Si les hommes avaient leurs règles

Sous la forme de gags et de situations drolatiques, cette BD explore la théorie de Gloria Steinem selon laquelle si c'étaient les hommes qui avaient des règles et non les femmes, la position de celle-ci n'en serait pas améliorée, au contraire, les menstuations seraient utilisées au profit des hommes et avancées comme un signe de suprématie.
Cette BD exploite quelques situations historiques bien choisies sous cette optique et, sous le couvert de l'humour, de la dérision et, il faut bien le dire, d'un brin de mauvaise foi, le message passe de façon plutôt claire.
A mettre entre les mains de toutes personnes dotée d'un esprit ouvert et d'humour.

Le titre de cette bande dessinée est un hommage à l'essai de Gloria Steinem. Cela peut sonner comme une boutade, mais la féministe américaine avait clairement démontré que ce retournement de situation ne serait pas à l'avantage des femmes. « Les menstruations deviendraient une manifestation de virilité enviable et dont on peut se vanter. Mais surtout, elles serviraient de justification au pouvoir des hommes. » (p. 2) Aux femmes, toujours la douleur d'enfanter, mais sans avoir de règles. Aux hommes, la gloire de saigner chaque mois et ainsi de se purifier. Oubliez deux minutes l'absence de logique biologique et imaginez un peu le pouvoir que ce sang régulier donnerait aux hommes. Au-delà de la première rigolade, l'exercice de pensée fait froid dans le dos. Les auteurs réécrivent avec pertinence des épisodes religieux et historiques en intégrant les menstruations masculines. le sang est désormais synonyme de pouvoir. « Tout le monde sait que Superman a des super-règles ! Pourquoi il aurait un slip rouge, sinon ? » (p. 26)

Dans cette démonstration par l'absurde, la moindre situation quotidienne relative aux règles devient un cauchemar masculiniste. « Chez moi, c'est du maousse. Des litrons d'hémoglobine tous les 28. Et niveau protection, c'est simple : y a pas ma taille. Les 'flux abondants', pour moi, ça taille fillette. » (p. 3) Cela vous fait sourire ? Ou cela vous met mal à l'aise ? Dans les deux cas, c'est la preuve que vous voyez l'oppression systémique dont souffrent les femmes depuis des millénaires. Que les femmes soient menstruées ou qu'elles soient privées de ce cycle mensuel, ce sont les hommes qui gagnent à tous les coups.

Alors oui, on peut gentiment se marrer en tournant les pages, se bidonner devant le nouveau sens donné à « Les Anglais débarquent », mais on doit surtout continuer de réclamer la gratuité des protections hygiéniques pour tout·es et des moyens supplémentaires pour la recherche consacrée aux maladies féminines. C'est urgent et ça, il n'y a pas de quoi en rire. Je vous renvoie à Ni folles ni douillettes – L'endométriose, un combat quotidien ou encore à l'excellente BD jeunesse Les règles de l'amitié - #SangTabou. Évidemment, l'ouvrage de Camille Besse et Éric La Blanche a déjà sa place sur mon étagère de lectures féministes.

L'histoire revisitée à hauteur d'hommes menstrués avec tous les présupposés que cela implique .
De la préhistoire à nos jours, avec ironie et dérision, les hommes sont placés dans la situation naturelle qui revient chaque mois pour les femmes mais avec leus lots de petits tracas égocentriques .
Tout y est, écriture inclusive, wokisme, masculinisme et autres " ismes" qui peuples les discours actuels, mais ici " c'est pour rire" .

Comment aurait été le monde et comment fonctionnerait-il si les règles avaient été l'apanage des hommes ? Telle est l'interrogation des auteurs. Ils la développent à travers des saynètes dont certaines sont truculentes. Les menstruations des hommes seraient-elles utilisées comme moyen de domination ?

Tous les thèmes sont abordés, aucun n'est tabou. La religion n'est pas épargnée que ce soit à travers Jésus et la Cène ou Sainte Thérèse d'Avila.

Des personnages célèbres sont croqués de manière désopilante (cf Karl Lagerfeld).

J'ai beaucoup aimé cet humour décalé. J'ai apprécié le scénario et les situations proposées par Éric la Blanche qui a été très bien accompagné par le graphisme de Camille Besse.

Le petit cahier explicatif à la fin du livre est très intéressant et éclaire certaines des situations proposées par les auteurs.

C'est un livre surprenant que l'on peut lire d'un bloc ou par étape sans respecter l'ordre chronologique des pages.

