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sur 877 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Nous sommes le 1er juin 1310, à Paris, quartier du Marais, au grand béguinage royal.
Qui sont ces béguines ?
Le béguinage est- il un abri? Une Force?
Mais Les béguines ont- elles conscience que leur statut irrite de nombreux clercs et ecclésiastiques ?
Pensent - elles à leurs soeurs , au dehors de l'enclos fondé par Louis IX, Saint- Louis ? Moins protégées qu'elles ?
Elles sont, en effet, des centaines de femmes insaisissables, instruites, refusent le mariage comme le cloître , actives et pieuses à la fois , travailleuses et recluses, au sein de la communauté ...... Ni épouses, ni nonnes, ni totalement actives, ni totalement contemplatives ........Elles dérangent quelque part car leur savoir irrite ........

Elles prient , travaillent , étudient, aident , se dévouent , circulent dans la cité à leur guise, pratiquent la charité,possédent de nombreux biens dans la ville, en disposent comme elles le souhaitent , peuvent les transmettre à leurs sœurs, prennent soin des malades et préparent les morts pour le grand voyage, sont indépendantes et libres.
Une liberté que les femmes n'avaient pas connue jusque là et ne connaîtraient pas avant des siècles.......
Toutes n'en furent pas conscientes, mais certaines se sont battues avec force pour la conserver!
Cette communauté mi- laïque , mi- religieuse libérée de l'autorité des hommes abrite la vieille Ysabel qui connait tous les secrets des plantes et des âmes , Ade et Maheut la rousse , mutique et rebelle , et bien d'autres, toutes vont devoir se battre tandis qu'on vient de mettre au bûcher les templiers .
Elles entendent bien conserver leur indépendance et leur liberté!
Quelle plongée saisissante , inédite et passionnante dans le moyen âge, à la fois érudite , cultivée et savante, mais tout à fait accessible .
L'écriture est fort élégante , haute en senteurs et en couleurs , entre l'odeur empuantie de la ville, _______le ventre de Paris -________sang, marée, déchets , excréments et l'odeur âcre des herbes .
Mais aux yeux de la papauté, la liberté des béguines dérange .
Nous sommes sous le règne de Philippe Le Bel .
Le pape Clément V publie en mars1314 les décrets du concile de Vienne contre les béguines. Il condamne leurs vêtements et surtout leur mode de vie, elles sont soupçonnées d'hypocrisie, moquées, accompagnées d'une odeur de soufre .
On les déclare hérétiques ........
"La nuit des béguines "est une oeuvre forte, riche et lumineuse, puissante, à la narration intelligente, bien documentée, avec des personnages marquants .
Les couleurs , les cris de la rue, les odeurs récréent avec précision et sensibilité , subtilité et émotion le Paris médiéval .
L'intrigue Prenante , intense , ménage du suspense, sur un sujet méconnu mais combien d'actualité !
Les héroïnes Ysabel, Ade et Mahaut la rousse, subversives et féministes avant l'heure hanteront longtemps nos mémoires !
Un savoureux roman historique, une fresque palpitante qui tisse les temps forts du régne de Philippe le Bel et les destins de personnages d'exception !
Ma critique est encore une fois , un peu trop longue, que ceux qui me liront soient indulgents !
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Nous sommes en 1310, à Paris, dans le Marais…
Paris dont l'atmosphère est trop souvent empuantie, non seulement par manque d'hygiène, mais aussi, trop souvent par l'odeur du bucher.
1310, Philippe le Bel, Roi de France règne d'une main de fer sur une France forte, mais dont les caisses sont vides… et la révolte qui gronde en Artois. C'est également la période où l'inquisition condamnera les Templiers au bucher et les amants des Princesses Royales à être écorchés et démembrés en place publique.

