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sur 757 notes
"La Princesse de Montpensier" est un texte court et sublime. Bien que sa trame soit essentiellement dramatique, je l'ai savouré avec euphorie comme une friandise.

La beauté de la langue française, la musique des tournures de phrase, la poésie du style, les sentiments et la grandeur des personnages, le contexte historique de la cour de Charles IX, tout m'a plu. J'ai été comme aspirée au coeur de la cour des Valois.

Les descriptions concises laissent toute leur place au quadrille amoureux de la princesse de Montpensier, de son époux le prince de Montpensier, de son mentor le comte de Chabanes et de son amant le duc du Guise.

Je recommande d'autre part la très belle adaptation cinématographique de Bertrand Tavernier, réalisée en 2010, et dont vous trouverez le lien ci-après si le coeur vous en dit.


Challenge PETITS PLAISIRS 2014 - 2015
Lien : http://www.libertyland.tv/fi..
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« Prince, n'enquerez de sepmaine
Où elles sont, ne de cest an,
Qu'à ce refrain ne vous remaine :
Mais où sont les neiges d'antan ! »
En poésie, j'ai toujours préféré François Villon que je cite ici, à Charles d'Orléans. Villon, c'est mon filon, c'est mon sillon, c'est mon jargon. Les princes, qu'ils soient à baïonnettes ou à talonnettes, ce n'est pas trop ma chansonnette...
Quant aux princesses, je les préfère plus roturière que royale, elles sont royales lorsqu'elles sont élues de mon coeur.
Il en est cependant une, proche de la Cour sous le règne de Charles X, qui m'intriguait depuis quelques lustres, La Princesse de Montpensier et j'avais envie de découvrir les territoires de son coeur et de son âme. Alors, vite, je vous entraîne à galop vers elle.
La particularité de ce roman du XVIIème est son auteure, une certaine Marie-Madeleine Pioche de la Vergne, comtesse De La Fayette, oui cette fameuse Madame de la Fayette...
En ce temps-là, c'est-à-dire en 1566, la France est déchirée par la guerre civile, une guerre de religion qui n'en finit pas et qui débouchera sur la tragique nuit de la Saint-Barthélemy, le 24 août 1572.
Dans ce tumulte, la belle Mademoiselle de Mézières est contrainte d'épouser le Prince de Montpensier alors qu'elle aime le Duc de Guise.
Objet des désirs du brillant Duc d'Anjou, futur Henri III, et de l'amour sincère du comte de Chabannes, ancien précepteur de son mari, comment cette toute jeune femme, déchirée entre son devoir et sa passion, pourra-t-elle trouver sa voie au milieu du marigot que forme la Cour ?
L'Histoire nous apprend en effet qu'en ce temps-là le monde était aussi dangereux au sein des méandres de la Cour que sur les chemins de traverse.
C'est tout l'intérêt de ce passionnant et court roman, de la taille d'une nouvelle, construit sur des faits historiques que Madame de la Fayette s'empresse vite d'arranger à sa sauce. Intéressant d'ailleurs de lire dans les notes en bas de page que cette histoire aurait influencé le destin du Duc de Guise et certains de ses actes futurs... Quand on connaît la bio du personnage, c'est dire l'importance de nos battements de coeur et de leurs émois !
S'il y a quelque chose de souverain pour moi ici c'est le texte. En effet l'autre intérêt, majeur pour moi, fut ce texte, le verbe, le phrasé... L'acuité que cette fameuse Madame de la Fayette déploie dans son expression. Ah ! Que c'est beau... C'est la langue française du XVIIème siècle dans toute sa splendeur...
Derrière un texte ciselé aux petits oignons, nous découvrons l'envers du décor, les chassés-croisés des sentiments amoureux, la jalousie presque animale, souvent cela se résume à une géométrie assez précise, si l'on s'entend qu'un triangle est précis...
Mais brusquement le triangle ne tient plus. Ici il faudrait en effet parler de quadrilatère, ou de quadrille pour dire les choses plus poétiquement... Oui, quatre : le mari, l'épouse, l'amant et l'ami, le maître à penser...
Et quel ami ! le pauvre Comte de Chabannes que j'ai tant aimé dans son côté pathétique...
Dans ce chassé-croisé qui nous fait sourire au début, nous pourrions penser que les choses sont relativement simples.
Ici, ce sont des affaires de princesses si loin des contes de fées. Dans les contes de fées on ne parle pas d'adultère. Quoique ! Ici, oui, puisque c'est le sujet principal.
Les rivalités des princes tournent autour des princesses au début, à fleuret moucheté. On sent vite que la vraie artillerie est prête à sortir un peu plus tard.
Madame de la Fayette sait m'émerveiller dans cette manière qu'elle a de poser les personnages sur cet échiquier amoureux et d'écrire le désespoir de l'amour.
Il y a en effet un désespoir de l'amour qui est dit ici avec beauté. « L'on est bien faible quand on est amoureux », constate le narrateur.
J'ai eu de l'empathie pour cette Princesse de Montpensier, désirée par des hommes puissants, influents, fracassée dans l'amour, dévastée, princesse devenue éphémère par cette histoire, pas éphémère pour moi, je l'ai retenue par mes pensées dans ce gouffre où elle s'enfouissait.
En revanche, j'en veux terriblement à Madame de la Fayette sur la dernière phrase du récit, terriblement moralisatrice. Je vous la laisse découvrir...
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N'en déplaise à un président français qui osait affirmer : “Je ne sais pas si cela vous est arrivé de demander à la guichetière ce qu'elle pensait de la Princesse de Clèves. Imaginez un peu le spectacle”, j'ai été ravi de le lire à l'école et l'ai toujours relu avec grand plaisir.

