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La chronique des Bridgerton tome 3 sur 10
EAN : 9782290014394
443 pages
J'ai lu (07/10/2009)
4.04/5   915 notes
Résumé :
Comme le rapporte la mystérieuse lady Whistledown dans sa chronique mondaine, on a vu, lors du fameux bal masqué des Bridgerton, le cadet de la famille, Benedict, en compagnie d'une ravissante inconnue vêtue d'une robe argentée. Mais à minuit, la belle s'est enfuie. Depuis, la haute société se perd en conjectures sur son identité. Benedict a beau la chercher dans tout Londres, elle semble s'être évaporée à jamais.
Qui pourrait savoir que sous le masque de soi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (114) Voir plus Ajouter une critique
4,04

sur 915 notes
Que j'aime cette famille... Je sais que la chronique de Bridgerton est avant tout une romance, mais sans cette famille, je n'apprécierais pas autant mes lectures, j'en suis certaine. Leur bienveillance et l'amour qu'il y a entre eux donne vraiment aux différentes histoires une autre dimension. Et je me dis que beaucoup de choses se passeraient différemment si nous connaissions tous ce lien si particulier. Les Bridgerton sont loin d'être des gens parfaits, merci à Julia Quinn d'avoir aussi donné cet aspect à ses personnages, et après tout qui voudrait de la perfection !

Alors que j'avais adoré le tome deux, consacré à Anthony, j'ai attendu plusieurs mois avant de replonger dans la saga. Et bien m'en a pris, parce que tout comme son aîné, Benedict a su me charmer tout comme Sophie. J'avoue qu'en sachant que l'on va suivre les huit frères et soeurs, j'avais un peu peur d'une certaine redondance dans les romances. Et jusqu'à présent, il n'en est rien. Il y a toujours ce schéma... pas "ennemies to lovers" qui est un peu fort, mais plutôt une phase d'apprivoisement avec des personnages aux forts caractères. Et j'adore. Les piques, les chamailleries, les prises de bec, du piquant à souhait qui donne une très bonne dynamique à la romance et à l'histoire. Les Bridgerton n'ont pas leurs langues dans leurs poches et tant mieux.

J'avoue tout de même que j'avais quelques appréhensions au début de ma lecture. le côté Cendrillon... je ne suis pas très fan en règle générale (la pauvre Cendrillon n'y est pour rien, mais c'est un conte que je n'apprécie pas du tout de base). Une amie m'avait cependant rassurée en me disant que cela s'estompait rapidement. J'ai donc serré les dents face aux maltraitances que subit Sophie, et sans surprise, je me suis laissée prendre aux jeux. J'ai toujours beaucoup de mal avec les histoires, quelles qu'elles soient, où des membres d'une même famille se montrent cruels ou détestables les uns envers les autres. Je ne le conçois pas même si je sais que cela existe. Voir ainsi Sophie évoluer de la petite fille à la jeune femme que nous allons suivre, privée d'amour paternel, maltraitée par sa belle-mère sans raison valable, tourmentée par l'une de ses demi-soeurs, dépossédée de ce qui lui revient de droit... Ce n'est pas évident surtout que notre héroïne est attachante dès le départ. Cependant, lire ses passages est essentiel. Ils sont la base de sa personnalité, de sa psychologie, de la femme forte, droite et déterminée qu'elle devient. Une femme entière qui a accepté son sort sans esclandre et avec une résilience qui pousse au respect. En clair, Sophie est ce genre de personnage fort et sensible à la fois que j'aime voir évoluer.

Et nous avons Benedict. le second de la fratrie qui souffre du fait de n'être reconnu que grâce à son allure, son nom ou bien comme étant le numéro 2. Un homme qui ferait tout pour sa famille, qui a des principes, avec l'âme d'un artiste un peu aventureux. Il est aussi le reflet de son époque et de sa condition. Parfois arrogant et fier, blessant même. Mais Benedict est un Bridgerton, il a donc aussi des qualités qui sont rares dans l'aristocratie. Son ouverture d'esprit, son sens moral, sa considération des "petites gens"... Sa gentillesse bourrue est aussi adorable, tout comme sa prévenance. Il sait aussi être taquin, plein d'humour et il est loin d'être un idiot. Un personnage plus complexe qu'il n'y parait, avec ce côté parfois gamin capricieux. Je regrette cependant que sa "psychologie" n'ait pas été aussi développée que celle d'Anthony dans le second tome.

