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sur 882 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Au Moyen Age , vivaient dans les béguinages des femmes libres. Issues de familles aisées ou non , veuves , mariées ou non , elles étaient de ferventes croyantes , mais formaient en fait des communautés religieuses laïques . C'est Saint Louis qui installe le Béguinage Royal au coeur du Marais. C'est Philippe le Bel ensuite , pour qui, autant de liberté surtout chez des femmes est suspecte s'évertuera à les ramener sous la coupe du clergé.Leur disparition suivra de peu, mais sera maintenue plus longtemps dans les Flandres, là où , pour elles tout avait commencé.
C'est dans ce contexte historique, que le roman démarre ; Maheut, une jeune femme rousse , mutique , est recueillie par les béguines ; elle va participer à la vie de ces femmes courageuses, érudites, solidaires et généreuses , mais bien sûr ,pour le côté romanesque elle court un danger, donc la communauté aussi . Les personnages au demeurant forts attachants nous entraînent dans le tourbillon du Paris du XIV ième siècle , de ses métiers, dans la rudesse et l'âpreté de la vie médiévale.
Un roman historique bien attachant qui se lit avec grand plaisir.
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Entre Les Rois maudits et La chambre des Dames, « La nuit des Béguines » nous emporte au moyen-age sur un sujet peu connu, ces femmes vivant dans le béguinage royal, car sous la protection des Rois de France depuis Saint-Louis, firent preuve d'une grande modernité, par leur féminisme, leur liberté et leur intelligence.Mais elles dérangent et dans une époque sombre vont devoir se battre.
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Une intrigue passionnante qui permet d'entrer dans la société des Béguines, leur vie si particulière et relativement libre au sein d'une société où l'Eglise de l'Inquisition surveille et tente de régenter les pensées.
Un roman très documenté, dense, émouvant sur ces religieuses qui ont su profiter de la parcelle d'autonomie qui leur était accordée dans un société qui accordait si peu de place aux femmes.
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Le roman débute en 1312 quand une jeune femme, Maheut, vient demander asile car elle a été violentée par son mari après avoir été vendue par son frère comme épouse. Elle est accueillie et cachée alors qu'elle est mariée et de plus, enceinte. Ceci permet de faire la connaissance de cette communauté qui vit en autarcie, où chaque femme a un rôle à jouer pour l'ensemble. Ce sont des temps troubles, car l'Inquisition règne, l'austère Philippe le Bel est roi, un homme qui prônait la sévérité pour lui même mais aussi pour ses sujets et des voix s'élevaient pour juger les béguinages comme des centres d'hérésie et de désobéissance.

Dans ce contexte, la béguine Marguerite Porete avait écrit en langue d'oïl (et non en latin) son brûlot "Le miroir des âmes simples anéanties et qui seulement en vouloir et désir d'amour" (sic); un ouvrage subversif qui ne mâche pas ses mots contre l'Église. le livre est condamné pour hérésie dès 1300 et son auteur sera dénoncée à l'Inquisition et brûlée vive en place de Grève le 1 juin 1310.

Arrive au béguinage royal un moine érudit, Humbert, avec une double mission, ramener Maheut à son mari par la force, mais aussi confier la traduction en français de l'ouvrage de Marguerite Porete et pour cela, la belle et taiseuse Ade a toutes les qualités requises pour mener à bien cette entreprise; elle se fera aider et seconder par Humbert qui ne sera pas insensible à sa féminité, sa grâce et ses connaissances étendues.

C'est un monde très renfermé et assez privilegié, mais c'est un monde féminin où les trahisons et les délations pour l'amour d'un homme peuvent se manifester.

Le béguinage, un monde libre pour la femme médiévale? Ô que nenni ! C'est une illusion de liberté qu'il fallait quelque peu cacher et dissimuler pour ne pas heurter les bienpensants.

Un livre intéressant à lire qui renseigne sur beaucoup de petits détails du Paris de Philippe le Bel dont le règne fut assez sanguinaire. Il a combattu et brûlé vifs beaucoup de Templiers, mais aussi il a sévi au sein même de sa proche famille lorsqu'il a fait écorcher vifs et sur la place publique les trois galants qui avaient pratiqué l'adultère avec ses brus…
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Des femmes libres au Moyen-Âge.
Un roman historique, très documenté et très intéressant, qui raconte l'histoire des béguines, ces femmes qui vivaient en communauté, dans une relative liberté pour l'époque. Sans prendre le voile, mais dans le respect de la religion, bien entendu, elles avaient la possibilité de s'instruire, de réfléchir. Veuves pour beaucoup, elles avaient souhaité s'extraire du monde suite au décès de leur époux et pouvaient continuer à administrer leurs biens, puis à reprendre leur place dans la société ou à rester dans le clos.
La vie à Paris au Moyen-Âge est pourtant loin d'être facile, en particulier pour les femmes. Ce roman nous offre des magnifiques portraits de femmes fortes, indépendantes, d'une liberté et d'une modernité très inspirantes, pour nous, femmes au XXIème siècle.
J'ai mis pas mal de temps à le lire, car il faut avoir le temps de se plonger dans le texte, qui contient beaucoup de belles descriptions, grâce auxquelles on se retrouve littéralement immergé dans un Paris médiéval rude mais passionnant. Il y a beaucoup de sensualité dans ce texte, on ressent la place importante du corps (sain ou malade), il y a beaucoup d'odeurs (bonnes ou mauvaises), on parle de nourriture, de la nature et de ces cycles.
Un très beau texte pour de très beaux portraits de femmes qui ne s'oublient pas. (octobre 2017)
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Tressant les temps forts du règne de Philippe le Bel et les destins de personnages réels ou fictifs, Aline Kiner nous entraîne avec La nuit des Béguines dans un Moyen-Age méconnu, celui des béguines, ces femmes le plus souvent célibataires ou veuves, appartenant à une communauté religieuse laïque sous une règle monastique, mais sans former de voeux perpétuels.

