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3,56

sur 214 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Veronika a demandé à son voisin Igor de suivre son mari Semion, dont la vie nocturne semble très agitée, bien que ce dernier n'en ait aucune conscience…étant somnambule. Mais une nuit alors que le pharmacien est assassiné, il rentre avec des taches suspectes sur ses vêtements.
Dima est vigile à l'aéroport. Avec son chien il traque les bagages suspects. Jusqu'au jour où il tombe sur une mallette contenant des ampoules d'une étrange substance. L'effet sur son chat Mourik ayant été fatal à l'animal, il lui faut le remplacer sous peine de drame conjugal. Ce qu'il parvient à faire sans difficulté mais Mourik décide de ressusciter…
Irina se lève tôt tous les matins pour aller vendre son lait maternel à Kiev. Sa mère garde son bébé Iassia, qu'elle élève seule, comme beaucoup d'autres jeunes filles pauvres. Mais ce lait semble être l'objet de sombres trafics et bientôt Yegor, agent de sécurité, vient se porter à son secours…

Ces trois histoires apparemment sans liens entre elles vont se croiser, et peu à peu tisser la trame d'un récit unique.
Veronika devient amie avec Daria, la veuve du pharmacien qui décide de faire embaumer son mari et de l'installer dans son salon. Semion décharge chaque nuit des bidons de lait dans un orphelinat pour un député, Guennadi Illitch qui lui propose de devenir son assistant. Il découvre qu'il est membre d'une église sectaire, l'Ambassade de la Lune, véritable société secrète. Irina accepte d'arrêter ce travail et Yegor lui confie un autre nourrisson…qui était promis à Semion et Veronika. Mais comme les chats, les bébés se monnaient, et un autre est trouvé.
Derrière cet univers loufoque, Andreï Kourkov dénonce une société profondément corrompue, adoucie par la générosité des femmes et de quelques hommes. Heureusement que liqueur d'ortie, vodka et cognac coulent à flots pour adoucir la rigueur de l'hiver et du régime politique. Encore une fois conquise par l'univers kourkovien !
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Une satire sociale étonnante, un portrait caustique de l'Ukraine actuelle, indépendante depuis 1991 et qui se cherche encore, empreint d'humour et d'absurde.
J'ai beaucoup aimé cette lecture, les histoires sont loufoques, la construction est très intéressante, les histoires s'enchaînent et s'entrecroisent attisant la curiosité du lecteur (tout du moins la mienne a été attisée!), rendant la lecture absolument addictive, une fois le livre ouvert, il est difficile de le lâcher, c'est un tourbillon qui nous entraîne au coeur d'une Ukraine où corruption, pauvreté, violence, petits trafics en tout genre, sociétés secrètes font partie intégrante du décor.

La description de la société est très réaliste et pourtant, certains éléments surréalistes parsèment le récit et rendent l'atmosphère à la fois plus glauque et paradoxalement plus douce.

Une belle découverte, même si la fin m'a quelque peu laissée sur ma faim...

Ce livre fût un coup de coeur pour un bibliothécaire de ma ville, et c'est qui m'a donné envie de le lire. Bien m'en a pris. D'autres oeuvres de l'auteur me tentent : le Pingouin, le dernier amour du président, L'ami défunt, le Caméléon. Sa plume et son humour décalé me séduisent.
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Laitier de nuit est un ouvrage atypique : l'éventail des personnages est vaste et coloré. le maître-chien qui travaille à l'aéroport de Kiev, et qui entretient une relation particulière avec son chat, Mourik, qui lui-même est revenu à la vie ; la mère célibataire, la fille-mère comme on l'appelle car elle n'a pas de mari, qui prend tous les matins le bus qui rallie son village à la capitale ; la veuve du pharmacien qui refuse de clore l'histoire avec son mari, et la fait durer de la manière la plus improbable qui soit… Et quelques autres encore…

Tous ces personnages, aux origines différentes, qui finissent par se croiser au gré de l'humeur du destin, et qui, effet domino oblige, influenceront la vie des autres… Tous ces personnages m'ont touchée à leur manière, me faisant passer de l'attendrissement à l'énervement en moins de temps qu'il ne faut pour passer à la page suivante.

Chaque chapitre nous fait pénétrer dans leur intimité : nous rejoignons Irina au village, ou Dima sur son lieu de travail ou dans son garage. Dans chacun de ces chapitres, le burlesque pointe le bout de son nez nous plongeant dans des situations tellement improbables, incongrues, mais paradoxalement tellement cohérentes.

« Ai-je bien lu ? », « C'est vraiment çà ? », voici quelques questions récurrentes qui ont jalonné ma lecture. Et le cynisme de l'auteur de reprendre le dessus, et moi de ne pouvoir réfréner cette lecture, portrait au vitriol de l'Ukraine, cette « fille-mère » comme l'appelle l'un des personnages, ce pays en construction après son indépendance de 1991.

