Un témoignage simple et émouvant, lu d'une traite. Un texte percutant comme un coup de poing, qui vous coupe le souffle ! Sans effet de style,
Ginette Kolinka nous plonge dans l'enfer qu'elle a vécu en camp de concentration, en grande partie à Birkenau. Dans ce lieu d'inhumanité, elle a survécu comme elle a pu. Quand elle est revenue en France, elle a gardé des contacts avec quelques déportées comme
Simone Veil et
Marceline Loridan-Ivens, même si elles n'étaient pas du même milieu social. Elle a repris sa vie "d'avant", normale, monotone, mais agréable, qui (lui) convient". Elle travaille sur les marchés, se marie, a des enfants, mais ne parle jamais de Birkenau, même à son mari !
C'est en 2000 qu'elle commence à témoigner devant des jeunes, suite à une sollicitation de la fondation créée par
Steven Spielberg. Elle retourne pour la première fois à Birkenau cette même année. Depuis, elle ne cesse de témoigner inlassablement de cette barbarie et de cette "haine à l'état pur".
Ginette Kolinka conclut ce livre ainsi : "Si aujourd'hui, à 94 ans, je suis comme je suis, je le dois à ces voyages, aux sentiments et aux élèves qui vont nous remplacer quand nous ne serons plus là. Merci à eux." Je n'ai pas eu la chance d'entendre son témoignage, mais pour elle et tant d'autres, il faut que nous gardions vivant le souvenir !