Un classique du roman d'épouvante, au suspense grandissant.
Ce roman, publié initialement en 1983, n'a pas pris une ride.
Jenny Paige et sa soeur de 14 ans, Lisa, arrivent en début de soirée dans la petite station de ski de Snowfield, dans les montagnes de la Sierra Nevada. Jenny y travaille comme médecin. Tout est étrangement calme… L'arrivée en début de soirée est importante, vous comprendrez vite pourquoi…
Elles découvrent le cadavre de la gouvernante de Jenny dans la cuisine…En voulant aller chercher de l'aide, elles tombent sur d'autres cadavres, et s'aperçoivent que les lignes téléphoniques sont coupées. Jenny parvient tout de même à alerter la police locale et le shérif Bryce Hammond vient enquêter avec ses hommes. Commence alors un huis-clos dans cette station de ski, où le suspense grandit à mesure que vous commencez à réaliser que ce qui a décimé ou enlevé toute la population de Snowfield est encore là….tapi dans l'ombre…et que toute fuite est impossible.
« Les fours contenaient chacun une tête coupée. le nez pressé contre la vitre, les visages étaient tournés vers la cuisine. Jakob Liebermann. Les cheveux blancs tachés de sang. Un oeil à demi fermé, l'autre brillant. Les lèvres serrées en une grimace de douleur. »
Comme d'habitude avec les romans d'horreur, c'est bien mieux avant que le méchant ne soit démasqué. J'avoue avoir eu une belle trouille en imaginant tout et n'importe quoi à propos de « ça », comme tout le monde l'a appelé, ne sachant pas à quoi ils avaient à faire. Une fois que j'ai su ce qu'était « ça », l'angoisse est retombée, et j'avoue que je me suis délectée. L'envie d'en savoir plus sur ça et sur son mode opératoire, certains passages purement scientifiques et médicaux m'ont passionnés.
Au-delà des créatures effrayantes et des activités surnaturelles, les lecteurs sont confrontés à des personnages bien développés. Stu Wargle est un homme abominable. Timothy Flyte est merveilleusement excentrique et Jenny Paige est exactement le genre d'héroïne que l'on apprécie. Ils ont tous des personnalités fortes, très bien étoffées, et cela rend leur destin d'autant plus impactant.
« Il était difficile de prévoir ce qui pourrait sortir d'un évier au milieu de pareil cauchemar lovecraftien. Une tête humaine, peut-être. Une autre paire de mains tranchées. Ou pis. »
Dean fait le lien avec les disparitions massives à travers l'histoire, ce qui renforce l'attrait du roman en l'ancrant dans le réel. J'ai vraiment eu envie de savoir ce qui causait ces disparitions massives et pourquoi personne n'a jamais compris ce qui s'était passé. Même si l'hypothèse retenue par l'auteur m'a glacé le sang…
Autre thématique importante, un brin philosophique, posée vers la fin du roman, qui donne à réfléchir : l'homme et sa propension à être mauvais…Je ne vous en dis pas plus pour ne pas spoiler, mais franchement, c'est encore ce qui m'a le plus foutu la trouille dans cette lecture. Et ce n'est pas une chose surnaturelle pour le coup…C'est bien réel…
J'ai apprécié les sensations fortes ressenties lors de la lecture de «
Spectres ». La plume de Dean est riche, descriptive, vive. Avec une petite pointe d'humour ici et là.
Seuls bémols, le rythme inégal, c'est un peu dommage. Même si je conçois très bien qu'il fallait des moments « calmes » pour planter le décor, poser des conclusions, mettre en place un plan de survie. Quant à l'intrigue secondaire, j'avoue qu'elle m'a laissée perplexe. Je n'ai pas compris où l'auteur voulait en venir avec ça.
Un roman qui m'a hantée pendant la durée de ma lecture. Dévoré en deux jours, je n'ai pas vu passer les presque 600 pages de ce pavé. Ça veut tout dire ! Je vous conseille «
Spectres » si vous aimez les romans d'épouvante à la
Stephen King, frissonner par ces temps de canicule, ça ne se refuse pas !
« Il y a quelque chose, dehors, Bryce, quelque chose de plus malin et de nettement plus redoutable que le papillon, et ça ne veut pas qu'on s'en aille. Ça veut jouer avec nous avant de nous tuer.
Ça ne laissera partir aucun d'entre nous, alors on a sacrément intérêt à trouver ce que c'est, et à réfléchir au moyen de s'en débarrasser, avant que ça ne se lasse de son petit jeu. »
Je remercie les Éditions Archipoche pour cette lecture.
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