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Citations sur Dernier journal (50)

Les gouvernements seront nécessaires tant que l'homme ne sera pas sa propre lumière, tant qu'il ne mettra pas de l'ordre et de l'affection dans sa vie quotidienne, et qu'il ne portera pas un soin attentif à son travail, à ses observations, à son apprentissage. Il préfère être dirigé dans ses actes, comme il l'a été depuis toujours, par les anciens, les prêtres, les gourous. Et il accepte les ordres de ceux-ci, leurs curieuses pratiques destructrices, comme s'ils étaient des dieux incarnés, comme s'ils connaissaient toutes les conséquences de cette vie si extraordinairement complexe.
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Nous ne nous rendons pas compte que nous avons beau nous fuir nous-mêmes et nous distraire consciemment ou inconsciemment, le conflit, le plaisir, la douleur, la peur, etc, demeurent toujours. Ils finissent par tout régir.
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… mais nous ne nous demandons jamais si les collines et l'au-delà des collines ont leur propre continuité.
S'il n'y a pas de continuité, qu'y a-t-il ? Il n'y a rien. Nous avons peur de n'être rien. Rien signifie qu'aucun objet n'existe. Aucun objet assemblé par la pensée, rien qui puisse être reconstitué par la mémoire, les souvenirs, rien qui puisse se décrire par les mots puis se mesurer. Il se trouve certainement, sûrement, un domaine dans lequel le passé ne projette pas son ombre, où le temps, le passé, le futur ou le présent ne signifient rien. Nous avons toujours essayé de mesurer par des mots ce que nous ne connaissons pas. Nous essayons de comprendre ce que nous ignorons en l'affublant de mots, le transformant ainsi en un bruit continu. Et ainsi encombrons-nous notre cerveau, déjà plein d'événements passés, d'expériences et de savoir. Nous pensons que le savoir est d'une grande importance psychologique, mais cela est faux. Il est impossible de croître par le savoir ; il faut que le savoir cesse pour que le neuf puisse exister. Neuf est un mot qui qualifie ce qui n'a jamais été auparavant. Et ce domaine ne peut être compris ou saisi par des mots ou des symboles : il est au-delà de tous les souvenirs.
p. 79
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… si les êtres humains représentent toute l'humanité — vous ne la représentez pas seulement, vous êtes l'humanité, car vous êtes le monde et le monde est vous — qu'advient-il lorsque vous mourez ? Lorsque vous (ou quelqu'un d'autre) mourez, vous êtes les manifestations du vaste courant des actions et des réactions humaines, du courant de la conscience et du comportement. Vous ferez partie de ce courant, qui conditionne l'esprit, le cerveau humain, aussi longtemps que vous resterez conditionnés par l'envie, la peur, le plaisir, la joie, et ainsi de suite. Votre organisme peut cesser de vivre, mais vous êtes dans ce courant, car vous êtes vous-même ce courant lorsque vous êtes en vie. Le courant change, ralentit par endroits, s'accélère à d'autres, plus ou moins profond, quand les rives se resserrent, se glissant dans un passage étroit pour ensuite se déverser librement dans un plus grand volume. Tant que vous êtes dans ce courant, vous ne connaissez pas de liberté. Vous n'êtes pas libre du temps, de la confusion et du malheur de l'accumulation de souvenirs et d'attachements. Une dimension différente ne s'ouvre que lorsque ce courant prend fin, non parce que vous le quittez pour devenir autre chose, mais parce qu'il cesse d'être. Cette dimension ne se mesure pas par les mots. La fin, sans motif, voilà tout le sens de vivre et de mourir. Les racines du ciel sont dans la vie et la mort.
p. 44
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Les gouvernements seront nécessaires tant que l’homme ne sera pas sa propre lumière, tant qu’il ne mettra pas de l’ordre et de l’affection dans sa vie quotidienne, et qu’il ne portera pas un soin attentif à son travail, à ses observations, à son apprentissage. Il préfère être dirigé dans ses actes, comme il l’a été depuis toujours, par les anciens, les prêtres, les gourous. Et il accepte les ordres de ceux-ci, leurs curieuses pratiques destructrices, comme s’ils étaient des dieux incarnés, comme s’ils connaissaient toutes les conséquences de cette vie si extraordinairement complexe.