Un autre personnage ressort énormément dans ce tome trois : Violet. La mère des Bridgerton mériterait la palme de la maman de l'année. Maman ours et maman poule réunies, elle pense toujours au bien-être de ses enfants et il ne faut pas se laisser leurrer par son statut. Elle sait aussi montrer les dents. Douce, aimante, compréhensive... elle sort du lot, surtout quand on pense à l'époque et au milieu, mais Violet est aussi la raison qui fait que ses enfants sont qui ils sont. Et je ne la remercierais jamais assez.

Mais la romance dans tout cela me direz-vous ? Elle est parfaite. Entre les non-dits et cet apprivoisement parfois musclé (Sophie peut se montrer un brin violente, si, si), il y a de la douceur, du respect, des sentiments forts, des blessures à guérir. Un long cheminement avec quelques petites péripéties (dont une qui a de quoi nous effrayer un petit peu) mais qui se lit sans aucune difficulté, alternant les points de vue de nos deux héros pour mon plus grand plaisir. Parce qu'il est toujours plus intéressant de percevoir ce que chacune des deux parties ressent. Et puis, la fin a ce petit plus de satisfaisant, vis-à-vis d'une certaine intrigue, avec une pointe d'humour bien anglaise et une Bridgerton attitude digne de ce nom.

Je vais m'attaquer à Colin de ce pas. Cela fait un bien fou d'aimer autant une lecture, et il serait dommage d'attendre encore des mois pour poursuivre les aventures de la fratrie.
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Après Anthony, voici Benedict, le second frère, célibataire convoité par toutes les mères qui ont des filles à marier. Lors d'une soirée donnée par sa mère, Benedict tombe sous le charme d'une belle inconnue masquée qui, comme Cendrillon, disparaît après minuit. Cette Cendrillon s'appelle Sophie, elle est la fille illégitime d'un comte qui est mort en lui laissant de l'argent. Mais sa méchante belle-mère Araminta s'est bien gardée de le lui dire et, depuis la mort de son mari, exploite Sophie et la fait trimer. C'est pour échapper à cette tyrannie que Sophie s'est rendue à la soirée. Peu de temps après Sophie s'enfuit et trouve un poste de domestique chez un couple qui vit à la campagne. Deux ans, plus tard, par un concours de circonstances, Sophie et Benedict se retrouvent mais bien évidemment il ne la reconnaît pas. Par contre, il est bien décidé à la mettre dans son lit. Mais la belle est plus farouche que prévue et le beau Benedict va devoir trouver des arguments sonnants et trébuchants pour la faire céder.

L'intrigue qui démarre comme le conte de Cendrillon (la jeune fille maltraitée par une vilaine marâtre et ses deux méchantes filles) est agréable à lire. Même si, et visiblement c'est une faiblesse de l'auteure, l'histoire s'essouffle vers la fin, c'est le genre de lecture qui vous délasse. Les dialogues restent vifs, la famille Bridgerton est toujours aussi pétulante et envahissante, ce qui fait le charme de cette série.
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Comme la plupart des gens, j'ai découvert Bridgerton avec la série Netflix de Shonda Rimes. Je n'ai pas beaucoup apprécié la série (acteurs qui manquaient de justesse, dialogues pauvres…) mais, lorsque j'ai vu le roman à la médiathèque de ma ville, j'ai décidé de lui donner une chance, et de voir si, comme c'est souvent le cas, le livre était meilleur que l'adaptation. Je peux d'ores et déjà vous donner la réponse : non. Pour une fois, je dirai même que la série est meilleure que le livre, parce qu'elle est très moderne.