Lire La Princesse de Montpensier allait donc de soi.

J'y ai retrouvé le beau style classique de Madame de la Fayette que je ne me lasse pas d'admirer, d'une grande simplicité et fluidité.

La nouvelle nous replonge dans le contexte historique douloureux des guerres de religion, c'est en toile de fond et bien décrit, de nombreux personnages historiques y sont cités.

L'autrice excelle surtout à dépeindre les sentiments de la princesse, la lutte qu'elle mène pour préserver sa vertu, son inclinaison pour le duc de Guise, la froideur qu'elle manifeste aux autres prétendants, sa désillusion finale.

le texte est court, il est donc remarquable qu'il soit suffisamment dense pour inspirer le film de près de deux heures vingt que Bertrand Tavernier lui consacre !

Certes, Madame de la Fayette condamne son héroïne qui “aurait été sans doute la plus heureuse, si la vertu et la prudence eussent conduit toutes ses actions” et ce jugement est d'une autre époque, trop moralisateur á nos yeux alors que son union avec le prince de Montpensier était un mariage arrangé.

J'ai beaucoup aimé cette nouvelle qui, sans égaler pourtant La Princesse de Clèves, reste une très belle réussite.


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Un court récit, encore un portrait de femme par l'auteure de la Princesse de Clèves , mais débarrassé des scories précieuses qui peuvent rendre la lecture de notre première "romancière " française insupportable à certains.. et pas seulement aux incultes à talonnettes, il faut bien en convenir!

Ici on est à l'os. Tout est pur, fin, ciselé, aiguisé. Aigu. On est au centre même de ce qui fait une femme : ses fidélités, ses tentations et ses admirations.

Une femme, et autour d'elle son mari, son amant, son maître à penser. Mais ces trois présences masculines sont plutôt les fleurons d'une couronne dont le cercle est sa personnalité même: toute en intelligence, en sagacité, en réflexion.

Une héroïne qui est comme une épée forgée par le feu de ceux qui la désirent, qui la forment ou déforment, mais dont l'acier bien trempé ne doit qu'à soi-même sa force et son tranchant.

Une perle classique dont la plupart des lecteurs ont fait la découverte grâce au film magnifique de Bertrand Tavernier. Et Mélanie Thierry, comédienne trop rare et si rayonnante, est une princesse de Montpensier à la fois charnelle et intellectuelle inoubliable.

Grâces leur soient rendues à tous deux : ce court récit , réédité après le succès du film, est un pur bijou.
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J'ai toujours eu peur de m'attaquer aux romans de Madame de Lafayette. C'est une critique de mon ami Bernie29 qui m a fait sauter le pas. Je ne suis pas déçue.
J 'ai trouvé cette histoire sublime et dramatique.
J'ai d'abord été charmée par l'écriture ciselée et magnifique qui traverse le temps et parvient à me séduire en 2021.
Et puis cette histoire d'amours contrariés et impossibles. Cela touche mon âme et mon coeur.

Contexte historique : 1566 pendant les guerres de religion. Mlle de Mézières aime passionnément le duc de Guise mais se voit contrainte d'épouser le prince de Montpensier .
La princesse est belle et vertueuse et se refuse à l'amour sincère du comte de Chabannes, ami de son mari. Mais sa route va recroiser celle du comte de Guise. La princesse pourra t elle faire taire son coeur?