Le mouvement béguinal, apparu à Liège à la fin du XIIème siècle constitue le premier type de vie religieuse féminine non cloîtrée ; il s'étend rapidement en Europe du Nord-Ouest, le long de l'axe rhénan. Les béguines vivent dans de petites maisons individuelles souvent regroupées autour d'une chapelle pour former un ensemble appelé béguinage.

Proches des ordres mendiants, leur indépendance les rend suspectes aux autorités ecclésiales et elles sont bientôt persécutées, notamment avec l'exécution de Marguerite Porete puis condamnées par le concile de Vienne pour « fausse piété ».

Ses héroïnes, solidaires, subversives et féministes avant l'heure, animent une fresque résolument moderne. Aline Kiner montre parfaitement la liberté et l'indépendance que les femmes ne connaîtront plus avant des siècles.

Le roman s'ouvre sur l'exécution de Marguerite Porete, une béguine, auteure du Miroir des âmes simples, un ouvrage condamné par l'Eglise, dans lequel la mystique prône une relation directe avec Dieu, se passant ainsi des ecclésiastiques ! Des propos sacrilèges qui lui vaudront le bûcher le 1er juin 1310.

Puis l'on suit Ysabel, dame Ade et Maheut dans leur quotidien au sein du béguinage et c'est passionnant ! Aline Kiner s'est indéniablement documentée sur les béguines mais aussi sur le règne de Philippe le Bel, les Templiers, la vie à l'intérieur du cloitre mais aussi dans ce Paris du XIV siècle dans lequel on s'immerge de la première à la dernière page.

On longe les rues étroites du Marais, on entre dans les boutiques d'étoffes luxueuses des marchands lombards mais aussi des ruelles surpeuplées et bruyantes. On se promène rue de la Verrerie, rue du Temple, pour traverser le pont aux Changes, remonter la rue St-Jacques en imaginant ce Moyen-âge si mouvementé où déjà les étudiants de la Sorbonne luttaient contre l'obscurantisme et réclamaient une réforme de l'Eglise.

Si j'ai eu un peu de mal à entrer dans ce roman très contemplatif, je n'ai ensuite pas boudé mon plaisir notamment grâce à la plume travaillée de l'autrice mais surtout grâce aux personnages et aux thèmes abordés : veuvage, mariage, maternité, indépendance…

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La nuit des béguines est un roman historique d'Aline Kiner publié en 2017 (deux ans avant la mort de l'autrice). Inspiré par l'histoire vraie du béguinage de Paris, aujourd'hui disparu, l'ouvrage plonge le lecteur au coeur de ces communautés féminines uniques au Moyen Âge. Un très beau récit de solidarité féminine avec pour trame de fond la lutte contre l'obscurantisme religieux.

L'intrigue commence en 1310, alors que le béguinage de Paris, créé dans le quartier du Marais sous le patronage de Saint-Louis, continue de bénéficier de la protection royale sous Philippe le Bel. Comme dans le Nord de l'Europe, ce lieu rassemble des femmes désireuses de vivre de manière pieuse et autonome au sein d'une communauté de femmes semblables à elles, qu'elles soient célibataires, mariées ou veuves. Ni religieuses ni laïques, elles vivent dans de petites maisons individuelles autour d'une cour avec un jardin médicinal et un potager. Certaines travaillent en ville, tandis que d'autres s'occupent exclusivement de l'entretien du béguinage et de ses activités charitables.

L'arrivée d'une jeune fuyarde, Maheut la Rousse, créé des remous au sein de la paisible communauté de béguines, dirigée par la vieille Ysabel. le béguinage peut-il légitimement protéger une femme ayant fui un mariage forcé ? Cela ne risque-t-il pas de mettre en danger la communauté, alors que le pouvoir royal pourchasse l'Ordre des Templiers et qu'une béguine de Valenciennes, Marguerite Porete, vient d'être brûlée vive Place de Grève pour avoir publié un ouvrage mystique sur l'Amour divin, le Miroir des âmes simples ?