En fait, j'ai commencé par le tome rassemblant le 3 et le 4, tout simplement parce que le 1 et le 2 n'étaient pas disponibles à ce moment-là, et que je me suis dit qu'ayant déjà vu l'adaptation du premier roman, je connaissais déjà l'univers et n'allait pas être perdue. Je n'ai effectivement pas été perdue, mais par contre déçue. J'ai sans doute commencé par le pire tome(à en croire un article anglais qui a classé les 8 tomes du pire au meilleur : https://atthecooltable.com/ranking-bridgerton/), le plus bâclé, à peine au niveau d'un Milady Romance et je ne me permettrai pas d'émettre un avis sur toute la saga. Cela fait déjà deux bonnes semaines que j'ai terminé ma lecture. Je me dépêche donc d'écrire cet avis avant d'oublier (inutile de dire que la qualité du roman est telle qu'il ne me laissera pas un souvenir impérissable).

Je vais commencer par les points positifs (rassure toi ami lecteur, il y en a tout de même quelques-uns) :

-l'écriture est correcte et fluide, les pages se tournent donc rapidement, ce qui est toujours agréable.

-l'idée de base, de faire un tome par frère et soeur, et de se concentrer sur une famille, les Bridgerton est bienvenue (on a même un petit arbre généalogique au début, au cas où l'on s'y perdrait) et le concept du « Whistledown » est rafraichissant.

-le schéma narratif, bien que très banal (originalité : 1/10 pour les motifs que j'expose ci-après), fonctionne plutôt bien

Hélas, les points négatifs sont nombreux : le roman se concentre donc sur Benedict, le deuxième frère Bridgerton, et Sophie, sa future femme (ce qui n'est pas vraiment un spoiler puisque nous savons déjà comment le roman va se terminer à peine l'histoire commencée). Sophie est la fille illégitime du comte de Penwood, qui l'a accueillie sous son toit en tant que pupille (sa mère est morte à sa naissance). Sophie grandit et devient une jolie jeune fille aux cheveux blonds cendrés- une précision inutile pour moi, qui me l'imaginait déjà comme blonde- puisque toutes les Sophies que je connaisse, dans ma vie ou dans la littérature/cinéma (de la Comtesse de Ségur et ses malheurs de Sophie jusqu'à Meryl Streep dans le Choix de Sophie) sont blondes-.

La vie de Sophie est en fait un remake du conte de fées Cendrillon avec quelques variantes : la jeune femme ne perd pas un soulier au bal mais un gant, et sa marraine la bonne fée est en fait une domestique. A part ça, on retrouve la belle-mère acariâtre sous les traits d'Araminta (le nom en lui-même veut tout dire, quoique, à en croire Wikipédia, « Araminta is a rare feminine given name, a cross between Aminta and Arabella meaning prayer and protection ». Protection, vraiment ? On voit que l'auteure ne s'est pas penché plus que ça sur la symbolique des noms mais bon, tout le monde ne peut pas s'appeler Thomas Hardy...) et les deux soeurs, l'ainée étant une affreuse peste du nom de Rosamund (Javotte donc) et la cadette, Posy étant un peu plus douce et gentille (Anastasie).

A la mort de son père, la pauvre Sophie se retrouve à la charge de sa belle-mère, qui accepte de continuer à l'entretenir pour la bonne raison que feu son mari lui a promis une rente plus importante si elle reste à sa charge. Malheureusement pour Sophie, elle se retrouve à faire le ménage, récurer l'argenterie, repasser les robes de ses demi-soeurs, etc. Sounds familiar ?

La situation initiale étant posée (je ressors mes cours de français de 6ème), l'élément perturbateur arrive sous la forme d'un bal donné par les Bridgerton, auquel sont conviées les 3 femmes Reiling. Sophie est obligée de rester à la maison, sa robe ayant été détruite par Araminta. Apparaissent alors les adjuvants, domestiques de la maisonnée, qui compatissent avec la situation de Sophie et l'aide à se préparer pour le bal masqué (elle ne sera donc pas reconnue) : une vieille (mais jolie) robe est sortie d'une malle, et un véhicule est amené devant le porche pour conduire la jeune femme doublement méconnaissable ( par sa tenue mais aussi son loup qui cache une partie de son visage) au bal. Jusque-là, à part reprocher un plagiat complètement assumé à l'auteure, je n'émettrai pas d'autres critiques.

