AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,05

sur 19 notes
5
2 avis
4
1 avis
3
4 avis
2
0 avis
1
0 avis
« Combien de couleurs ont les angoisses. Combien de manières d'éclore, les bourgeons de la folie. Combien de nuances, l'obscurité qui tombe. La littérature a réussi à jouer avec des définitions relativement vastes, la psychologie un peu moins. Dépression est le terme officiel. »

Une descente dans les affres d'une âme dépressive que j'ai rencontrée alors qu'elle était dans un service psychiatrique. Tous se disent qu'ils sortiront bientôt mais pas elle. Elle sait « que l'extérieur les rejettera à l'intérieur, dans le puits sans fond de leur être. Ils ne pigent pas que leur âme, faiblarde, erre avec eux d'ici à là-bas et partout où ils essaieront d'aller. »
Elle va se livrer dans ses creux et vous touche assurément. Une relation amoureuse, une famille, Israël, les autres patients, la vie dans l'établissement, ses envies de peintures qui s'estompent, sa vie qui s'effrite, ses angoisses de ne pas voir la vie, la ressentir, comme les autres.

« Et moi, je suis comme ça, un rat apeuré, aux yeux roses. Je ne peux rien faire, je ne peux que ressentir. »

J'ai beaucoup apprécié ce tout petit livre car l'écriture est percutante, originale. C'est dur et pour autant pas toujours triste. Il y a une poésie qui pilote le ressenti, qui allège le poids des sentiments et des émotions, sans les nier. En quelques pages, j'ai reçu un énorme flot de sensations et d'informations qui bousculent. Alona Kimhi est une très belle découverte.
Commenter  J’apprécie          230
Gali, jeune Israélienne, a séjourné à Berlin, chez son frère. C'est là qu'elle a rencontré Jay, un Irlandais. Cet épisode de sa vie est consigné dans un journal intime qu'elle cache soigneusement sous son placard. Car désormais, Gali est internée en psychiatrie. Elle souffre, s'auto-mutile, est terrorisée à l'idée de retourner "dehors", de devoir affronter seule ses démons. En réponse, le personnel soignant lui administre neuroleptiques et électrochocs, l'infantilise... faute de mieux.
Un regard sans complaisance sur l'hôpital psychiatrique, les autres "fous" (sic), les thérapies proposées. Une évocation sans fards, sans "pose" de la dépression.


Commenter  J’apprécie          60
Offert par mon fils lors de mon anniversaire il y a plusieurs années, je me suis décidée à lire ce tout petit bouquin.

A plusieurs reprises, j'ai hésité à l'abandonner mais, comme c'est un cadeau de mon petit garçon et que ça fait longtemps que je l'ai, je me suis accrochée.

Je ne dirai pas que j'ai bien fait ou que c'est une pépite mais, franchement, ce livre vaut la peine d'être lu.

Au départ, il n'avait aucune chance de me plaire, rien de ce qu'il évoque ne fait partie de mes intérêts. de plus, c'est assez compliqué à suivre parce que l'auteur fait des flash back tout à fait déconcertants. de surcroit, son langage est très cru et je n'apprécie pas la vulgarité.

Au final, l'auteur aborde la problématique des maladies mentales, le ressenti de la personne.

Le livre est tout petit, à peine plus d'une centaine de pages, mais il est très fort.
Cette nouvelle s'adresse à des adultes avertis sensibles à la problématique de la santé mentale.

Une belle découverte néanmoins.
Commenter  J’apprécie          30
"La douleur est la déesse de la laideur -Je suis le cocon de la chenille que je ne serai jamais, jamais". Gali est enfermée. Enfermée dans le dehors, claquemurée en elle même. Elle a rompu. Pas avec elle même mais avec ce qui aurait pu être elle. Avec ce que d'autres auraient voulu qu'elle soit.
Le milieu psychiatrique : ses bruits, ses odeurs, ses mensonges, la lumière de ses couloirs, l'infatigable harcèlement de la normalité, ses armes chimiques, ses armes électriques, et puis ses moments poétiques et plein de lucidité. Aimer le Journal de Berlin est impossible. le ressentir, le comprendre, l'écouter, l'entendre voilà ce qui devra être. Ne rendez pas visite à Gali, elle s'en fout ! Écoutez la vous dire Berlin et laissez la s'endormir.


Astrid SHRIQUI GARAIN
Commenter  J’apprécie          20
Journal de Berlin est une nouvelle sur la dépression, sur le mal-être. C'est dans la peau d'une jeune femme que nous découvrirons le calvaire de cette maladie. Loin d'être larmoyante, la patiente a même un humour incisif et n'hésite pas à se moquer des événements que l'on peut retrouver dans un hôpital psychiatrique, ces événements pour lesquels de nombreuses personnes – même les infirmières – préféreraient jeter un voile pudique plutôt que d'en parler.

Outre son état, la patiente se lamente souvent en pensant à son passé, à son voyage à Berlin et à sa relation avec un Irlandais qu'elle adulait. Et puis la dure réalité prend le dessus et les larmes reviennent.

