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EAN : 9782253107644
288 pages
Le Livre de Poche (16/11/2022)
4.05/5   88 notes
Résumé :
Été 1945 : lorsque le soldat américain d’origine japonaise Ray Takahashi rentre du front, personne n’est là pour l’accueillir en héros sur les terres de son enfance, dans le nord de la Californie. Ses parents, après avoir été expulsés et enfermés au camp de Tule Lake, vivent désormais à Oakland. Mais Ray veut comprendre pourquoi leurs anciens voisins et amis ont coupé les ponts avec eux, et surtout revoir leur fille Helen, sa petite amie. C’est à ce moment-là qu’il ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (43) Voir plus Ajouter une critique
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J'aime lorsque la littérature s'immisce dans les angles morts de l'Histoire. Christian Kiefer choisit ici de mettre en lumière un fait plutôt méconnu ( également traité par Julie Otsuka dans l'excellent Quand l'empereur était un dieu ) : le terrible sort des nippo-américains durant la Deuxième Guerre mondiale après Pearl Harbor, basculant dans l'effroi lorsque paraît l'ordre exécutif de Roosevelt, le 9066. Plus de 110.000 citoyens américains d'origine japonaise, pourtant bien intégrés à la société, sont immédiatement internés de force dans des camps comme celui de Tule Lake en Californie, évoqué dans le livre.

A partir de cette toile de fond, Christian Kiefer tisse une structure narrative assez éblouissante, complexe par les chemins empruntés sur trois arcs temporels ( deuxième guerre mondiale, 1969 et 1983 ). Plutôt que d'alterner classiquement des chapitres distincts sur chaque période, l'auteur choisit de superposer passé et présent pour raconter deux familles qui cherchent à faire la paix avec leur passé, une blanche, une nippo-américaine.

Tout commence, superbe chapitre, avec le retour de Ray Takahashi, été 45, dans sa ville natale. Jeune GI, il revient du front d'Europe de l'Ouest. Il a combattu pour un pays qui a contraint sa famille à abandonner sa maison pour un camp d'internement, mais il veut revoir celle qu'il aime, sa voisine Helen Wilson. Il n'est pas le bienvenu, loin de là. Comme tous les Nippo-américains, il n'a plus sa place chez lui. On comprend assez vite que le narrateur ne connait pas Ray mais il enquête sur sa disparition durant ce même été à la demande d'une tante éloignée qui est la mère d'Helen. le narrateur, lui, revient de la guerre du Vietnam. Il ne découvrira la vérité sur Ray qu'en 1983, suite à la confrontation entre deux féroces matriarches, la mère de Ray et la mère d'Helen.

La façon dont l'auteur lève le voile sur la couche de secrets, déterre les trahisons, les mensonges et les traumatismes enfouis, brise les mythes et les silences est admirable. On comprend petit à petit personnalité, motivation et dynamique de chacun. L'histoire tragiquement imbriquée de ces deux familles est peuplée de fantômes ; tous, personnages, principaux ou secondaires, sont hantés, à commencer par le narrateur, tourmenté par les civils vietnamiens qu'il a tués ou fait tuer en appelant à la rescousse les avions F-4 Phantom qui ont bombardé sans relâche des villages.

En fait, s'il désarçonne au départ et peut agacer par sa façon d'annoncer qu'il va y avoir une révélation, le procédé narratif qui consiste à entremêler dans un même chapitre passé / présent prend progressivement tout son sens en mettant en lumière les cycles qui semblent piéger les personnages et plus largement les Etats-Unis : cycles de racisme, cycles de guerres, cycle de culpabilités et de peurs. Fantômes est un grand roman sur la culpabilité lié à un passé obsédant. Il fait réfléchir sur la façon que nous avons d'essayer, chaque jour, d'effacer des crimes passés, grands ou petits, qui ont durablement infléchi nos idéaux et valeurs ; ou comment nous prétendons les oublier alors qu'ils façonnent notre respiration même.