Mon gros souci avec ce livre commence au bal : les héros se voient, et sont fascinés l'un par l'autre, si bien que Benedict attire Sophie sur une terrasse (en oubliant la politesse qu'il doit à ses invités mais cet homme se révélant être un rustre de la pire espèce par la suite, ce passage ne fait qu'annoncer la couleur) et commence à discuter avec elle, pour tenter d'en apprendre plus sur cette belle inconnue. Les héros finissent pas s'embrasser après que Sophie ait vu « sa propre âme dans les yeux de Benedict ». Vous l'avez compris, l'écriture commence à se gâter à ce moment-là. Je suis parfaitement consciente d'être en train de lire une romance mais quand même, épargnez-moi ce genre de descriptions. Je n'ai pas retenu tous les passages de ce genre, mais disons qu'il y en avait un certain nombre, du style, « Sophie sut à cet instant que sa vie ne serait plus jamais la même ». Bon, passons. L'héroïne s'enfuit sous les douze coups de minuit avant d'avoir révélé son nom au pauvre Benedict, qui devient obsédé par l'idée de la retrouver. Familiar much ? Il décide de faire le tour des maisons de bonne famille pour retrouver la femme la plus magnifique qu'il ait jamais vue. Pas de chance pour Sophie, Araminta a deviné (les souliers qu'elle lui avaient emprunté sont légèrement rayés) qu'elle était la belle inconnue dont tout le monde, y compris le Whistledown, parle. Elle décide donc de l'enfermer dans son placard, ce qui l'empêche de voir Benedict. Elle est ensuite chassée par sa jalouse belle-mère du domicile familial.

L'auteure nous offre alors une ellipse temporelle bienvenue. le lecteur se retrouve donc quelques années plus tard, dans la résidence d'un jeune aristocrate qui profite du départ de ses parents pour organiser une fête débauchée, à forts renforts d'alcool, de femmes de petite vertu et de jeux de carte impliquant des sommes d'argent conséquentes. Sophie y travaille comme domestique, c'est là qu'elle a trouvé refuge après avoir été contrainte de quitter sa maison quelques années plus tôt (elle a décidé de quitter Londres pour éviter de rencontrer Benedict ou de se retrouver nez à nez avec sa belle-famille). Benedict est invité à la soirée mais s'ennuie ferme. Il décide donc de rentrer, quand tout à coup il entend du bruit dans le jardin : c'est une domestique (Sophie, qu'il ne reconnait pas et ne reconnaitrait pas avant cette fameuse partie de colin-maillard chez les Bridgeton) qui s'apprête à être violée par son maitre et ses amis. En preux chevalier, il s'élance à son secours, bien décidé à occire le premier venu qui voudrait s'approcher trop près d'elle. Sophie, lasse des mauvaises intentions du jeune maitre de maison, de toute façon s'apprêtait à quitter sa place dans cette maisonnée. Elle part avec Benedict, qui lui propose de lui trouver une place chez sa mère. En attendant, une pluie drue commence à tomber ce qui oblige nos héros à trouver refuge dans le cottage de Benedict (qui s'appelle "Mon cottage", ça vous montre à quel point ce type a de l'imagination) non loin de là. le couple de domestiques qui s'occupent habituellement de l'entretien du cottage sont absents. Sophie se retrouve donc seul avec Benedict, qui tombe malade et trouve en Sophie une garde-malade très agréable, à tel point qu'il reste un peu plus que nécessaire alité. Remis sur pied, il décide d'aller piquer une tête dans le lac de sa propriété. Evidemment, Sophie, sans le savoir, décide d'aller se promener non loin, et l'aperçoit « dans le plus simple appareil ». ça ne vous rappelle pas un peu la série de 1995 de la BBC « Orgueil et Préjugés » ? Moi si. Après Charles Perrault, l'auteur fait un clin d'oeil appuyé à Jane Austen. A ce stade du développement, vous devez avoir compris pourquoi ce roman est sans doute un des moins originaux qu'il m'a été donné de lire (et Dieu sait que j'en ai lus).

