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EAN : 9798430910525
117 pages
Auto édition (20/04/2022)
4.19/5   16 notes
Résumé :
Un centre de données qui traite les informations interceptées dans le monde entier par une entreprise de surveillance privée, PanOpt Inc.

Une administratrice système, Alvina Wright, contrôle l’implémentation d’un nouveau programme de recoupement et de traitement automatisé de ces flux tirés des veines même du réseau mondial.

Des dizaines de milliers de communications, de traces, qui transitent et s’entrecroisent dans l’éternité des serv... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Je viens de terminer "Signal mort", un court récit très dense et atmosphérique de KeoT et j'ai l'impression, comme son héroïne, Alvina Wright, de flotter entre les mondes. le monde réel, tangible, structuré, solide, et un autre monde flou, brumeux, fugace qui serait tapi derrière la réalité, la nôtre, celle de tous les jours, celle qui nous rassure et nous permet de nous orienter. Tout d'abord j'aimerais parler du style parce que c'est ce qui m'a portée de bout en bout. La plume de KeoT est alerte, stylée et parfaitement maîtrisée. du point de vue du style c'est magistralement beau. Cet auteur ira loin, très loin ! Franchement déjà rien que pour cela il vaut qu'on s'y arrête (vous verrez, vous aussi vous allez devenir accro !), c'est du vrai travail d'orfèvre. Ensuite l'atmosphère. Elle est probablement le personnage principal de ce récit, tout repose sur elle et à travers elle, l'auteur nous manipule à sa guise et nous emmène vers des zones troubles dans lesquelles nous n'aurions certainement pas choisi d'aller volontairement, mais sa plume envoûtante nous berce, nous assoupit presque et hop ! on se fait happer, on y va, comme les enfants de Hameln [Hamelin en Français] suivirent le joueur de flûte, et lui aussi nous amène au bord du précipice, du précipice de nos angoisses, de ces peurs instinctives de tout être humain face au paranormal. Et comme il nous laisse toujours au bord des interrogations qu'il fait surgir, sans jamais nous fournir de réponse toute faite, au fil des pages s'installe chez nous le même sentiment de malaise que chez Alvina. Il y a beaucoup de pistes de lecture possibles dans ce récit, justement parce que KeoT ne nous en impose aucune. Alvina est-elle seulement surmenée, en limite de burn-out, si bien que son esprit en surchauffe (comme les systèmes informatiques bien présents dans cette histoire) disjoncte et produit des hallucinations ? Ou bien est-elle supra-sensible et perçoit-elle des choses que vous et moi ne saurions voir ? Des autres protagonistes du récit qui est vivant et qui ne l'est plus ? Qu'est-ce qui survit d'un être humain après la mort ? Toutes ces informations stockées dans les tréfonds de la mémoire d'internet peuvent-elles se matérialiser d'une manière fugace certes mais beaucoup plus consistante qu'on ne nous le dit ? Les machines ont-elles plus d'autonomie que nous ne le pensons ? Que véhiculent vraiment toutes ces ondes que l'homme moderne produit ?
Ne cherchez pas la réponse de l'auteur, il ne vous en donnera pas. Mais en faisant jaillir toutes ces questions dans nos esprits déstabilisés par cette atmosphère dense et captivante qu'il a si bien su créer, nos propres suppositions, théories, embryons de réponse (l'esprit humain cherche toujours des réponses) vont surgir, tels de petits fantômes tapis en nous et qui se réveilleraient, alertés par ces ondes courant au travers des fils, des câbles ou même de l'Éther, qui sait...

Un récit avec une fin ouverte donc et d'habitude c'est le point auquel je m'arrête pour rechigner mais là, rien à redire, car cette fin est en adéquation avec ce qui précède. J'ajouterai donc simplement : Chapeau, Keot !
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Merci à KeoT pour l'envoi numérique de sa novella !