Cette bande dessinée permet de déconstruire le tabou existant autour des règles, et de mettre en avant les inégalités liées à ce phénomène on ne peut plus naturel. Pourquoi des personnes non menstruées décident-elles pour celles qui le sont ?

Les auteurs dépeignent avec beaucoup d'humour le fait que si les hommes avaient leurs règles, alors elles ne seraient plus taboues, elles feraient l'objet de davantage de recherches (notamment pour trouver des solutions aux maladies qui y sont liées), mais surtout : elles seraient un symbole fort de masculinité et de fierté.

J'avoue avoir moins rigolé à certaines pages qu'à d'autres, mais le format de cette BD est bien pensé puisqu'elle est composée de strips de quelques pages, et non d'un seul récit. Cela permet de mettre en avant différentes périodes historiques, et d'en détourner certains passages.

Cette bande dessinée est donc un bon moyen d'ajouter une pierre à l'édifice de la lutte contre les inégalités, le sexisme et la précarité menstruelle. Son ton la rend abordable au grand public, ce qui est parfait pour les thèmes soulevés : tout le monde doit réfléchir à la manière de changer la société, pas d'excuses !
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Imaginez un monde où, non contents d'édicter les règles, les hommes les auraient !
Un monde autre où le Tout puissant aurait décidé de partager la douleur pour laver le péché universel : aux femmes celles de l'enfantement, et aux hommes les menstruations.
Cela aurait-il changé la face de notre monde ? Alors, aurait-on inversés les rapports homme-femme inversés ?
Je pense que si tel avait été le cas (le rêve de toutes les femmes d'être libérées de ce fléau douloureux tous les mois), les hommes seraient restés égaux à eux-mêmes.
Ils y verraient un motif de fierté, voire un marqueur de virilité, de suprématie supplémentaire... Après tout, célébrer les effusions de sang, ça les connaît ! le rouge pour eux, c'est le prix de la victoire, du sacrifice !

A travers différentes scénettes, à des époques et lieux divers, Cécile et Éric nous invitent, sous des traits humoristiques, à réfléchir sur la domination d'un sexe sur l'autre et ses inégalités. Dans notre société, les règles sont souvent vues comme un tabou, une honte. Or c'est absolument naturel et légitime.

L'union d'un homme et d'une femme pour cette BD permet de garder l'équilibre des sexes et des visions.

Une revisite avec humour et panache de notre Histoire au travers d'une modification des règles du jeu..

�itation: « Chez moi, c'est du maousse Des litions d'hémoglobine tous les 28. Et niveau protection, C'est simple ya pas ma taille. Les « flux abondants », pour moi ça chausse fillette. »🧋

Dans cette BD très sympa on est dans un monde parallèle où les hommes ont leurs règles, dé-dacto le fait d'avoir des règles abondantes et douloureuses sont un gage de virilité.

C'est grâce à cela que l'on trouve dans des scènes pleines de comiques où les règles jouent un rôle important et où ce n'est plus la chose cracra dont on ne parle pas en public.

C'est carrément un partage et un jeu de « c'est moi qui ai les plus grandes règles » un peu comme lorsqu'on dit que deux hommes se disent « qui a la plus grosse ».
J'ai beaucoup rigolé de voir les règles devenir un truc viril, avec les remboursements des produits types serviettes hygiéniques et pleins de choses que les femmes demandent depuis des années.

J'ai beaucoup apprécié cette BD dans laquelle où j'ai sincèrement beaucoup rigolé, les dessins sont jolis, colorés et le texte est d'une justesse et d'un humour vraiment bien fait.

C'est sincèrement vu le monde comme il serait sûrement si les hommes qui avaient leur règles. J'ai aussi beaucoup apprécié le passage où un homme qui a ses règles parles avec sa femme qui vient d'accoucher et qui sous-entend que les douleurs de l'accouchement franchement ce n'est rien du tout comparé aux douleurs de leur règles donc merci d'aller lui chercher sa bière dans le frigo, chochotte.

C'est un passage qui m'a fait rigoler, car elle me fait penser au dicton de ma mamie: « heureusement que dieu à donner à la femme l'accouchement, car il n'y aurait pas de deuxième enfants si c'était les hommes qui accouchaient. » !

Oui ma mamie est superbe hein, adoptons son magnifique dicton qui a rythmée ma jeunesse !
Bref, c'était un super coup de coeur pour moi! 🎏

"Si les hommes avaient leurs règles", une BD très intéressante de Camille Besse et Éric la Blanche !

