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sur 876 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Voilà un roman de facture fort classique, à l'écriture sage, qui nous dresse le portrait de femmes fortes et libres, de fait subversives, ayant vécu en plein coeur du Moyen-Âge mais dont les combats résonnent de façon très actuelle : des béguines. Pas vraiment des laïques, pas vraiment des moniales, ces femmes ont choisi de vivre dans un espace clos au sein de grandes villes, dans une indépendance presque totale puisque non soumises à la domination masculine, qu'elle soit familiale ou cléricale, tournées vers une religion pratiquée librement.

Les traces des femmes, puissantes ou pas, ont été depuis toujours effacées consciencieusement du récit historique, il en va ainsi pour ce moment singulier et passionnant de l'histoire des femmes qu'est le béguinage, ici celui de Paris : peu de sources de directes ( quelques registres d'impôts ), quelques vestiges comme un mur dans le Marais, en pied du lycée Charlemagne.

Alice Kiner a donc eu l'excellente idée de faire revivre la communauté des béguines de Paris ( fondée en 1264 par le roi saint Louis avec des statuts privilégiés ) à travers une fiction et de beaux personnages dont on découvre les peurs, les envies, les rêves et les désillusions : la vieille herboriste Ysabel qui connait aussi bien les secrets des plantes que des âmes ; l'érudite Ade qui tait ses blessures ( sa détresse de n'avoir pu être mère lorsqu'elle était mariée ) sous le masque de la froideur ; la très jeune Maheut qui a fui un mariage forcé qui a tourné au viol … toutes ces béguines, anciennes ou nouvelles, ont fui quelque chose, un mariage, un remariage, un traumatisme pour être enfin libres dans un espace de sororité et de solidarité , loin de la prédation des hommes.

Tout le talent de l'auteur est de nous plonger dans l'effervescence du Paris des années 1310 – 1314 qui s'emplit des buchers des Templiers ou de personnes déclarées hérétiques par une Inquisition aux aguets sur fond de conflit entre le roi de France Philippe IV le Bel et la papauté. J'ai par exemple découvert la lumineuse figure de la mystique Marguerite Porete, béguine de Valenciennes, brûlée pour avoir refusé de renier son livre le Miroir des âmes simples jugé beaucoup trop anticonformiste et donc dangereux par l'Inquisition.
Mais jamais l'érudition d'Aline Kiner n'est lourde ou pédante. Son récit est très vivant autour d'une trame simple : la jeune Maheut qui s'est réfugiée au clos est recherchée par son riche époux, les béguines choisissent de la protéger mais un franciscain semble avoir retrouvé sa trace …
Foncez si cette période de l'histoire vous intéresse !
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Qu'est-ce donc qu'une béguine, je vous demande un peu ?
De mon côté j'en avais déjà une petite idée, pour avoir découvert il y a quelque temps les béguinages de Bruges ou d'Amsterdam, intriguée par ce terme dont à l'époque j'ignorais tout.

Ce roman vient donc enrichir mes maigres notions quant à ces femmes au statut inclassable. Veuves ou célibataires, souvent érudites, pieuses mais actives et indépendantes, libres de toute autorité ecclésiale, parentale ou masculine, les béguines se sont regroupées en communautés solidaires et autonomes dès le XIIème siècle en Europe. Ainsi les béguinages, sortes de couvents laïques, constituaient-ils des enclaves particulières, à la fois protectrices et ouvertes sur le monde, bénéficiant souvent (quand même) de la protection d'un seigneur ou d'un roi progressiste, voire féministe avant l'heure.

C'est ici le cas du béguinage royal fondé par Saint-Louis dans l'actuel quartier du Marais. L'intrigue y prend place, au coeur d'un Paris médiéval débordant d'activité, mêlant une réalité historique très documentée aux drames intimes de personnages fictifs particulièrement attachants.

Un instructif et romanesque voyage temporel aux résonnances pourtant très contemporaines, rappelant que l'émancipation des femmes est décidément loin d'être un sujet nouveau (et qu'il y a encore du boulot).


