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Marie-Anne de Kisch (Traducteur)
EAN : 9782746705388
Autrement (17/01/2008)
3.97/5   16 notes
Résumé :

"Comme je ne pouvais m'empêcher de le faire chaque fois que j'apercevais cette rivière, je pensai à Phineas. Pas à l'arbre et à la douleur, mais à un de ses tours favoris : Phineas, tout exalté, se tenait en équilibre sur un pied à la proue d'un canoë, tel un dieu de la rivière, ses bras levés invoquaient l'air pour qu'il le soutienne, son visage était transfiguré, son corps n'étai... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
"Nous passâmes cet été -là dans le plus complet égoïsme, je suis heureux de le dire. Durant l'été 1942, il n'y avait pas grand monde sur terre qui pouvait se permettre de vivre égoïstement, et je suis bien content que nous ayons pu en profiter" p 29
Cet été là... Gene Forrester s'en souvient très bien. Il avait 16 ans, il allait entrer en terminale à Devon, une "prep school" cotée du New-Hampshire et y passait l'été. Il était ravi, il aimait étudier et appréciait le condisciple qui partageait sa chambre: le charismatique Phineas, charmeur, enjôleur, sportif complet, un peu beaucoup manipulateur mais que lui importait..
L'été va passer trop vite, les évènements vont s'enchainer et l'imprévisible survenir... Gene va brutalement quitter l'adolescence et entrer dans le monde adulte.
15 ans plus tard , Gene Forrester est de retour à Devon et nous raconte..
Ce roman d'apprentissage publié en 1959, est devenu un incontournable de la littérature américaine, et est toujours étudié au collège et au lycée.
Dans A separate peace,, nous dit l'auteur "les seuls éléments qui étaient absents cet été-là, c'étaient la colère, la violence et la haine. Il n'y avait qu'amitié, athlétisme et loyauté. »
Découvert par le plus grand des hasards sur les rayons de la médiathèque, ce roman au demeurant fort intéressant ne m'a cependant pas captivée, en cause certainement ma méconnaissance de certains codes typiquement américains..
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Une Paix Séparée est l'ouvrage le plus connu de John Knowles. Roman d'apprentissage publié en 1959, il est encore de nos jours très populaire aux USA et étudié à l'école.
John Knowles s'est inspiré de son passage à la Phillips Exeter Academy (Devon School dans le roman) et de certains élèves, notamment Gore Vidal qui deviendra lui aussi écrivain. Mais ceci n'est jamais totalement autobiographique.
Gene Forrester, le personnage principal, revient en 1958 visiter Devon School où il a étudié durant l'année 1942-1943. Tout le roman est raconté par Gene.
La toile de fond est donc la Seconde Guerre Mondiale. On peut aisément imaginer qu'à la publication du roman, la guerre n'est pas si loin dans la mémoire des lecteurs. Eisenhower, ancien militaire, est devenu président des Etats-Unis (de 1952 à 1956). le pensionnat pour élèves bien-nés les entraîne à devenir de futurs soldats. Au-dessus d'une porte, une inscription latine "Les garçons viennent ici pour qu'on en fasse des hommes". La menace de partir à la guerre gronde - même si on devine qu'ils ne seront pas la piétaille, car s'ils décident de devancer l'appel ils pourront choisir leur affectation.
Gene est un jeune bouseux de seize ans venu de son Texas natal. Il n'est pas toujours très à l'aise avec les codes de cette école de la Côte Est. Intellectuel introverti, il est assez terne et conformiste, aime étudier et avoir une vie prévisible. Son ami et compagnon de chambre Phineas est un sportif accompli rebelle qui ne s'accomode guère des règles et préfère mener les autres, notamment en créant une nouvelle ligue, un nouveau jeu ou un nouveau rituel. Gene éprouve pour lui tout à la fois de l'admiration, de la rivalité et de la jalousie.
Lorsque Phineas tombe d'un arbre, tous ses rêves de gloire sportive s'envolent. A partir de ce jour, Gene va lentement passer de l'état d'innoncence à celui de l'âge adulte. John Knowles nous fait vivre ce cheminement. Après l'été 1942 insouciant fait de jeux et du déni de toute autorité, c'est un hiver long marqué par le sentiment de patriotisme alors que ces jeunes s'imaginaient jusqu'ici immunisés dans l'espace protégé du pensionnat.
Une Paix Séparée est un très beau roman sur la perte de l'adolescence à un moment où un pays tout entier perd également son innoncence devant la guerre.
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Challenge ABC 2014-2015
Un classique américain selon la 4ème de couverture.
Un lycée de garçons en Nouvelle-Angleterre en 1942; la guerre est encore en arrière-plan, menace diffuse. À Devon, Phineas est le prototype de l'élève qui fascine ses camarades, les entraîne dans des compétitions sportives incongrues, les pousse aux exploits risqués: un jour, son jeu tourne mal, il tombe d'un arbre. A t-il été déséquilibré par son meilleur ami (et fidèle faire-valoir)? Volontairement ou non? Tout le roman tourne autour de cette question.