Mais qu'ai-je pensé de tout ça au final ? Je trouve l'angle d'approche d'Alona Kimhi assez original. Son style est assez percutant. Mais malheureusement, je ne pense pas garder grand souvenir de cette lecture. Elle est passée trop vite et pourtant, je me suis ennuyée dans de nombreux passages que j'ai parfois trouvé confus.

Bref, c'est une lecture en demi-teinte que j'ai passé avec Journal de Berlin même si j'ai envie de lire d'autres livres d'Alona Kimhi. Son style grinçant me plait beaucoup, je pense juste que le thème ne m'a pas assez accroché.
Lien : http://iluze.wordpress.com/2..
Commenter  J’apprécie          20
"Journal de Berlin" est une nouvelle extraite du recueil "Moi, Anastasia" publié en 1996 et traduit en français en 2008. Elle est signée Alona Kimhi, écrivaine israélienne d'origine ukrainienne, également auteure des romans "Suzanne la pleureuse" et "Lily la tigresse".

Placée dans un service psychiatrique, Gali est une jeune femme mal dans sa peau qui n'aspire plus qu'à se tenir éloignée du monde extérieur.
Les médicaments, les séances d'électrochocs et les autres patients rythment ses journées, lorsqu'elle ne pense pas à Jay, son mari irlandais rencontré lors d'un voyage à Berlin et dont le souvenir se trouve consigné dans son journal.

"Journal de Berlin". Un titre pareil, rédigé de surcroît par une auteure israélienne, pourrait facilement évoquer un énième récit sur le régime nazi et la seconde guerre mondiale.
Or il n'en est rien ici (bien qu'il y ait quelques allusions grinçantes ici et là) !
"Journal de Berlin" est centré sur l'histoire de Gali, présentée selon ses propres mots.
Le récit de la jeune femme se décline en deux temps. Si le lecteur commence par s'immiscer dans le quotidien de Gali au sein d'un service psychiatrique, il découvre par la suite des extraits de son journal rédigé durant un séjour à Berlin avec son frère Alon.
Gali pose un regard à la fois dur et amusé sur l'environnement qui l'entoure, allant jusqu'à relativiser les pratiques du "service" censées ramener les pensionnaires à des êtres humains équilibrés.

Volontiers grande gueule, la jeune femme n'épargne guère les autres patients, distribuant des étiquettes à chacun - l'anorexique, la vieille juive allemande, l'homme aux cachets - comme pour ne pas s'y attacher et s'en démarquer alors qu'au fond, elle sait très bien qu'elle ne tourne pas très rond non plus.
En retraçant à rebours les derniers événements précédant son internement, son journal laisse entrevoir une personnalité déjà fragile et perdue dans l'existence, qu'un rien pouvait faire flancher.

Gali apparaît comme une femme ado à la personnalité borderline, capable de tenir des raisonnements d'adulte mais prenant le parti de s'exprimer comme une enfant qui ne supporte pas la moindre contrariété.
C'est cette ambivalence, que l'auteure arrive à maintenir de bout en bout, qui rend le récit aussi émouvant selon moi.
Contrairement à la plupart des gens qui feraient tout pour se donner les moyens de voler de leurs propres ailes, Gali refuse de se confronter au monde extérieur, occupé par les adultes, un monde exigeant dont, croyez-moi, elle fera tout pour s'en écarter !

J'ai beaucoup aimé la plume incisive d'Alona Kimhi et la façon dont elle parvient à s'emparer d'un sujet délicat - surfant souvent sur une pente glissante - pour le traiter avec une dérision telle qu'on oscille souvent entre sourire et malaise.
Un court roman ou une longue nouvelle qui mérite bien qu'on s'y attarde !
Lien : http://contesdefaits.blogspo..
Commenter  J’apprécie          20
Dans Journal de Berlin, Gali est une jeune obèse dépressive, internée dans un hôpital psychiatrique, qui trace le portrait des autres patients, des infirmiers, et des docteurs. Elle relate les journées passées dans le service, les cachets à prendre, les séances d'électrochocs, les conversations avec les autres patients... le récit est entrecoupé d'extraits de son "Journal de Berlin", issu d'un cahier caché dans sa chambre et écrit lors d'un séjour à Berlin avec son frère Alon, séjour dans lequel elle a rencontré Jay, un Irlandais, dont elle est tombée follement amoureuse.

Cette longue nouvelle laisse le temps de développement nécessaire pour la profondeur du personnage principal et recrée une atmosphère particulière au sein du service psychiatrique. Atmosphère différente à Berlin, où l'on trouve l'amour mais aussi la drogue et le début de la dépression. Alona Kimhi a une écriture tranchante, incisive, elle ne mâche pas ses mots (et ses gros mots). Gali n'est pas franchement sympathique et pourtant, on s'y attache au fur et à mesure que l'on suit sa lente mais certaine déchéance, quand elle choisit de se replier sur elle-même, de continuer à se détester et de laisser la dépression l'envahir.
Lien : http://leschroniquesassidues..
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (40) Voir plus



Quiz Voir plus

Freud et les autres...

Combien y a-t-il de leçons sur la psychanalyse selon Freud ?

3
4
5
6

10 questions
436 lecteurs ont répondu
Thèmes : psychologie , psychanalyse , sciences humainesCréer un quiz sur ce livre

{* *}