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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Troisième et dernier tome de la trilogie berlinoise, un requiem allemand est également celui que j'ai le moins aimé. Cette fois-ci Bernhard Gunter se déplace en Autriche pour essayer de sauver Becker de la peine de mort. La motivation de Gunter pour cette affaire réside uniquement dans l'argent proposé car en 1947 la pauvreté touche durement l'Allemagne soumise au diktat des russes et américains bien décidés à ce partager le maigre gâteau restant.

Un bon travail historique qui nous relate l'après-guerre immédiate avec le partage de Berlin en quatre zones distinctives, avec ses nids d'espions où les alliances se font et se défont au gré des intérêts de chacun. Les certificats de dénazifications authentiques ou non, des anciens nazis qui ont changé d'identité, les femmes allemandes obligées de se prostituer auprès des américains pour subvenir à leurs besoins essentiels quand elles ne sont pas violées par les soviétiques. @Kerr livre un tableau saisissant de cette période qui marquera le début de la guerre froide entre les deux grandes puissances.

Une histoire bien menée dans laquelle Bernhard Gunter est fidèle à ses principes, toujours défenseur de la veuve et l'orphelin mais sans pitié pour la vermine.

Un bon roman policier et d'espionnage historique.

Challenge Multi-défis
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Ce troisième volet de la Trilogie berlinoise se situe à Berlin en 1947. Les fiers immeubles de style wilhelmien ne sont plus qu'amas de décombres, on ne reconnaît plus aucun tracé de rues, les habitants continuent à se terrer dans les caves, quelques berlinois ont regagné leurs appartements éventrés. Il fait froid, le marché noir est omniprésent. C'est dans cette ambiance très « Allemagne, année Zéro », le beau film de Roberto Rossellini, que nous retrouvons Bernie Gunther, marié depuis sept ans à Kirsten, qui fait des « extras » pour se procurer du café et d'autres denrées en provenance du PX, auprès d'un capitaine de l'armée américaine d'occupation. L'angoisse est partout palpable dans l'ancienne capitale du Reich de mille ans, en particulier dès que l'on voit apparaître les Popovs, toujours entre deux cuites à la vodka, et friands de montres et de chair fraîche. Une ville tout ce qu'il y a de dangereux.
Bernard Gunther a de la chance d'être encore vivant. On l'a vu intégrer par force la SS dans l'épisode précédent « La Pâle figure », mais nous apprenons qu'il s'est fait muter à sa demande sur le front plutôt que de participer aux exactions des Einsatzgruppen si bien décrites dans « Les Bienveillantes ». Il a été fait prisonnier par les Russes, il s'est évadé juste avant d'être déporté dans un camp à l'espérance de vie plus qu'aléatoire, et en a profité pour apprendre le russe. le voici redevenu détective privé. Une nouvelle mission l'appelle à Vienne, où la vie est plus douce qu'à Berlin. On lui demande de prouver l'innocence d'un ancien flic comme lui, un allemand pas très net, trafiquant, suspecté d'avoir assassiné un officier américain.
L'intrigue est embrouillée à souhait. Les services secrets américains et soviétiques s'entremêlent, y compris la sourde guerre entre différents services de renseignements américains (Counter-Intelligence Corps en particulier) : la question centrale étant à la fois d'intoxiquer les Russes et de faire la chasse à d'anciens criminels de guerre nazis reconvertis en une organisation secrète destinée à reconstruire la nouvelle Allemagne. Difficile de s'y retrouver, mais l'intérêt du livre réside dans la description de l'ambiance poisseuse de ces années d'immédiat après-guerre, juste à la veille du blocus de Berlin, la description des états d'âme des différents protagonistes – les Français n'ont pas le beau rôle - et le suspens de bagarres admirablement mises en scène.
Du sang, des coups, des meurtres, des tortures…. de quoi tourner un terrible film d'aventures !
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La guerre est finie, notre ami Bernie est passé au travers du massacre, il a comme tant d'autres rempli son questionnaire qui le dédouanait d'action frauduleuse ...
nous parcourons l'Allemagne, l'Autriche ....
Une enquête nous entraîne dans le paysage bizarre de l'après guerre dans un pays découpé en zone d'occupation par les quatre puissances mondiales ayant vaincu le nazisme.
Ça tient la route, l'enquête nous emberlificote, concentre notre attention avec des schémas compliqués. Pour ma part, ce n'est pas la résolution de l'enquête qui m'intéresse mais beaucoup plus l'ambiance et le décor ainsi que le ressenti d'une population qui n'a plus rien, qui vit au milieu des ruines de l'ancien monde et où trouver à manger est un sport où personne ne gagne...
Mais il me manque l'étincelle ... peut être trop d'espionnite mais je suis bien consciente que l'époque est la principale responsable, il faut espionner pour comprendre ... peut être pas assez de compassion sur ce que Bernie ressent ... peut être parce que ? ...
Mais parce qu'il a écrit ces phrases là :
"Comment avez vous pu laisser faire ça ? Comment avez vous pu tolérer de telles horreurs ?
Sans doute, pendant plusieurs générations, quand ils croiseront notre regard, les citoyens des autres nations nous poseront ils la même question muette."
C'est un livre passionnant !
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En plein chaos, Berlin n'est plus que l'ombre d'elle-même. Bernie aussi a perdu de son arrogance et de son assurance. En proie à ses propres démons, il veut à tout prix mener à bien son enquête et quelque part se racheter à ses propres yeux, d'avoir laissé faire.
Ce roman rédempteur nous expose aux affres de l'après-guerre, aux prémices de ce qui deviendra « la Guerre froide » et aux exactions que commettent Russes et Américains pour asseoir leur hégémonie. Un climat glauque et un Bernie désabusé qui a du mal à croire encore en l'Homme.
Ici se clôture cette trilogie qui nous a entrainés au coeur de l'Allemagne des années 30 à 50, nous permettant de mieux appréhender la vie des Allemands de l'époque et de comprendre au-delà des turpitudes, des trahisons et de la déchéance ce qui fut leur quotidien.
Un roman sombre mais nécessaire. Un policier très bien construit et un environnement historique sans faille.
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Bernie Günther, ex flic à Berlin avant la seconde guerre mondiale, ex soldat malgré lui, revient des camps de prisonnier avec une bonne maîtrise du russe. Il en a bavé mais rien n'arrête ses sarcasmes. Il vivote maintenant à Vienne avec sa dernière conquête quand un ex collègue placé en détention par les forces alliées lui demande contre grosse rémunération de l'innocenter et de le sortir de là.
En 1947 à Vienne, nid d'espions, la lutte d'influence entre les Russes et les anglo-américains se déroule sur fond de corruption, de filières d'expatriation d'anciens nazis et de tentatives de retour à une vie normale.

