Il s'agit du troisième tome, publié en 1970, onzième dans l'ordre chronologique, suite directe de En ligne de bataille.
Le livre commence fin 1794. L'Angleterre est en guerre depuis presque deux ans et accumule les succès sur mer. Bolitho, toujours capitaine de l'Hypérion qui vient de passer six mois en réparation après de rudes batailles (cf le tome précédent) part rejoindre le blocus dans les bouches de la gironde, mais après un échec, que je qualifierais de plus qu'honorable, il est contraint de partir pour les Antilles à la poursuite d'un amiral français.
Dans la droite ligne des deux premiers, Bolitho est un commandant qui traite ses hommes avec justice et humanité, ces hommes qui le suivraient jusqu'en enfer, pour notre plus grand bonheur dans l'action.
Kent nous refait le coup du supérieur hiérarchique incompétent (il ne faudrait pas que tout soit trop facile) et les rapports compliqués avec son supérieur pimentent un récit pourtant déjà bien rythmé par des scènes d'action toujours aussi épiques et sanglantes.
Contrat parfaitement rempli.
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Comme chaque été, je prends un immense plaisir à suivre les aventures de Bolitho. Avec « Ennemi en vue », Alexander Kent nous livre le onzième volume de la saga. Face à un amiral impitoyable et sous le commandement d'un officier supérieur antipathique et incompétent, Bolitho nous emmène dans une course-poursuite dans les mers des caraïbes.
Encore une fois Alexander Kent nous propulse sur un navire de guerre, l'Hypérion, ça sent la mer, l'humidité, la poudre, la mort. Les embruns vous arrosent, le sel vous colle à la peau, les conditions sont impitoyables. La tragédie frappe de nouveau la vie privée de Bolitho, les batailles se suivent, lennemi est là. Ses amis Allday, son fidèle majordome, et Herrick sont à ses côtés pour le soutenir.
Un livre qui vous tient en haleine, l'imagination navigue sur les océans, une lecture passionnante.
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les misérables conditions de vie des hommes dans la batterie basse, confinés entre les trente pièces de vingt-quatre, le consternaient. Les sabords condamnés et le violent mouvement de roulis du navire faisaient de cet espace un véritable enfer. Quelque trois cents matelots vivaient, mangeaient et dormaient là, et même en l’absence des hommes de quart, l’atmosphère était irrespirable. La puanteur repoussante des bouchains, mêlée au remugle de cette humanité entassée et à l’odeur des vêtements qui ne parvenaient jamais à sécher, était insupportable, même pour le plus endurci des marins. Page 50
Leur dos et leurs épaules étaient hâlés, couverts de méchantes cloques parfois, lorsqu’ils avaient dû subir, dans la mâture, les feux impitoyables du soleil. Mais que ces cloques fussent ce qu’ils avaient de pire à endurer, ils pouvaient en remercier le ciel. Dans les conditions dont il leur avait fallu s’accommoder, réunis en un équipage à peine formé, on aurait pu s’attendre à voir plus d’un dos joliment arrangé par les lanières du fouet.
L'histoire ne juge que les résultats, non les intentions.
Aucun capitaine ne saurait être à mauvaise besogne, dès lors qu'il a réussi à ranger son navire contre le bord de l'ennemi.
Horatio Nelson.
Trouver du réconfort dans le malheur des autres, même s'il s'agissait de frères d'armes, était somme toute un sentiment humain, surtout quand ce malheur vous met vous-même à l'abri.