Un roman qui brise le coeur, à la rupture, mais dont on retient aussi la lumière du dernier chapitre, bouleversant, celui de l'apaisement avec soi et son passé. Magnifiquement romanesque.



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A sa démobilisation en 1945, l'Américain d'origine japonaise Ray Takahashi est accueilli avec défiance dans sa région natale, en Californie du Nord. Sa famille, expulsée et enfermée au camp de Tule Lake après l'attaque de Pearl Harbor en 1941, a dû s'exiler à Oakland après sa libération. Stupéfait du changement d'attitude de leurs anciens voisins et amis, désespéré de revoir leur fille Helen, sa petite amie, Ray s'attarde sur les lieux, puis disparaît sans laisser de traces. Vingt-quatre ans plus tard, John Frazier rentre traumatisé de la guerre du Vietnam et se lance dans l'écriture. Tombé par hasard sur l'histoire de Ray, il lui faut plusieurs décennies pour reconstituer les faits et découvrir ce qu'il est advenu de cet homme.


Près de 120 000 Japonais et Américains d'origine japonaise furent déportés en 1942 dans des camps de concentration aux Etats-Unis. Les deux tiers étaient des Nisei, des Japonais de seconde génération et donc de nationalité américaine, dont une partie s'engagea sous la bannière étoilée. Après plusieurs années de détention dans de pénibles conditions, leur libération s'accompagna de grandes difficultés de réinsertion. Beaucoup avaient tout perdu, mais ils restèrent aussi longtemps en butte à l'agressivité et à la discrimination. Il leur fallut attendre les années quatre-vingt pour que l'État américain commence à reconnaître ce préjudice et ses causes raciales, dans une nation depuis longtemps en proie au fantasme du péril jaune, et rendue paranoïaque par la guerre.


Fort d'une impressionnante documentation, l'auteur s'est inspiré de ce drame historique pour nous livrer une histoire romanesque, si habilement construite qu'elle prend toutes les apparences d'un récit autobiographique. En totale empathie avec des personnages plus vrais que nature, le lecteur est d'autant plus happé par la narration qu'il se retrouve bluffé par son absolue authenticité apparente, dans un exercice de parfaite illusion littéraire. Bâti autour d'une thématique historique déjà dramatique en soi, le récit crée une spirale infernale de plus en plus poignante, tandis que le narrateur découvre pas à pas, la plupart du temps quand ils semblent perdus à jamais, les secrets portés leur vie durant par les autres protagonistes. Tous les personnages sont restitués avec une grande finesse psychologique, leur logique et leurs motivations ne s'éclairant que progressivement, à mesure que le temps passé, la disparition des uns et des autres, et le poids des doutes et de la culpabilité, favorisent enfin la prise de recul et la libération de la parole.


Enchanté par la perfection architecturale du récit, par la profondeur des personnages et par la vérité de la restitution historique, c'est avec émotion que l'on se plonge dans cette narration addictive aux effets dramatiques en cascade. Rares sont les créations romanesques suscitant une telle impression de réalité. Coup de coeur.