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Nous nous évertuons à nous identifier à notre race, à notre culture, à ces choses auxquelles nous croyons, à un personnage mystique ou à un sauveur, une forme d'autorité supérieure. Il semble être dans la nature de l'homme de vouloir s'identifier à quelque chose.
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Et devant cette feuille morte dans toute sa beauté, sa couleur, peut-être pourrions-nous être conscients au plus profond de nous-mêmes, saisir ce que doit être notre propre mort, non pas à la fin ultime, mais au tout début de notre vie. La mort n'est pas une chose horrible, une chose à éviter, à différer, mais plutôt une compagne de chaque jour. De cette perception naît alors un sens extraordinaire de l'immensité.
p. 161 - 62
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– « Dernier Journal », Jiddu Krishnamurti - éditions du Seuil © 1987
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L'enfant, avec sa curiosité, peut être amené à comprendre que la mort n'est pas seulement l'usure du corps par l'âge, la maladie, ou quelque accident inattendu, mais que la fin de chaque jour est aussi la fin de soi-même.
Il n'y a pas de “résurrection”*, c'est là une superstition, une croyance dogmatique. Tout ce qui existe sur terre, sur cette merveilleuse terre, vit, meurt, prend forme, puis se fane et disparaît. Il faut de l'intelligence pour saisir tout ce mouvement de la vie, et ce n'est …
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* (entendu comme une entités mue par le “gravitationnel” comme le concept de “réincarnation”, par contre hors “du temps psychologique gravitationnel” existe une dimension, un “âge hors temps” susceptible d'engendrer lui ce qu'une époque sollicite) - note perso.
p. 160
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Les hommes se tournent aussi vers la science pour promouvoir la paix dans le monde, mais celle-ci y a échoué. La politique et les politiciens n'ont pas non plus réussi à donner aux hommes une véritable sécurité, une paix dans laquelle ils puissent vivre et cultiver non seulement les champs, mais leur cerveau, leur cœur et leur art de vivre, c'est-à-dire l'art suprême.
Et les religions reconnues, traditionnelles, avec leurs dogmes et leurs croyances, ont été la cause de beaucoup de mal dans le monde. Elles sont responsables de bien des guerres dans l'histoire, dressant l'homme contre l'homme. Ce phénomène s'est répété quand un continent, aux croyances, aux rituels et aux dogmes puissants, s'est parfois imposé à un autre continent dont les croyances, les symboles et les rituels étaient différents. Cela n'est pas la religion, ce n'est que la répétition d'une tradition et de rituels qui ont perdu leur sens et ne font qu'apporter une sorte de stimulation. Tout cela est devenu un immense divertissement. La religion est quelque chose d'entièrement différent dont nous avons souvent parlé. Son essence est la liberté, qui n'est pas de faire ce que bon nous semble — attitude puérile, irresponsable et contradictoire, qui ne provoque que misère, conflit et désordre.
p.151 - 52
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La société ne pourra être changée sans que l'homme change. C'est l'homme — nous et les autres — qui a, de génération en génération, créé ces sociétés. Elles sont nées de notre mesquinerie, de notre étroitesse d'esprit, de notre limitation, comme de notre avidité, de notre envie, ainsi que de la brutalité, la violence et la compétition qui sont les nôtres. Nous sommes responsables, tant de la médiocrité stupide et vulgaire, que de cette vision tribale des choses, assortie de sectarisme religieux. Si chacun d'entre nous ne change pas radicalement, la société ne changera jamais. Elle est là, elle est notre œuvre, qui à son tour nous génère. Elle nous modèle selon la forme que nous lui avons donnée. Elle place l'individu dans un moule, lequel l'insère dans un cadre qui n'est autre que la société.
Et cette action se répète sans fin, comme la mer et son mouvement de flux et de reflux qui peut être lent, mais aussi rapide et dangereux. Action, réaction, action, nous sommes entraînés par la nature de ce mouvement, à moins qu'un ordre intérieur profond n'arrête se processus.
p. 124
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