Benedict décide alors de faire de Sophie sa maitresse, ce qu'elle commence par refuser catégoriquement. Face à un tel refus, après avoir insisté (le gars n'est visiblement pas habitué à ce qu'on lui refuse quelque chose) Benedict, offusqué, décide de soumettre Sophie à un chantage : soit elle rentre avec lui à Londres et devient sa maitresse, soit il la dénonce pour vol d'argenterie (une accusation fausse mais qui vaudrait à Sophie d'être emprisonnée voire pire). Problematic much ? Apparemment pas pour la jeune jouvencelle qui considère qu' « elle n'a aucune raison d'être en colère contre lui. Certes, il n'aurait pas dû l'amener à Londres contre sa volonté ; mais pouvait-elle lui reprocher d'espérer faire d'elle sa maitresse ? ». Personnellement, j'ai surtout été choquée par l'attitude de Sophie que par celle de Benedict. Révolte toi ma grande voyons.

Bon, à un moment du roman, rentrés à Londres, les héros finissent par coucher ensemble dans l'appartement de célibataire que loue Benedict. Les scènes érotiques (au nombre de 2 ou 3) sont assez problématiques, puisque Benedict impose complètement sa volonté à la jeune femme et est tellement sûr de lui que, même si Sophie, en bonne jeune vierge effarouchée, « ne sait pas ce qu'elle veut », lui si ! S'il est si expérimenté que ça, comme l'auteure l'écrit, ne devrait-il pas savoir que chaque femme est différente et qu'il est quelque peu présomptueux de prétendre connaitre les désirs/préférences sexuelles d'une femme avant de la connaitre ?

Un peu plus loin, notre gentleman (le roman s'intitule en anglais « an offer from a gentleman », même si j'ai du mal à voir en quoi Benedict Bridgerton est un gentleman. Si vous y parvenez, n'hésitez pas à m'écrire sur mon mur personnel de commentaires et à m'éclairer sur la question) « déclare d'une voix rauque : si tu veux que j'arrête, c'est tout de suite qu'il faut le dire. Pas dans dix minutes, ni même dans une seule. C'est maintenant, ou il sera trop tard ». Et le consentement dans tout ça ? Et qu'on ne vienne pas me brandir l'argument, parfois valable de « oh mais c'était une autre époque ». le roman est tellement improbable in so many ways que l'auteure aurait également pu se montrer un peu plus « moderne » dans sa vision des relations sexuelles. Surtout que la scène est ridiculeusement convenue. Un classicisime que l'on retrouve dans beaucoup de romans érotico-romantiques. le livre a été écrit en 2002, soit 20 ans auparavant. Période pré Metoo donc. Mais quand même. L'auteure est une femme pardi ! Elle est consciente que son roman se dirige à un public essentiellement féminin, parmi lequel des jeunes adolescentes. Vaya modèle pour se construire que celui où l'héroïne à laquelle on s'identifie se plie à la volonté et aux désirs d'un homme peu recommandable (on se rapproche dangereusement de 50 Nuances de Grey). le pire, c'est que je suis persuadée que j'aurais adoré le roman si j'avais eu 13 ans (une romance interdite entre deux jeunes gens de classe sociale différente, is usually a great romance material).

Bref, j'aurais aimé que Sophie se montre plus entreprenante et surtout qu'elle résiste un tant soit peu à ce type, qui, à mon humble avis, est le pire de la fratrie Bridgerton. Mais non, elle se contente de « savourer l'exquis plaisir d'être écrasée sous le poids de son corps ». Je ne sais pas vous, mais moi, si je me retrouve écrasée sous quelqu'un, je ne trouve pas cela exquis. A dire vrai, cette citation se trouve dans le tome 4, dans une scène d'amour entre Colin et Pénélope, mais je suis presque sûre de retrouver la même phrase dans le 3 (en effet, je n'ai pu m'empêcher de remarquer que l'auteure réutilisait les mêmes tournures de phrases pour les scènes romantiques et/ou érotiques).