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Fantômes repose sur les destins croisés de Ray Takahashi et de John Frazier.
Le premier, Ray Takahashi, a quitté sa terre californienne pour se battre en France et en Italie et, à son retour en 1945, bien des choses ont changé. Ses parents, après avoir été enfermés au camp de Tule Lake en raison de leurs origines nippones, suite à l'attaque de Pearl Harbor et à l'entrée en guerre des Etats-Unis, ne sont jamais revenus dans la petite bourgade où leurs enfants ont grandi. Ray croise quelques connaissances et doit encaisser des remarques désobligeantes, mais il se heurte surtout à l'animosité de Mrs Wilson, la voisine et amie de la famille qui, accompagnée de son mari, avait pourtant accueilli avec une grande bienveillance les parents de Ray bien avant que la guerre n'éclate.
Le deuxième, John Frazier, a vécu une autre guerre, celle du Vietnam, et, en 1969, il en revient bouleversé au point de vouloir retranscrire les événements auxquels il a participé. Il ne le sait pas encore, mais c'est une autre histoire qu'il va raconter, entraîné sur les routes par sa tante Evelyn qui semble décidée à se débarrasser d'un fardeau qui l'entrave depuis de nombreuses années.
Ils sont deux des fantômes qui hantent ce roman.
Je n'irai pas par quatre chemins, j'ai adoré ce texte que j'ai trouvé absolument brillant. L'histoire, bien sûr, est passionnante. Je m'attendais à plus de détails historiques mais j'ai assez rapidement compris que la petite histoire allait prendre le pas sur la grande, et que les destinées individuelles allaient raconter, de manière plus puissante que ne l'aurait fait n'importe quelle précision historique, la réalité de ces familles mises au ban, considérées comme des ennemis et injustement internées. le destin de Ray m'a profondément touchée, c'est un personnage pour lequel j'ai eu une tendresse spontanée, et il en va de même pour John, son double, son miroir, que la guerre a également arraché à sa jeunesse et qui m'a immédiatement paru intéressant et sympathique. Mais surtout, c'est la narration qui m'a subjuguée. Tout y est absolument parfait, chaque phrase semble être exactement à sa place, constituant un morceau du puzzle qu'est l'enquête déclenchée par le secret de la tante Evelyn. Les analepses, les effets d'annonce, toutes les allusions - par le personnage-narrateur qu'est John - au dévoilement progressif de l'histoire de Ray, à sa compréhension profonde, toutes les émotions qu'il laisse délicatement filtrer sans jamais trop en dire, sont une véritable réussite !

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En 1945, lorsque le sergent américain d'origine japonaise Ray Takahashi rentre chez lui, dans le nord de la Californie ——— il rentre du front après avoir combattu les nazis en Europe —— il ne reconnaît plus rien et personne n'est là pour l'accueillir sur les terres de son enfance ,

Sa maison est habitée par des inconnus et son amoureuse Hélène est introuvable .

Ses parents , après avoir été expulsés et enfermés au camp de Tule Lake vivent maintenant à Oakland .

Ray, bien sûr, désire comprendre pourquoi leurs anciens voisins ont coupé les ponts avec eux.

Tout a commencé trois ans auparavant après Pearl Harbor : de très nombreuses familles japonaises ont été embarquées à bord de bus, enfermées dans des camps , à l'instar de ses parents et de ses soeurs , ils ont connu ces prisons mais se sont résignés .

Alors qu'il porte encore son uniforme de soldat américain , Ray est considéré maintenant comme un immigré que l'on rejette ….

Il désire comprendre , revoir sa fiancée trop «  blanche » mais il ne rencontre qu'hostilité , rejet, silence et porte close.

Printemps 1969, vétéran , de retour du Viietnam, littéralement hanté par les désastres de la guerre, John Frazier , le narrateur , écrivain conte l'histoire de l'auteur, dont la famille a été impliquée dans cette affaire , une génération auparavant .

Il tentera donc d'interroger les témoins , découvrir ce qui se cache enfin derrière la froideur et la retenue des femmes et la médiocrité des hommes trop, très obéissants.

John est ébahi, devant la violence de l'Histoire Américaine , un peuple où l'empathie ne s'est pas répandue .
C'est un roman bouleversant, ,d'une humanité sans pareille , —— donnant les larmes aux yeux —— magnifiquement écrit et construit .
Les deux femmes Evelyn et Kimoko : la manière pour l'auteur de conter leur tragédies , leurs silences , leur incapacité à communiquer , s'avère poignante, remarquablement décrite .

L'auteur aborde à l'aide d'une maîtrise intense , lumineuse , un aspect peu connu de l'histoire de ces immigrés japonais dans des camps ,, après Hiroshima .
Il offre un cadeau à ces oubliés de l'Histoire : ces vétérans d'ici et d'ailleurs , confrontés à la bêtise crasse , à l'intransigeance et à la violence d'un peuple .

