Le faucon déniché (BD)

Cette bande dessinée est le fruit de l'adaptation du roman de Jean-Côme Nogues « le faucon déniché ».
Une très belle couverture qui donne envie de lire cette BD qui attirera à coup sûr les jeunes lecteurs.
Ce récit d'initiation est magnifiquement illustré par Steven Dupré.
Cette BD aborde différents thèmes, notamment le dressage d'animaux sauvages mais aussi l'injustice, les désillusions et le courage. L'histoire est fidèle au roman et même si l'on perd l'exigence et la richesse du vocabulaire de Jean-Côme Nogues, l'on gagne en concision pour les faibles lecteurs. Cette BD est un moyen d'aborder le Moyen-Age grâce au contexte historique fidèlement raconté, avec notamment ses traditions.
Il est facile pour un jeune lecteur de s'identifier à Martin, un personnage attachant. Une histoire prenante qui a beaucoup plu à mes enfants bien que la fin soit difficile à accepter pour tout lecteur.
Je suis persuadée que cette adaptation est un excellent moyen de faire découvrir des textes littéraires aux élèves de primaire.
Afin d'aller plus loin avec son enfant ou ses élèves, l'éditeur propose à la fin du livre une partie comprenant une exploitation pédagogique pour permettre de vérifier la compréhension du lecteur mais aussi acquérir de plus amples connaissances. Cette partie a été rédigée par des enseignants et s'avère intéressante pour notamment faire verbaliser les enfants. Bref une très belle lecture : une pépite!

Je viens de découvrir avec grand plaisir l'album « le faucon déniché » envoyé dans le cadre de l'opération Masse critique Spéciale Jungle Pépites. Je remercie d'ailleurs l'éditeur pour cet envoi.
Cette collection porte parfaitement son nom. Cet album BD est une vraie pépite !!
Je connaissais déjà le récit, en ayant découvert dans les années 80, ce roman historique de Jean-Côme NOGUÈS, devenu un classique de la littérature jeunesse et écrit également pour les 8/12 ans.
Mon attente était donc forte pour découvrir cette adaptation en bande dessinées avec un scénario de Maxe L'HERMENIER et des illustrations de Steven DUPRÉ.
Avant même d'aborder la lecture de l'album, l'objet livre est déjà séduisant. Il présente une couverture somptueuse avec des illustrations magnifiques et un titre en surbrillance, mis en relief dans une police de caractère rappelant les lettrines médiévales.
Le contenu est à l'avenant : papier épais, cases lumineuses sur fond blanc et supplément pédagogique « Pour aller plus loin », élégant, sur fond sépia avec enluminures délicates, vignettes illustrées, apports documentaires sur le Moyen-Age et l'auteur du texte source, sans oublier des jeux de compréhension bien conçus et accessibles à la tranche d'âge. Délicat détail, un signet en tissu permet au lecteur de marquer sa page.
L'adaptation de ce récit est très fidèle au roman jeunesse original, porteur de belles valeurs à valoriser auprès du public des préados.
L'album BD met en scène le jeune Martin, fils de paysans, courageux, mature et déterminé.
A cette époque, il était interdit aux serfs de détenir un rapace, réservé au seul privilège du seigneur. Or, l'enfant recueille un oiseau blessé et se targue de l'élever sans l'éduquer à la violence. En effet, le terrible fauconnier du château dresse âprement les rapaces pour les chasses seigneuriales.
Alors qu'il est emprisonné dans la plus haute tour en guise de châtiment, il sauve les villageois d'un terrible pillage, ourdi par la trahison de certains proches du seigneur Guilhem. Il montre alors un bel exemple de bravoure et de loyauté, même si ses prouesses se font au mépris de sa propre sécurité.
La chute, inattendue et injuste rappelle au lecteur les difficultés liées au contexte historique et clôt le recueil sur une cruelle déception pour le jeune Martin, loin des happy-ends convenus.
La lecture est aérée, avec de grandes cases et des illustrations magnifiques. le découpage n'est pas régulier, allant de la pleine page aux différentes tailles de vignettes. Des inter-cases laissent la part belle à l'observation des détails et la plongée dans le récit.
Le scénariste Maxe L'HERMENIER n'abuse pas des dialogues inutiles, tant la narration visuelle se suffit à elle-même. La mise en scène et le dessin de Steven DUPRÉ sont, en effet, magnifiques. Les décors sont hyper réalistes et les personnages, hauts en couleur, nous plongent dans un Moyen-Age fidèlement dépeint.
Cette adaptation me semble particulièrement réussie pour retranscrire le parcours initiatique de Martin. Les envols parallèles de l'oiseau et du jeune sont servis par un dessin lumineux pour un très bel album de BD à découvrir absolument.