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Critique de HundredDreams


Après la fiction historique et le voyage dans le temps avec « 22/11/63 », le fantastique et le paranormal avec « Joyland », l'horreur et le thriller surnaturel avec « Simetierre », j'ai choisi un genre pour lequel j'ai une affinité particulière depuis toujours, la Fantasy.
Je dois bien avouer que Stephen King parcourt les différents genres littéraires avec aisance et efficacité. Ce que j'apprécie particulièrement dans ses romans, c'est sa façon de dessiner lentement ses décors, ses personnages, les habillant d'un passé, d'une personnalité, d'expériences, d'un regard sur le monde. Il a cette capacité à nous rendre ses personnages proches, on les voit de l'intérieur, on saisit leurs pensées et on perçoit leurs émotions, leurs sentiments, leurs désirs, leurs faiblesses.

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Charlie Reade n'a que dix ans lorsque sa mère est tuée dans un accident de la voie publique. Son père sombre de jour en jour dans l'alcoolisme, le laissant seul, livré à lui-même.

« La peur et le chagrin laissent des traces. »

L'histoire débute réellement quelques années plus tard, au moment où, rentrant du lycée, il sauve un de ses voisins, Howard Bowditch. Il connaît peu ce vieil homme bougon et solitaire qui, avec son vieux berger allemand Radar, fait peur aux enfants du quartier, mais il va décider de l'aider et se prend très vite d'affection pour l'homme et son chien.
Howard Bowditch est un vieil homme mystérieux et cachotier qui vit replié sur lui-même dans sa grande maison isolée. Et pour cause, son passé est étrange et renferme de sombres secrets. Charlie, en s'insinuant dans son quotidien, va gagner sa confiance et percer les défenses du vieil homme qui va lui ouvrir les portes du monde d'Empis.

Imperceptiblement, l'auteur s'aventure sur les territoires de l'imaginaire où fiction et imaginaire, contes de fées et réalité s'entremêlent. Il insère des petites touches d'étrangetés, des bruits insolites et inquiétants pour finalement nous faire basculer totalement dans un monde fantastique qui nous ramène aux contes qui ont bercé notre enfance et nos rêves d'enfant.

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J'ai adoré ces liens d'amitié et de solidarité intergénérationnelles qui lient peu à peu les personnages. le regard du narrateur est doux, un brin nostalgique et triste. Il m'a rappelé le héros de Joyland, Devin Jones.

« Il y a un puits sombre en chacun de nous. Et il ne se tarit jamais. Mais vous vous y abreuvez à vos risques et périls. Car c'est une eau empoisonnée. »

Un mention spéciale pour Radar : comme Charlie, j'ai eu un gros coup de coeur pour ce personnage canin !

« … je crois que les chiens sentent la nature profonde des gens et ils se fichent de leur apparence. »

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A partir du moment où le pays d'Empis se dévoile, le lecteur glisse dans la magie du monde merveilleux des contes de fées peuplé de créatures fantastiques, d'animaux qui parlent. Mais cet univers enchanteur se meurt, envahi par un mal pernicieux où les hommes semblent atteints d'une terrible malédiction, où les papillons monarques meurent par milliers.

« La grandeur et la beauté ont été remplacées par la grisaille, la malédiction et la maladie. »

L'auteur a réussi à trouver ce juste équilibre entre douceur et tension, entre vie et mort, entre l'univers des contes de notre enfance et le passage délicat au monde des adultes. J'ai été à nouveau conquise par ses talents de conteur, par l'univers dépaysant qu'il développe, par le développement de ses personnages pour lesquels j'ai eu un profond attachement, par son style ample et immersif, par son atmosphère très réaliste et visuelle qui se teinte de magie, de tension, d'inquiétude et de détresse.

Mais pour tout avouer, j'ai été moins sensible à la deuxième moitié du roman où le bien et le mal s'affrontent, où un adolescent discret se transforme en prince et tombe amoureux de la princesse de ce royaume. Plus tendue, plus dans l'action, elle m'a cependant moins touchée émotionnellement, même si j'ai aimé ce monde magique à la beauté fragile.

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Stephen King a vraiment un style fluide très agréable à lire. J'aime ses récits où chaque détail fait appel à notre imaginaire, dessinant page après page un monde inconnu nourri de nombreuses références littéraires ou cinématographiques, notamment les frères Grimm, Charles Perrault, Lovecraft ou Bram Stoker, en passant par Walt Disney, Star Wars ou encore la maison hantée dans « Psychose » d'Alfred Hitchcock.

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Pour finir, je dirais que l'histoire porte en elle le charme de ses personnages, une atmosphère à la fois nostalgique et merveilleuse, une histoire pleine de rebondissements, une fantaisie dans son intrigue. Ce roman féérique est une ode aux histoires, aux contes d'hier et d'aujourd'hui.
Mon plaisir de lecture a été véritable, même si j'ai préféré les autres romans mentionnés plus haut.

« Pour ce qui est du monde d'où je viens… Je pense que tous les mondes sont magiques. On s'y habitue, voilà tout. »
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