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Suis ressortie complètement sonnée de la lecture de ce livre. Les fantômes du passé et les F-4 Phantoms se côtoient et s'entremêlent dans le roman.
C'est l'histoire de deux familles qui vont se déchirer, c'est la terrible histoire des japonais qui ont été parqués dans des camps, c'est l'histoire de ces hommes nés aux Etats-Unis et soudain confrontés au racisme antinippon dont la vie s'effondre, c'est la fracture entre l'avant et l'après. C'est l'histoire de deux familles que la guerre a détruites, d'amitiés et d'amour fracassés.
A son retour de la guerre du Vietman, le jeune John Frazier est totalement perdu, accro à la drogue et à alcool. Sa rencontre avec une tante éloignée va le plonger au coeur du mystère d'une disparition survenue 27 ans auparavant. En plus de ses propres cauchemars, de ses propres démons, de sa culpabilité, de ses morts et de ses fantômes, il va se trouver plongé dans les secrets et les mystères de cette disparition, celle d'un homme appelé Ray Takahashi. Il va petit à petit en apprendre de plus en plus sur la vie de cet homme, de sa famille qui habitait à coté de sa famille, des sentiments profonds qui liaient à l'époque les enfants des deux familles, sans se soucier du fait que les uns étaient américains et les autres japonais.
La tante, Evelyn Wilson, qui était la propriétaire de la maison dans laquelle habitaient les Takahashi avant leur déportation dans le camps et la mère des Takahashi, Kimiko sont à mon avis les deux personnages les plus importants du roman : elles sont à la fois dans le passé et le présent et ont vécu toutes deux la même période historique, de chaque côté de la « barrière » et toutes deux avancent avec le fardeau du passé sur les épaules, même si le fardeau est bien différent : d'un côté le manque, de l'autre la culpabilité, le poids des non-dits mais les deux sont rongées par les tragédies de la vie. Et un autre personnage important est la grand-mère qui va accueillir John à son retour du Vietnam, le prendre sous son aile, assurer aussi le lien entre Evelyn et Kimiko.
Un roman qui se déroule comme une enquête sur une disparition mais qui révèle surtout des manifestations de racisme et de cruauté inimaginables.
Je ne vous en dirait pas plus mais sachez que vous n'en ressortirez pas indemnes et qui met en lumière une partie peu glorieuse de l'histoire des Etats-Unis.
Par moments, surtout au début, j'ai eu un peu de mal à démêler les vies des uns et des autres mais cela n'a pas duré. Ce que j'ai apprécié c'est que l'auteur, alors qu'il met l'accent sur le racisme anti-nippon ne juge pas et accorde presque des circonstances atténuantes à ceux que l'on pourrait facilement considérer comme des monstres…
Poignant, bouleversant, révoltant, historique… une vraie réussite.
Lien : https://www.cathjack.ch/word..
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C'est l'histoire racontée par John. John Frazier. C'est l'histoire de ceux qui sont sans doute partis, déjà, depuis longtemps. de ceux qui auraient pu rester avec ceux qu'ils aimaient, dans la maison qui les avait vu grandir.
Comme une histoire vécue par quelqu'un qui n'en a été que le témoin.
Mais une histoire aussi de guerre, de bombes, de morts et d'Amérique engagée dans un conflit dont elle n'arrive pas à se dépêtrer.
L'histoire de Ray Takahashi.
Comme son nom ne l'indique pas tout à fait, Ray est américain. C'est un soldat engagé pour défendre son pays. La seule difficulté, à son retour de la guerre, c'est que Ray est Japonais. Dans son sang, et tout au fond de ses yeux étirés sur le côté, comme un sourire perpétuel, et les Japonais, autant qu'il t'en souvienne, ce sont eux qui ont coulé la flotte américaine à Pearl Harbour...
Te dire que les bridés, parce qu'ils les appellent comme çà, ne sont plus vraiment en odeur de sainteté, comme dit Benoît, est un pas que tu peux franchir allègrement.
John, quant à lui, est donc parti voir du pays au Vietnam. Voir du pays, qu'ils disaient, et défendre le tien. À coups de bombes et de napalm. Et puis quand tu reviens, c'est à coups de drogues et d'alcool que tu tentes d'oublier ce que tu y as fait.
Et John, il peut pas oublier.
Les bombes continuent d'exploser dans sa tête, et les enfants morts continuent de le fixer nuit après nuit, alors se vider la tête avec une autre histoire que la sienne.
L'histoire de la famille Takahashi.
Une famille qui a été expulsée de sa maison, puis parquée au camp de Tule Lake.
Expulsée, pas parce que le loyer n'était pas payé à la famille Wilson, mais parce qu'ils étaient Japonais. Tu t'en souviens pas, et moi non plus, mais le Japon, en 1941, était « Public Ennemy number 1 » aux States. Même le président de la plus grande nation du monde (c'est pas moi qui le dit, c'est Donald), avait une fâcheuse tendance à dire du mal du Japon en 1941.
Alors Kimiko, la maman de Ray, la dernière fois qu'elle a vu son fils, c'est quand il est parti sur un grand bateau pour visiter l'Europe et nous aider à nous débarrasser de l'effroyable envahisseur (les envahisseurs sont toujours effroyables).
L'histoire de Ray, donc, qui décide, à son retour de la guerre, de retourner voir son amoureuse. de frapper à la porte de son amoureuse, qui s'appelle Helen. Et puis qui s'en va, parce qu'il n'a pas été accueilli comme un héros mais comme un Japonais. Et puis qui disparaît.
Une histoire de fantômes.
Ceux qu'on a tous au fond de nous.