« Au milieu de tout ce beau monde attendri » chantait Brassens, « une petite fée avait fleuri »… En guise de fée, on découvrira Maheut la rousse, une très jeune fille qui, un beau matin à l'heure du laitier, frappe à la porte du clos des béguines, cette « communauté » de femmes célibataires ou veuves appartenant à une organisation quasi monastique que l'Eglise ne voit pas d'un si bon oeil, en ces temps où l'hérésie se décrète plus qu'elle ne se démontre…Maheut y sera recueillie par Ysabel et Agnès, son assistante à l'hôpital.
1310, précisément le 1er juin, c'est aussi l'année où fut brûlée Marguerite Porète, une béguine, elle aussi, condamnée pour son ouvrage « le miroir des âmes simples » … Maheut est recherchée ! Humbert, un ombrageux franciscain est sur ses traces. Il se rendra coupable d'un odieux chantage. Quel sont les liens entre Maheut et Marguerite Porète ?

Très attiré par cette période, découverte à travers l'oeuvre de Maurice Druon, il y a bien longtemps, c'est avec enthousiasme que j'entame cette lecture dans le cadre d'un club de lecture. Bien m'en a pris ! Tout d'abord parce que cette époque me fascine et plus encore parce que cette « nuit des béguines » me permet de découvrir une organisation dont j'ignorais l'existence : le béguinage et les béguines. Mieux : une intrigue très bien ficelée et structurée qui laisse le lecteur accroché à sa lecture. Ajoutons à cela une prose très élégante et on obtient un ouvrage qui offre une grande facilité de lecture ; une prose qui accorde une large place aux odeurs, que ce soient celles des simples ou des fleurs du jardin d'Ysabel, mais aussi celles des miasmes de la rue, des caves ou des cachots, les odeurs de vêtements mouillés ou corporelles… Sans oublier celles des bûchers...

On l'aura compris : « La nuit des Béguines » est un de mon premier coup de coeur de 2018. Ça commence fort !
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Aline Kiner a parié et pour moi, elle a misé juste ! On peut se demander si le long, cérémonieux, tourmenté et obscur Moyen-Âge intéresse encore. On peut se demander si le roman historique intéresse encore...Perso, je dis oui. Oui à Aline Kiner qui n'a pas choisi un thème quelconque et je dis oui à "La nuit des béguines". C'est une très belle lecture, un sujet fier dans un roman peu prétentieux tout en étant savant et cultivé.
L'histoire des béguines et un pan de l'histoire de France qui se déroule entre 1310 et 1317 mais une histoire qui quelquefois nous semble encore bien trop contemporaine.
On nous parle des béguines du béguinage royal à Paris. Qui sont-elles ? Que font-elles ces femmes inclassables, hors normes pour l'époque. Femmes actives, instruites, pieuses, travailleuses, recluses et libres tout à la fois. Dérangeantes. Ces femmes ont choisi de vivre en communauté, sans règles strictes, de décider si elles méditent ou travaillent, si elles apprennent ou se dévouent à aider. Oui , ces femmes dérangent.
Ce sont des portraits de femmes de tous âges, de tous milieux, veuves ou pas, riches ou pauvres qui ont décidé de n'être ni épouses ni religieuses. Elles sont libres de l'homme, des hommes et donc, elles sont suspectes. Dérangeantes. Elles vivent isolées géographiquement mais trop ouvertes intellectuellement. Leur savoir dérange.
Nous sommes sous le règne de Philippe le Bel qui vient de mettre au bûcher les Templiers et d'abolir cet ordre, c'est l'inquisition et Guillaume de Nogaret s'en donne à coeur joie tout ça avec Clément V à la papauté.
Justement, Clément V publie en mars 1314 les décrets du concile de Vienne contre les béguines. le texte condamne leur mode de vie, leur vêtement, les liens qu'elles ont avec certains frères. Aux yeux de la papauté, elles sont malhonnêtes car elle se font passer pour des nonnes, ces femmes n'obéissent à personne et surtout, surtout elles gèrent elles-mêmes leurs biens et leur fortune. Dérangeantes. On les déclare hérétiques, participant au mouvement du Libre-Esprit ou encore désobéissant à l'église. Pourtant, leur vie n'est faite que de travail, de charité, d'études, de soins, d'éducation mais aussi ha oui aussi d'indépendance. Et comme leur foi n'est pas contrôlée...Dérangeantes.
"La nuit des béguines" est une lecture dense, sans être docte, sans être alourdie par trop d'érudition manifeste. C'est une lecture doucement lumineuse qui nous parle de nous, filles et de notre sort sur cette terre.
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De ces communautés et de ces femmes - les béguines - il reste peu de traces dans la pierre comme dans les livres d'histoire. Les anciens béguinages, pour la plupart d'entre eux, ont été rasés, remplacés par des couvents ou d'autres édifices, et L Histoire officielle, histoire d'hommes longtemps écrite par des hommes, a semble-t-il préféré oublier l'existence singulière de ces femmes résolument à part. Dans cette société virile du XIVe siècle où les femmes n'ont d'autre choix que de subir la volonté de leurs pères puis de leurs époux, d'autre fonction que celle de fortifier les lignées par la dot qu'elles apportent et la descendance (mâle) qu'elles assurent, ces communautés de femmes solitaires, solidaires, charitables, érudites et indépendantes sont infiniment dérangeantes.