Alvina Wright se retrouve à quitter sa Californie pour Pine Hills, son réseau inexistant et son petit côté "bout du monde" peut-être un peu trop prononcé. Là, elle va devoir travailler momentanément dans un data center au milieu d'immenses serveurs, leurs ronronnements incessant et les données qu'ils renferment. Tout ce qui vit, mais aussi tout meurt s'y retrouve, chaque interaction, chaque photo où vidéo mise sur le net est enregistrée dans ces serveurs.


On est donc sur un format court, une novella. C'est un format que je trouve un peu ambiguë : génial pour ne pas s'éterniser sur une histoire, mais parfois trop court pour s'attacher aux personnages et avoir un vrai décor.

Ici, je dois dire que l'auteur nous pose un décor que j'ai adoré. J'ai trouvé l'ambiance feutrée, presque cotonneuse, grise. Dès les premières lignes on est coupé du monde. Il n'y a rien d'autre que Pine Hills. La couverture se prête d'ailleurs incroyablement bien à l'ambiance du livre.

La plume de l'auteur est très agréable et peu commune. À la fois fluide, mais riche et teintée de poésie, ainsi que précise dans les descriptions. le rythme est changeant grâce à une alternance de phrases courtes et d'autres longues.
Il y a des effets de styles très bien menés, notamment sur la fin. On ressent rien qu'à l'écriture que les pensées d'Alvina s'embrouillent, se chevauchent, s'accélèrent.

Il y a quelques termes techniques mais qui ne posent pas problème en soi (où est-ce parce que j'ai déjà pleuré toutes les larmes de mon corps devant des serveurs certaines nuits ? Peut-être) et je trouve au contraire que c'est immersif sans être lourd.

KeoT nous permet dans cette novella de nous questionner sur la conservation des données de notre vivant... Et après. Ainsi que sur l'un des fléau de l'ère du tout numérique : le piratage. Sujet très intéressant, qui nous concerne forcément.

Malgré le format court le personnage d'Alvina est tout de même attachant, en partie grâce au mystère qui l'entoure au début. Ses pensées qu'elle fait taire, ce prénom qui revient. On apprend à la découvrir au fil du récit et j'ai aimé voir qu'elle n'était pas infaillible ni parfaite, que des cauchemars la hantaient.

Concernant la fin, j'avoue que je n'aurai pas dis non à avoir un peu plus. Mais là, c'est surtout mon côté curieux et qui-veut-tout-savoir qui parle. Parce que, finalement, qu'il reste une part de mystère ne fait peut-être que rendre cette novella un peu plus intriguante.

J'aurais apprécié avoir un peu plus d'info sur certaines choses (Brandon, Franz). Ça reste personnel, je sais que certains lecteurs adorent rester un peu dans le flou. Moi je suis la nana relou qui veut tout savoir ou presque, héhé.


En bref, une belle découverte, une très bonne lecture dans une ambiance très particulière, une plume atypique et poétique, un sujet qui nous concerne tous.
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Alvina Wright quitte la Californie pour se rendre à Pine Hills dans une ancienne base militaire réhabilitée, afin de mettre ses compétences au service d'un nouveau programme d'algorithmes dont elle doit assurer la supervision. Entre nuits froides, bâtiments déserts et ses propres angoisses, elle va se sentir coupée du reste du monde, tourmentée par un drame récent qui la lie de façon macabre à un certain Brandon, une présence en filigrane. Ses recherches la conduisent à une terrible découverte et son trouble s'accroît, vertige en écho à sa propre histoire en même temps qu'elle côtoie un collègue inquiétant.

Une belle écriture toute en subtilité
J'avoue qu'étant peu familière du domaine numérique, les détails techniques assez poussés dans les tout premiers chapitres m'ont demandé de la concentration, mais, je pense que c'est un des aspects de l'histoire qui plaira assurément aux aficionados.
J'ai aimé le style parfois presque télégraphique des phrases brèves, posées comme des battements, un rythme agréable plantant avec soin un décor esthétiquement enveloppant (comme une nappe de brume). Et en parallèle, une qualité d'élégance dans l'écriture impressionnante, les métaphores dégagent une grâce particulière, le récit réussit à être à la fois fluide et riche et m'a bien fait ressentir chaque émotion de l'héroïne. J'ai adoré la teneur des dialogues qui expriment un essentiel concis et pourtant évocateur.
Les descriptions jouent visuellement entre matière et texture.

