En débutant cette lecture, je ne m'attendais à aucune histoire en particulier, je partais d'un bon pied, l'air décidé et sereine. Il faut dire que j'ai choisi de débuter cette lecture pour me soulager et déstresser de la vie quotidienne.
Si vous lisez la quatrième de couverture de
Fais-moi oublier, vous connaîtrez les grands (et seuls !) événements qui se produisent. Pour que la surprise soit encore plus totale, il faudrait ne pas la lire, ça vous éviterait de dénaturer le récit et d'ôter son peu de rebondissement. Ce résumé est vraiment trop complet, trop détaillé et trop avancé dans l'histoire ; il est trop trop pour le peu de pages que contient ce roman.
Il n'existe que quatre personnages fondamentaux dans le corps du texte, Louise, Léa, Olivier et la narratrice, dont le prénom nous ait inconnu. Plus le récit s'intensifie et l'avancée se fait dans notre lecture, plus les personnages se raréfient pour ne rester seulement que Léa accompagnée de la narratrice. Ce peu d'intervention coupe ces personnages du monde extérieur, et les fait apparaître dans l'esprit du lecteur, comme enfermés dans une bulle. Si ce n'était que ça, ça ne m'aurait pas gêné outre-mesure, mais le fait est que nous ne connaissons rien des personnages présentés. Leur passé nous est complètement inconnu, leur présent ne nous est présenté que superficiellement, et leur futur est incertain... Comment s'attacher à de tels personnages, qui nous semblent aussi lointains qu'inconnus ?
Brigitte Kernel aurait pu développer ses personnages, pour faire ressortir davantage leur côté humain. Elle a privilégié les sentiments qu'ils ressentaient sur le coup de l'émotion.
Tout, dans ce roman, n'est traité que superficiellement. L'auteure n'entre pas dans les détails, elle reste en surface, ne creuse pas les sujets qu'elle approche et gâche ainsi, la sublime histoire qui aurait pu être.
La mort d'une journaliste/reporter en action sur le terrain est horriblement monstrueux, c'est une triste fin, l'une des pires que nous pouvons imaginer. La tristesse que peuvent ressentir les proches est douloureuse à voir, et surtout à supporter.
Brigitte Kernel essaie de nous faire ressentir cette sensation, mais elle ne fait que ressasser la terrible mort de Louise, sans approfondir plus que ça. le fait que cette journaliste soit lesbienne rajoute un sujet supplémentaire au contenu du récit.
L'homosexualité est traité ici d'une façon légère, sans reproche ni critique, comme si le fait de voir deux personnes du même sexe ensemble était un fait banal. Néanmoins, la seconde partie bouscule totalement ce constat, en se questionnant bien plus sur cet amour original.
Ça serait mentir que de dire que je n'ai rien ressenti en lisant cet ouvrage, bien au contraire ! la douleur que ressent Léa est transmise au lecteur, qui ne peut que comprendre et compatir aux larmes versées. Ce livre est rempli d'amour sincère, mais cruel et douloureux. On ne peut qu'être touché devant ce trop-plein de sentiments.
Dans
Fais-moi oublier, tout n'est que questionnements et mystères, mais également amour, douleur et peine. Petit ouvrage, il se lira facilement et d'une traite... mais attention à ne surtout pas le lire dans un moment de déprime...
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