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Paris,1310.
Au grand béguinage, une centaine de femme vivent en marge de la société en refusant les codes que l'on veut leur imposer. Un brin sorcières, un brin religieuses et surtout très féministes, elles font tout pour conserver leur liberté malgré l'arrivée d'une jeune femme en fuite qui va bousculer leur quotidien. J'aime les romans de cette époque. C'est une période que je trouve particulièrement passionnante. Aline Kiner a su retranscrire l'ambiance d'un béguinage médiéval tout en caractérisant des personnages résolument modernes. Une très belle découverte !
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Paris, an de grâce 1310. Maheut, mariée de force et violentée la nuit de ses noces a fui. Dans la grande cité, la toute jeune fille à la chevelure flamboyante est une proie, la proie des hommes frustres qui aiment la chair fraiche, comme celle des dévots et autres religieux qui considèrent que la rousseur est fille du diable. Heureusement dans le quartier populaire du Marais, derrière de hauts murs, des femmes vivent libres des hommes.

Les béguines qui accueillent Maheut peuvent travailler, étudier et circuler librement sans avoir à choisir entre le cloitre ou un mari. le jour où Marguerite Porete est brulée vive en place de Grève, les béguines savent que leur statut risque d'être remis en question.


Marguerite, femme de lettres éclairée est l'auteur d'un livre qui indispose l'église toute puissante. « le miroir des âmes » révèle une pensée humaniste annonçant que l'homme pourrait vivre sa foi en dehors de tout dogme, rien de tel pour énerver le grand inquisiteur. le destin de Maheut et du livre interdit seront inextricablement lié et le temps des béguines inexorablement compté.

C'est avec un vrai talent romanesque, qu'Aline Kiner passionnée d'histoire nous entraine dans le Paris du Moyen-âge. Dans les rues boueuses et pestilentielles, au milieu de la grande cité, des femmes se battent.

Regardons notre monde contemporain avec les lunettes de l'histoire. Inquisition, intolérance, guerre de religions, violences faites aux femmes, bien sur le monde d'aujourd'hui, dans les grandes démocraties est beaucoup moins violent qu'au XIVe siècle, mais bon sang n'oublions pas que cet équilibre fragile a été long à mettre en place.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Avant de découvrir ce roman historique très bien documenté, j'assimilais les béguines à des religieuses. Pas du tout, ce sont les femmes libres du Moyen Âge, celles qui refusaient de se marier ou ne l'étaient plus, mais qui refusaient tout autant la tutelle de l'Eglise ou de leur famille. Elles vivaient donc en communauté dans des béguinages, travaillaient, réfléchissaient, soignaient, s'entraidaient...

La description de leur solidarité et de leur 'fraternité' m'a beaucoup touchée, tant ces valeurs manquent à mon sens à notre monde moderne, ou en tout cas à ma vie : quand une béguine a un problème, une autre béguine va l'aider ou l'écouter... Ce ne sont pas des saintes, d'ailleurs dans le livre d'Aline Kiener certaines sont franchement déplaisantes, mais elles forment une grande famille, tolérante et ouverte.

Le Paris du Moyen Âge est passionnant également, fait d'Inquisition, de buchers, de prêches, de marchands et marchandes, d'intrigants, d'odeurs repoussantes et de simples apaisants.

Seul petit bémol à cette b(é)guine endiablée : l'histoire avec un petit h m'a moins séduite que celle avec un grand H, et les personnages ont moins de corps et d'épaisseur qu'ils auraient pu en avoir. le défaut d'une auteure plus historienne que romancière, peut-être, mais qui n'a pas réellement gâché mon plaisir de lectrice.