Une intrigue quasi onirique
J'ai été captivée par cet univers clos où les personnages évoluent de façon spectrale.
L'héroïne donne l'impression de se fondre sans cesse au fil d'un rêve éveillé qui se répercuterait à travers son propre corps, elle est entourée par des machines auxquelles elle attribue des caractères organiques.
Les lignes brouillées amènent progressivement au sein du mystère, et là tout s'emballe, les émotions pulsent au milieu d'un gris presque minéral, sous le bruit entêtant des serveurs informatiques. Une ambiance envoûtante.
Outre les souvenirs personnels d'Alvina, un pan de l'Histoire se matérialise sous la forme d'une antenne de radio, catalyseur qui joue un rôle important.

Une novella construite avec talent
On sait qu'Internet constitue une immense banque de données avec toutes les traces de vies qu'on y sème, mais je ne m'étais jamais questionnée au sujet de ce qui y perdure après la mort.
Le portrait d'Alvina qui tente de garder le cap est attachant et réaliste.
KeoT nous fait partager un regard visionnaire passionnant sur les futurs progrès technologiques, cette « guerre invisible » de collectes de données qui traquent nos envies et nos besoins.
J'ai vraiment beaucoup aimé perdre pied dans cette impression de malaise croissant mais aussi en paradoxe, savourer de belles images sous différents éclairages. Une histoire de fantômes qui fait frémir et qui prend au coeur grâce à des thématiques actuelles sur la perversion des réseaux sociaux notamment. Je recommande chaleureusement Signal mort, pour son charme métallique et authentique et sa chute inattendue.
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Dans le monde de l'hyper connectivité, la zone blanche est angoissante.
C'est sur ce concept que s'appuie la montée en tension de cette novella.
L'interprétation d'une addiction de notre temps, notre totale incapacité à nous passer du réseau, notre dépendance à ces « pop » de notifications, à ces barres qui nous relient au reste du monde.

Alvina est une jeune ingénieure informatique qui arrive dans un complexe militaro industriel très fermé, ultra sécurisé. Elle est là pour introduire un nouveau programme dans le système et va travailler de nuit.
La solitude est très présente, pesante, entre ces pages.
La solitude forcée par le travail nocturne, autant que par le contexte. Une base loin des habitations, une sensation d'être « nulle part », le peu de contact humain et d'interaction sociale couplée à l'absence de réseau internet et téléphonique, tout est fait pour nous mettre dans une situation d'isolement. de détresse.

Alvina fait beaucoup de cauchemars dont elle ne parle pas, qu'elle cache. Ses angoisses sont pourtant bien présentes, bien ancrées. Et la plume de l'auteur arrive parfaitement à nous faire ressentir ces émotions négatives, néfastes, qui la ronge petit à petit.

L'ambiance est sombre, glauque, malsaine. Les pages se tournent et les « et si » commencent.
Le doute s'insinue dans notre esprit, creuse son chemin, nous met en position de faiblesse.
Les thématiques du deuil, du suicide sont évoquées, exploitées, jetées au visage sans filet de sécurité. Ajouté au stress et à l'oppression ressentie pendant la lecture, on commence à se sentir mal à l'aise, mais c'est déjà trop tard, nous sommes ferrés, tel un poisson au bout de l'hameçon.

Alors il ne reste plus qu'à nous remonter à la surface.
Même si ici on a plutôt l'impression de plonger dans les ténèbres, opaques, nébuleuses, impalpables. On a du mal à démêler les scènes, tout se mélange, dans notre tête, dans celle d'Alvina. Qu'est ce qui est réel ? Qu'est ce qui est onirique ?
Mais après tout qu'est ce que la réalité ?