En refermant ce dernier opus de la trilogie berlinoise dans les années quatre vingt dix, on regrettait amèrement de devoir quitter ce héros si marquant. Heureusement, tel Conan Doyle ressuscitant Sherlock Holmes, Philip Kerr a permis à Bernie de connaître une deuxième vie plus de dix ans plus tard, braquant ainsi les projecteurs sur d'autres épisodes du régime nazi.
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J'ai passé un très très bon moment de lecture avec ce tome, clairement différent des deux autres, mais tout aussi passionnant ! Contrairement aux deux tomes précédents, j'ai trouvé l'ambiance bien moins pesante, ce qui a fait que j'ai dévoré le livre ! L'enquête était passionnante, bien rythmée, et retrouver un Bernie brisé après 10 ans de Guerre était très intrigant !

Ce qui a fait que j'ai préféré ce tome-ci aux précédents tient clairement à une chose : sa tension est bien moindre. le contexte historique des premiers tomes est si pesant que je renâclais un peu à retourner dans mon livre; ici, bien que le contexte reste chargé, il est un peu plus léger, et je redoutais moins les meurtres, tortures et violences à chaque phrase. Par ailleurs, je n'avais jamais lu de roman prenant place dans ce contexte historique, celui de l'Allemagne et de l'Autriche post-Guerre Mondiale. Connaitre l'Histoire c'est une chose, découvrir comment la vie se déroulait réellement en est une autre. Et ce contexte m'a totalement captivée : découvrir l'affrontement stratégique URSS/Alliés un peu plus profondément était passionnant, de même que la vie des Allemands de l'époque après la défaite.