Elles prient (beaucoup) mais ne sont pas consacrés à Dieu, elles sont chastes, elles n'enfantent pas mais ne sont pas des nonnes, elles pensent, lisent, écrivent, travaillent mais sans tutelle et en dehors du monde et de ses règles. Elles sont des figures du refus, tranquillement rebelles, à l'abri des hommes, de leur autorité et de leurs appétits, féministes avant l'heure. Leur existence, en dehors des cadres et des coutumes en vigueur dans le monde, est une possible menace pour le modèle social patriarcal, comme pour l'Eglise. Elles sont inclassables, hors d'atteinte. Elles inquiètent. Elles font peur. Et depuis le brûlement pour hérésie de la béguine Marguerite Porete et de son livre "Le Miroir des âmes simples et anéanties", la suspicion s'étend...

Avec "La nuit des béguines", Aline Kiner nous ouvre les portes de l'un de ces béguinages en plein coeur de Paris, dans le quartier du Marais, au sein de ce Paris troublé et plein de fièvre où Philippe le Bel exerce son pouvoir - et sa vengeance - contre les Templiers, où sur les bûchers dressés en Place de Grève brûlent les hérétiques, les opposants, les Juifs et les rebelles.

Chacun sait depuis “Les Rois maudits” (et d'autres historiens plus “sérieux”) combien le règne des derniers Capétiens fut convulsif et tourmenté, combien l'époque fut violente et rude. C'est dans ce contexte que nous pénétrons dans la vie de ces femmes - Maheut, Ysabel, Ade… - retranchées dans leur béguinage, “une citadelle pour les femmes”, chacune avec son histoire, son drame, ses espoirs et son destin. de la vie singulière de ce béguinage qui a réellement existé - fondé par Louis IX en 1264, condamné pour hérésie par le pape Clément V en 1314 - Aline Kiner dresse avec beaucoup de talent un portrait haut en couleurs et tout à fait passionnant.

J'ai suivi, sans plus pouvoir le lâcher, le récit de ces vies de femmes hors du commun, intelligentes, indépendantes, blessées et fières ; je me suis replongée avec bonheur dans ces années particulièrement tourmentées (1310-1314) qui furent aussi un tournant de l'histoire de France ; et je me suis régalée de ce magnifique tableau de Paris, dans l'effervescence de sa vie quotidienne, de ses bruits et de ses odeurs, toile de fond particulièrement réussie de "La nuit des béguines".

L'écriture est belle et très agréable, l'érudition n'est jamais pesante, les personnages sont bien incarnés et très attachants, le contexte historique admirablement restitué, et la fiction se mêle habilement au réel dans une construction tout à fait convaincante. Un excellent roman historique que j'ai lu avec beaucoup de plaisir, et que je recommande.