Le personnage de Phineas est ambivalent: fascinant, attirant par son côté charmeur, casse-cou, il est aussi un manipulateur exaspérant. Quant à son ami Gene, il reste tout au long du livre un lycéen sous l'influence de Phineas. Les autres personnages sont à peine présents dans l'histoire, demeurant flous, sans consistance.
Une lecture facile en anglais, mais qui ne m'a pas touchée.
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"Une paix séparée" est très preppy; c'est-à-dire, l'intrigue se déroule à un pensionnant dans la Nouvelle-Hampshire où les familles des élites envoient leurs fils dans le but des préparer pour des études dans les grandes-universités de la de la Nouvelle-Angleterre (Harvard, Yale, etc.). Peu connu dans les pays francophones "Une paix séparée" se trouvent au programme des écoles secondaires aux É.-U. depuis sa sortie en 1959. Il y a donc deux raisons pour lire "Une paix séparée" : premièrement, il offre un portrait d'une institution américaine (le "prep school") qui est toujours très important et deuxièmement, parce qu'il est beaucoup lu, sa lecture vous aidera dans vos conversations avec des américaines au sujet de leur littérature.
Le concept de base est très simple. L'intrigue commence en été 1942. le protagoniste Gene Forrester comme tous les autres personnages sait que dans les dix-huit mois à venir il devra s'enrôler dans les forces armées et il est convaincu que son expérience de la guerre va le marquer profondément. Cependant un geste irréfléchie de sa part va blesser gravement son meilleur ami et éventuellement entrainer sa mort. Gene devra composer avec son remords pour le rester de sa vie. Par contre la guerre s'achèvera rapidement et la fin des combats aura lieu avant la rentrée de Gene dans l'armée. Son service militaire n'aura donc aucun sens ni pour le bien ni pour le mal
Je crois que ce roman mérite toujours sa place au programme des écoles secondaires. le monde a bien changé depuis sa sortie. La deuxième grande guerre est très loin derrière nous. le pensionnant qui a servi de modèle pour le roman est maintenant mixte. Pourtant l'idée centrale que les gestes d'adolescence ont parfois des conséquences graves qui durent longtemps est toujours valable.
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Le statut de livre culte est également clamé qur la quatrème de couv d'un livre découvert par mon cher ami hasard, datant de quelques années plus tard, d'un certain John Knowles que de toute ma hauteur j'ignorais jusque là magistralement. Sans être vraiment intronisé je fus cependant moins étranger à cette oeuvre sensible et originale. Une paix séparée c'est un été 1942, un internat dans le New Hampshire. Ils ont tous l'énergie, l'insouciance et les pulsions de leurs seize ans, et un héros, Phineas, plein de grâce et de fantaisie, indiscipliné, casse-cou, irrésistible. Alors que la guerre se précise pour l'Amérique Gene subit l'influence de Phineas.



Rien à voir avec par exemple Musil et Les désarrois de l'élève Toerless. On n'est pas avec Une paix séparée dans l'humiliation ou une sorte de sado-masochisme assez attendu dans ce type de roman un peu initiatique. C'est finement analysé et le culte du sport et de la confrérie, très américain, ne mène pas obligatoirement au conformisme. le souvenir que j'aurai de ce roman, intéressant et si méconnu en France, tournera plutôt autour de l'arbre sur la rivière, lieu d'un accident détonateur pour les deux jeunes gens, et de la guerre, lointaine et grondante, dont les élèves de Devon School sentent les prémices,chacun à sa manière, sachant que leur adolescence se meurt dans le tumulte des exercices de préparation militaire. Un film en fut tiré dans les années 70, à ma connaissance jamais sorti en France.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Mais les temps changent, et les guerres changent. En revanche, les hommes ne changent pas, hein ? Vous, les garçons, vous êtes exactement comme mes copains et moi autrefois. Ca me fait du bien de vous voir. Où vas-tu t'engager, mon garçon, me demanda-t-il, les marines, les paras ? Il y a des tas de régiments passionnants où s'engager, de nos jours. Il y a ce corps qu'on appelle les hommes-grenouilles, qui font des attaques sous-marines. Je ne sais pas ce que je donnerais pour être de nouveau un gamin et pouvoir choisir entre toutes ces affectations.
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Tous les pays étrangers sont inaccessibles, sauf pour les militaires ; ils sont lointains, vagues comme derrière un rideau de plastique. En Amérique, la couleur dominante de la vie est un vert foncé et terne qu'on appelle le kaki. Cette couleur est toujours respectable et toujours importante. La plupart des autres couleurs risquent d'être antipatriotiques.
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Je n'ai jamais tué personne ni atteint un haut niveau de haine envers l'ennemi, parce que ma guerre s'était achevée avant que j'aie revêtu mon premier uniforme ; j'ai été en campagne pendant toutes mes années d'école ; et c'est là que j'ai tué mon ennemi.
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Cet été-là, j'étais sarcastique. Ce fut seulement beaucoup plus tard que j'admis que le sarcasme était la protestation des faibles.
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