Une paix séparée

Challenge ABC 2014-2015
Un classique américain selon la 4ème de couverture.
Un lycée de garçons en Nouvelle-Angleterre en 1942; la guerre est encore en arrière-plan, menace diffuse. À Devon, Phineas est le prototype de l'élève qui fascine ses camarades, les entraîne dans des compétitions sportives incongrues, les pousse aux exploits risqués: un jour, son jeu tourne mal, il tombe d'un arbre. A t-il été déséquilibré par son meilleur ami (et fidèle faire-valoir)? Volontairement ou non? Tout le roman tourne autour de cette question.
Le personnage de Phineas est ambivalent: fascinant, attirant par son côté charmeur, casse-cou, il est aussi un manipulateur exaspérant. Quant à son ami Gene, il reste tout au long du livre un lycéen sous l'influence de Phineas. Les autres personnages sont à peine présents dans l'histoire, demeurant flous, sans consistance.
Une lecture facile en anglais, mais qui ne m'a pas touchée.

Le statut de livre culte est également clamé qur la quatrème de couv d'un livre découvert par mon cher ami hasard, datant de quelques années plus tard, d'un certain John Knowles que de toute ma hauteur j'ignorais jusque là magistralement. Sans être vraiment intronisé je fus cependant moins étranger à cette oeuvre sensible et originale. Une paix séparée c'est un été 1942, un internat dans le New Hampshire. Ils ont tous l'énergie, l'insouciance et les pulsions de leurs seize ans, et un héros, Phineas, plein de grâce et de fantaisie, indiscipliné, casse-cou, irrésistible. Alors que la guerre se précise pour l'Amérique Gene subit l'influence de Phineas.



Rien à voir avec par exemple Musil et Les désarrois de l'élève Toerless. On n'est pas avec Une paix séparée dans l'humiliation ou une sorte de sado-masochisme assez attendu dans ce type de roman un peu initiatique. C'est finement analysé et le culte du sport et de la confrérie, très américain, ne mène pas obligatoirement au conformisme. le souvenir que j'aurai de ce roman, intéressant et si méconnu en France, tournera plutôt autour de l'arbre sur la rivière, lieu d'un accident détonateur pour les deux jeunes gens, et de la guerre, lointaine et grondante, dont les élèves de Devon School sentent les prémices,chacun à sa manière, sachant que leur adolescence se meurt dans le tumulte des exercices de préparation militaire. Un film en fut tiré dans les années 70, à ma connaissance jamais sorti en France.

"Une paix séparée" est très preppy; c'est-à-dire, l'intrigue se déroule à un pensionnant dans la Nouvelle-Hampshire où les familles des élites envoient leurs fils dans le but des préparer pour des études dans les grandes-universités de la de la Nouvelle-Angleterre (Harvard, Yale, etc.). Peu connu dans les pays francophones "Une paix séparée" se trouvent au programme des écoles secondaires aux É.-U. depuis sa sortie en 1959. Il y a donc deux raisons pour lire "Une paix séparée" : premièrement, il offre un portrait d'une institution américaine (le "prep school") qui est toujours très important et deuxièmement, parce qu'il est beaucoup lu, sa lecture vous aidera dans vos conversations avec des américaines au sujet de leur littérature.
Le concept de base est très simple. L'intrigue commence en été 1942. le protagoniste Gene Forrester comme tous les autres personnages sait que dans les dix-huit mois à venir il devra s'enrôler dans les forces armées et il est convaincu que son expérience de la guerre va le marquer profondément. Cependant un geste irréfléchie de sa part va blesser gravement son meilleur ami et éventuellement entrainer sa mort. Gene devra composer avec son remords pour le rester de sa vie. Par contre la guerre s'achèvera rapidement et la fin des combats aura lieu avant la rentrée de Gene dans l'armée. Son service militaire n'aura donc aucun sens ni pour le bien ni pour le mal
Je crois que ce roman mérite toujours sa place au programme des écoles secondaires. le monde a bien changé depuis sa sortie. La deuxième grande guerre est très loin derrière nous. le pensionnant qui a servi de modèle pour le roman est maintenant mixte. Pourtant l'idée centrale que les gestes d'adolescence ont parfois des conséquences graves qui durent longtemps est toujours valable.