Un récit époustouflant à la portée universelle , magnifique et nécessaire , à la fois , blême et douloureux , qui éclaire une nuit fort sombre pour nous la rappeler.
Il marque l'absurdité de l'intolérance , la voix de John , hanté par les folies meurtrières de la guerre , son étonnement devant l'Histoire Américaine, interroge notre rapport intime à la mémoire et au passé .

John cherche son salut à travers l'écriture d'un roman .

Une narration bouleversante que l'on n'oubliera pas de sitôt .

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Je remercie chaleureusement les Éditions Albin-Michel et sa collection « Terres d'Amérique » pour cette lecture et leur confiance !
« Fantômes » est signé Christian Kiefer et il paraît aux éditions Albin Michel dans la très belle collection « Terres d'Amérique. » C'est son troisième roman, et il confirme ici tout le talent de celui qui est salué, comme l'une des voix les plus prometteuses de la littérature américaine contemporaine. « Fantômes » c'est le récit fait par le narrateur John Frazier, un rescapé de la guerre du Vietnam, rentré au pays au printemps 1969. Il a vu des choses terribles là-bas. Sa grand-mère le recueille alors qu'il se débat contre les démons de l'alcool et de la drogue. C'est lui qui, au Vietnam, était chargé par radio de donner les coordonnées des positions Viêt-Cong pour que l'aviation les écrasent sous leurs bombes. Il a le souvenir gravé de ces femmes et de ces enfants morts suite à une fatale erreur de sa part. C'est un homme détruit et hanté qui s'attelle à écrire ce qu'il a vécu. Mais un autre sujet va bouleverser ce travail d'écriture et lui faire découvrir un destin tragique, celui du soldat Ray Takahashi. Ray ou Raymond est le fils d'immigrants japonais venus au début des années 1920 aux Etats-Unis. Hiro et Kiriko sont ses parents. Hiro, son père, était un simple ouvrier agricole qui travaillait de ferme en ferme à la cueillette des fruits et à l'entretien de ces mêmes arbres fruitiers. le destin des Takahashi va croiser celui des Wilson. Evelyn Wilson et Homer Wilson qui vont louer une partie de leurs terres aux Takahashi. Homer et Hiro s'entendent parfaitement. Ils sont même amis. Mais, pour Evelyn et Kimiko, un drame va faire basculer leur relation vers un trou béant. Evelyn a de la rancoeur, de l'amertume et une sourde colère contre les Takahashi. L'attaque de Pearl Harbor, en décembre 1941, va chambouler la destinée des deux familles. En mai 1942, les Takahashi sont contraints de rejoindre le camp d'internement de Tule Lake où ils resteront jusqu'à la fin de la guerre. Homer a trahi le serment fait à Hiro et loue sa terre à des blancs nouveaux venus. A l'été 1945, Ray rentre de la guerre en Europe où il a combattu les nazis, notamment à Anzio en Italie, puis en France et enfin en Allemagne. C'est un soldat revenu de toutes les horreurs, et qui espérait en s'engageant, voir les restrictions de liberté prises contre sa famille prendre fin. Malheureusement, ce ne fût pas le cas. Ray décide de retourner voir les Wilson pour comprendre le pourquoi de cette trahison. Il revient aussi pour Helen Wilson, sa petite amie, fille de Homer et Evelyn. Plusieurs secrets de famille hantent la relation entre les Takahashi et les Wilson. Ray disparaît et on ne retrouve plus trace de lui. Vingt-sept ans plus tard, Evelyn contacte John Frazier. Evelyn est la tante de ce dernier. John va vouloir comprendre le drame qui s'est noué et les non dits, les secrets des uns et des autres. Que cache Evelyn ? quelle douloureuse confession va t'elle faire en se rendant voir Kiriko, la mère de Ray, vingt-sept ans après sa disparition ? Pourquoi Evelyn souhaite t'elle parler ? Que s'est-il passé en cet été 1945 alors que le racisme anti japonais est à son paroxysme ? Tout en enquêtant, John va vouloir conjurer ses démons intérieurs aidé de sa grand-mère si aimante. C'est un récit poignant servi par une écriture d'une rare sensibilité, très poétique. « Fantômes » est un roman superbe sur le destin, le poids des tragédies, l'impossibilité de faire résilience quand on a côtoyé, de si près, la mort. C'est aussi un récit sur le poids des secrets, des non dits et ce besoin irrépressible d'étancher la soif de vérité. « Fantômes » nous parle du racisme ordinaire anti nippo-américain, de leur internement dans des camps parce qu'on les considéraient comme des ennemis de l'intérieur. C'est également, une tragique histoire d'amour adolescente. Jamais manichéen mais toujours au plus près de la vérité des consciences et des êtres, Christian Kiefer tisse la toile réussie d'un roman ambitieux, profondément sensible et douloureux. C'est beau, c'est triste, inspiré, magnifiquement romanesque. C'est une page sombre de l'histoire américaine qui défile sous nos yeux. Un auteur et un livre à découvrir absolument.
Lien : https://thedude524.com/2021/..
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critiques presse (2)
LeSoir
30 mars 2021
Après "Les animaux", traduit il y a trois ans, le nouveau roman de Christian Kiefer, "Fantômes", s’ouvre par deux mots qui sont un prénom américain et un nom japonais : Ray Takahashi.
Lire la critique sur le site : LeSoir
LaLibreBelgique
17 mars 2021
Christian Kiefer évoque avec force le sort méconnu des Nippo-Américains après Pearl Harbor.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Ray a continué à porter l’uniforme, comme si, en le gardant toujours sur lui, il lui était possible de l’incorporer à sa chair et de devenir enfin un véritable Américain. N’était-ce pas dans ce but qu’il avait boutonné la chemise militaire sur son torse nu, enfilé le pantalon et lacé les bottes ? Dans ce but qu’il avait tiré sur les nazis en France, regardé ses camarades se faire réduire en charpie jour après jour et nuit après nuit, dans tout le sud de l’Europe ? Est-ce que cela ne faisait pas enfin de lui, au bout du compte, un Américain ?
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Ray Takahashi revint au mois d’août. À ce moment-là nous avions relégué cette histoire dans le passé – ou du moins avions-nous essayé de le faire –, et ce que l’on pouvait éprouver d’inquiétude ou même de culpabilité avait cédé la place à un mélange d’exultation et de désespoir, car nos garçons étaient maintenant de retour, transformés par la guerre. Chez certains, il ne subsistait plus qu’une absence là où s’était trouvé un bras ou une jambe ; d’autres revenaient brisés par des expériences dont nous ne saurions jamais rien.
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«  Dans le cœur du soldat , la souffrance de la guerre ressemblait étrangement à celle de l’amour. C’était une espèce de nostalgie , pareille à l’infinie tristesse d’un monde au crépuscule .
Une tristesse et un manque , une douleur capable de vous projeter brusquement dans le passé . »

BÁO NINH .
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J’ignore quel est le nombre des décès au Vietnam dont je suis responsable, ce qui est une manière adroite de dire que je ne sais pas combien de gens j’ai tués. (…)
Que dire de tous ces gens que j’avais assassinés ? Ils avaient eu un nom, tous ces gens, et ils avaient reçu de l’amour, ils avaient eu un père et une mère, des grands-parents, certains parmi eux étaient même des enfants. Et moi je n’avais eu qu’à lancer des appels radio pour que les Phantoms arrivent avec leur napalm et leur phosphore blanc, leurs roquettes Zuni et Sidewinder, et que tous ces individus se transforment en colonnes de cendres emportées par les pluies de la mousson. Ces gens à qui l’on avait donné un nom et de l’amour.
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La silhouette de la ville évoquait une cité fantôme émergeant d'une nappe de brouillard gris foncé, que frangeait, dans sa partie haute, une bande de lumière d'un blanc pur qui m'a rappelé, une fois de plus, les volutes de fumée de mon addiction.
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