Bref, revenons à notre histoire. Notre héroïne se retrouve engagée dans la maisonnée Bridgerton en tant que domestique, mais se voit autoriser à prendre le thé avec les demoiselles Bridgerton (dans le genre pas du tout réaliste, voici un bel exemple. Je conseille à l'auteure de regarder Downton Abbey à ses heures perdues, ses romans n'en seront que meilleurs), avec qui elle développe une sorte d'amitié. Entre temps, elle se donne à Benedict, corps et âme, même si elle a peur de tomber enceinte (ce qui est la raison pour laquelle elle ne veut pas devenir la maitresse de Benedict, pour ne pas engendrer un bâtard, elle-même étant la fille illégitime du comte de Penwood. Personnellement, si j'avais été à sa place, j'aurais eu tout un tas d'autres raisons de ne pas accepter d'avoir des relations intimes avec Benedict Bridgerton mais soit). Sauf qu'elle s'est faite repérer par Posy, sa demi soeur, qui ne sait pas tenir sa langue et qui répète à sa mère que sa demi soeur est de retour à Londres. Araminta trouve alors le moyen de l'accuser de vol (à sa décharge, Sophie a effectivement volé une broche de chaussures en diamant pour financer sa fuite) et d'appeler la police pour que Sophie soit enfermée. La jeune femme se retrouve donc sous les verrous, mais est sauvée de la potence ou d'un sort à peine plus enviable, les colonies, grâce à l'intervention de Lady Bridgerton et de son fils Benedict.

La fin est on ne peut plus classique : ils se marient, ont des enfants vivent heureux jusqu'à la fin des temps. Ce n'est pas tant la fin qui m'a dérangée mais la façon qu'à l'auteure d'y arriver.

Un autre point qui m'a beaucoup dérangée c'est qu'il n'y a pas vraiment de complicité entre Benedict et Sophie. Il y a juste une tension sexuelle et une attirance mais il faut plus que ça pour se marier à quelqu'un, non ? Ils ne pourraient pas discuter de littérature et de poésie ? J'ai trouvé que le déroulé de l'histoire et les plats dialogues ne nous faisaient pas voir naitre l'intérêt romantique. Un scénario avec pas mal de lacunes donc et des personnages fades, à peine rattrapés par les personnages secondaires, un héros possessif et manipulateur et une héroïne molle comme un chiffon à en faire pitié parfois. Je lui souhaite bon courage pour la suite de sa vie à supporter son époux, et espère très fort qu'elle sera veuve le plus rapidement possible, parviendra à s'affirmer et que ses 3 fils ne deviendront pas aussi misogynes que leur père (one can only hope) !

Pour terminer, je suis heureuse de voir que la plupart des gens qui ont lu l'entière saga considèrent que le tome 3 est de loin le pire, ce qui est aussi mon avis (parce que oui cher lecteur, j'ai continué). Sans doute que le fait que ma dernière lecture avant ce livre, les mémoires de la journaliste et activiste féministe Gloria Steinem, ne m'a pas aidée à passer outre le caractère résolument antiféministe de ce livre. Il donne en effet une image des relations homme-femme complètement clichée, très loin de la réalité et alarmant pour un public composé d'adolescentes.

Lecteurs et lectrices qui avez eu le courage de lire cette recension jusqu'au bout, passez votre chemin. Si vous êtes tout de même déterminés à lire la saga Bridgerton, sautez au moins ce tome-ci et passez directement au tome 4 ! Vous m'en serez reconnaissants.

Sur ce, je m'en retourne relire Jane Austen, une valeur sûre en ce XXIème marqué par la pauvreté de la littérature considérée comme « romantique » !
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J'ai un peu moins aimé ce troisième tome où l'intrigue m'a semblé un peu trop rocambolesque et le ton un petit peu plus grave. J'ai aussi été un peu gênée par la lourde insistance du héros à faire de l'héroïne sa maîtresse puisque les conventions sociales ne lui permettent pas de l'épouser : il lui faut beaucoup de temps pour accepter le refus de la jeune femme.

Le début du roman se calque sur l'histoire de Cendrillon au point que l'histoire s'en trouve un peu affadit tant tout est prévisible (sans compter que la méchante belle-mère et les vilaines soeurs paraissent très caricaturales une fois sorties du contexte du conte). Je ne suis réellement entrée dans l'intrigue qu'une fois qu'elle s'est détachée de la trame du conte.