[Challenge MULTI-DÉFIS 2019]
[Challenge HOMMAGE A NOTRE-DAME DE PARIS]
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1310. Paris, quartier du marais. Béguinage royal.

La femme à cette époque n'a aucune liberté. D'abord soumise au père, elle est soumise ensuite à l'époux ou doit vouer sa vie à Dieu. Une femme ne peut ni enseigner, ni travailler, ni vivre seule, elle est incapable de se gérer seule et on ne lui reconnaît aucune capacité à réfléchir et encore moins à penser. Alors le béguinage, voulu et instauré par le bon roi Louis IX n'est pas en odeur de sainteté partout.

De ce roman historique, je retiendrai surtout les pages dévolues à ces femmes que l'on appelle les béguines, celles aussi qui décrivent l'atmosphère délétère sous Philippe le Bel prompt à châtier quiconque nuira à son bon vouloir et aux pratiques religieuses d'alors (l'inquisition et la question règnent en maitres et on est au coeur de la destruction de l'ordre des Templiers).
On y apprend mille choses sur ces femmes pieuses, instruites, solidaires, travailleuses pour certaines, libres de circuler dans la Cité et d'user de leurs biens à leur guise, mais qui ont refusé le mariage ou le cloître, qui ont refusé l'homme. Ce mode de vie dérange d'abord l'église qui sent une faille dans son autorité et une odeur d'hérésie, et de braves gens qui m'aiment pas que l'on suive une autre route que la leur.

Quant à l'intrigue, plutôt légère, elle n'est là que pour servir de toile de fond à cette passionnante page d'histoire mais on prend plaisir à la suivre malgré tout. Oui, on prend plaisir car Aline Kiner nous envoûte par la simplicité de ses mots, par le rythme des saisons qu'elle impose doucement, par les contrastes qu'elle présente dans et hors du béguinage, par les décors méticuleux qu'elle plante, par les odeurs qu'elle distille savamment pour vous mettre dans l'ambiance de ce Paris médiéval.
Et puis, il faut bien avouer le but premier de l'auteure : faire connaître Marguerite Porete, béguine suppliciée, ayant commis l'écriture d'un livre « le miroir des âmes simples et anéanties » dans lequel elle ose prétendre qu'il est possible d'aimer Dieu sans passer par tout le cérémonial religieux. Hérésie !!!

Ce roman historique, j'ai eu très envie de le découvrir grâce à Zazy (zazymut.over-blog.com) qui en a fort bien parlé et aussi parce que j'avais eu l'occasion de visiter le béguinage de Bruges il y a pas mal d'années, un lieu qui m'avait séduite par sa simplicité et son harmonie.

Un très bon roman que je recommande à tous et pas seulement aux amateurs de Moyen-Age, puisque la condition féminine à cette époque en est le thème fondateur. Condition féminine dont il est toujours urgent de s'instruire...


Lien : http://mes-petites-boites.ov..
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J'aime le Moyen-Âge et sans être une experte, c'est ma période préférée de l'histoire. C'est peut-être pour cette raison que ce roman a attiré mon attention parmi l'avalanche de nouveautés de la rentrée littéraire. J'ai eu la chance d'assister à une séance de dédicaces précédée d'une petite présentation du livre par l'auteure. Aline Kiner a parlé de son dernier roman avec beaucoup de passion et m'a donné encore plus envie de le découvrir.

Je suis assez sensible à tout ce qui touche à la liberté de la femme. Des béguines je ne savais pas grand chose, c'est donc avec beaucoup d'intérêt que je me suis plongée dans l'univers de cette communauté laïque créée par le roi Saint Louis qui lui accordait des libertés et des privilèges plutôt rares pour cette époque.