J'ai beaucoup apprécié l'enquête qui se déroulait dans ce tome. Philip Kerr intègre énormément de personnages à ces romans, ce qui rend parfois le tout un peu flou. J'avoue avoir préféré l'enquête du deuxième tome, mais celle-ci m'a tout de même beaucoup plue, car elle s'intègre parfaitement au contexte politique de l'époque. le personnage de Bernie Gunther m'a beaucoup plu dans ce tome; il m'a donné envie de lire les tomes intermédiaires pour voir ce qui lui était arrivé dans le laps de temps qui sépare les tomes 2 et 3. Et même si son rapport aux femmes reste problématique (mais on ne refait pas l'époque), le fait qu'il soit brisé et navigue constamment entre deux eaux m'a touché.

La trilogie berlinoise aura été une lecture marquante cette année. Je dois avouer n'avoir jamais lu de romans historiques policiers aussi imprégnants, au contexte et à l'ambiance aussi bien mis en scène. Je ne sais pas si j'aurai le courage de m'attaquer à d'autres romans de Philip Kerr sachant ce qui m'attend; si je me lance, il faudra que je prépare mon petite coeur.
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A Berlin puis à Vienne, l'ex commissaire de la police berlinoise Bernie Gunther manque de se perdre entre les Américains qui emploient d'anciens nazis ou les pourchassent, les Russes qui sont en compétition avec les Américains et un certain nombre d'Allemands et d'Autrichiens qui se débattent dans la tourmente en se demandant bien à quoi ressemblera le Nouvel ordre social et politique dans ce monde qui a quitté la guerre...
C'est noir et complexe à souhait et pour tout dire passionnant à lire. le final où sortant vivant de la salle qui abrite les tombeaux des souverains autrichiens Bernie Gunther tombe sur le tournage du Troisième homme donne toute sa mesure à cette fresque sur les grandeurs et les monstruosités de cette période...
Donc, j'ai vraiment aimé !
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Wow. Quelle fin a la trilogie. Bernie Gunther y est affaibli, aigrie et beaucoup moins fringant dû à son âge et l'usure de sa situation à Berlin. Par contre l'histoire et le dénouement, a mon avis, valent la peine de lire la trilogie d'un coup.

L'écriture est bonne, incisive et bien à propos. L'histoire est intéressante et les personnages aussi. A conseiller!
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La guerre est finie et on retrouve notre detective dans un Berlin sous le contrôle des alliés, il doit vivre avec son statut de SS, très vite il va partir pour Vienne pour sauver la vie de son "ami" Becker qui se retrouve accusé de meurtre et entre les espions Russes, les ricains, les SS sur le retour son enquête ne va pas être de tout repos. Là où dans les précédents livres il jouissait d'une liberté presque totale ici son statut d'Allemand limite ses possibilités et de ce fait l'enquête se révèle prenante ( mix réussit d'espionnage et de polar noir ).
Elle est vraiment bien cette trilogie.
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que sont les nazis devenus ?

A partir de faits probablement réels, car cette histoire s'appuie sur la réalité des complots et intrigues qui eurent lieu après la Seconde Guerre mondiale, la récupération par les Alliés de certains nazis "intéressants" on suit Günther de Berlin exsangue à Vienne rebondissante ...
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Bernie Gunther, un privé chez les nazis...

"Je ne suis pas un nazi. Je suis un Allemand. Ce n'est pas la même chose. Un Allemand est un homme qui arrive à surmonter ses pires préjugés. Un nazi, quelqu'un qui les change en lois" On m'a viré de la Kripo en 1934, et comme il faut bien vivre, je me suis retrouvé déguisé en privé dans l'établissement le plus select de Berlin :

Hôtel Savoy
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