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Critiques filtrées sur 3 étoiles  


En débutant cette lecture, je ne m'attendais à aucune histoire en particulier, je partais d'un bon pied, l'air décidé et sereine. Il faut dire que j'ai choisi de débuter cette lecture pour me soulager et déstresser de la vie quotidienne.

Si vous lisez la quatrième de couverture de Fais-moi oublier, vous connaîtrez les grands (et seuls !) événements qui se produisent. Pour que la surprise soit encore plus totale, il faudrait ne pas la lire, ça vous éviterait de dénaturer le récit et d'ôter son peu de rebondissement. Ce résumé est vraiment trop complet, trop détaillé et trop avancé dans l'histoire ; il est trop trop pour le peu de pages que contient ce roman.

Il n'existe que quatre personnages fondamentaux dans le corps du texte, Louise, Léa, Olivier et la narratrice, dont le prénom nous ait inconnu. Plus le récit s'intensifie et l'avancée se fait dans notre lecture, plus les personnages se raréfient pour ne rester seulement que Léa accompagnée de la narratrice. Ce peu d'intervention coupe ces personnages du monde extérieur, et les fait apparaître dans l'esprit du lecteur, comme enfermés dans une bulle. Si ce n'était que ça, ça ne m'aurait pas gêné outre-mesure, mais le fait est que nous ne connaissons rien des personnages présentés. Leur passé nous est complètement inconnu, leur présent ne nous est présenté que superficiellement, et leur futur est incertain... Comment s'attacher à de tels personnages, qui nous semblent aussi lointains qu'inconnus ? Brigitte Kernel aurait pu développer ses personnages, pour faire ressortir davantage leur côté humain. Elle a privilégié les sentiments qu'ils ressentaient sur le coup de l'émotion.

Tout, dans ce roman, n'est traité que superficiellement. L'auteure n'entre pas dans les détails, elle reste en surface, ne creuse pas les sujets qu'elle approche et gâche ainsi, la sublime histoire qui aurait pu être.
La mort d'une journaliste/reporter en action sur le terrain est horriblement monstrueux, c'est une triste fin, l'une des pires que nous pouvons imaginer. La tristesse que peuvent ressentir les proches est douloureuse à voir, et surtout à supporter. Brigitte Kernel essaie de nous faire ressentir cette sensation, mais elle ne fait que ressasser la terrible mort de Louise, sans approfondir plus que ça. le fait que cette journaliste soit lesbienne rajoute un sujet supplémentaire au contenu du récit.

L'homosexualité est traité ici d'une façon légère, sans reproche ni critique, comme si le fait de voir deux personnes du même sexe ensemble était un fait banal. Néanmoins, la seconde partie bouscule totalement ce constat, en se questionnant bien plus sur cet amour original.

Ça serait mentir que de dire que je n'ai rien ressenti en lisant cet ouvrage, bien au contraire ! la douleur que ressent Léa est transmise au lecteur, qui ne peut que comprendre et compatir aux larmes versées. Ce livre est rempli d'amour sincère, mais cruel et douloureux. On ne peut qu'être touché devant ce trop-plein de sentiments.

Dans Fais-moi oublier, tout n'est que questionnements et mystères, mais également amour, douleur et peine. Petit ouvrage, il se lira facilement et d'une traite... mais attention à ne surtout pas le lire dans un moment de déprime...
Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
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Je l'ai fini...
J'ai l'habitude, afin de capitaliser mes lectures, de prendre des notes.

Ce qui m'a marqué c'est le sentiment d'impuissance face au deuil et le syndrome "super héro" que développe la narratrice envers Léa. Mettant, par la même, son propre chagrin entre parenthèse. J'ai trouvé cela particulièrement juste l'ayant personnellement vécu au décès du père de ma petite soeur. Ce syndrome qui vous fait vous sentir coupable et redevable, comme si pour oublier ou ne pas penser à sa propre peine, on essayait d'exorciser celles des autres (le s est volontaire: il n'y a pas une peine mais autant de peines qu'il y a de personnes).

"N'est-ce-pas plutôt culturel qu'instinctif de vivre?"
C'est une question (peut-on finalement la qualifier d'affirmation?) qui intervient dans les dernières pages du bouquin qui m'a particulièrement parlé. Je ne développerai pas plus je vous laisse à vos réflexions.

Le style est très fluide, c'est un point de vue interne: l'histoire est racontée au travers du regard de la narratrice. La narratrice se pose beaucoup de questions auxquelles on n'a pas forcément de réponses.

"Le travail du deuil se fait malgré lui, la marée se retire doucement, chaque jour nouveau apporte quelques secondes supplémentaires de sursaut de vie, de sérénité, ou d'oubli fugace"
J'ai adoré cette phrase et la métaphore sur la marée. Marée qui est un processus inébranlable, cyclique et intemporel.

On trouve quelques phrases bien senties qui ramènent à la dur réalité:
"Anne est morte en quelques minutes, contre moi, je lui caressais la tête, remontais ses cheveux tout en essayant de glisser dans sa culotte, entre ses fesses, ce maudit suppositoire."
On peut imaginer que ça laisse des traces à une gamine de 15 ans...

Quant à la relation entre Léa et la narratrice c'est assez fossé car sans deuil: pas de relation. Quand quelqu'un meurt on n'a besoin de se raccrocher à la vie par n'importe quel moyen. le sexe, la drogue et autres joyeusetés en font partis. Quand la narratrice parle de relation
Inenvisageable
c'est qu'elle l'a envisageait des centaines de fois justement!

"Jure ! [moi] Jamais faire l'amour ensemble même si on en crève d'envie... J'ai juré. Et jure-moi que Louise n'a pas souffert, qu'elle n'a pas senti qu'on lui tirait dessus... J'ai juré."

C'est magique cette phrase et ça témoigne des imbécillités qu'on peut sortir pour aider quelqu'un. Autant la première partie on peut y croire et s'y tenir mais la deuxième partie de la phrase on se dit : pour rassurer quelqu'un on dirait n'importe quoi et donc on se dit de suite que ça finira par coucher ensemble.

Quant à la fin je vois ça comme l'envole du papillon...

PS: une autre phrase qui m'a plu:
L'amour ne se partage pas: il s'ajoute
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