Aline Kiner construit son histoire autour de personnages fictifs et réels au moment où cette liberté est menacée par le pouvoir grandissant de l'Inquisition et des clercs qui "n'acceptent pas qu'il y ait parmi les béguines des personnalités cultivées, lesquelles s'emparent des écritures et de la prédication." C'est pour avoir écrit "Le miroir des âmes simples et anéantis" que Marguerite Porete, une des béguines, est brûlée vive sur la place de Grève à Paris en 1310, l'année où cette histoire débute. le béguinage parisien prospère plutôt bien, on fait connaissance avec nos héroïnes auxquelles forcément on s'attache. On aime Ysabel pour sa sagesse et son érudition d'herboriste, la dame Ade pour sa discrétion et sa délicatesse et enfin Maheut la Rousse pour sa fougue et son indépendance.

J'ai adoré cette promenade littéraire sur les traces des béguines parisiennes au temps de Philippe le Bel. L'intrigue est prenante, le contexte historique est très bien dépeint et l'écriture d'Aline Kiner est subtile et soignée. C'est plein de saveurs et de parfums de l'époque, on y trouve du raffinement et de la barbarie, du savoir et de l'obscurantisme. C'est un très beau roman sur la condition de la femme au Moyen-Âge et cette communauté libre. Il existe très peu de sources sur les béguines mais l'auteure a su très bien les exploiter pour écrire une histoire à la fois passionnante et enrichissante.
Lien : https://edytalectures.blogsp..
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Au moment où l'on parle tant de harcèlement des femmes dans notre société moderne, voilà une belle histoire de femmes libres au Moyen-Age , ce qui est surprenant dans l'esprit du lecteur peu connaisseur de cette époque comme moi , un court créneau temporel où ces femmes érudites et avides de connaissances ont pu se délester du joug masculin et jouir d'une indépendance intellectuelle et matérielle .

Les béguines sont des communautés religieuses laïques , ce sont des femmes, célibataires ou veuves à l'activité spirituelle souvent intense , non cloitrées , s'occupant également d'hospices , pouvant même ouvrir des commerces . le grand béguinage royal a été fondé par par Saint-Louis .

Dans le roman d'Aline Kiner, Philippe le Bel pourchasse l'ordre des Templiers et les ordres dits "mendiants " n'ont plus les faveurs du roi . Règne un climat de "chasse aux sorcières " et Marguerite Porete , une béguine qui a écrit le miroir des âmes simples , un livre où elle exprime des idées bien trop libérales vis à vis des rapports directs des croyants et de leur créateur en dehors du poids de l'église , est emprisonnée et sera brulée vive .

Ysabel, une béguine âgée , herboriste et guérisseuse recueille Maheut, une jeune femme au passé déjà lourd et recherchée par sa famille. Les murs du béguinage ne sont pas assez isolés pour assurer la sécurité de Maheut d'autant qu'un moine franciscain inquiet du sort de Marguerite Porete et surtout de son ouvrage semble également s'intéresser à la jeune femme ...

Il m'a manqué pour être un coup de coeur ( il a quand même dépassé 4 étoiles ! ) " ce petit supplément d'âme " , j'ai trouvé que par moments cela ressemblait un peu à un cours d'histoire , dommage car j'aime bien cette période des "Rois Maudits " et l'histoire de ces béguines ainsi que le sort de Marguerite Porete trouvent certaines similitudes à notre époque , on ne brûle plus personne heureusement mais reste tout de même parfois une certaine mise au pilori médiatique ...