Le style de Julia Quinn est toujours très agréable, en particulier au niveau des dialogues acérés et plein d'humour. Et la famille Bridgerton est à nouveau plus présente, avec en tête Violet, la mère attentionnée (parfois trop) de la remuante fratrie.

Même si ce tome ne m'a pas autant séduite que les deux précédents, j'ai passé un moment agréable avec Benedict et je vais très vite me plonger dans le quatrième...
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Ce troisième tome a des allures de Cendrillon. Sophie, protagoniste principal, est une bâtarde. Mais son père biologique en a fait sa pupille, sans jamais la reconnaître officiellement. Lorsqu'il se remarie avec une femme avare, cette dernière prend toute la place, avec ses deux filles. A la mort du père, la femme garde Sophie, pour l'argent qui vient avec, et en fait une bonne. Un soir, au bal costumé, Sophie ose… Elle s'y rend, costumée. Elle a jusqu'à minuit pour vivre sa vie. Elle fera la rencontre de Benedict. le coup de foudre. Mais là s'arrête Cendrillon, puisque quelques deux ans plus tard, Sophie et Benedict seront amenés à se rencontrer, et Benedict ne reconnaitra pas Sophie. Une autre histoire de je t'aime moi non plus… La formule reste la même : un tandem qui s'aiment, mais qui n'arrêtent pas de chamailler, qui se repoussent, mais dont l'attirance est très évidente… Mais cette formule fonctionne. Ça nous donne des moments délicieux et très intenses. J'ai beaucoup aimé le personnage de Sophie. Bref, une bonne lecture. J'ai hâte de lire la suite.
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
- Benedict ?
- Oui, mère ? demanda-t-il d’un ton de vertueuse patience, en faisant une fois de plus volte-face.
- Vous me tiendrez informée du résultat de votre démarche, n’est-ce pas ?
- Promis.
- Vous mentez, répliqua-t-elle avec un sourire, mais je vous pardonne. Je suis si heureuse de vous voir amoureux !
- Je ne suis pas...
- Comme vous voudrez, mon chéri, coupa-t-elle en lui faisant signe de se sauver.
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(Discussion entre Benedict et Eloïse)
- On ne t'a jamais dit que tu étais excessivement indiscrète?
- Si, tout le temps. Où étais-tu?
- Et terriblement obstinée.
- Tout le monde devrait l'être. Où étais-tu?
- T'ai-je dit que j'envisageais d'investir dans une manufacture de muselières pour jeunes filles trop curieuses?
Eloïse lui lança un coussin à la figure.
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- Ecoute-moi bien, dit-elle d'une voix menaçante. Tu vis peut-être, ici, à Penwood Park, et tu vas peut-être partager les leçons de mes filles, mais tu n'es qu'une bâtarde, et tu ne seras jamais rien d'autre. Ne commets jamais, jamais l'erreur de te croire du même monde que nous.

Sophie laissa échapper un petit gémissement lorsque les ongles de la comtesse s'enfoncèrent dans la chair tendre sous son menton.

- Mon époux, poursuivit celle-ci, se sent lié à toi par je ne sais quelle ridicule obligation. C'est tout à fait noble de sa part de vouloir réparer ses erreurs passées, mais c'est une insulte pour moi de devoir supporter ta présence sous mon toit et de te voir nourrie, vêtue et éduquée comme si tu étais réellement sa fille.
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- De lui ou de son frère, je ne sais lequel me tuera le premier, gémit lady Bridgerton.
- Quel frère ?
- Chacun. Tous. Les quatre. Ce ne sont que des voyous.
Des voyous qu’elle semblait adorer.
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- Je n’ai pas réfléchi, murmura-t-elle, plus pour elle que pour lui.
- Je m’en suis rendu compte.
Il sourit.
- Je m’en suis rendu compte, et j’ai trouvé que c’était une bonne chose. Lorsque vous réfléchissez cela finit toujours mal pour moi.
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la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3179 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

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