C’était donc cela, le mariage… Elle devrait s’accoutumer à cette intimité, bien que l’acte d’amour ne l’eût pas comblée. Seuls les préliminaires lui avaient plu, ainsi que le bonheur de savoir que maintenant, Gabriel lui appartenait.
Elle l’aimait et lui aussi l’aimait, même s’il éprouvait quelques difficultés à trouver les mots pour le dire. Beaucoup de femmes ne connaissaient pas cette chance. La plupart des mariages se concluaient pour des questions d’intérêts sociaux ou d’héritages.
Comment osait-elle le provoquer après ce que sa famille lui avait fait? N’était-elle donc qu’inconscience et arrogance? La frustration et la rage qu’il avait éprouvées jadis se réveillèrent violemment, comme si elles dataient d’hier.
La Dame Voilée était bien plus vulnérable qu’elle ne le pensait. Et sa famille aussi.
La fortune que Gabriel avait amassée en Océanie n’avait rien à envier à celle des Clarington. De plus, il possédait aujourd’hui un titre équivalent au leur. Ces deux atouts conféraient la puissance. Une immense puissance.
Elle n’était pas simplement jolie: elle était captivante. Ses traits fermes et nettement dessinés n’évoquaient en rien une beauté passive et impersonnelle, celle que Gabriel associait aux femmes insignifiantes et faibles. Soudain, il découvrit qu’il aimait les sensations qu’elle provoquait en lui. Elle était menue mais éclatante d’énergie.
L’obéissance comptait parmi les qualités primordiales d’une épouse. Il lui fallait une femme élevée dans l’idée qu’elle était destinée à respecter et honorer son seigneur et maître. Une femme docile, susceptible de rester à sa place, et donc plus facile à protéger des dangers et des tentations.
Il avait besoin d’une femme qui lui donnât des héritiers, d’une femme pour réchauffer ses nuits, d’une femme à qui parler durant les longues soirées d’hiver.
Author Jayne Ann Krentz on her writing.