L'arche de Noé : l'école m'a tuer

Je découvre avec surprise ce texte satirique, grinçant, bien écrit et particulièrement efficace : une petite pépite à savourer sans modération.
Le titre se veut phrase d'accusation puisqu'il rappelle un meurtre survenu en 1991, celui d'une femme, dont la scène de crime portait une inscription malhabile semblant accuser le jardinier : « Omar m'a tuer ». Depuis, cette citation est devenue le symbole de l'indice ambigu, de l'affaire pas claire traitée trop rapidement… et l'erreur grammaticale est reprise dans bon nombre de textes humoristiques.

Qu'est devenue l'école de la République ? Quel constat amer, désabusé !!!
Dans un récit à la première personne, une institutrice (pardon, une professeure des écoles) motivée décrit son quotidien dans une école de fiction qui semble illustrer tous les problèmes inhérents et récurrents du mammouth symbolisant l'Éducation Nationale. On rit jaune car cela sonne juste et le sujet est grave, tout de même… L'auteure maîtrise son sujet : cela sent le vécu, le souci du détail. Un sans-faute.

Je recommande la lecture de ce pamphlet et je rends hommage au sens profond du service public sous-entendu en filigrane.

Encore une fois, c'est ma conscience professionnelle qui m'a poussée vers cette lecture. Enseignant cette année dans une école classée difficile, je me suis reconnue dans de nombreux passages de cette histoire.

L'auteure nous raconte ici son quotidien de professeur des écoles. On retrouve ici tout ce qui exaspère ceux qui composent notre métier. On suit les difficultés du quotidien, les obligations de « faire au mieux » face au mutisme de l'administration. Par moment, les personnes qui ne travaillent pas dans l'Education Nationale pourront penser qu'il y a exagération…. j'ai envie de dire, pas tant que ça!

Je remercie Lauren Kilden-Jones pour ce témoignage qui apporte un éclairage sur certaines des difficultés de notre quotidien. La force de cette lecture, c'est le découpage en petits chapitres thématiques, qui nous fait tourner les pages sans qu'on s'en rende compte. de plus, cette lecture n'est en aucun cas un témoignage d'auto-apitoiement mais elle apporte un autre regard sur les galères des enseignants, en particulier dans les zones difficiles.

Cette lecture n'est donc pas exclusivement réservée aux professeurs. Elle est pour tous les curieux, pour tous ceux qui se demandent ce qui se passe derrière les portes de l'école lorsqu'elles se referment le matin à la sonnerie.
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