Aux destins individuels d'Ysabel, de Maheut et d'Ade se mêlent des conflits politiques et religieux plus larges. Dès le XIVe siècle, le statut des béguines, jusque-là protégé, est menacé par l'hostilité des Dominicains et du Pape. Si le point de vue adopté est principalement celui de la vieille Ysabel, dont la priorité est de préserver l'indépendance du béguinage, on s'attache aussi rapidement aux autres personnages et on se prend à redouter l'intervention du Pape et de l'Inquisition.

Un bon roman historique qui donnent envie de (re)visiter les béguinages qui, contrairement à celui de Paris, ont été préservés.

J'ai aimé…
• la psychologie subtile des personnages d'Ysabel, d'Ade et d' Humbert.
• la façon dont le contexte politique et religieux est décrit en lien avec les activités du béguinage.
• les descriptions du Paris médiéval, très vivantes.

J'ai moins aimé…
• le personnage de Maheut, auquel j'ai eu du mal à m'attacher car son monde intérieur reste assez obscur.
• le dernier quart du roman, au rythme un peu trop lent à mon goût.
Lien : https://histfict.fr/la-nuit-..
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La nuit est une fin, mais c'est aussi un début. Celui malheureux de la déconsidération de la femme seule au Moyen-Age. A l'image des templiers, les positions et les modes de vie se resserrent au cours du XIVème siècle, au point de restreindre hommes et femmes pieux à se satisfaire du couvent, de la prêtrise ou du mariage pour seules vocations.

Suivre ces femmes courageuses, nées dans le mauvais siècle, malgré toutes leurs bonnes intentions fut palpitant.
Au fil du roman, la nuit s'obscurcit, au point de ne laisser plus aucune once de lumière. le rideau se referme après s'être dressé, sur des destins que nous savons aujourd'hui inconnus ou perdus.
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La nuit des béguines se passe à une période bien connue des amateurs et amatrices de littérature historique médiévale, puisqu'elle se passe au moment où débute la saga des Rois Maudits. Cependant, si les évènements politiques y sont évoqués, c'est seulement pour le cadre, car le roman ne se focalise pas sur les grands personnages de l'époque. Non, il nous décrit la fin d'une institution méconnue : le béguinage.
Le béguinage, c'est une institution créée par Louis IX et permettant à des femmes de vivre de manière relativement indépendantes, sans être mariées mais pas pour autant nonnes. Assez incroyable aux temps obscur du Moyen-âge !

Ainsi, à Paris en 1310, existait une communauté de femmes vivant en béguinage. Parmi elles, la vieille Ysabel veille sur l'infirmerie. L'histoire commence lorsqu'elle doit secourir une jeune fille fuyant un mariage forcé… le roman mêle diverses histoires de femmes aux machinations politico-religieuses (Templiers et autres personnes prêchant une théologie un peu différente de celle de l'Eglise en place ; place des béguines ne plaisant pas à tout le monde…).

Si j'ai apprécié ma lecture, je dois dire que j'en ressors un peu déçue. Je ne me suis pas vraiment attachée aux personnages et à leurs histoires. le roman est facile à suivre, mais insiste trop sur certains aspects qui n'avancent pas le récit, à savoir les machinations politico-religieuses citées plus haut. Bien sûr c'est intéressant d'avoir du contexte, mais parfois c'était un peu trop répétitif à mon goût…
Pourtant, j'ai beaucoup aimé la plume et le message de l'autrice ; on perçoit sa passion pour cette époque et cette institution disparue qu'est le béguinage. C'était très agréable de se promener dans les rues de Paris auprès des personnages et d'essayer d'y calquer mes propres connaissances de la ville !
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Aline Kiner dresse le portrait de femmes qui ont fait le choix de devenir béguines. Une communauté créée par Saint-Louis qui regroupe des femmes, veuves ou célibataires, qui cherchent un refuge contre le monde ou simplement un lieu d'accueil. Ni moniales ni laïques, ces femmes sont libres et ne rendent que peu de compte. C'est sans doute cette liberté et cette indépendance qui leur devra de se retrouver condamnées, leur communauté dissoute et leurs traces effacées.

A travers les personnages d'Ysabel, Maheut ou Ade, l'auteure fait revivre cette institution durant la période de 1310 à 1314, moment où tout bascule et où les soutiens disparaissent un à un.

On sent que cette période de l'histoire passionnait Aline Kiner. C'est à la fois très documenté et très vivant, nous rendant les personnages très proches.

L'intrigue que tisse l'auteur autour de la jeune Maheut et des béguines qui cherchent à la protéger est prenante, j'avoue avoir eu du mal à poser le livre.

C'est un roman historique tel que je les aime, qui mêle des d'évènements réels (le règne de Philippe le Bel, la prépondérance de la religion, les persécutions des Templiers) à des personnages de fiction aux destins exceptionnels et exemplaires. le tout rédigé dans une langue riche et accessible.

En filigrane, on ne peut que mettre en parallèle l'histoire des femmes, leur place dans la société, les combats qu'elles ont mené et qu'elles mènent encore. En cela, ce roman est extrêmement moderne et parle à chaque lectrice.
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