Pour une b(é)guine avec toi... envie d'une b(é)guine avec toi...
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Au 13ème siècle, sous la protection de Louis IX, des petites communautés de béguines se sont établies à travers le royaume de France. Un grand béguinage a été créé à Paris dans le quartier du Marais pour accueillir des femmes pieuses, veuves ou célibataires. Ce refuge leur offre une alternative à la tutelle d'un époux ou de l'Eglise. Elles peuvent, par choix, vivre, travailler ou étudier comme bon leur semble, libérées de toute autorité hormis celle du roi. Elles forment une communauté de femmes libres et indépendantes.
L'histoire se situe au début du 14ème siècle, au moment où le roi Philippe le Bel fait arrêter les Templiers, et où l'intolérance se développe. Les béguines, trop libres, trop cultivées, sont dans le collimateur de l'Inquisition.
Sur ce fond historique Aline Kiner brosse le portrait de femmes attachantes, à forte personnalité. Maheut, une adolescente mariée contre son gré à un mari violent, qui fuit et trouve refuge dans ce havre de paix ; Isabel la doyenne, herboriste et guérisseuse ; Ade, lettrée, belle et noble que la vie a rendue amère ; et Jeanne du Faut femme entreprenante, négociante en tissus de qualité et responsable d'un atelier de tisseuses, fileuses, brodeuses. Humbert, un moine franciscain, recherche Maheut et son destin va être lié à celui des béguines.

Passionnant, divertissant, très documenté, d'un intérêt historique, culturel et social incontestable, le roman d'Aline Kiner fait découvrir dans cette fresque palpitante un Moyen-Âge méconnu. C'est à la fois un voyage au coeur de Paris, ville grouillante et animée, pleine d'odeurs et de bruits et en même temps la découverte plus intime et délicate, presque secrète, d'un béguinage royal au coeur du Marais.

Ce roman nous fait vivre cette expérience sociale et spirituelle de l'intérieur, comme un bel hommage rendu à ces femmes d'exception.

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L'auteure Aline Kiner nous livre avec ce roman une belle fresque sur la vie des Béguines pour lesquelles Saint-Louis avait créé le grand béguinage de Paris, dans le Marais, dont on peut encore retrouver les contours aujourd'hui. Saint Louis les avaient installées là parce que c'était un territoire hors de toute seigneurie, ce qui les préservait de toute soumission aux seigneurs ainsi qu'à l'Église.
Beaucoup d'entre elles étaient veuves et le statut du béguinage leur permettait d'échapper aux remariages imposés par les familles. le statut des femmes n'était pas à la liberté à l'époque soit au nom des alliances des familles et surtout de la bienséance imposée.
Dans ce roman, l'héroïne est une béguine déjà âgée Ysabel. Elle protège ses compagnes plus défavorisées qu'elles, aussi bien avec ses remèdes que d'une manière plus pratique en leur apportant le soutien et la survie matérielle au sein de la communauté.
Beaucoup d'entre elles venant de familles aisées comme Dame Ade et Ysabel sont très instruites et éduquent les enfants.
On rencontre dans ce roman de très belles figures à la fois libres, indépendantes mais très pieuses et attachées à protéger et soigner les plus faibles. La sororité n'est pas pour elles un vain mot.
Mais l'Église et leurs ennemis veulent reprendre leurs prérogatives et vont tout faire pour dénigrer et démanteler le statut des béguines. Affaire de religion mais surtout affaire d'argent. le royaume de Philippe le Bel a toujours besoin de plus en plus d'argent et ces femmes indépendantes comme les templiers sont des exemples de liberté qu'il faut à tout prix abattre.

L'auteure nous fait donc revivre la vie des béguines dans le clos royal, l'amour des simples, de la nature, ces femmes vivant du fruit de leur travail, Ysabel en est le parfait exemple, elle a un savoir encyclopédique de tout ce qui est plantes, soins des malades. Entre leurs obligations naturelles de travail, d'éducation et aussi de rythme religieux de la journée, l'époque était très pieuse et vivait au rythme des services religieux, on voit donc ses béguines dans leur quotidien.
J'ai aimé l'écriture de Aline Kiner, très érudite, fluide, claire elle nous livre un beau roman historique qui nous fait revivre aussi le Paris de l'époque avec ses petits métiers, ses rues sordides mais aussi l'entraide des gens entre eux. C'est tout un univers de senteur, de vie, de mort et surtout elle fait revivre devant nous ces femmes qui ont été plus ou moins occultées par L Histoire.


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Un roman historique, de temps en temps, est pour moi un petit plaisir!
Une sorte de récréation parmi tant de romans contemporains.