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un roman historique que j'ai beaucoup apprécié.
Un éclairage nouveau sur la condition féminine au XIVe siècle, sur les rapports humains, les rapports hommes-femmes, la présence bien sûr de la religion, de l'inquisition. Également ce roman met en exergue l'importance des livres, leur poids, Leur importance dans notre liberté d'aujourd'hui.
Comme indiqué par d'autres critiques ce roman est d'une grande modernité, il met en garde je trouve sur le fait que les droits des femmes sont loin d'être acquis ainsi que le poids d'une religion mal utilisée. À lire afin de découvrir ou redécouvrir le système du béguinage qui l'était inconnu jusque là
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Cet excellent roman historique nous fait découvrir les béguines, ces dames pieuses, qui n'ont pas prononcé de voeux, qui ne sont pas soumises à l'autorité du père ou du mari. L'action se passe à Paris dans le grand béguinage royal fondé par Louis IX. Les béguines appartiennent à une "confrérie au féminin" qui après une période de sécurité et de protection, sera menacée dans son existence. On découvre l'origine du béguinage en Europe. On assiste à l'histoire de son déclin, le jugement et l'exécution des templiers, l'exécution de Marguerite de Porette, les décisions du Concile de Vienne.
Livre fort intéressant sur cette période historique du Moyen-âge qu'il me reste à découvrir
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Ce roman historique avait été le coup de coeur d'une amie lors d'un Club de lecture, l'année dernière. Si je l'avais repéré, j'avoue que je l'avais un peu mis de côté, le temps que ma PAL s'allège (ce qui en vérité n'arrive pas très souvent). Or, suite au décès de l'auteure Aline Kiner, en ce début de cette année, La nuit des béguines a été de nouveau présenté par nos bibliothécaires et je l'ai emprunté. Après lecture, je rejoins l'avis de mon amie, ce roman a également été un coup de coeur (et le premier de 2019!).

La béguine Marguerite Porete, originaire de Valenciennes et auteure du sulfureux Miroir des simples âmes est condamnée au bûcher sur la place de Grève, à Paris, en 1310. Or, non loin de là, la communauté des Béguines s'inquiète : la condamnation d'une des leurs ne risque-t'elle pas de trop attirer l'attention de l'Eglise sur elles? En effet, combien de temps encore, les hommes arriveront à supporter l'idée que des femmes veuves ou célibataires puissent se regrouper en communauté et vivre libres, en se passant de leur autorité?

La force principale de la nuit des béguines réside dans une excellente documentation. D'ailleurs, la bibliographie exhaustive à la fin l'atteste, notamment par la présence d'ouvrages soit généraux sur Paris ou l'Histoire des femmes au Moyen Age (dont je vous recommande fortement la lecture de l'Histoire des femmes en Occident de Georges Duby et Michelle Perrot ou La femme au Moyen Age de Jean Verdon) soit plus spécialisés sur les béguines, Marguerite Porete ou les remèdes et jardins.

Le roman met en scène trois personnalités fortes et marquantes. Toutes autrefois dépendantes des hommes, se sont retrouvées du jour au lendemain en grande difficulté. En effet, la société médiévale laisse peu de place à la liberté des femmes : éternelles mineures, elles sont placées sous la tutelle de leur père ou de leur frère (si ce dernier est mort) dès leur naissance pour ensuite se retrouver sous l'obédience de leur mari. Lorsque ces femmes sont privées de cette « protection », elles peuvent rapidement tomber dans l'indigence. Dans le roman, ce qui caractérise ces femmes béguines, c'est leur solidarité et leur envie d'indépendance.

Aline Kiner, en dénonçant les conditions des femmes dans son roman (la violence, le viol, le mariage forcé, le risque d'indigence après un accident de la vie comme la perte de son mari, etc…), l'inscrit aussi dans notre actualité. Et le mouvement #metoo qui a pris tant d'ampleur l'année dernière prouve que des progrès restent encore à faire dans notre société contemporaine.

En conclusion, j'ai consciente d'avoir été un peu longue dans cette chronique mais il y avait tellement de choses à dire après cette lecture! Par sa documentation, ses personnages développés et touchants et son sujet toujours d'actualité sur la condition féminine, ce roman a vraiment été une lecture marquante et j'espère avoir convaincu plusieurs d'entre vous à se pencher d'un peu plus près dessus!

Pour une chronique plus développée, vous pouvez vous rendre sur :
Lien : https://labibliothequedaelin..
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