Malgré les difficultés de la vie, la corruption, la part importante de la religion, c'est un pays au peuple attachant qui nous est livré, parce que, comme le dit un conducteur, le « jour où les gens ne s'entraideront plus, j'irai moi-même me flanquer à la flotte. Peut-être que tu me tireras de l'eau ce jour-là ! Qui sait ?! »
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Après « le Pingouin », je retourne à Kiev avec le même auteur.
Ce roman est constitué de tranches de vies de personnages qui semblent éloignées les uns des autres (bien que toutes liés à Kiev).
Un maitre chien qui tombe sur des fioles aux propriétés surprenantes,
Une femme qui vend son lait maternel,
Une veuve de pharmacien assassine qui fait plastifier son mari,
Des gardes du corps aux ordres de politiciens qui restent jeunes,
Des chats « dopés » (ne divulgâchons pas)…
Chacun lié sans qu'il le sache aux autres.

Le récit joue avec la réalité.
On oscille entre réalisme parfois cru sur la réalité de la vie à Kiev.
Pas de politicien intègre. Pas de petit profit. Pas de morale surtout et y compris religieuse (ou alors de façade et de façade dans le style clinquant).

On oscille aussi vers une douce fantasmagorie, un peu loufoque, un peu ironique et toujours très caustique.
Fantasmagorie qui vous prendra par surprise tant elle est juste après la frontière du vrai.

La société est profondément inégalitaire. Obscènement inégalitaire.
Le pauvre compte ses kopecks, le riche distribue ses dollars bien à l'abri derrière ses gardes du cor ps.
L'éventail des personnages est vaste et coloré.

J'ai préféré « le Pingouin » mais « Laitier de nuit » est aussi un bon point de départ dans l'oeuvre d'Andreï Kourkov.
Bémol

Le découpage en chapitre est trop haché. On passe quelques pages avec un personnage et… clac au suivant !
Et comme le récit se compose de quatre ou cinq histoires parallèles, vous retrouvez votre personnage cinq chapitres plus loin.
Aucune exception. C'est parfois un peu frustrant.
Lien : https://post-tenebras-lire.n..
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Je vous vois venir. Avec pareil titre, vous imaginez déjà des scènes bucoliques de traite de vaches et de livraison de lait. Vous n'y êtes pas du tout : le Laitier de nuit de Kourkov est l'histoire, entre autres personnages, du livreur d'un trafic de lait humain. Et à défaut d'être bucolique, c'est drôle pour qui aime quand ça grince.
La construction du récit n'est en soi pas d'une originalité folle : des personnages que rien ne devrait amener à se rencontrer se croisent au fil de scènes surréalistes et pourtant crédibles si on veut bien considérer que la réalité a souvent tendance à aller bien plus loin que la fiction. Andreï Kourkov perpétue une longue tradition littéraire slave : la tragédie absolue et néanmoins burlesque. Il ne manque jamais de tendresse pour ses personnages, mais ça ne l'empêche nullement de leur faire traverser des situations d'une gravité extrême afin de mieux porter un regard éminemment cynique sur la société ukrainienne post-révolution orange. La corruption est absolument partout et les lubies des puissants sont payées, d'une façon ou d'une autre, par les plus démunis.
L'écriture est simple et efficace, à l'exact inverse de la société ukrainienne qu'il nous donne à voir et sert à merveille cette non moins fort slave résignation qui n'interdit pas un certain optimisme fataliste.
Sans être un chef d'oeuvre, Laitier de nuit est un roman social instructif et plaisant, bien loin des tendances nombrilistes et niaiseuses qu'on rencontre beaucoup trop de nos jours dans la littérature de chez nous.
Ça gratte et ça pique et c'est exactement pour ça que c'est bien.
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Irina est la mère célibataire d'une petite fille de trois mois. Pour vivre avec sa mère, elle vend son lait dans un établissement de Kiev, situé en face du Parlement. A quoi sert tout ce lait collecté? Parfois, elle aperçoit des baignoires emplies de ce breuvage.
Dima est maître-chien à l'aéroport de Kiev. Un jour, son fidèle compagnon flaire une valise suspecte. Ses collègues la détournent et la cache dans le garage de Dima. Que contiennent les ampoules dissimulées dans cette valise?
Semion dirige une société de sécurité et travaille pour Gennadi Illitch, un député opportuniste et ambitieux. Somnambule, il demande à son ami Volodka de le suivre la nuit. Que fait-il la nuit avec cette femme inconnue et cette société secrète d'opposition, L'ambassade de la lune?
Des vies de couple tourmentées qui se croisent
A Kiev, Irina rencontre Yegor, membre de l'équipe de sécurité du Parlement. Amoureux, il veut libérer Irina du lactarium qui l'exploite en achetant son lait maternel. Mais on ne sort pas si facilement d'une entreprise qui fait commerce avec les politiques.
Dima vit avec Valia. En attendant d'être enceinte, elle porte tout son amour à un gros chat gris. Un chat que Dima pense avoir tué en lui administrant une ampoule mystérieuse de la valise. Mais curieusement, le chat semble présenter d'étranges pouvoirs.
Veronika, la femme de Semion, s'inquiète des absences nocturnes de son mari et se lie d'amitié avec la veuve du pharmacien. C'est ce pharmacien qui a mis au point les ampoules, un sérum « Antifrousse », destiné à ceux qui devront libérer Kiev de la racaille.
Une fable burlesque sur fond politique
Avec un ton léger et burlesque, ces trois histoires qui se croisent au coeur de l'hiver kievien, est une vision caustique du régime politique ukrainien. Nous sommes après la révolution orange, entre 2007 et 2010 ( date de parution du roman en France). Devant le Parlement, des communistes agitent leurs banderoles anti-Otan. L'ambassade de la lune, mouvement d'opposition dirigé par un psychiatre, souhaite soigner le pays et mettre fin aux privilèges des députés. Dans ce pays corrompu, tentent de vivre des personnages ordinaires qui louvoient au milieu des arrangements des politiques.
J'ai beaucoup aimé le suspense de ce récit loufoque, sous vodka et cognac, qui mêlent les destins de personnages étonnants et attachants. J'aimerais beaucoup lire les derniers romans d'Andreï Kourkov pour suivre sa vision de l'avenir de l'Ukraine.
Lien : https://surlaroutedejostein...
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Quel roman foisonnant ! Une multitude de personnages qui ont l'air d'avoir aucun rapport les uns aux autres et peu à peu, on se rend compte que tout est lié. Je n'avais jamais lu Andrei Kourkov mais j'aime beaucoup sa façon de peindre le quotidien de gens de différents milieux de l'Ukraine à travers ce presque thriller. L'intrigue policière ne m'a pas beaucoup intéressé finalement. J'ai plutôt savouré l'humour noir de l'auteur avec un brin de fantastique qui rend ces tranches de vie un peu plus pétillantes malgré leurs côtés un peu accablants.
Un auteur que je relirai.
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J'ai trouvé ce livre vraiment très sympathique à lire. L'alternance des personnages, les différences entre chacun d'entre eux, et le lien qui finalement les unis tous, c'est vraiment une histoire bien montée avec la touche d'humour nécessaire pour passe un bon moment de lecture.
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10 actes et une dizaine de personnages dont les vies s'entrecroisent, un portait de l'Ukraine bien étrange mais qui se laisse agréablement écouté.