Je suis toujours enchantée de suivre les reconstitutions littéraires qui mettent en scène le passé de Paris et sa géographie disparue. D'autant qu'ici je découvre l'existence de ce béguinage dans le Marais, institution voulue et créée par Saint Louis pour les femmes seules et honnêtes chrétiennes, aisées ou nécessiteuses, désirant vivre tranquillement en communauté laïque.

Si on accorde au livre une trame romanesque plutôt convenue, aux accents d'hérésie et de sorcellerie (bien en phase avec les mentalités du Moyen-Age), la lecture en reste agréable, le fond fort documenté et la révision de notre Histoire de France aisée (le procès des Templiers, l'Inquisition, le temps des croisades, la gouvernance royale de Philippe le Bel*). le tableau du petit peuple de Paris est vivant, la plume souple et érudite de l'auteur s'y accordant sans anachronisme.

L'essentiel du roman se concentre sur l'image de la femme dans ces temps si religieux, son rôle dans le mariage et la famille, sa capacité à devenir indépendante par le travail. Ce statut de béguine (ni nonne, ni séculière) est insolite, porteur de moqueries et de suspicion, dans une légère odeur de soufre. Il est aussi difficilement admissible de reconnaître des femmes capables d'intelligence et de prédications chrétiennes, sans la tutelle des hommes ou de l'Eglise.

Une époque finement reconstituée, où les Individus vivent entre croyances spirituelles et superstitions populaires, dans un quotidien dominé par la crainte de Dieu.


*figure emblématique des Rois Maudits de Maurice Druon
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La communauté des Béguines dans le Paris de 1310, aurait pu figurer en préambule au livre « les Rois Maudits ». On y retrouve l'inquiétant Guillaume de Nogaret, garde du Sceau conseiller du Roi, véritable maître d'oeuvre d'une justice inquisitoriale .

Aline Kiner, campe le décor d'une ville où le spectre de l'hérésie hante les rues, les esprits, les moeurs. L'ambiance dans la ville est délétère on se surveille, personne est à l'abri d'une rumeur d'une dénonciation d'une pratique religieuse devenue suspecte.

Ainsi le roman "la Nuit des Béguines", d' Aline Kiner, commence par la fin tragique de Marguerite Porete, brûlée vive, en place de grève. Sa faute, être une béguine de Valenciennes, une femme indépendante sans doute, et d'avoir commis le crime d'écrire un grand texte religieux.
Sa faute est triste à vomir page 54, " celle d'avoir bravé l'inquisition et refusé un repentir".

C'est une femme érudit, pour qui le message chrétien est un message d'amour. L'ouvrage de Marguerite est un récit mystique, une sorte de cheminement vers l'union à Dieu : son titre, " le Miroir des Âmes Simples et Anéanties".

Pourquoi l'ouvrage rédigé et publié par Marguerite, a t-il été interdit puis déclaré hérétique, jusqu'à la destruction du livre et de ses copies? Au nom de qui a t-on brûlé la pieuse béguine, " car qui peut nier la force de sa foi ?" Page 53.

Que dit Jean de Queryan, le vieux sage l'amie de Marguerite ? Frère Humbert le franciscain reçoit des mains de Jean son maître la mission de sauver ce qui peut l'être encore. Dès lors son fantôme, se glisse dans Paris, à la recherche d'une béguine, il a sous sa tunique un lourd objet.


Le roman est l'histoire secrète d'un périlleux sauvetage, celui du livre de Marguerite, par la communauté Royale des béguines.
Plusieurs personnages vont s'affronter, ou collaborer, puis nouer entre eux des liens fragiles et douloureux, alors qu'à l'extérieur la bataille fait rage entre les Templiers et Philippe le Bel.


Trois femmes vont se révéler dans ces temps troublés, Aline Kiner dresse trois portraits attachants de ces femmes, Ysabel, Maheut, Ade qui refusent le diktat des hommes et de l'église. En point de mire il faut sauver un manuscrit, accepter tous les risques, sauver l'âme de Marguerite Porete dans le Paris médiéval qui déjà sombre avec ses rois maudits.