Dans cet ouvrage, les auteurs nous font découvrir un monde où seuls les hommes ont leurs règles de manière certes, humoristique mais malgré tout très crédible.

En effet, tout semble plausible : les règles sont symbole de virilité dans ce monde inventé, les protections hygiéniques et la pilule sont remboursées depuis longtemps et la dignité menstruelle est même inscrite dans les droits de l'homme.

Ce n'est pas pour autant que la femme n'est plus dénigrée car ce qui est critiqué dans cette société c'est l'absence de règles.

Camille Besse et Éric la Blanche mettent en scènes diverses périodes historiques ainsi que différents personnages notamment certains appartenant à la pop culture tel que Dark Vador qui souffre de ménopause.

C'est une BD qui remet en question la place de la femme dans notre société actuelle tout en subtilité et avec humour !

C'est très intéressant, très intelligent, intriguant aussi car les auteurs ont eu l'audace de donner vie à une question que nous nous sommes toutes déjà posées : comment serait le monde si les hommes avaient leurs règles ?

On pourrait penser que cette question n'amène à rien puisque c'est un fait les hommes n'ont pas leurs règles.
Mais se poser cette question est légitime puisque la moitié de la population mondiale a ses règles et pourtant les protections hygiéniques ne sont pas remboursées, les douleurs menstruelles sont banalisées et le sujet reste encore un tabou que cette BD tend malgré tout à démystifier, à vulgariser.

Vous l'aurez compris, j'ai pris énormément de plaisir à lire cet ouvrage et j'espère qu'il en sera de même pour vous !

En ce moment on entend beaucoup parler de la nécessité de la mise en place du congés menstruel, ainsi que des nombreux hommes qui s'insurgent contre cette proposition de loi. Alors qu'ils donnent leurs avis sur une situation qui ne les concerne pas, on peut se demander : et si les hommes avaient leurs règles, la situation ne serait-elle pas autrement ?

Dans la bd « Si les hommes avaient leurs règles » les situations s'inversent. Ici, les hommes ont leurs règles, mais les dynamiques et rapports de pouvoirs ne sont pour autant pas inversés. Les règles et l'endométriose deviennent la cause nationale, et le problème est pris à bras le corps : remboursement des protections périodiques, congés menstruel et campagne de dépistage. Saigner n'est plus tabou et devient un motif de fierté et de virilité. Enfin, « Si les hommes avaient leurs règles », revisite quelques grands moments de l'histoire avec beaucoup de l'humour. Une bd qui fait beaucoup de bien, à offrir aux vieux mecs du Sénat (ou aux autres que vous pouvez connaître).

Dans la catégorie des « et si … », on peut s'amuser à tout et n'importe quoi, donc pourquoi pas imaginer que, dans un monde alternatif, ce seraient les hommes et non les femmes qui auraient leurs règles ? Gloria Steinem, journaliste américaine, écrivit un essai satirique sur ce thème en 1978, source d'inspiration de nos présents auteurs.
Camille Besse et Éric la Blanche se sont en effet adonnés à ce jeu de l'impossible devenu possible dans une bande dessinée bourrée d'humour, qui démarre sur les chapeaux de roue car on n'est pas là pour jouer les mijaurées, les règles, c'est pas un truc de gonzesses, c'est du saignant, du viril, quoi !
Parce que, eeeeh oui, dès lors que ça touche les mecs, les règles, ça devient autre chose, ça se coule (n'ayons pas peur des mots) dans le moule macho, ça ne déboulonne pas les codes, que nenni, ça les renforce. Saigner devient l'apanage et la fierté de l'Homme et les auteurs se plaisent à décliner cette nouvelle vérité sur tous les tons et dans tous les registres, convoquant aussi bien la mode que les anecdotes historiques pour illustrer leur propos.

Une BD joyeusement recommandable, à picorer (ne pas tout lire d'un coup, au risque de saturer), un petit ricanement sarcastique et/ou un sourire entendu aux lèvres : parce que cette charge satirique, au graphisme mordant, déconstruit avec un humour qui ne recule devant rien (oui, c'est pas toujours finaud, mais moi, ça me fait rire !) nos modes de pensée et de fonctionnement. Elle s'offre même le luxe d'un petit appendice culturel, revenant sur des points évoqués dans certaines de ses planches, en fournissant quelques précisions/explications complémentaires.
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