La suite : https://leslivresdelie.net/fantomes-christian-kiefer/





Lien : https://leslivresdelie.net/f..
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Deux hommes. Deux voix.
Nous sommes en 1945. Ray vient de passer une année et demi à se battre en France et en Italie. A son retour de guerre, il rentre dans son village de Californie. Aucune fête n'est prévue, pas de banderoles ni de flonflons pour le soldat. Aucune petite amie pour sauter au cou du héros.
D'ailleurs, sa famille n'habite plus là depuis des années. Car Ray a pour nom Takahashi. Il est nippo-américain et depuis l'attaque de Pearl Harbor, sa famille a été envoyée dans un camp d'internement.

Vingt ans plus tard, une autre guerre. Celle du Vietnam.
Au printemps 1969, John revient hanté par ce qu'il a vu et fait. Recueilli par sa grand-mère, il veut écrire et raconter les fantômes de cette guerre. Il ne le sait pas encore mais sa famille est liée à celle de Ray.
Sa tante Evelyn et son oncle Homer était les voisins et amis de la famille Tanakashi. Leurs enfants ont grandi ensemble, devenant les meilleurs amis du monde. Quelques mois précédant son départ pour l'Europe en guerre, Ray et sa jeune voisine Helen verront leurs sentiments évoluer.

Ce roman parle de la peur de l'autre, de secrets de famille, des liens intercommunautaires dans la société américaine blanche mais c'est aussi une histoire d'amitié. Bafouée dans le cas d'Hiro et insuffisante pour qu'il reste en vie, dans celui de Chiggers, dont j'ai adoré le personnage. J'aimerais beaucoup que Christian Kiefer nous reparle de ce jeune homme et en fasse le héros de son prochain roman.

Si vous voulez en apprendre plus sur ce pan terrible de l'histoire américaine, n'hésitez pas à lire Quand l'empereur était un dieu et Certaines n'avaient jamais la mer de Julie Otsuka, En même temps toute la terre et tout le ciel de Ruth Ozeki ou de regarder le film Bienvenue au paradis d'Alan Parker.

Un grand merci à Léa Guignery du fabuleux Picabo River Book Club et aux éditions Albin Michel pour leur
collection Terres d'Amérique qui nous offre encore une fois une belle lecture.



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