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Après avoir lu La Princesse de Clèves, ce livre me tentait énormément. La princesse de Montpensier (1662) est le premier récit publié, de manière anonyme, par Mme de Lafayette (1634-1693), figure de la vie mondaine et littéraire de son époque, elle est à la fois héritière de la Préciosité et représentante de l'esthétique classique. La Princesse de Montpensier est une nouvelle historique dont l'intrigue se déroule en France au XVIe siècle dans les années 1560-1570, époque où les guerres de religion opposaient catholiques et protestants. La liberté du ton, de la forme et du rapport à l'histoire est frappante. le récit est concis, l'autrice ne s'étend pas dans des détails futiles et inutiles. Madame de LaFayette porte un regard pessimiste sur la condition humaine. Elle reprend l'intrigue du triangle amoureux pour cette petite nouvelle. Nous découvrons un style plus abrupt que dans la Princesse de Clèves avec moins d'analyses psychologiques. La brièveté du texte est frappante, son écriture est marquée par la préciosité. Lu d'une traite, j'ai autant aimé ce livre que La Princesse de Clèves. Nous découvrons ici une femme écartelée entre un mari qu'elle ne parvient pas à aimer et un amant pour qui elle éprouve une attirance forte. La princesse possède de nombreux prétendants, sa beauté est incontestable. le mariage arrangé de la jeune fille traverse des obstacles aussi bien extérieurs qu'intérieurs, son couple ne parvient pas à s'unir vraiment, ni à être heureux. Tous les personnages de la nouvelle ont existé, à l'exception du comte de Chabannes, ce qui rend le récit extrêmement réaliste. le récit est prenant et bien mené par l'autrice qui condamne avec force l'amour. Lisez le !
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La Comtesse de Tende est une courte nouvelle de Mme de Lafayette... et à peu près le seul texte de cet auteur (avec La Princesse de Montpensier) que j'ai pu lire sans m'endormir (en même temps, c'est aussi parce qu'ils sont courts). Et qu'on ne vienne surtout pas me parler de sa fameuse Princesse de Clèves sous peine de me voir m'énerver, devenir écarlate et dire des choses horribles sur ce roman gnan-gan (oui, oui, j'assume !) pour lequel je ne comprends toujours pas qu'on ait pu s'enthousiasmer un jour !

Bon, alors évidemment, on est toujours ici dans l'amour, cet amour noir qui est à la base de chacun de ses textes. Pourquoi ce thème ? Est-ce parce que Marie-Madeleine Pioche de la Vergne fut malheureuse dans sa vie sentimentale ? Peut-être... Ceci dit, je passe mon tour, je crois que ce genre d'écriture n'est pas fait pour moi.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Ahh Madame de la Fayette et sa morale ont encore frappé !
Après La princesse de Clèves, il me fallait enchaîner avec une princesse un peu moins célèbre : Marie de Montpensier.
En lisant cette courte nouvelle, je me suis souvenue que je connaissais déjà l'histoire pour en avoir vu l'adaptation cinématographique par Bertrand Tavernier. Très belle adaptation, d'ailleurs...

Cette princesse de Montpensier m'a moins agacée que la très vertueuse princesse de Clèves mais toujours est-il que Dame Bienséance et Dame Raison se posent toujours bien là tel un paravent devant Dame Passion.
J'ai dans l'idée que les romans de Mme de le Fayette ne doivent pas être les livres de chevet des féministes.
A moins qu'on interprète la littérature de Mme de la Fayette sous un autre angle.
Ne faut-il pas plutôt voir dans les écrits de cette aristocrate du 17eme siècle, une façon d'épingler la conduite des hommes, de dénoncer leurs abus de pouvoir et par là-même de condamner les courtisanes prêtes à se plier à la volonté masculine au risque d'y perdre leur honneur ?
Effectivement, Mme de la Fayette prônait l'amour chaste. Se faire courtiser sans jamais satisfaire aux désirs de ces messieurs... Une bien belle façon de montrer son indépendance face à la gente masculine !

Ceci étant dit, tout cela ne me convainc guère..
La princesse de Montpensier dit : "L'on est bien faible quand on est amoureux."
Peut-être mais que la vie serait triste sans amour !
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Retour à l'école: j'ai eu autant d'intérêt à lire cette iconique nouvelle que le dossier scolaire qui l'accompagne, retraçant les courants littéraires, le contexte historique et l'idéologie de l'époque à laquelle elle a été écrite.
Peu familière de l'écriture du 17ème, il m'a fallu cette mise en perspective pour véritablement apprécier l'écriture raffinée de Madame de Lafayette qui met en valeur comme dans un écrin la figure de la jeune aristocrate à la beauté somptueuse dont la vertu première vient se corrompre dans des turpitudes sentimentales aux répercussions terribles. Sur fond de guerre contre les huguenots, ce quatuor amoureux dévoile alors toute sa puissance tragique et sa grâce intemporelle. L'on est pas sage quand on est amoureux...
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Voila une courte nouvelle qui se lit très vite. On retrouve le thème de l'amour bien sur, et surtout la belle plume de Madame de la Fayette.

S'il y a un point négatif, pour moi, ça serait que cette nouvelle est trop courte. Tout va trop vite et je pense que l'auteur aurait pu développer certains points.Malgré tout, l'intrigue m'a plu, l'amour est présent et bien sur le contexte historique en arrière fond.Madame de la Fayette a une écriture riche, qui a peut-être un peu vieilli, il faut donc s'armer de patience et s'accrocher parfois. Pourtant, je ne me suis pas ennuyée une seconde.

On rencontre donc notre héroïne, La Princesse de Montpensier, qui est amoureuse du duc de Guise. Malheureusement, elle est mariée au prince de Montpensier. On suit notre la princesse sur un peu plus de 10 ans, ainsi que ses amours et les secrets qui les entourent. Je ne vous en dit pas d'avantage sur l'intrigue, c'est une courte nouvelle, il ne faudrait pas tout révéler.....

En tout cas, c'est une belle découverte, (pas un coup de coeur), un texte que je ne connaissais pas et qui m'a plu.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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