Un ouvrage court mais dense, très bien détaillé et parfaitement maitrisé. le sujet est sensible et traité de façon à faire monter le mal être et le sentiment d'angoisse.
Si j'ai eu du mal avec cette fin, j'ai apprécié le voyage et j'ai été subjuguée par le style presque trop réaliste, trop incisif, de l'auteur.
On s'y croirait vraiment !
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Moi qui adore les sagas longues avec beaucoup de descriptions, je dois dire que j'ai été fortement surprise par "Signal mort" puisque j'ai adoré. Ce roman est très court et cela ne m'a aucunement dérangée. Je pense que la plume de l'auteur y était pour beaucoup, car je l'ai trouvé tout simplement captivante. J'ai été happée du début à la fin.

Ici, le lecteur est plongé dans un univers rempli de mystère et de psychose. L'ambiance qui s'en dégage peut-être à la fois dérangeante mais aussi très envoûtante. Travaillant en milieu psychiatrique, l'histoire d'Alvina (le personnage principal) m'a fait grandement écho. Je me suis prise au jeu d'analyser chacune de ses réactions et chacune des situations dans lesquelles elle se retrouvait, c'était stimulant et grisant.

Concernant les sujets abordés, je les trouve très importants. On parle de mort, de suicide et du numérique (attention aux personnages qui sont sensibles à ces sujets). Les descriptions très réalistes de l'auteur nous plongent au coeur de ces problématiques, les rendant très percutantes. Je mets un point d'honneur sur le style d'écriture de l'auteur ainsi que la couverture du livre qui se marient parfaitement bien avec le récit.

J'aimerais revenir sur le personnage d'Alvina que j'ai trouvé très bien développé et approfondi. Malgré le fait que le récit soit court, je me suis grandement attachée à son personnage. On sent qu'elle est torturée et perdue. Petit à petit, ses démons ressurgissent, ses pensées se mélangent, s'accélèrent et s'entremêlent. Une grande part de mystère l'entoure, la rendant encore plus curieuse et étonnante. Ce n'est pas un personnage parfait, permettant ainsi de s'identifier plus facilement à elle.

Concernant la conclusion du récit, je l'ai trouvé un peu brutale. J'ai eu une petite sensation de manque. J'aurais aimé quelque chose de plus approfondis ou plus long. Mais ce n'est qu'un détail au vu de la beauté du texte de KeoT. Ce fut une très belle découverte.

PS : Pour pouvoir profiter amplement de l'histoire, je vous conseille de lire la nouvelle d'une traite (ce que j'ai fait). Cela permet une immersion totale dans l'univers.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
En surbrillance comme pour marquer une nouvelle notification, elle remarque une fenêtre en fond. Oubliée de la veille, celle de son test de l'outil de surveillance des analystes. Toujours ouverte sur...
Le visage de l'allemand apparaît, son sourire timide figé à tout jamais dans cette forme numérique d'éternité. Alvina tressaille malgré elle. Il lui semblait avoir refermé tout ça hier, pourtant...
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Elle lève les yeux de son téléphone, observe la nuit, dehors. Un unique lampadaire près de l'arrêt de bus, les frondaisons des pinèdes en pointes hérissées sur l'horizon bleuté. Le car ralentit, s'immobilise. Sa valise frôle la manche du dernier passager restant alors qu'elle remonte l'allée centrale. Il ne bronche pas, endormi, le menton sur la poitrine, un livre ouvert posé sur sa cuisse. Elle ne peut pas voir le titre, la couverture évoque un thriller nordique, neige et personnages qui tournent aux anxiolytiques. L'air frais fait du bien, ça réveille un peu après le trajet tellement long, la touffeur moite du bus. L'autocar s'éloigne et la laisse seule dans l'obscurité quasi totale. Silence.
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C'est la règle dans la transgression institutionnelle des règles, on le fait tous, mais personne n'en parle.
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Transmission impossible.
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