ne lui ont pas prodigué de nombreuses attentions en retour, la considérant plus comme un fardeau et une bouche de plus et, selon les dires du père, pas des moindres. Que de petites piques lancées par ci par là où alors des gestes brusques prodiguées de la part de la mère qui font que lorsqu'elle se retrouve chez les Kinsella, un couple chez qui elle est emmenée durant quelques temps (le temps que sa propre mère accouche une nouvelle fois), elle ne sera pas comment se comporter. Elle ne sait pas si il s'agit de sa place et attend que l'inévitable se produise afin d'être réexpédiée chez elle le plus rapidement possible...cependant, cela n'arrive pas. Au contraire, elle découvre ce que c'est que l'amour de parents attentionnés, qui s'inquiètent sans cesse (surtout la femme), prodiguant sans cesse des conseils dont elle n'a pas l'habitude. Elle découvre également chez eux, avant que Mrs Kinsella ne l'emmène en ville afin de constituer sa nouvelle garde-robe, des habits de garçon, un peu trop grands pour elle, une chambre qui avait été faite pour un garçon mais elle ne se pose pas tant de questions que cela jusqu'au jour où une voisine trop bavarde...

Vous êtes frustré par cette critique ? Si c'est le cas, tant mieux car c'est exactement ce que j'ai ressenti en terminant cet ouvrage : de la frustration, de la déstabilisation et de l'incompréhension (ou alors est-ce moi qui n'est pas voulu comprendre, me trouvant confrontée à quelque chose de trop dur, quelque chose qui ne devrait jamais arriver). Un roman poignant, extrêmement bien écrit mais qui se lit malheureusement beaucoup trop vite. A découvrir !
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Que c'est beau, mais que c'est beau !
Je viens de terminer avec ravissement ce très court récit (ou nouvelle si vous préférez) d'à peine 88 pages et je dois avouer que je suis complétement tombée sous le charme de la plume de cette auteure irlandaise.
Et pourtant…. Alors que je n'apprécie pas plus que cela en général le format « nouvelle », il y a de temps de temps de très belles exceptions, il faut le dire…Je ne peux que citer Stefan Zweig et aussi Kathrine Kressmann Taylor avec son inoubliable « Inconnu à cette adresse » pour confirmer que certains auteurs excellent dans cet exercice et ce format d'écriture et laissent souvent une impression durable aux lecteurs.
Nous sommes dans la campagne irlandaise et un homme va laisser sa petite fille à un couple sans même lui dire au revoir. C'est cette petite fille qui est la narratrice de l'histoire et elle va nous raconter ce qui lui est arrivé lors de cet été où elle a été hébergée par ce couple…Ce couple qui va la considérer comme une enfant à part entière et non comme une bouche supplémentaire à nourrir comme c'est le cas dans sa propre famille…
J'ai vraiment été touchée par l'histoire de cette petite fille dont on ne saura pas le prénom tout au long de son récit.
Une histoire lumineuse...
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Prêt pour un petit séjour dans la belle campagne irlandaise?

La narratrice, une petite fille, est laissée (abandonnée?) par son père chez les Kinsella, couple sans enfant pour un temps indéterminé. le malaise de la petite va vite fondre au contact de ces fermiers au grand coeur. Elle apprend rapidement à vivre à leur rythme et relève certains faits mystérieux.

Mais surtout se dresse en elle une comparaison accablante entre sa vie chez ses parents et cette nouvelle vie auprès des Kinsella. Chez elle, la pauvreté, la précarité, le trop grand nombre d'enfants, l'alcool, ..., empêchent ll'éclosion de sentiments chaleureux. On survit plus qu'on ne vit. Ce portrait en négatif donne un aperçu des difficultés économiques en Irlande. La narratrice ne représente dans la maison familiale qu'une bouche supplémentaire à nourrir et deux bras pour seconder la mère.

Chez le couple, le temps semble ralentir. Ni la femme ni l'époux ne précipitent
les choses, sans pour autant arrêter leurs tâches. le tout dans un silence non pas contraint mais apaisant, entre personnes sur la même longueur d'ondes.La fillette se sent un temps mal à l'aise face à l'attention pleine de tendresse qu'ils lui portent. Il est en effet douloureux dans l'enfance de devoir porter un jugement négatif sur ses parents.

L'histoire se déroule sans à-coups. Elle semble atemporelle. Pourtant Claire Keegan fournit un petit indice de la période à laquelle elle se situe en parlant de la mort d'un nouveau gréviste. On peut supposer qu'il s'agit des grèves de la faim des membres de l'IRA faits prisonniers fin des années 70, début des années 80.

A-travers les yeux de la fillette, l'auteur multiplie les descriptions de la nature environnante et du ressenti. L'écriture est belle et fluide et on succombe très vite au charme discret de ce court roman. En refermant les pages, je n'avais plus qu'une envie: prendre contact avec le couple afin d'y passer moi aussi de magnifiques vacances.
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Délaissée par ses parents, l'aînée d'une famille nombreuse est confiée sans ménagement et pour quelques temps à des personnes qu'elle ne connait pas.
Derrière le cristallin d'une petite fille, avec des mots simples, des phrases qui s'écoulent avec une sincérité émouvante, l'auteur nous fait partager le destin, le temps d'un été, d'une famille éphémère.
Je suis particulièrement admirative devant la prouesse de Claire Keegan qui parvient à emporter ses lecteurs au coeur de son histoire sans avoir recours à un vocabulaire châtié. Derrière cette "fausse simplicité" se cache un récit d'une intensité très forte.
J'ai beaucoup aimé la lenteur, la sérénité de cette vie qui s'écoule sans écueils. J'ai été sensible aussi devant le regard bienveillant porté sur la petite fille par "la femme" et "l'homme" le temps d'une moisson...
Ce livre est très court, mais tellement riche !
CHALLENGE ABC 2014 2015
Lien : http://uneautrelecture.blogs..
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