Dans un style chatoyant, tenu par le rythme d'une chanson de geste, au phrasé désuet, un peu décalé, on vit dans la première partie le temps des saisons, et d'une maternité imprévue.
Ainsi page 62 , "Il y a si peu de bruit dans le béguinage en ce matin de froidure où chacune se claquemure et les oiseaux se taisent qu'on perçoit la rumeur de la ville au-delà des demeures qui le ceignent de toutes parts."

Puis sous la pression de l'église, et la vigilance de chaque instant, le style se resserre, devient plus percutant, pour balayer dans un ultime élan le sacrifice des conjurés.
Avec une petite cure de mots le récit eût été plus cinglant encore.


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Ce roman est avant tout une histoire de femmes, d'une congrégation qui a réellement existé mais qui a disparu petit à petit après le Concile de Vienne en 1311. Je mets le lien vers Wikipédia si vous souhaitez en découvrir un peu plus sur cette communauté.

A travers Ysabel, Maheut, Ade et Jeanne la Bricharde, nous plongeons dans le Paris du début du XIVème siècle, sous le règne de Philippe le Bel, au sein du grand béguinage royal, créé par Louis IX (Saint Louis) qui accueille ces femmes bénéficiant d'un statut très protégé et privilégié. En effet, elles étaient veuves ou célibataires, entraient dans cette communauté religieuse laïque mais sans jamais prononcé de voeux perpétuels, souvent afin de se protéger ou afin d'éviter un mariage. Leurs vies ressemblaient fortement à une vie monastique mais sans engagement vis-à-vis de l'église, même si elles étaient dévouées à des règles d'aide, de charité, de soins et de prières.

Je ne connaissais pas du tout cet ordre et grâce au roman d'Aline Kiner je me suis plongée dans cette période du Moyen-Age et j'ai retrouvé cette époque tourmentée, marquée par la rigueur du roi, Philippe le Bel mais aussi la chasse aux Templiers par celui-ci (souvenez-vous dans les Rois Maudits de la malédiction proférée par Jacques de Molay sur le bûcher), l'inquisition, la torture et le bûcher destination finale de tout opposant(e).

Etre femme sans entrave à cette époque, sans autorité d'un mari, d'un père, d'une famille, de la religion n'était pas finalement bien vu et certaines ont payé le prix fort de cette liberté. A travers les différentes figures, Alice Kiner se lance dans une intrigue qui mêle faits historiques et suspens, entraînant le lecteur au sein de cette communauté féminine, active, libre, souvent instruite dans beaucoup de domaines.

Chaque femme est là pour une raison différente : mariage forcé, viol, deuil etc…. et trouve dans cette congrégation un épanouissement, une protection, un refuge mais aussi elle découvre une forme de liberté, n'ayant plus à subir l'autorité, n'ayant de compte à rendre à quiconque pas même à l'Eglise et on se doute que celle-ci cherchera d'une manière ou d'une autre à mettre fin à ce privilège.

En introduisant Maheut la Rousse au sein du béguinage, celle dont la chevelure est symbole du diable, de sorcellerie (il n'en fallait pas beaucoup à cette époque pour se retrouver mise au ban de la société), l'auteure va semer le grain de sable qui va mettre en évidence la force et la faiblesse dans la vie bien réglée de ces femmes, installant une aventure qui permet de mettre en lumière des événements historiques et religieux.

Aline Kiner allie histoire et intrigue très habilement dans un voyage dans le temps, où les sentiments humains sont présents malgré tout : amitié, rancune, pouvoir mais sans utiliser des ficelles trop stéréotypées. Elle restitue la vie du peuple de Paris, ses ruelles, ses échoppes, ses parfums, ses artisans mais aussi les intrigues et des luttes de pouvoir, d'influence avec une écriture riche, documentée mais restant fluide et légère.

J'ai beaucoup aimé cette lecture, j'ai retrouvé avec plaisir cette période de l'histoire où religion et royauté s'affrontent, s'opposent, se jalousent et où ces béguines vivaient en femmes libres.
Lien : http://mumudanslebocage.word..
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