Citations sur Liv Maria (292)
Que saisissons-nous des gens, la première fois que nous posons les yeux sur eux?
Que saisissons-nous des gens, la première fois que nous posons les yeux sur eux ? Leur vérité, ou plutôt leur couverture ? Leur vernis, ou leur écorce ? Avons-nous à ce moment-là une chance unique de les percer à jour, ou est-ce que cet espoir est absolument vain, parce que le premier regard passe toujours à côté de ce qui est important ?
Elle n’avait jamais deviné, jamais soupçonné la transformation qui s’opérait lorsque deux corps se touchaient – comment les peaux cessaient d’être des peaux, les muscles d’être muscles, comment tout cela semblait se redresser et se mettre à chanter.
Le contraire d’oublier, Liv Maria, ce n’est pas se souvenir – c’est apprendre.
Avec la construction du Mur, Berlin était devenue plus insulaire encore, un lieu immobile, un visage figé posant pour la photo, une vitrine, sans réelle activité économique, sous perfusion, militarisée, libertaire, une société sous contrôle, mais incontrôlable. Une île, en effet.
Je suis la fille unique du lecteur et de l’insulaire, je suis le bébé Tonnerre, l’orpheline, l’héritière, je suis la jeune maîtresse du professeur, la femme-enfant, la fille-fleur, la chica, la huasa, la patiente de Van Buren, la petite amie, la pièce rapportée, la traîtresse, l’épouse et la madone, la Norvégienne et la Bretonne. Je suis une mère, je suis une menteuse, je suis une fugitive, et je suis libre. Elle ne pouvait pas rester là. Elle ne savait pas exactement pourquoi, mais elle ne pouvait pas. Mon nom est Liv Maria Christensen. Je suis ce que je suis. p. 265
Quand on aime quelqu'un, ses défauts nous demeurent inconnus, comme s'ils étaient des pleins s'encastrant parfaitement dans nos creux, mais sans amour, tout le monde est invivable.
Petite fille, elle se rappelait l’avoir regardée un jour à table comme si elle la voyait pour la première fois, et avoir subitement pris la juste mesure du fait qu’elle était un être humain singulier, que le hasard seul lui avait donné comme mère. (page 27)
Avec la construction du Mur, Berlin était devenue plus insulaire encore, un lieu immobile, un visage figé posant pour la photo, une vitrine, sans réelle activité économique, sous perfusion, militarisée, libertaire, une société sous contrôle, mais incontrôlable. Une île, en effet.
Tu es parmi nous depuis neuf ans, moi, je travaille avec toi depuis tout ce temps, je couche avec toi, et je ne comprends toujours pas vraiment d’où tu viens. Quelque chose qu’on protège à ce point, on ne peut pas l’abandonner. Elle était riche et blessée, elle avait vingt-neuf ans. (pages 127-128)