Un agréable moment, décalé, un peu absurde ou se mêlent manipulation, meurtre, animaux fantastiques,... on s'attache aux personnages, on a envie de savoir comment ils vont évolué, se sortirent de ces situations si alambiquées.

Lien : http://keskonfe.eklablog.com..
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C'est le troisième roman d'Andreï Kourkov que je lis et une fois encore, même si "l'ami des pingouin" a abandonné Victor et Micha, il tient son lecteur en haleine de la première ligne à la dernière et nous dresse un extraordinaire tableau de Kiev et de la campagne ukrainienne, entre réalisme et fantasmagorie.
Difficile de raconter Laitier de nuit (2009) car les histoires s'entrecroisent, se démultiplient et parfois s'entremêlent comme dans une arabesque. Trafic, corruption, crimes, constituent le fond de ces histoires mais tout cela s'enchaine de façon si fantasque et parfois grotesque que le lecteur se retrouve tout déstabilisé : s'agit-il de satire ? d'humour? d'élucubrations oniriques ?
De l'incipit "Dans le ciel d'hiver, la voie lactée se morfondait, privée de l'attention des hommes." (p.7) à la dernière phrase de l'épilogue " Dima regarda sa femme enceinte, esquissa un sourire songeur et se prit à méditer au bonheur qui les attendait"(p.508), le lecteur suit ainsi les aventures d'Irina, la "fille-mère" qui chaque matin vient vendre son lait au lactarium, de Dima, maitre-chien à l'aéroport jusqu'au jour où il se retrouve en possession de mystérieuses ampoules d'antifrousse, de Yegor, sorte d'agent secret, garde du palais Mariinski, de Semion, garde du corps en chef d'un député qui a transformé un orphelinat en fromagerie et pour cela, fait livrer le lait du lactarium, d'un pharmacien assassiné, d'une étrange confrérie nocturne....Et tous ces personnages évoluent dans un monde où se passent à la fois des complots et des coups d'état fomentés par d'étranges individus, des plastifications de personnes décédées, un trafic d'ampoules d'antifrousse, la mort et la résurrection du chat Mourik, un meurtre et une tentative de suicide perpétrés par un somnambule, le tout arrosé de moult verres de Cognac ...
Vraiment un roman comme je les aime, à la fois très grave par le sujet et d'une imagination complètement débridée. Je ne peux hélas le lire qu'en traduction, ici celle de Paul Duquesne mais l'esprit caustique, l'humour, le talent de conteur participent largement au plaisir de la lecture que procure encore ici Andrei Kourkov.

Lien : http://aller-plus-loin.over-..
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